GABRIELLA D. CALVINI ► Martha Hunt

Je ne comprends pas pourquoi vous avez souhaité démarré par "Chapter One". Ma vie n'a pas de chapitre. Ma vie a un début et une fin. J'assume chaque période de mon existence et j'ai absolument pas l'envie de la découper en plusieurs parties. Alors je vais vous raconter ce qui me semble pertinent en un seul bloc. Après tout, c'est vous qui demandez à me connaitre. Alors vous allez faire avec...

Je m'appelle Gabriella Diana Calvini. Je trouve que ça sonne plutôt bien. Je suis née le 07 Mai 1993 à Milan, en Italie. Enfant unique, j'ai eu la chance de naître dans une famille pleine d'argent. Tout le monde le nie mais honnêtement, l'argent fait le bonheur. Qui est plus heureux de vivre dans la rue, sans rien à manger et sans se laver ? Personne. Alors oui, je vous assure que l'argent fait le bonheur. Et le mien depuis toujours. Quoi de mieux que de se faire nourrir avec des produits de qualité. Mon père est un grand avocat, réputé en Italie. C'est le meilleur, c'est tout. Ma mère travaille dans la haute couture. Et dans son domaine aussi, elle fait partie des meilleurs. À la maison, nous avons un cuisinier, une bonne de chambre, un jardinier et moi, j'avais une nounou. Une femme adorable qui cédait à mes caprices. Mais pour tout dire, je n'en faisais pas tellement.

En me lisant, vous devez me voir comme une personne imbue de sa personne, prétentieuse, hautaine et capricieuse. Je suis un peu ça, oui. Enfin, c'est juste une partie de moi et les défauts qui sont nés en même temps que moi. Mais dans le fond, je suis surtout une femme légère, souriante et je profite de la vie. Assez contradictoire, mais c'est uniquement parce-que j'ai un fort caractère. Et je suis un peu froide à première approche. Pourtant, quand on apprend à me connaître, je suis différente. Mais comme vous, je ne vous connais pas, voici pourquoi je vous parle ainsi.
En grandissant, ma vie n'en a été que plus belle. Je n'ai pas eu de problème quelconque, mes parents sont restés mariés et leurs affaires fonctionnaient à merveille. Alors j'ai été dans les meilleures écoles Milanaises, j'avais de bons camarades et je partais en vacances chaque été.

J'ai rapidement aimé mon indépendance. Je reste vivre chez Papa & Maman mais comme ils travaillent, j'ai parfois l'impression de vivre seule. Ça me convient aussi. Ma vie a été plus calme, tel un long fleuve tranquille, jusqu'à mes seize ans.
Mon père avait de nombreux contacts et puis, nous avons été conviés à une soirée mondaine comme c'était le cas régulièrement.
À seize ans, je devenais une femme. Ma chevelure blonde berçait sur mes épaules, ma mère venait de m'offrir une sublime robe de soirée et j'ornais à ma main, ma plus belle pochette pour y ranger mon maquillage. À ces soirées, je me sentais à ma place. Souriante, aimable, sans jamais oublier qui je suis.
Et voilà que l'on me fait rencontrer... Noah M. Ferrari.

En un regard, j'ai senti que je l'envoûtais. Et c'était réciproque. Sauf qu'en tant que femme de caractère, je ne le montrais qu'à moitié. Il était beau, il avait mon âge. Il avait un air rebelle, un peu chieur. Tout à fait un homme pour me sortir de ma luxure alors que lui-même y vit.
Puis, nous voilà en couple. Et très vite, j'en tombe folle amoureuse. Notre amour est sincère, pur et passionnel. Je ne suis plus la petite fille gâtée d'auparavant. Tout cette superficialité me parait lointaine. Je veux juste être avec Noah. L'aimer encore et encore et continuer à recevoir l'amour qu'il me donne si bien. Nous nous installons ensemble et puis, il me propose de le suivre à Harvard. Comment refuser ?
Cette université fait partie des meilleures mais surtout : comment refuser et le laisser s'éloigner de moi. Hors de question de laisser d'autres femmes autour de lui sans que je sois là. Même si je lui fais confiance.

Alors nous démarrons une nouvelle vie à Harvard. Notre amour ne cesse de grandir et je suis toujours aussi heureuse. Quelle femme pourrait rêver mieux ? J'ai rencontré mon âme sœur à seize ans. Enfin... Jusqu'à ce jour.

En 2013, j'ai tout juste vingt années. Je décide d'aller en cours et de partir un peu en avance, avant Noah. Je devais voir une amie qui devait me rendre un bouquin important. Alors je file, et j'arrive à temps à l'université. À temps, à la cafétéria. À temps, lorsque les bombes explosent.

(...)

J'ai mal, je suis sonnée. Je vois des gens autour de moi, des ambulanciers, des médecins, des infirmiers. Je n'y comprends pas grand chose. Et puis, je réalise que j'ai failli mourir. Que j'aurai pu ne pas retourner en Italie. Ne jamais visiter l'Afrique du Sud, le Brésil, la Grèce. Et puis, que je n'allais jamais vraiment sortir en boîte de nuit pour danser sur la piste de danse avec mes copines. Et que je ne sais pas ce que c'est le divertissement. Enfin, les hommes. J'ai vingt-trois ans et je n'en ai connu qu'un. Peut-être le bon mais... Je ne peux pas.

Égoïstement, je quitte Noah sur le champ. J'ai besoin d'air, d'espace, de respirer. J'ai besoin de voyager, de vivre plein de choses. Et pas de me marier si jeune. À cette allure, je serais Maman dans un an. Je ne peux pas faire ça. J'aime trop la vie pour ça. Et je lui brise le cœur. Non sans mal, quelle douleur de lui infliger ça mais je ne peux pas faire autrement. J'ai besoin de penser à moi et seulement à moi. Et je lui rends sa bague de fiançailles, appartenant à sa mère qui m'appréciait tant...

À la suite de cela, je décide de quitter l'université. J'ai l'envie mais surtout le besoin de m'éloigner de tout ce quotidien et du drame que je viens de vivre. De janvier 2014 à septembre 2015, je fuis la ville et je voyage. Une année sabbatique en quelque sorte. Grand bien me fasse.

En septembre 2015, je reviens. Après tout, ma vie est ici et je dois bien finir mon cursus universitaire. Avec Papa à mes trousses, facile de réintégrer Harvard et de reprendre mes études là où je les ai arrêtées.
Depuis ce temps, j'évite Noah. On ne se croise plus tellement et j'ai évité toute conversation avec lui. De mon côté, je vis et je profite. J'ai des copines, des amis. Et à nouveau, je dépense de l'argent. Beaucoup trop...