Goodbye my lover ► Lesplussesbeaux

▬ 29 août. J'avais la boule au ventre. J'avais beau sourire à Juliet, lui montrer son nouveau jouet et la regarder actionner la musique de son faux piano miniature, je n'arrivais pas à faire passer ce mal être que j'avais au fond de moi. Aujourd'hui, ma fille avait un an. Un an jour pour jour que Briony avait accouché dans cette chambre d'hôpital, sa main dans la mienne, donnant naissance à la plus belle chose que j'avais dans ma vie. Un an qu'on s'était dit "je t'aime" pour la dernière fois. Et aujourd'hui.. aujourd'hui Briony prenait l'avion pour Seattle, tirant définitivement un trait sur son passé et sa vie à Boston. J'avais récupéré Juliet en début d'après midi pour pouvoir fêter son anniversaire avec elle après qu'elle l'ai fêté avec sa maman et puis.. et puis c'était fini. Un regard, un "bon voyage", et la porte c'était refermée entre elle et moi. Voilà à quoi c'était résumé nos "au revoir". J'arrivais pas à m'y faire putain. J'arrivais pas à me dire que.. ça y est, elle partait. Qu'elle allait refaire sa vie ailleurs. Et surtout, j'avais la gorge serrée à l'idée qu'on se soit quittés comme ça elle et moi. C'était Briony et.. malgré tout ce qu'il s'était passé entre elle et moi, malgré les dernières semaines sous tension qu'on venait de passer.. elle comptait bien trop pour moi pour que je puisse me foutre de tout ça. Fait chier putain. Assis sur son tapis de jeu, je passais distraitement ma main dans les cheveux de ma fille, regardant ses petites boucles se faire et se défaire autour de mes doigts, mon cerveau tournant à mille à l'heure. Et finalement, je craquais. Me relevant, j'attrapais mon téléphone et composait rapidement le numéro d'Anja, la nounou de Juliet. - Anja ? Ca va ? Ouais... Excuse-moi mais, tu pourrais venir garder Juliet s'il te plait ? ... Tout de suite ? Je la remerciais dès l'instant où elle l'acceptait, bien qu'un peu décontenancée, et raccrochai dans la foulée, regardant l'heure. Si je ne traînais pas trop, ça devrait aller. J'enfilais mes pompes, attrapais mon porte feuille et mes clés et patientais pendant quelques minutes qui me paraissaient interminable quand enfin, elle arriva pour garder Juliet. J'embrassais ma fille et de dégringolais les escaliers pour filer dans ma voiture, direction l'aéroport.

Il y avait un monde de fou à l'aéroport avec les retour de vacances et ce genre de trucs. Le hall principal grouillait de monde, à tel point que j'avais même du mal à me repérer alors que bon, je commençai pas mal à connaître les lieux après toutes les fois où j'étais venu ici. Le souffle court, je cherchais la porte d'enregistrement des bagages pour Seattle.. quand je la vis. Adossée à un mur, le regard dans le vide, ses cheveux tressés dans une natte qui reposait sur son épaule. Je ralentissais le pas jusqu'à m'arrêter à quelques mètres d'elle et.. je savais pas quoi faire putain. Tout ce que je savais, c'est que je me sentais totalement déboussolé.

