you and me against the world (ezion)

Ezio leva les bras et vint projeter la barre en ferraille directement sur le mec, sans même chercher à comprendre ce qu'il avait dit ou de prendre le temps d'analyser son visage. S'il l'avait fait, il aurait certainement compris qu'il s'agissait ni plus ni moins du père de Louison, sa chérie. Mais non, il se contenta de porter le coup sans réfléchir. Sous la violence du choc, l'homme tomba net sur le sol, évanoui. A peine avait-il frappé le mec que sa blondinette se précipita vers lui et demanda au Quincy de l'aider à le mettre sur le lit. Sans lâcher sa barre de fer, il l'aida et vint mettre, non pas sans difficulté, le gars sur le lit. Après tout, ils avaient devant eux un poids mort, il n'était pas tout léger le type. Ezio se chargea de le ligoter pour ne pas qu'il bouge ou qu'il ne se rebelle. Il serra fortement les liens ou du moins, il faisait ce qu'il pouvait, ce n'était pas vraiment le genre de chose dont il avait l'habitude. Au pire, il savait des noeuds de cravate sur lui ou aux barreaux d'un lit mais cela s'arrêtait là. « C'est pas terrible mais ça devrait faire l'affaire. » dit-il en serrant une dernière fois pour s'assurer que le lien n'allait pas bouger. Puis, il se dirigea vers le fauteuil non loin d'eux et vint s'asseoir. L'ambiance était extrêmement bizarre. Ezio la laissait dans le silence dans lequel elle s'était réfugiée. Il ne voulait pas poser des questions dérangeantes ou tout simplement la troubler, alors il la laissa gérer. Après quelques instants, Louison lui avoua qu'ils avaient son père devant les yeux. Le regard de l'italien se tourna immédiatement vers l'homme inerte. C'était donc lui le père Chamberlain. Il l'examina avec attention. « Qu'est-ce-qu'il veut tu crois ? Pourquoi il est là ? » la questionna-t-il, perplexe. Il regarda Louison en attendant ses réponses mais la vit en larmes, perturbée par la présence de son père. C'était la première fois qu'il voyait sa belle pleurer. Son corps se serra en la sentant triste et, machinalement, il se leva de son fauteuil pour s'approcher d'elle. Ezio vint s'asseoir sur le lit à ses côtés et posa sa main dans son dos. « J'suis désolé, les retrouvailles n'auraient pas dû se passer comme ça ... T'es pas obligée de lui parler si tu ne te sens pas prête, on peut juste le laisser là et partir .. Ou le faire partir, si tu veux je m'en occupe. » lui proposa-t-il, calmement. La blondinette n'eut même pas eu le temps de répondre que son père vint gesticuler légèrement. Il reprit connaissance. Ezio se leva du lit et s'approcha du gars. C'était simple, il approchait Louison, il lui cramait sa gueule.

La seule faiblesse de Louison était ses parents. Elle les maudissaient autant qu'elle les aimaient. Voir son père aux tempes grisonnantes lui rappelait le temps qu'elle avait à tout jamais perdu avec lui. Heureusement qu'Ezio était là pour rajouter une certaine neutralité. L'émotion avait soudainement envahi la blonde assise près de son père. Elle n'avait pas pleuré de la sorte depuis que son grand-père était décédé. Alors que son chagrin prenait de l'ampleur, elle avait senti son petit ami s'asseoir à ses côtés, tout aussi paumé qu'elle. Louison se sentait faible, elle dévoilait à son amant une part d'elle qu'elle ne supportait pas. " Je ne sais pas pourquoi il est là... Il veut que j'arrête de fouiner j'en suis sûre, ça m'étonnerait qu'il veuille tout à coup renouer avec sa fille " chuchota-t-elle en glissant son nez humide dans le cou d'Ezio. Le brun était tout ce qu'il lui restait à présent. Elle avait plus de souvenirs avec lui que son propre père. L'issue de cette situation lui importait peu, cependant, elle n'était pas contre quelques révélations. En relevant son visage éploré, elle hésita un instant avant de répondre à son homme sur ce qu'elle désirait. Tout simplement parce qu'elle n'en était pas sûre. " J'vais essayer de gratter quelques infos et on le laissera partir... Merci mon amour " lui avait-elle adressé avant d'embrasser tendrement ses lèvres. Alors qu'elle déposait ce baiser, le corps de son père avait soudainement bougé. Il se réveillait et tirait déjà sur ses liens. Louison s'était alors relevée en emportant Ezio auprès d'elle. Il avait beau être son géniteur, elle demeurait toujours méfiante. " Qu'est-ce que vous faites ici ? Tu...as besoin d'argent, tu veux récupérer ce que tu m'as donné ces derniers mois c'est ça ? " l'avait-elle interrogé en serrant la main d'Ezio pour gagner en courage.

Simon Chamberlain : " Non, cet argent est le tien, ta mère et moi enchainons de sales boulots pour toi Lou'. On est bloqué. C'est une longue histoire. Relâche-moi, je vais pas te... vous faire de mal " avait-il expliqué en jetant un oeil sur l'italien aux côtés de sa fille.

Louison : " Vous faites plus chier pour moi, j'en veux pas de votre argent pourri ! Je me débrouillerais sans, Papy m'a légué tout son patrimoine et j'ai pas peur de bosser pour continuer à étudier. Papy est mort au fait, à cause de vous ! " cria-t-elle avant de mordiller sa joue tout en adoptant l'anglais pour que son mec puisse suivre la conversation.

Simon Chamberlain : " Je le sais bien qu'il est mort. Je suis désolé Lou', nous croyions qu'ils bluffaient. Ils sont sans pitié. " avait-il confié en utilisant à son tour un anglais très distingué puisque le père de la française était à moitié british.

Louison : " Qui c'est ça "ils" ? "

Simon Chamberlain : " On a perdu notre couverture lors d'une mission dans un nid d'extrémistes radicaux, alors soit on leur livrait des infos sur la France et l'Angleterre soit ils nous tuaient l'un après l'autre... Depuis, on est leur esclave. En contrepartie, ils te fichent la paix. Ah j'allais oublié, Interpol est aussi à nous trousse pour trahison... "

Louison éclata de rire, ses parents étaient des hors la loi de malade. Elle ne les connaîtraient probablement jamais avec toutes ces histoires. Affligée, elle partit dénouée les noeuds bien serrés d'Ezio. Le père s'était aussitôt remis debout, regagnant une confiance et un charisme écrasant. " Bah très bien, donc on ne se reverra probablement jamais. Je suis bien entourée en tout cas, je te présente Ezio Scorsese, mon petit ami. Il veille sur moi, tu peux partir tranquille " avait-elle prononcé à contre coeur alors qu'elle souhaitait profondément l'enlacer et lui dire de rester.

Simon Chamberlain : " J'suis désolée chérie, ta mère et moi pensons à toi à chaque seconde, dès qu'on le pourra, on essaiera de te contacter mais c'est risqué. Ezio, prenez soin d'elle, si elle vous a choisi ce n'est pas pour rien. " le quadragénaire avait ensuite déposé un baiser sur le crâne de sa fille, s'excusant dans un murmure avant d'emprunter la baie vitrée pour disparaître. Se retournant avant de définitivement quitter le chalet, il adressa quelques mots à sa princesse " Ne nous cherche plus, Interpol t'a à l'oeil. Tu n'es pas seule Louison, je te tiens au courant bientôt " La blonde n'avait pas bougé, offrant son dos à son père sans broncher. Sa dernière phrase avait tout de même suscité sa curiosité, pourquoi n'était-elle pas seule ?