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Dans ta chambre, quasi 20 heures, tu continuais de faire ta valise étant donné que tu pars le lendemain pour retourner sur Boston. Le téléphone sur le lit, quand il sonne, ton coeur fait un bond dans ta poitrine. Sonnerie d'un appel entrant, tu sais que c'est lui. T'as accepté un appel mais est ce une bonne idée ? Se disputer de vive voix, au téléphone, sachant que le dernier appel était bien plus coquin, c'est pas la meilleure idée... Tu décroches quand même, jetant un oeil à Naélie, en face de toi, en train de dormir entre deux coussins. Allo que tu réponds, voix douce, souriante et un peu gênée. Ca se sent qu'il y a un malaise, que les choses sont tendues entre vous, parce qu'habituellement tu lui aurais jouer le rôle d'un personnage, comme pour la secrétaire du père noël ou Cléopâtre. Tu te racles la gorge, en attrapant un de tes hauts, le pliant pour le mettre dans ta valise. Processus que tu répétais.
Si au début j'avais été insistant, essayant une nouvelle fois de la rassurer après notre altercation suite à l'appel que j'avais passé à Louve, l'arrivée de mon frère m'avait fait prendre de la distance. Je n'avais pas envie de passer les quelques jours où lui et sa petite famille était là à faire la tronche et me morfondre à cause d'Ashleigh et de nos prises de tête, voilà pourquoi j'avais lâché un peu sa story snap ou instagram pour me concentrer sur mon aîné... Sauf que je ne savais pas que ça me vaudrait une nouvelle pluie de reproches et c'était plus que ce que je pouvais supporter. Alors j'avais ignoré son avant dernier sms. Le dernier néanmoins, impossible de faire abstraction. Et je profitais de cette 'faiblesse' de son aveu que je lui manquais, qu'elle baisse un peu les armes pour l'appeler. Même pas deux secondes après réception de son petit 'ouais' je lançais l'appel. J'étais un peu paumé avec les heures mais ici, c'était le matin... Une tonalité. Deux tonalités. Pourvu que je ne la réveille pas en pleine nuit... Il était quelle heure là bas ? Mais Ash finit par décrocher et sa voix résonna. Un simple 'allo' quelque peu crispé qui trahissait complètement l'ambiance de nos derniers échanges. Puis peut être pour désamorcer les choses, moi, j'attaquai plus directement " Tu me manques aussi Ashleigh..."
Tu avais passé une partie de l'après midi a parler avec Lucky et Maxime, par messages, la première te faisant la morale concernant tes réactions et ta relation avec Denys, le second surtout pour savoir comment faire avec Naélie durant le vol retour, ainsi qu'une fois à Boston. Ca avait finalement dévié sur Denys quand ton meilleur ami disait que tu pourrais lui demander de l'aide au grec, avec la petite. Il trouvait lui aussi que tu repoussais le jeune homme. Pourtant, toi t'étais pas de cet avis. Au contraire, tu ne cesses de faire des pas vers le brun. Fin bon, Lucky avait réussi à te faire voir qu'il te manque énormément et t'avais aussitôt envoyer un message pour le lui dire. Mine de rien cette situation te saoulait. Tu détestais être en froid avec lui, surtout aussi loin, surtout quand t'avais plus que besoin de lui au final. Mais tu pouvais pas faire l'aveugle, tu pouvais pas faire comme si tout allait bien, t'avais des choses à mettre au clair avec lui... T'acceptais quand même l'appel, c'était un premier pas pour mettre les choses à plat non ? Sa voix résonna dans ton oreille, comme quoi tu lui manquais. Tu te posas sur le bord du lit, stoppant de ranger tes vêtements. Alors pourquoi tu me dis plus rien ? C'était plus fort que toi, tu comprenais pas, ça faisait plusieurs fois qu'il te cachait des choses, que tu te retrouvais au pied du mur comme une idiote. Ta voix était calme, pas provocante, ni chargé de reproches. Plutôt triste même.
Il te manque, tu lui manques. C'est un bon début mais pas suffisant. Tu veux savoir pourquoi il dit plus rien. T'es censée être la première à qui il fait signe quand ça va pas ou quand il a une aussi bonne nouvelle non ? Parce que toi c'est vers lui que tu te retournes à chaque fois. Il explique son point de vu. Oui t'a été glaciale et oui t'avais pas envie de lui parler mais... Il pense tout de suite à raccrocher si c'est pour se disputer. Denys, je voulais pas te parler oui, je dirais pas le contraire mais, tu le sais très bien, que si tu m'avais dit que ton frère était là, j'aurais été là... Okay il avait clairement pas besoin de toi, son frère était venu lui rendre visite, apparemment avec toute la petite famille, ça lui faisait grandement du bien tu le savais, alors t'avais pas besoin d'être là pour lui. C'était une bonne chose que son aîné soit là, il avait pas besoin de soutient mais tu voulais dire que tu aurais été contente pour lui, et t'aurais été moins froide aussi. Je sais que t'en bave depuis des mois à lui mentir, depuis des semaines qu'il a mal prit, tu penses vraiment que je t'aurais envoyé bouler avec une si bonne chose ? S'il disait oui, s'il le pensait, c'est qu'il te connaissait clairement mal. Il savait que tu étais dévouée et que tu faisais passer son bonheur avant tout.