▬ 29 août. Je me tournais une dernière fois dans l'encadrement de la porte pour observer mon appart, ce tout petit appart où j'avais tout de même passé quelques mois, où j'avais vu grandir Juliet, où j'avais tout plein de souvenirs qui resteraient gravés dans ma tête. J'avais réglé toute la paperasse ces derniers jours, je pouvais partir l'esprit libre mais ça me faisait tout de même une petite boule au ventre de me dire qu'en fermant cette porte, je n'avais désormais plus aucun droit où dormir sur Boston. C'était fini, ce n'était plus ma maison, après six années de ma vie ici. C'était une atmosphère... étrange. Je passais la langue sur mes lèvres, le regard dans le vide, cherchant à refouler tout ce que je ressentais, me forçant aussi à me dire que c'est la meilleure décision que j'avais pris de ma vie. Arrivée dans la rue, je tirais ma valise dans un bruit naturellement fracassant, on adore la discrétion. J'étais énormément en avance pour prendre mon avion qui n'était que le soir et j'avais le temps pour regarder tous ces endroits où j'avais laissé une partie de moi. Ces bars que j'avais fréquenté aussi bien durant mes années étudiantes qu'après, là où j'avais rigolé avec mes amis, où toutes les images de nos délires revenaient tels de flashbacks, là où avec Alex on avait fait une course de caddies, là où Andy avait pu me prendre dans ses bras, là où Hendrix avait pu m'embrasser, ce bar où j'avais couché avec Wade, où s'était promenés avec Juliet, ce parc où il était venu me retrouver pour écouter notre bébé bouger dans mon ventre.. C'était désarmant ce flux d'émotions qui venait me frapper de plein fouet, j'étais pas prête à ça. Vraiment. J'avais la boule au ventre maintenant et je cessais de remuer le couteau dans la plaie, appelant un taxi pour aller à l'aéroport. Plus tôt j'y serai, mieux ce sera.

Ca faisait déjà maintenant quelques heures que j'y étais. J'avais fait enregistré mon bagage en soute mais j'arrivais pas encore à passer la douane. J'avais du mal à me dire que ça y est c'était totalement fini, que je partais de Boston. J'avais dit au revoir à ma fille ce matin, lui promettant de revenir dans moins d'un mois pour la récupérer et profiter d'elle à mon tour. T'façon comment est-ce que je pourrais supporter la séparation encore plus longtemps ? Je serai prête à faire n'importe quoi pour avoir l'argent et revenir retrouver son sourire. C'était aussi la dernière fois que j'avais vu Wade. Naturellement, je savais qu'on allait se revoir. C'était la seule personne pour qui j'étais sûre de ça et c'était pas nécessairement ça que j'aurai souhaité. J'étais soulagée de ne plus être dans la même ville que lui et j'allais pas me cacher que je le fuyais comme une lâche à l'autre bout du pays, me cachant derrière des envies de progressions dans ma carrière. Je ne pouvais plus gérer ce que je ressentais comme il le fallait et il fallait que je prenne des distances. Okay, j'étais un chouia extrémiste, mais j'espérais que ça allait marcher. Je m'adossais contre un mur, laissant mes pensées défiler malgré moi, ressassant tous les bons moments que j'avais eu ici à Cambridge et Boston. Omg c'était tellement une mauvaise idée. Je finis par relever la tête et croiser le regard de quelques inconnus qui partaient aussi dans de nouvelles destinations ou bien qui venaient dire au revoir à leurs proches. Certains étaient en train de pleurer et ça me foutait mal. Personne n'était venu m'accompagner ici. Je soupirais, tournant mon regard, me paralysant sur le coup en le voyant. Doux jésus marie joseph. Je déglutis avec une énorme difficulté. Y avait Wade. Wade. Sans Juliet. Ca veut dire qu'il était vraiment en train de le laisser seule le jour de son anniversaire ? VRAIMENT ? POUR REJOINDRE QUI PUTAIN ? Je m'approchais de lui, essayant de ne pas être agressive. T'as vraiment laissé Juliet seule le jour de son anniversaire pour accueillir un de tes potes ?

