(Flashforward) Tout beaux, tout bronzés... Au lycée - Pilan

Tout beaux, tout bronzés... Au lycée

Regardez-la ma grande sœur, toute mignonne à se cacher dans ses mains pour ne pas montrer qu'elle rougit. Je viens la caler contre moi tout en rigolant sans retenue. Je suis contente pour elle et s'il a accepté d'accorder une chose telle qu'un porté de Dirty Dancing, ce doit être un mec bien. Piper et les films romantiques, c'est comme Homer Simpson et les donuts, c'est indissociable. Elle me fait savoir en détail qu'elle n'a pour l'instant rien fait, mais elle fait bien ce qu'elle veut de ce côté-là. Je lui rends son petit coup d'épaule donné un peu plus tôt avant de lui demander :

" Et je le connais ou pas ? "

Curiosité quand tu nous tiens ! Je ne peux m'en empêcher, mais Kyle vint faire son apparition au même moment, coupant Piper dans son élan et me privant de sa réponse. Il s'éloigne après nous avoir saluer, mais après avoir demandé conseil à la sister, je me lève et interpelle Kyle qui se trouve un peu plus loin.

" Eh Kyle ! Tu me le rends mon fric ou quoi ? "

Mais pour seule réponse, j'eus le droit à un bras d'honneur peu sympathique. Le jeune se fit d'ailleurs griller et emmener par un surveillant qui passait dans le coin pour mon plus grand plaisir. " Je crois que je peux faire une croix sur mon argent... ", annonçais-je à Piper alors que je me rassseyais à ses côtés.

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Et voilà, maintenant, il se moque de moi. Je sens mon corps bouger contre le sien, son rire raisonne tel un gloussement de dindon. Ouais, je dois être rouge comme une tomate, mais habituellement, c'est moi qui embête mes amis avec le petit coup de cœur. Là, Alan prend un malin plaisir à me taquiner. Faisant la moue pour qu'il arrête de m'embêter, le jeune homme me demande s'il connaît Alek. Alors que je suis sur le point de répondre, un Kyle sauvage vient nous interrompre. Oui, le fameux Kyle qui a tabassé Alan il y a quelques années de ça. Est-ce qu'Alan doit récupérer son argent ? Peut-être, peut-être pas, personnellement, je ne prendrais pas ce risque, mais lui, si. Eh, bah, il faut croire qu'Alan s'est sentie poussé des ailes, à moins que ça soit l'effet d'Absolem sur lui. Il se lève, hurle après Kyle, mais n'a comme réponse qu'un bras d'honneur ce qui me fait mourir de rire. Ouais, alors là, je crois que ça veut dire non. "Je pense aussi, mais c'était il y a des années, tu sais, tourne la page mon chéri !", dis-je d'une voix calme, comme dans les films. Ouais, Kyle n'est pas le genre à rendre l'argent ou s'excuser pour avoir tapé une personne. Bref, secouant la tête, je reprends la parole."Je disais donc, non, je ne pense pas que tu le connaisses ! Il n'est plus à Harvard, mais bon, tu l'as peut-être croisé, qui sait !", je finis par répondre tout en haussant les épaules, ajoutant avec un petit sourire en coin, "Bon, je rentre Absolem quand ?", posant mon menton sur son épaule, le regardant avec mon air de petit chiot irrésistible.

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En effet, il semble que je ne reverrais jamais la couleur de cet argent, cela m'embête un peu mais comme le dit mon amie Piper, tournons la page et passons à autre chose. Il y a peu de chances que je connaisse son "quelqu'un", il a quitté Harvard et si je l'ai croisé, je ne m'en souviendrais surement pas. Un peu gênant, j'aurais aimé pouvoir me faire une idée sur le gaillard mais il faudra attendre pour cela. Elle aborde ensuite une question qui devait bien évidemment arriver sur la tapis un jour ou l'autre, à savoir qu'elle veut rencontrer Absolem. Une optique qui pourrait être sympa si je ne connaissais pas par cœur la grande sœur, sa curiosité lui fera poser un nombre incalculable de question. Je lui cache délibérément que je vois mon amoureuse ce soir dans sa chambre à la Dunster House, elle aurait été fichue de me suivre pour la rencontrer. Je lui réponds plutôt sur un ton ironique:

" Attends, tu ne vas pas me proposer une sortie à 4 quand même ? "

Ce genre de scène que l'on voit dans les films ou les séries ne sont pas forcément ma tasse de thé et pas sure que ce soit celle d'Absolem également. Par pitié, faites qu'elle ne me réponde pas positivement à cette question...

