PACÔME JIMÉNEZ ► Bryana Holly

Un beau bébé, c'est ce qu'était Pacôme. Née au sein de Jiménez, elle se complaît dans ce milieu familial, sain, soudé. Elle vit bien sa vie la brune, ils vivent aisément, sans exagérer non plus. Trop jeune pour comprendre, elle n'aime pas quand son père passe tout son temps au travail, loin de la maison. Pour elle, la vie se résume à ça : la famille, l'école et l'amour. Déjà peste, elle fait faire ce qu'elle veut à chaque membre de la famille, elle aime les faire tourner en bourrique. Elle a un instinct d'enfant gâté depuis son enfance Pacôme et ça se ressent. A l'école, elle aime bien diriger et faire des histoires, une petite fille lambda quoi, sauf qu'elle se dispute pour le plaisir Pacôme. Elle aime pas quelque chose ? Ça se sait. Colérique, elle laisse rien passer, faut que tout aille dans son sens, elle aime contrôler, elle aime savoir qu'on la suit. Son caractère s'affirme dès le plus jeune âge et ses parents se doutent déjà qu'ils auront du fil à retordre avec elle, ne se pliant à aucune règle. On aurait pu l'appeler liberté, parce que c'est ce qu'elle est, libre de ses actions, libre de ses dires. Elle aime l'indomptable, ce qu'elle connaît le mieux.

Le lycée c'est un cadeau pour Pacôme, elle découvre sa sexualité, elle découvre ses envies, ses passions. Elle découvre qu'elle peut avoir un certain pouvoir sur les uns et les autres. Ça confirme son instinct de leader, son instinct de peste aussi. Déchaînée, elle fait n'importe quoi pour faire rager sa famille qui a tellement changée. Elle aime boire, elle aime fumer, elle aime sortir jusqu'à pas d'heure. Son père absent, sa mère trop aimante, elle en profite Pacôme, elle se laisse faire n'importe quoi, ne s'impose pas de limites. Elle est traitée de salope au lycée, elle le sait, elle s'en fout, parce que pour elle, elle fait ce qu'elle veut et se fout de l'avis d'autrui. Elle sait que depuis que son père a signé ce contrat, à ses douze ans, elle peut user de l'argent familial comme elle veut, elle se prive pas. Oui, Pacôme c'est toujours cet électron libre, toujours cette fille indomptable et elle compte pas changer ça.

Capricieuse, colérique et têtue, Pacôme c'est le bout en train des Jiménez depuis son enfance. Sauf que depuis le contrat de l'entreprise de son père, elle sent que y'a un truc qui la gêne. Elle sent que c'est différent, que ses parents se comportent différemment, comme des personnes privilégiées, comme des gens qui se pensent supérieurs à cause du fric. Ils veulent ressembler aux américains, ça se voit. Sauf qu'à force de vouloir trop ressembler aux américains, son père en a oublié les valeurs de son pays. Elle les aime pas les américains de toute façon, elle aime pas leur façon de se croire supérieurs, elle aime pas ce monopole, elle aime pas leur façon de dire que leur pays est celui de la liberté alors qu'il pue l'hypocrisie, à cracher sur les natifs, le peuple exterminé pour le plaisir. Si ça ne tenait qu'à elle, elle aurait pas changé ses habitudes, mais les Jiménez lui répètent "faut t'adapter pour le bien de l'entreprise" ou bien "on se modernise", comme si la culture bolivienne n'était pas moderne, comme si elle appartenait à l'ancien temps. Alors oui, elle fait tout pour nuire à sa famille depuis pas mal de temps, elle veut qu'ils en bavent, elle veut qu'ils se rendent compte que c'était mieux avant. Enfin, elle dit ça mais elle est pas mal hypocrite Pacôme, parce qu'elle aime l'argent que ce contrat lui a apporté, elle aime pouvoir se balader et faire ce qu'elle veut. Elle dit vouloir retrouver sa vie d'antan, mais elle le supporterait pas.

Elle veut pas partir en Amérique, elle veut pas rentrer à Harvard. Sauf qu'elle a pas le choix, même après des semaines de crise, son père n'a pas voulu céder. Pour Pacôme, c'est au Brésil qu'elle veut faire son université, elle veut pas rejoindre les ricains. "C'est pour le bien de l'entreprise" comme si elle allait la reprendre après ses études, sauf qu'elle sait très bien que l'entreprise lui reviendra pas, c'est une femme après tout, elle saura bien moins s'en occuper qu'un homme, ça semble naturel ? Non, Harvard c'est pour faire bien sur le CV, c'est pour dire qu'elle a suivi un grand enseignement, pour dire qu'elle a un diplôme américain, donc plus légitime. Elle compte pourtant pas courber le dos comme ça Pacôme, elle compte bien profiter pleinement de ces années d'études à venir. Aller à Harvard était une chose, en ressortir brillante en était une autre. Elle allait pas se priver, elle connaît un peu la vie étudiante américaine, elle en a vu des brides dans les films, la culture populaire. Pacôme c'est un esprit libre depuis toujours, ça changera pas en arrivant à Harvard.