▬ 29 août. Ca me faisait mal de la voir là. Seule, à attendre l'heure de son avion pour s'échapper à l'autre bout des Etats-Unis. Pourquoi est-ce que j'étais venu déjà en fait ? Vu que j'étais surement la dernière personne qu'elle voulait voir là, et que j'allais certainement me prendre la pire punchline de ma vie en pleine face. La question de savoir si j'étais maso ou non ne se posait plus je crois, c'était une certitude: j'aimais me faire du mal ah ah. Elle s'était fait une tresse en plus, putain.. exactement comme j'aimais. Elle était belle, tellement belle et ça, j'crois que j'arriverai jamais à ne pas le remarquer, même dans dix, vingt ou trente ans. C'était affreux de se dire que ce genre de choses ne pouvaient pas s'effacer quand on faisait tout pour que ce soit le cas. J'étais là, à rester statique comme un con, me demandant ce que j'allais bien pouvoir lui dire maintenant que je l'avais en face de moi. Je l'observais, mes yeux ne remarquant même pas les mouvements de foule autour de moi, pour simplement voir son regard se déplacer.. avant de rencontrer le mien. On se dévisagea en silence, alors que je voyais sur son visage à quel point ma présence ici la perturbait. Puis finalement, elle me rejoignit en quelques pas, arrivant à ma hauteur. Enfin, façon de parler, puisqu'elle avait toujours été bien plus petite que moi. T'as vraiment laissé Juliet seule le jour de son anniversaire pour accueillir un de tes potes ? Je voyais qu'elle se retenait de ne pas m'aboyer à la figure quand elle disait ça. Je la connaissais tellement par coeur putain. Et au fond, ça ne m'étonnait même pas qu'elle tire ce genre de conclusion alors que n'importe qui aurait compris l'évidence même de la situation. J'étais là, sans presque rien sur moi tellement je m'étais précipité, face à elle et.. elle ne comprenait pas. - Non.. commençai-je, déglutissant avec difficulté sans la lâcher du regard. - Je suis venu te dire au revoir.

▬ 29 août. Y a un an, je venais d'accoucher de Juliet et vu l'heure, je crois que j'étais encore dans les vapes à cet instant. Repenser à ce moment si intense de me vie était étrange car j'avais la sensation que c'était limite dans une autre vie, que tout avait changé en l'espace de douze mois. Mon bébé avait maintenant un an et c'était fou à quel point elle continuait de m'émerveiller chaque jour, avec ses progrès, ses sourires, ses tentatives pour communiquer ou marcher. C'était ma princesse, c'était ma vie et comme à chaque fois que je devais la laisser à Wade pour la garde partagée, j'étais mal, vraiment. C'était comme laisser une partie de moi.. je n'étais plus moi même quand ma fille n'était pas aux alentours. Et oui, dit comme ça on va se demander pourquoi je me barrais à l'autre bout des USA, mais j'vous jure qu'il y a une logique malgré tout. Puis y avait Skype et tout. Puis même si avec Wade on s'entendait plus trop... Juliet entre nous nous permettait de rationaliser, d'être matures m'voyez, autant que possible parce que ce n'était pas aisé tous les jours ew. Mon bébé, je te retrouve dans quelques semaines, quand Maman aura trouvé une stabilité dans son boulot et aura commencé ses voyages d'affaires, puis elle te fera découvrir Seattle. Tu verras, c'est aussi une jolie ville. Tu tomberas sous le charme. Je souris en repensant à ma fille, émue malgré moi, cherchant une occupation pour me changer les idées, dévisageant les inconnus autour de moi jusqu'à que je trouve le regard de Wade. Mon sang ne fit qu'un tour, naturellement, on m'appelle pas Briony Silver pour rien et j'allais immédiatement à sa rencontre, sans vraiment me poser des questions ou approfondir. Je le voyais déconcerté par le ton que j'avais employé ou bien les mots choisis. Ouai, t'as vu je sais être civilisée Wade, maintenant donne moi tes raisons sinon j'annule mon avion pour retrouver notre fille que t'as laissé seul, père indigne. Non.. Je ne quittais pas du regard l'ancien mather face à moi, ne comprenant pas trop où il voulait en venir, fronçant les sourcils, croisant même les bras. Je le défiais de me donner une explication claire et nette là. - Je suis venu te dire au revoir. ..... oh. Okay. Okay très bien, pour le coup il m'avait eu cet abruti. J'avais pas envisagé du tout cette possibilité. Je devrais avoir l'air débile avec mon regard vide et ma bouche qui s'était ouverte pour se refermer aussitôt. Ah. Merci de ta participation Briony, on recommence plus tard. Je savais vraiment plus quoi dire. Il se foutait de ma gueule en fait ? J'arrivais pas à savoir, je le voyais mal faire ça malgré tout ce qui s'était passé. Pourquoi tu ferais ça ?