Le moment où il parlait des reproches et des soirées arrosées, toi aussi t'avais la sensation qu'il te faisait un reproche là. J'aimerais que tu trouves le moment. Parce qu'il t'avait dit pareil pour le mariage, qu'il n'avait pas trouvé le moment idéal. Sauf que y a jamais de moment idéal dans ce genre de cas. Tu veux juste savoir, pas être dans l'ignorance quoi. Mais il ajoutait bien vite une autre raison des non dits. Il voulait que tu reviennes toi, car il te manquait, et non grâce à sa réconciliation avec son frère et à la visite de ce dernier. Il marquait un point, enfin à moitié, car au final tu venais de faire un pas vers lui, pas forcément à cause de son frère. T'as gagné alors... T'étais revenue, car il te manquait, en effet. Il avait eut ce qu'il voulait, t'avais pas pu résister à ne pas revenir. Et déjà auparavant, même en colère, t'avais faillit craquer plus d'une fois. T'avais déjà écrit quelques mots par sms, pour supprimer au final au lieu de cliquer sur envoyer. T'avais jamais passé à l'action, jusqu'à tout à l'heure. J'aurais aimé le rencontrer... que tu lâches finalement. Depuis le temps qu'il te bassine avec son grand frère, t'aurais adoré mettre une voix sur le visage, le voir en chair et en os. Constaté de tes yeux la ressemblance. Voir leur lien, leur complicité. Oui tu aurais aimé le rencontrer ce Priape, du moins pour l'instant, n'ayant toujours pas réponse à ce commentaire instagram qu'il avait posté. Si tu savais ce que le papa de famille a en tête, c'est évident qu'il allait perdre en popularité dans ton estime. Grandement.
La base de votre lien, avant cette attirance, les ébats partagés, c'était quand même votre amitié, votre complicité, cette facilité à parler à l'autre, de tout, absolument tout. Et pour rien au monde tu voulais que ça change. Tu voulais pas perdre ça sous prétexte qu'aujourd'hui y a des sentiments entre vous, des disputes. Tu voulais continuer à garder cette communication qui vous a toujours unis et qui vous a permit de vous rapprocher autant. Et il comprenait, tu l'espères, tout comme il comptait essayer, voulant tout partager avec toi. Et je veux tout partager avec toi que tu avoues aussi, un peu faiblement, car y avait encore d'autres choses à aborder, d'autres sujets sensibles qui ternissent cette relation, cette communication, cette confiance accordée à l'autre. Tu avoues donc que tu aurais aimé le rencontrer, son frère, ce gars parfait dont il savait te vanter les mérites comme jamais. Ce gars à qui il vouait une admiration sans faille, se rabaissant presque face à lui, ne voyant pas le potentiel que lui même, Denys, possède. Y aura d'autres occasions, oui, enfin bon celle pour son anniversaire déjà c'est foutu, à cause de son bracelet électronique. Et t'imagines bien que le frangin il roule pas non plus sur l'or pour se permettre souvent un déplacement Australie/Boston, avec toute la famille en plus. Mais il te surprend, évoquant le mariage du jeune homme, prévu pour juin prochain. Un sourire se dessine sur tes lèvres, malgré toi, quand il te demande de l'accompagner. Joueuse, aussi pour être un peu rassurée, peut être même pour creuser sur les sujets à venir, tu répliques : comme cavalière ? T'as demandé à personne d'autres avant ? Parce que si rien n'est certain concernant vous deux, votre relation, ni où ça vous mènera d'ici juin 2018, tu sais que Denys tu le veux dans ta vie, quoiqu'il arrive. L'an prochain, ensemble, pas ensemble, tu le veux toujours comme meilleur ami, comme confident, comme pilier. Alors oui, tu l'accompagneras dans tous les cas sauf si changement de sa part à lui. Sourire aux lèvres qui ne veut pas s'effacer, tu te raidis quand tu entends Naélie se mettre à pleurer. Ton sourire disparaît aussitôt, l'épaule collée contre le téléphone et une main allant sur le ventre du bébé pour essayer de la calmer, soufflant des 'chuuut' que tu pries que le grec n'entendra pas.