MERLE MURRAY ► madison beer

dear Tate,
C'est étrange d'écrire une lettre que je n'enverrais jamais. Mais c'est une solution au fait que je t'en veux pour ces dernières années. Mère me l'a conseillé avant mon départ pour Cambridge. Elle m'a aussi conseillé de ne pas entrer en conflit avec la seule personne que j'aime réellement là-bas. Et oui, je parle de toi. Du grand gaillard avec un sourire et des yeux d'angelots. Elle a peut-être raison, ou alors, je dois me fier à mon coeur et mon éducation, comme durant le commencement de ma courte vie. Je me souviens encore de ces journées quand nous étions enfants. Livrés à nous-même. Complètement perdu dans ce monde de grande personne. Tu étais à cet époque mon seul allié. Enfin, tu étais le seul en qui je pouvais avoir confiance. Malgré nos années de différence. Je t'aimais comme un model, comme une idole et comme un frère. Je me souviens même d'Ingrid. Je ne l'appréciais guère à cause de la relation qu'elle entretenait avec toi. Elle était ta mère et j'étais à l'époque, l'intruse dans cette relation. J'étais jeune et insouciante. Jalouse et extrêmement possessive. D'ailleurs, je crois que mon envie de possession, n'a jamais réellement disparu. Au contraire de ta présence. Je n'ai jamais su comprendre pourquoi tu t'en étais allé. Je n'ai même jamais accepté cela. Je n'ai jamais accepté ton départ précipité à mes quatorze ans. La vie est faite de telle manière que je n'approuverais jamais tes choix, mais malgré tout tu restes dans mon coeur. J'ai tant essayée de te détester que ce n'est que lorsque j'ai baissée les bras que ton images à commencée à s'effacer de ma mémoire. Pour tout ce que tu m'as donné, pour tout ces moments que nous avons partagés ensemble. Ce n'était plus que rêve et illusion. J'ai renoncée. J'avoue mes torts, aujourd'hui, maintenant, un stylo dans la main et les larmes montantes. J'avoue avoir été trop précoce suite à ton départ. J'avoue avoir fait de mon mieux pour te surpasser aux yeux des parents, faisant à côté de nombreuses bêtises ahurissante. J'ai faillit terminer au commissariat, mais le garçon que je fréquentais à cette époque a tout prit à ma place. Il a fait ce que tu aurais dû faire. Il m'a soutenu, m'a protégée, et m'a aimée. J'ai fumé, bu et dieu seul sait quoi d'autre à cause de la peine que tu m'as fait. Je suis devenue une fille tout à fait différente le temps de deux années consécutive. Après… Et bien. Après tout n'est que vide de sens. Et quand j'y repense, je me pose une question. Pourquoi ? Pourquoi as-tu fait venir cette nourrisse et non moi. Je sais qu'elle était importante à tes yeux, mais je veux dire… J'étais censée être plus importante. Je suis égoïste de penser ça, je m'en rend compte. Mais j'ai été jalouse d'elle quand j'ai su. Quand père est rentré dans ma chambre en s'asseyant sur un fauteuil, me contant cette histoire. Me contant à quel point tu préférais cette inconnue à nous tous. Bien sûr, son discours ne c'est pas arrêté là. Nous le savons. Il n'arrête jamais à un point aussi infime. Il fallait qu'il me fasse te haïr. C'est pour cela qu'il a embrayé sur le fait que je devais toujours être meilleure que toi dans tout les domaines. Que je sois une étoile montante et non un ivrogne accro à la fête. Que je sois une reine assise sur le trône de notre famille, et non plus la petite princesse que j'étais à cette époque. J'avais besoin de toi, j'avais besoin d'entendre ta voix ne serait-ce que pour me dire que tu m'aimais. Sauf que ça n'est pas arrivé, et j'ai su prendre les bonnes décisions pour ne pas décevoir notre géniteur. Je me suis engagée dans trois associations. Et mes notes ne sont jamais descendue de grades. Tu pourrais être fière de moi. Mais je ne le suis pas. Depuis longtemps maintenant, notre père a programmé quelque chose en moi. Un besoin de réussite, de succès. Un besoin de toujours me surpasser même si ce n'est pas possible. Il a fait de moi un monstre. Cette année je vais rejoindre Harvard. Je tenais à te le dire. Je tenais à ce que tu saches. Je sais que je croiserais ton chemin. C'est une évidence, mais bon. Sache que je ne suis pas prête à te pardonner tout tes torts. Je ne suis prête qu'à revoir ton visage. Tate. Tu es et tu resteras mon frère. Mais je ne peux pas décevoir ma famille. Je ne peux pas prendre le tournant que tu as pris. Tu es le mouton noir, et moi le cygne. Nous sommes différents et en même temps si proche. J'espère cependant que tu me comprendras.