▬ 29 août. Vous me voyez là, debout en bonne santé, fraichement revenu de vacances ? Ben dans quelques secondes, j'allais plus avoir de joue, ah ah. Ouais, c'était franchement ce que je me disais là, à cet instant, convaincu que Briony me détestait à tel point qu'elle allait me faire sortir de l'aéroport avec des coups de pieds au cul. J'étais faible quand il s'agissait d'elle, c'était triste à voir. Une vraie gonzesse. Mais à la place de la gifle que je m'attendais à recevoir, je vis la surprise s'afficher sur son visage. De toute évidence vu sa tête, elle n'avait pas du tout envisagé ça. Ah. Ok. Ok ok... Bon, c'était déjà mieux qu'une bouffe dans la gueule non ? Paumé, je détournais légèrement le regard, passant ma main sur ma nuque avant que mes yeux ne reviennent inévitablement sur elle, qui semblait toujours aussi perdue. Pourquoi tu ferais ça ? demanda-t-elle finalement. Je semblait réellement l'avoir surprise pour le coup. Et quand je voyais qu'elle était là, seule avec son petit sac sans personne pour l'accompagner.. je me disais que j'avais vraiment bien fait de venir. Quitte à me faire remballer. - Parce que malgré tout, on est pas des inconnus et.. Et parce que j'étais toujours amoureux ? J'avais envie de me taper moi-même cette fois à cette pensée. Pourquoi est-ce que j'avais autant de mal à m'exprimer moi là ? Sérieusement.. -.. et parce que je voulais pas te quitter comme ça, sur le pas de la porte. C'était juste pas possible. Mon regard dans le sien je ne disais rien pendant quelques secondes, me rendant compte à quel point elle devait me mépriser là. - Je veux te souhaiter le meilleur Bri. Que tu réussisse dans ta vie professionnelle, que tu sois heureuse.. dis-je maladroitement et pourtant, avec sincérité.

▬ 29 août. Je comprenais vraiment pas ce que Wade foutait là, à me dire qu'il venait me dire au revoir alors qu'on l'avait fait y a même pas trois heures avec Juliet m'voyez, je comprenais pas trop le concept pour être honnête. Je voulais surtout ne pas le comprendre, parce que ça ferait trop mal et ça blesserait trop. Et que j'en avais marre que Wade aille contre tout ce que je ressentais, en détruisant tout sur le passage. Je préférais refouler, c'était plus safe m'voyez. Je déglutis avec difficulté en voyant qu'il se moquait pas de moi. Son regard était sérieux... et intense, j'aimais vraiment pas ça. Arrête de jouer encore avec moi Wade, j'en peux plus. Tu sais très bien pourquoi je me barre de Boston. Parce que malgré tout, on est pas des inconnus et.. J'arrivais pas à réfléchir posément, c'était pas possible. Mes pensées étaient paradoxales car d'un côté ça partait dans tous les sens et de l'autre, c'est comme si tout s'était éteint dans mon esprit. J'étais complètement perdue et décontenancée par l'attitude de mon ex petit ami. Je m'attendais vraiment pas à ça, j'arrivais pas à improviser. Oui on était pas des inconnus, mais on était bien deux adultes qui s'en foutaient plein la tronche depuis deux mois suite à des sms sur les sentiments qu'on avait l'un envers l'autre et surtout vu comment tu m'as envoyé chier, en disant presque next à voix haute. .. et parce que je voulais pas te quitter comme ça, sur le pas de la porte. Je comprenais pas son changement d'attitude. Est-ce qu'il était en train de faire comme d'habitude ? C'est à dire que dès qu'il me sentait s'éloigner de lui, il avait besoin de réaffirmer sa prise sur moi, du coup il me manipule pour pas que je l'oublie ? Ca avait l'air d'être ça et j'en avais marre qu'il continue à se comporter de cette façon. Je veux te souhaiter le meilleur Bri. Que tu réussisse dans ta vie professionnelle, que tu sois heureuse.. Je ne disais rien pendant quelques secondes, le jaugeant du regard avant de soupirer, ne sachant vraiment plus quoi penser. Merci, c'est gentil. T'aurais pu me le dire par SMS ça aurait suffit. Quoique, je l'aurai envoyé chier à 1000%. Je savais vraiment pas quoi faire sérieux. Je voulais pas être méchante avec lui, parce que c'était ptete une trêve et lui faire la guerre tout le temps ça m'épuisait. J'en avais marre d'être en conflit permanent avec lui, alors non, je ne ferai pas son analyse psycho pour une fois. Et maintenant, il se passe quoi ?