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Pauvre Alan, là, c'est clair, il ne va pas revoir son argent. On aurait pu avoir de l'espoir, mais au geste de Kyle, on a compris que c'était mort. Pff, je suis déçue pour lui, mais je l'avais prévenu. Je lui répond donc sur l'identité d'Alek, lui disant qu'il ne doit pas le connaître. Je ne sais même pas s'il l'a déjà croisé, si même moi, je l'ai peut-être croisé dans un couloir. J'en doute, je m'en serais souvenue quand même non ? Pas forcément en fait. Sortant mon téléphone, je clique sur l'icône de mes photos, cherchant celle d'Alek. Je lui tends mon téléphone, puis lui dis, "Tiens, c'est lui", avec un grand sourire. Putain, j'ai l'air niaise, j'aime tellement pas ça. Si je me voyais, je m'en mettrais une bonne. "Une sortie à quatre ? Non, enfin....Non, non trop tôt Alan puis ça serait gênant !". Entant normal, j'aurais certainement aimé l'idée, mais là, non, pas possible. Alek est trop à l'aise, trop franc, direct, trop comme moi. Alors deux moi avec Alan et Absolem, je ne sais pas si ça serait une super bonne idée. Reprenant mon téléphone, je me rends compte que c'est bientôt l'heure de retourner en cours, enfin, on a encore 20 minutes devant nous mais bon. Putain, je n'ai pas envie. "Quand est-ce que tu es libre ? Qu'on se fasse un truc", je lui demande, rangeant mon téléphone dans mon sac. Je finis par me lever, puis remonter les marches. Je peux rentrer chez moi ? Genre, faire comme si cette journée était terminée. "Alan...faut que je te parle d'un truc....genre qu'entre toi et moi...".

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" Tu tapes dans le haut du panier sœurette ! "

Une gueule de mannequin, un corps de mannequin... Il y aurait presque de quoi être jaloux, mais je suis content pour Piper, elle semble avoir trouvé quelqu'un qui lui plaît énormément, ses mignonnes réactions en sont la preuve. Certes, si un rendez-vous à quatre m'aurait permis de me faire une idée sur cet Alek, il est en effet un peu trop tôt pour ce genre de choses qui d'ailleurs, je le répète, n'est pas du tout mon délire. Si cette gueule d'ange ressemble en partie à ma Cabot préférée, nul doute que nos deux couples seront à l'opposé l'un de l'autre, offrant un mix détonant. La sonnerie que personne en ces lieux ne souhaite entendre raisonner se rapproche à vitesse grand V alors que Piper me demande si j'ai du temps libre prochainement à lui accorder. Question dérisoire, j'ai toujours du temps pour la grande sœur.

" On peut se faire un truc ce week-end si tu veux ? Je lâcherais Abso' pour une journée, je me ferais désirer et elle n'en sera que plus contente de me revoir "

Je plaisantais pendant que nous grimpions une à une les marches, mais je n'eus le droit à aucun sourire de la part de la demoiselle à mes côtés. Un véritable four sur ce coup-là... Dans ses pensées, son visage est beaucoup moins expressif qu'il y a quelques minutes et je comprends très vite pourquoi. Elle doit me parler de quelque chose et vu le ton employé, ça semble assez sérieux. Inquiet, je pose ma main sur son épaule pour l'arrêter en plein milieu des escaliers avant de lui demander :

" Eh ! Il y a un problème Piper ? "

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"N'exagère pas non plus !", dis-je en reprenant le téléphone, bien que oui, il a raison, j'ai tapé dans du lourd. Mais bon ça, je ne vais pas le dire à Alek sinon, il va avoir les chevilles qui enflent. Si Alek est certes canon, je peux en dire autant du choix d'Alan, envers la belle Absolem. Enfin, je ne l'ai pas rencontré, mais je l'ai vu vite fait sur Instagram. Une très belle rousse, qui semble avoir fait chavirer le cœur de mon petit Alan. J'aimerais bien la rencontrer, mais il est encore tôt enfin, je préfère qu'Alan se sente prêt et qu'il ne le fasse pas juste pour me faire plaisir. "Va pour ce week-end alors", je lui réponds tout en lui souriant, ajoutant pour le taquiner, "ou bien elle va se rendre compte qu'elle s'en tape de toi". Bah quoi ? On peut rigoler non ?. Je rigole, mettant ma main sur mes lèvres pour me retenir, mais je n'y arrive pas. Décidément, je suis trop drôle. Étant presque l'heure de retourner en cours, nous montons les marches les unes après les autres, mais là, j'ai vraiment besoin de parler à Alan. Non pas de nos histoires de cœur, mais d'un sujet un peu plus grave. Il semble avoir remarqué que quelque chose cloche chez moi, puisqu'il pose sa main sur mon épaule, m'arrêtant pour me questionner. "Je...je crois que mon père ne va pas bien...enfin...qu'il ne s'accepte pas comme il est...", je lui annonce avec hésitation. Oui, mon père est le Bruce 2.0. En plus de ça, mes frères n'acceptent pas du tout cette idée, le fait que notre père désire devenir une femme.

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" Très drôle sœurette ! Tiens si ça arrive, je t'en tiendrais personnellement pour responsable ! ", annonçais-je tout en arborant un grand sourire.

Mais l'ambiance ne fut pas à la rigolade quelques secondes plus tard. Visiblement, son père n'a pas la grande forme et je sais ce que c'est, j'ai une mère qui ne va pas bien. Cela attriste grandement Piper, je peux le voir seulement à la tronche qu'elle affiche et je dois avouer que cela me touche également. Je ne le connais pas plus que ça, mais le peu de fois où il m'a été donner de le rencontrer, j'en garde le souvenir d'une personne sympathique. Certes, son coté efféminé ne m'avait pas échappé et c'est sûrement ce qu'elle entend par le fait qu'il ne s'accepte pas comme il est. Je dois bien avouer que je n'en avais rien à faire personnellement, mais dans notre société actuelle, malgré les gros progrès fait en ce sens ces dernières années, ce genre de choses arrive encore à gêner certaines personnes.

