Pilandon ∞ It was supposed to be a fun night

Pourquoi avais-je été aussi stupide ? Pourquoi j'ai voulu jouer avec leurs vies, alors que j'aurai simplement pu respecter le code de la route comme je le faisais souvent ? Voir ma petite soeur étendue là, ça me ramenait vraiment à la réalité de mes actes. Mais quand Alan me disait qu'elle était dans le coma, c'était vraiment trop pour moi. C'était entièrement de ma faute, et jamais je ne pourrais me pardonner ça. Quelles seront les séquelles tout au long de sa vie ? Je m'adossais au mur, complètement sonné par ce qu'Alan m'avait annoncé. Coma, respiration artificielle, peut-être qu'elle ne va jamais se réveiller. Je commençais à manquer d'air. Je savais à sa voix morne qu'il n'avait qu'une envie : me blâmer. Il aurait entièrement raison, je ne répondrais rien. « J'ai été stupide. J'mérite d'être à sa place... » dis-je alors en m'approchant d'elle. Qu'est-ce que j'avais fait, putain ? Son visage, entaillé par les bouts du pare-brise. Son corps inerte, ses yeux clos, ces machines qui la maintiennent en vie. « Et toi, comment tu t'en sors ? » demandais-je au jeune homme, sans oser le regarder, sans lâcher un instant Piper du regard. La nuit fut longue, je sortais parfois fumer une clope rapidement, et je revenais tout aussi vite pour constater qu'elle ne s'était pas réveillée. Dans la matinée, alors que je m'étais endormi assis contre le mur, j'entendais le son de sa voix, faible. Elle a d'abord vu Alan, puis moi. Landrum appelait une infirmière, alors que je me dépêchais au chevet de ma soeur. « On est là, t'inquiète pas. Et t'as le droit de me haïr... » dis-je alors, en baissant les yeux face à elle. L'infirmière arrivait alors, pour constater le réveil de Piper, et elle commençait à s'occuper d'elle.

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Le temps passe vite, les secondes, les minutes, les heures passent à vive allure. Je suis dans le coma, je ne m'en rend pas compte. Non, j'ai l'impression de m'être endormis et de me réveiller lentement. Sauf qu'en me réveillant, en ouvrant les yeux, mon corps souffre. Je ne comprends ce qu'il se passe, pourquoi je me retrouve dans un lit d'hôpital. Bien que je sente la douleur, que je ressente une gêne en respiration, j'essaye d'appeler Alan puis Sheldon. Je les vois à côté de moi, entrain de dormir. Sauf que voilà, à peine, j'ai le temps de prononcer leur prénom, que la voix d'Alan se met à hurler, demandant des infirmières m'informant que tout va bien, que nous avons juste eu un accident. Sheldon lui, vient à moi tout en s'excusant. De quoi s'excuse-t-il ? Je ne comprends pas. "Qu-quoi ?", je leur demande, portant ma main aux tubes qui m'aident à respirer. "De quoi vous parlez, quel accident ?". Oui, pour moi, il n'y a pas eu d'accident, pas de mcdo et encore film d'horreur, rien de tout ça. Dans ma tête, nous sommes en 2016. Retrouvant mes esprits, je vois un médecin venir me voir et m'examiner. Il me demande si je veux bien, je réponds que j'ai mal de partout. Le docteur me demande de décliner mon identité, je lui donne alors mon nom et mon prénom. Franchement, mais qu'est-ce qu'il se passe ?.

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It was supposed to be a fun night

Il s'en veut et si je m'efforçais de ne pas croiser son regard pour qu'il ne décèle pas ma colère, j'entendais très bien ce qu'il disait. Sans lever les yeux, je lui répondais: " Ne dis pas de bêtises Sheldon. Tu as fait une connerie mais tu ne mérite pas pour autant de te retrouver dans ce lit. Personne ne mérite ça... ", puis il enchaînait en prenant de mes nouvelles, je me levais pour me rapprocher du lit en boitant tout en lui répondant: " Une blessure au genou qui me fait un peu souffrir comme tu peux le voir et une à la tête plus superficielle. Et toi tu t'en sors comment ? ". Parce que oui, il a fait une connerie mais ça reste mon ami, quand j'ai vu son état au volant, la panique m'a pris parce que je me soucis de sa santé également. S'il lui arrivait quelque chose, j'en serais peiné. Le lendemain matin, avec Sheldon, je me suis levé avec précipitation lorsque la sœurette s'est réveillé. Un véritable soulagement alors que j'appelais le médecin mais un soulagement de bien courte durée. Visiblement perdue face à ce qu'on lui disait, je posais tour à tour un regard inquiet sur Sheldon et le Doc'. Après une courte examination de Piper, je lui demandais ce qu'il se passait et il nous confirmais que même s'il y aura besoin de tests complémentaire, il semblerait que Piper souffre d'une amnésie partielle. Le médecin continuait de l'examiner alors que me concernant, l'inquiétude venait de franchir un nouveau palier.

FICHE ET CODES PAR ILMARË

Alan qui me dit que personne ne mériterait d'être à la place de Piper. Certes, dans le fond, il n'a vraiment pas tort. Cependant, sans moi, si je n'avais pas essayé de gruger tous les feux, elle ne serait pas ici. Donc finalement, si j'en suis le théorème du karma, je devrais me retrouver à sa place. Si seulement j'étais moins con, parfois. Si seulement je prenais un peu plus conscience de mes actes. « C'est de ma faute si elle est là, Alan. Si on est tous les trois là. Donc si, j'mérite d'être à sa place, parce que j'conduisais comme un con. » Culpabilité à son paroxysme. Je regardais Alan se lever et boiter, me disant que son genou le faisait souffrir, et qu'il avait une plaie superficielle à la tête. Par la même occasion, il demandait de mes nouvelles. « Traumatisme crânien, entorse acromio-claviculaire, des contusions au visage suite au choc contre le volant, et un t-shirt en moins. J'm'en sors pas trop mal, contrairement à elle. » répondis-je alors, toujours installé à la même place. J'avais mal au crâne et à la jointure entre l'épaule et ma clavicule, car je n'avais pas laissé le temps à l'infirmière de me donner un traitement anti-douleurs. J'irai la voir plus tard, je préfère veiller sur ma soeur. Le lendemain matin, les choses se sont déroulées très rapidement dès l'instant où Piper s'est réveillée. Elle ne comprenait pas pourquoi je m'excusais, ni de quel accident on parlait. Les regards se croisaient avant que le médecin ne nous annonce qu'il était probable qu'elle souffre d'amnésie. Je baissais la tête du mieux que je pouvais à cause de mon collier cervical, avant de sortir précipitamment de la pièce. Il fallait que je déverse ma colère loin d'elle. Je passais dix minutes dehors, à shooter dans des canettes vides, à insulter le monde entier dans ma tête et à fumer une clope pour me calmer. En revenant dans le box de Piper, je prenais Alan à part. « Le doc t'a dit autre chose quand je suis sorti ? » Je regardais ma soeur du coin de l'oeil, à surveiller que son appareil respiratoire fonctionnait bien.

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