▬ 29 août. C'était difficile, bien plus difficile que je ne l'avais imaginé. Maintenant que je l'avais face à moi, j'étais totalement décontenancé. Parce que je ne voulais plus adopter cette position de mec qui en avait rien à foutre, qui l'envoyait balader négligemment. Même si c'était bien plus facile que ce que j'étais en train de faire là, maintenant. Je baissais les armes. On dit qu'il vaut mieux vivre avec des remords qu'avec des regrets. Et même si je partais dans cette optique bizarrement, je sentais que les regrets allaient bien vite fuser dès l'instant où je l'aurais quittée. Une part de moi me disait de délier ma langue. L'autre, d'arrêter d'être égoïste et lui donner les clés pour m'oublier définitivement. Oui, j'étais paumé et le pire, c'est que j'avais ce sentiment que les mots que j'allais prononcer à cet instant allait déterminer le reste de nos vies. Merci, c'est gentil. Simple, presque froide. Qu'est-ce que je foutais là putain.. ? Même si je n'arrêtais pas de me poser cette question au fond, je savais pourquoi j'étais là. Je le savais très bien. Comme elle, elle devait surement le savoir. Je soupirai un instant, détournant le regard, gardant le silence pendant quelques longues secondes sans pourtant m'éloigner d'elle. - Je suis désolé de t'avoir fait du mal dis-je d'une voix plus assurée cette fois. - Je t'avais promis de ne plus jamais le faire et.. j'ai lamentablement échoué. Nouveau silence pendant lequel je me posais tout un tas de questions.. avant de décider de lui lâcher ce que j'avais sur le coeur. Du moins, en partie. - On a eu beaucoup de hauts et de bas toi et moi depuis le début, depuis la première fois même où je t'ai dit que je t'aimais.. Repenser à ce moment où je m'étais senti si heureux, si épanoui me serrait la poitrine sans que je ne puisse rien y faire. Je reprenais ma respiration, comme pour me donner contenance. - Mais je ne regrette pas d'être tombé amoureux Bri. Tu m'as donné le plus beau cadeau en donnant naissance à notre fille et.. je n'aurais pas souhaité l'avoir avec une autre femme que toi.

▬ 29 août. Je refusais de voir la situation comme elle était et comment elle se présentait à moi alors que quiconque qui regarderait la scène de l'extérieur se dirait que c'était une évidence. Mais non, je voulais pas le voir. Je gardais en tête tout ce que Wade avait pu me dire comme saloperie.

