Well... Surprise, I'm back! (Brent & Oliver)

C’est la rentrée dans quelques jours. Le campus commence déjà à s’activer. Les étudiants reviennent de vacances et les maisons reprennent tranquillement vie. De mon côté, j’en ai apparement pour quelques temps encore avant de pouvoir m’installer à nouveau à la Lowell House. Un problème avec le fait que j’étais en appartement au dernier trimestre et mon dossier n’a pas été mis à jour. Un truc du genre, rien de grave en somme. Mais c’est la raison de ma présence à l’université aujourd’hui. Je suis déjà passé pour remplir les nouveaux papiers pour le dossier et normalement je devrais pouvoir rentrer, mais… j’ai pas envie, en fait. Alors je flâne, les mains dans les poches. Je m’imprègne de à nouveau de l’ambiance. Deux mois que j’ai pas mis les pieds ici. Pourtant, j’ai l’impression que ça fait nettement plus!

Mon regard se promène sur les quelques personnes présentent, jusqu’à croisé une silhouette qui ne m’est pas inconnue. Un large sourire se dessine sur mes lèvres et je m’approche rapidement, passant un bras autour de son cou pour le saluer quand j’arrive à sa hauteur.

-Breeent! Lançais-je d’un ton enjoué. Comment tu vas, mon vieux?

Le relâchant, je me place dans son champ de vision, face à lui, me reculant pour ne plus envahir son espace. Et ce n’est qu’à ce moment que je réalise qu’il pourrait peut-être ne pas être super heureux de me voir s’il à dû ramasser Saël à la cuillère quand je suis disparu. Ha merde.

Pendant quelques secondes, après l'avoir salué, je réalise que Brent pourrait ne pas partager ma joie de le revoir. Après tout, c'est peut-être lui qui a ramassé les pots cassés une fois que je suis parti, laissant, entre autres, mon couple plonger dans une abysse que j'ai moi-même créée. Je suis cependant assez vite rassuré lorsque son sourire habituel reprend place sur ses lèvres et je ne peux m'empêcher de faire de même, ramenant le mien qui a vacillé pendant un instant.

- Plaisir partagé! M'exclamais-je avec un léger rire. Comment tu vas? T'as pas fait trop de promesses dingues pendant l'été? demandais-je, quelques peu moqueur.

Après tout, depuis cette promesse de me faire participer au voyage Winthrop au Japon, on ne s'était pas trop lâchés. Même si on ne se voyait pas régulièrement, c'était toujours un plaisir lorsque ça arrivait. Comme là. Et puis, même s'il m'avait dit que ce genre de promesse n'était pas coutumière, j'étais heureux qu'il l'aie fait. Et heureux de retrouver un ami, j'aurais été vraiment peiné de le perdre, même si j'aurais pu comprendre.

Me rendant ma moquerie, Brent affirme qu'il ne fait plus de promesses comme avant. On se taquine souvent avec ça, à dire vrai, mais ça n'empêche que je trouve ça marrant, en regardant en arrière, de voir où une soirée un peu trop arrosée à New-York a pu nous mener.

- Je crois pas que t'es vraiment à te plaindre des résultats de celle que tu m'as fait, riais-je.

Un large sourire éclaire mes traits quand il affirme avoir passé l'été avec les siens et qu'il dit que ça lui a fait du bien.

- Le mal du pays doit se faire sentir par moment, remarquais-je doucement.

Loin de son pays et de sa famille, ça doit pas nécessairement être facile tous les jours. De mon côté, je ne le vis qu'à moitié. Montréal et sa diversité me manque, mais pas le paternel. Être près de Jason et Shirley vaut bien les coups de blues occasionnels pour la ville qui m'a vu grandir. Je m'ennuierai probablement de maman aux fils des mois, mais j'essaierai d'aller la revoir bientôt, Sam voudra probablement rentrer aussi à l'occasion. ...même si je dois pas être le premier sur sa liste de compagnon de voyage.

- J'ai passé deux mois avec ma famille aussi ...en quelque sorte.

Baissant la tête un instant, je fixe la pointe de mes bottes quelques secondes. Je suis pas nécessairement fier de la façon dont j'ai fait les choses et c'est pourquoi, je comprendrais parfaitement que certaines personnes ne veuillent plus me parler. Et même si ça excuse pas pleinement que j'aie pas donné de nouvelles ensuite, j'ai pas de problèmes à dire pourquoi je l'ai fait. Mes amis méritent la vérité. Relevant la tête, je croise à nouveau le regard de Brent.

- Si j'ai disparu en juin dernier, c'est que mon frère aîné a reçu un coup de fil nous demandant au chevet de notre mère. Ça faisait presque 20 ans qu'on ne l'avait pas vu, qu'on avait pas de nouvelles. Et honnêtement, j'ai toujours rêvé de la revoir, alors quand j'ai su que je risquais de la perdre, j'ai pas pensé plus loin et je suis parti, expliquais-je avec un sourire d'excuse. Elle a subit une opération et va mieux maintenant, mais je suis resté avec elle quasi tout l'été, ajoutais-je. J'ai rencontré mon demi-frère aussi.

J'hausse les épaules, les mains dans les poches, souriant légèrement. En gros, ce sont les raisons sur pourquoi j'ai passé l'été coupé du reste du monde.

Riant lorsqu'il évoque la possibilité d'être tombé sur un psychopathe, je me contente de faire pointer le bout de ma langue entre mes lèvres. Il serait pas venu réveiller un psycho en fanfare avec des couvercles de casseroles!