" Eh ! Sœurette ! Je ne le connais pas bien, mais je me suis rendue ça sautait aux yeux que c'est quelqu'un de fort. Il va surpasser ça ! ", affirmais-je à Piper dans une tentative de réconfort qui ne marchera sans doute pas comme je l’espère.Piper a toujours était là pour moi et ma mère, je me dois d'en faire autant. La mine basse de ma meilleure-amie me désolait, je passai ma main sous son menton pour relever son visage. " Allez ! Tu me fais un beau sourire grande-soeur ? "

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"Mais je rigole voyons, je suis certaine qu'elle est folle de toi et qu'elle ne peut passer un jour sans penser à son petit Alan chéri d'amour", je lui réponds, passant mon bras autour de ses épaules, tout en faisant semblant de vouloir lui faire des bisous. Putain, qu'est-ce que je peux être chiante quand je m'y mets sérieux. Enfin, je suis heureuse de le voir comme ça, de me parler d'une fille. J'ai hâte de la rencontrer, non pas pour embêter Alan, mais pour mieux la connaître. Cela me fait du bien de rire avec mon petit frère de cœur, mais il faut dire que depuis mon retour à Boston, j'ai d'autres choses en tête, comme mon père. Ouais, il ne s'accepte pas, il nous a annoncé qu'il voulait devenir une femme. Sur le coup, j'étais choquée, mais en soit, je comprends tout à fait. S'il se considère comme une femme, je ne peux qu'accepter son choix et le soutenir dans sa transformation. "Je ne sais pas Alan, j'ai l'impression qu'il ne nous dit pas tout". Je ne sais pas ce qu'il me cache à moi, Julia, mais aussi au reste de notre famille, mais je sais qu'il n'y a pas son identité en jeu. La tête base, Alan me relève le menton, me demande de sourire, et même si je n'en ai pas envie, il réussi tout de même à me faire sourire. "T'en parle à personne hein !", je lui demande avec une petite voix. Ouais, ici, les rumeurs vont vite et il en va quand même de la popularité de mon père et de son entreprise.

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" Non ! Tu vas me mettre des marques de rouge à lèvres ! ", affirmais-je alors que je tentais de repousser la grande sœur du mieux que je pouvais. Je fais le mec qui n'aime pas ça, mais j'adore les petites attentions qu'il peut y avoir entre Piper et moi. En temps normal, les frères et sœurs se chamaillent souvent, mais avec Mlle Redmayne, cela ne nous arrive presque jamais. Je pense que j'aurais même du mal à me souvenir de la dernière fois ou l'on s'est crêper le chignon.

En tout cas, le problème avec son père semble assez sérieux, plus profond qu'un simple souci d'identité et de mal-être. Quelque chose se trame là-dessous et je suis complètement impuissant. J'ai fait ce qui était en mon pouvoir, à savoir essayer de la réconforter et je parviens même à obtenir un sourire de sa part. La sister est quand même bien plus jolie comme ça ! Me signalant que je ne devais en parler à personne, je lui fis comprendre d'un signe de tête que bien évidemment, cela resterait secret. Afin de changer de sujet et parce que la sonnerie de reprise des cours approchait à grands as, je demandais à ma partenaire : " Eh, on se retrouve à la cafétéria ce midi ? "

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J'adore le faire chier, du coup, je m'accroche à lui, faisant mine de vouloir lui faire des bisous. "Je n'ai pas de rouge à lèvres pauvre tache !", je lui réponds en lui donnant une petite tape sur la tête. La pire phobie des hommes concernant les femmes, est certainement le rouge à lèvres et le gloss. Ils aiment pas ça, quand ça marque, ça colle. Alors moi, je m'en amuse sauf que là, je n'aie rien sur les lèvres. J'aime bien rire avec Alan, depuis le temps que nous sommes amis, il me connaît par cœur, ou presque. En plus de ça, on ne s'est jamais engueulé. Bon, on s'est peut-être déjà chamaillé sur le choix du film pour le cinéma, mais jamais rien de bien grave. J'en viens à me confier à lui, concernant mon père, son identité, ses soucis. Il faut dire que ça me pèse un peu quand même, ce n'est pas une chose facile pour lui. Alan essaye de me faire sourire, il y arrive un peu, mais je lui demande de ne pas en parler. Je ne veux pas que ça se sache, ça va sûrement déjà faire beaucoup de bruit comme ça, quand la nouvelle aura éclaté. "Yup, d'accord, mais essaye de ne pas te faire voler ton argent !", je le taquine avec un petit sourire. La sonnerie se faisant entendre, je fais la moue, puis prends Alan dans mes bras. "Bon, à tout à l'heure". Un bisou sur la joue, et hop, je me dépêche de me rendre à mon cours.

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