Putain mais tu sais quoi, moi non plus j'sais pas pourquoi je continue à te parler. J'suis sincère putain, et tu trouves encore à me pourrir ! Et tu sais quoi, moi aussi je t'aime encore ! VOILA ! Là tu vas pouvoir le dire que j'suis un GROS égoïste qui pense qu'à son cul hein, ça va bien alimenter toutes les horreurs que tu penses de moi ! C'est paaaarfait ! Ouais je t'aime encore, mais je sais que toi et moi c'est fini, et ça me bouffe putain ! J'suis pas capable de te dire que c'est toi que j'veux parce que j'veux plus de tout ça, d'accord ?! J'en veux PLUS. Alors casse toi loin de moi !

Ces mots me hantaient et je n'arrêtais pas de les relire. Ils alimentaient un peu plus à chaque fois tous ces sentiments que j'avais pour Wade, de manière négative. Je l'avais tellement détesté, j'avais tellement eu envie de le pourrir suite à tout ça. Il avait eu zéro pitié et même si il m'avait dit y a quelques SMS qu'il s'en voulait, j'y croyais pas, j'y arrivais pas. Il m'aimait encore qu'il disait, mais quelle blague putain. Et maintenant il vient me voir juste avant mon vol du départ ? Mais what, sois crédible mon gars.

Je suis désolé de t'avoir fait du mal Je ne disais rien, le fixant, attendant de voir ce qu'il allait dire par la suite. Je t'avais promis de ne plus jamais le faire et.. j'ai lamentablement échoué. Ah ça. On était d'accord. Mon silence laissait comprendre que j'approuvais ses propos. Je comptais rien dire, y avait rien à rajouter, il savait déjà lui comment je me sentais: trahie et blessée. On a eu beaucoup de hauts et de bas toi et moi depuis le début, depuis la première fois même où je t'ai dit que je t'aimais..
Mon ventre se serra à l'évocation de ce moment qui avait été l'un des meilleurs moments de notre couple, où tout allait bien entre nous, où... tout avait été si simple, si beau. Ca me manquait terriblement ce temps là, j'avais l'impression que c'était y a une éternité. Va te faire foutre Wade, t'es venu pour m'faire pleurer ou bien ? Mais je ne regrette pas d'être tombé amoureux Bri. Tu m'as donné le plus beau cadeau en donnant naissance à notre fille et.. je n'aurais pas souhaité l'avoir avec une autre femme que toi. Je déglutis. C'était douloureux d'entendre tout ça et je comprenais toujours pourquoi est-ce qu'il était en train de me faire ça. Il était en train de détruire des barrières que je m'étais construit psychologiquement. Je.. pigeais pas. Je me sentais mal. Arrête de faire ça. Je crois que t'essaie de bien faire, mais... non. Je regardais le sol, mal à l'aise. Déjà que j'avais envie de pleurer parce que je me barrais de Boston, si en plus il en rajoute une couche, ça va pas aller. On dirait que t'es en train de nouveau rompre avec moi. Que tu m'dis "t'es géniale, mais je peux plus avec toi", exactement comme dans tes SMS ou y a un an et j'ai vraiment pas besoin de me prendre pour la troisième fois cette claque dans la figure Wade, vraiment. Mon regard retrouvait celui de Wade. J'étais totalement perdue mais en même temps, je voulais me protéger.