Lui expliquant les raisons de mon départ, je suis prêt à encaisser les commentaires qui pourraient venir, mais j'ai apparement oublier à qui je m'adressais. Brent, l'éternel souriant, aussi sweet que de la barbapapa et l'une des dernières personnes que je voudrais voir en colère, je crois. Au lieu de me passer le moindre sermon sur le fait que j'aurais dû donner des nouvelles, j'ai plutôt droit à une approbation de sa part, comme s'il comprend ce qui a pu se passer dans ma tête quand Jason m'a annoncé tout ça.

Un sourire étire à nouveau mes lèvres lorsqu'il dit que c'est "tant mieux si elle va mieux" et je ne peux qu'acquiescer. De la retrouver et de voir qu'elle guérissait petit à petit grâce au don de Jason, ça m'a fait un bien fou et de savoir que maintenant, je peux facilement la joindre, c'est simplement génial. En quelque sorte, c'est le rêve d'un enfant de cinq ans qui se réalise.

À la nouvelle question du brun, j'ai une légère grimace.

- Cool, je sais pas si c'est le meilleur mot, expliquais-je. Il est sympa avec Jason, mais moi, allez savoir pourquoi, il a de la difficulté à me cadrer. Peut-être parce qu'on a un moins grand écart d'âge, lançais-je comme hypothèse haussant à nouveau les épaules. Où qu'il doit juste s'habituer à ne plus être enfant unique. En vrai, je capte pas, mais ça finira bien par s'arranger, assurais-je en retrouvant mon entrain. Ha! Il risque d'être un de tes confrères à la rentrée! Sois pas trop dûr avec lui si tu l'as comme bizut ou t'auras son grand frère sur le dos, menaçais-je, zéro crédible puisqu'absolument pas sérieux.

Si je me fis au fait que Sam est à fond dans ses compétitions de course, la Winthrop House est, selon moi, le choix le plus logique à faire pour lui. Il serait dans son élément, la plupart font partie des rangs des équipes sportives d'Harvard. À la limite, y'en aura peut-être pour l'aider à se perfectionner.

- Oh parlant de ça, je m'excuse d'avance si je tombe dessus pour un bizutage. Je dois repasser le mien et je vais peut-être avoir besoin de souffre-douleur... heum, de volontaires, corrigeais-je avec un sourire angélique en me penchant un peu vers Brent.

Les cheveux et les yeux bleus, ça passe crème pour des suppliques du genre, non? Rigolant en me redressant, je daigne informer mon ami de ce qui se trame.

- Jason, mon frère aîné, a cru que je resterais un trimestre en Virginie, alors quand l'Uni a appeler pour ...à dire vrai, je sais pas pourquoi, mais bon. Il a dit que j'étais en sabbatique, alors mon nom est sorti du système et du listing de la Lowell. On pourrait me faire repasser à membre, mais bon, ça peut être drôle.

Et puis, il a lui-même fait volontairement parti des bizuts de la Winthrop l'an dernier non?

- Je suis sous le commandement de Margot Weasley, indiquais-je avec un effort de concentration pour ne pas écorcher son nom. Chic fille, mais j'ai aucune idée de ce qu'elle me réserve, expliquais-je encore.

J'hochais simplement la tête au conseil de Brent.

- Ouais, t'as probablement raison.

Faut probablement que je laisse du temps à Sam pour encaisser ce genre de nouvelle. J'étais sur le cul aussi quand je l'ai appris, mais faut croire que j'ai assimiler l'idée très rapidement au milieu de tout ce qui s'est passé. Je ne sais pas si c'est parce que ça ne me surprenait pas tant de découvrir que maman avait une nouvelle vie sans nous ou si c'est parce que j'ai toujours eu Jason pour veiller sur moi que ça a passé aussi facilement. J'ai l'impression que je dois faire la même chose avec Sam maintenant aussi.

- Melchior est plus jeune ou plus vieux que toi? Questionnais-je Brent à la mention de celui que je devine être son demi-frère.

Je crois qu'il m'a déjà dit qu'il n'était pas enfant unique, mais après, je ne me souviens pas qu'on aie parler en profondeur de tout ça.

- C'est sa première année, oui, acquiesçais-je. Il s'appelle Sam Pitters, le renseignais-je. Sensiblement de la même grandeur que moi, blond aussi, mais nettement plus musclé que le squelette que je suis, riais-je.

Ouais, niveau intérêt commun, de ce que j'ai compris, c'est pas vraiment ça et ça explique en parti la différence de carrure. Rigolant doucement pour ce qui est des risques de bizutage par Brent pour mon demi-frère, je suis plutôt surpris d'entendre que celui que je connaissais Winthrop passe les épreuves pour devenir Dunster.

- Ha tiens! Une grosse raison à ce changement? m'étonnais-je. Tu peux me dire que ça me regarde pas aussi, lui offris-je riant doucement.

Certains changent pour des raisons familiales, d'autres pour des conflits internes ou encore en réalisant que leur mentalité ne convient pas vraiment à leur maison. J'ai réappliqué d'office à la Lowell pour ma part, mais si je n'avais pas pu me réinscrire, je ne penses pas que j'aurais essayer une autre maison. La première fois, j'avais demandé à faire parti des rouges et plusieurs m'ont dit que c'était pas pour moi. J'aurais fait mouton noir surement.

- Ha, jusqu'à présent, ça va pour moi. T'en fais pas, si t'as besoin d'un souffre-douleur pour ton bizutage, tu sais que je suis bon joueur, fis-je lui accolant une tappe amicale sur l'épaule.

Je crains pas vraiment de voir Brent me tomber dessus comme plusieurs le fond lors des partys supposément réservés aux membres des maisons, mais qui se font souvent envahir par d'autres confréries pour X ou Y défis. À la limite, venant de lui, on risque de bien se marrer!