▬ 29 août. C'était important pour moi de lui dire tout ça. Je savais qu'on allait encore se revoir elle et moi, que c'était pas un adieu, vu qu'on avait une fille en commun. Mais j'avais ce besoin de lui dire les choses, de ne pas la laisser partir avec des non dits, ou juste comme ça après un au revoir derrière une porte d'appartement. J'essayais pas de la retenir, j'voulais juste.. qu'elle sache le fond de mes pensées, et que je ne regrettais rien. Une espèce de trève ? Peut-être. Jamais je regretterai ce qu'il y avait eu entre nous. Mais de toute évidence vu sa tête une fois de plus, on ne se comprenait pas. Arrête de faire ça. Je crois que t'essaie de bien faire, mais... non dit-elle en regardant le sol. Je déglutis à mon tour, mes yeux cherchant les siens, avant de détourner moi aussi le regard, fixant vaguement le tableau des départs. On dirait que t'es en train de nouveau rompre avec moi. Que tu m'dis "t'es géniale, mais je peux plus avec toi", exactement comme dans tes SMS ou y a un an et j'ai vraiment pas besoin de me prendre pour la troisième fois cette claque dans la figure Wade, vraiment. Je restais silencieux quelques secondes, mes pensées et mes émotions se bousculant dans ma tête. Une part de moi avait toujours envie de garder Briony près de moi. L'autre.. savait que c'était définitivement fini entre elle et moi. J'avais Agathe maintenant.. et je savais au fond que ma simple présence ici était déjà pas réglo vis à vis d'elle. Putain. A croire que Briony viendrait indéfiniment s'interposer dans toutes mes relations de couple. Sauf que cette fois, il fallait arrêter tout ça. Définitivement. - C'est pas le but.. lâchai-je dans un soupir. - Mais d'accord. Alors.. fais un bon voyage dis-je platement.

▬ 29 août. Ce que j'avais pu ressentir pour Wade ou ce que je ressentais en fait encore maintenant, soyons réalistes mes chers amis, regardons les choses en face, était totalement différent de ce que j'avais pu ressentir pour mes ex, Hendrix et Andy inclus. Avec Wade... j'avais la sensation que c'était le vrai amour, celui que t'es censé garder près de toi toute ta vie, celui avec qui tu construis toute ta vie. Ce qui me détruisait encore plus c'était de me dire qu'on avait une fille ensemble et qu'il était pour toujours ma famille désormais, alors qu'il ne voulait plus de moi. Je me sentais mal et les paroles de mon ex n'arrangeaient en rien comment je me sentais, c'était pire qu'avant. Il comptait se débarrasser de ses pensées pour être tranquille ensuite mais me pourrir mon séjour à Seattle en fait ? Bâtard. Nan Briony, arrête de voir les choses de cette façon. Essaie de te dire qu'il vient pour mettre les choses à plat et qu'il tente d'arranger les choses entre vous, ce qui n'était pas gagné on va pas se le cacher. Je soupirais. J'avais peur de ce qu'il pouvait me sortir et qu'il commence à me parler de sa copine, nouvelle que je n'avais même pas appris par sa personne mais bien par les frères de la nouvelle belle-mère de Juliet. Il aurait pu avoir au moins le cran de me le dire en face comme il l'avait eu avec Maëlys ou Emma je ne sais plus trop. Mais non. Et c'était pire maintenant parce qu'il savait que je supportais absolument pas le fait qu'une autre femme puisse prendre ma place dans l'éducation de Juliet ou même juste dans sa vie. Or, lui en couple, avec notre fille pendant plusieurs semaines d'affilée, c'était obligé qu'elle allait avoir un rôle et ça me gonflait et m'énervait à l'avance. Non pas l'avance, ça m'énervait déjà maintenant. C'est pas le but.. Pourtant, c'était l'effet Wade. Tu romps éternellement avec moi comme si c'était toi qui avais pas avancé alors que ça fait maintenant quasiment un an. Arrête de regretter et assume les gestes et propos que t'as eu à mon encontre. - Mais d'accord. Alors.. fais un bon voyage Je le fixais, le regard vide. Okay, ça se finissait comme ça ? J'étais décontenancée une nouvelle fois par ce revirement de situation et un pincement au coeur faisait son apparition sans que je puisse contrôler quoique ce soit. Okay, c'était fini. Merci. Oui, ça faisait bizarre qu'il arrête comme ça de parler. C'était limite si c'était la partie qui m'attristait le plus en fait.. Je te préviendrai quand je reviendrai sur Boston pour récupérer Juliet. Bien sûr qu'on communiquera avant, pour notre fille, sa santé, sa vie, mais j'lui faisais comprendre que non, j'lui dirai pas que j'avais atterri ou que j'lui enverrai pas des photos de mon appart, de la ville, de tout. Que... c'était fini.