(flashback) - « Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ. »

Après avoir mitraillé Alan de toutes sorte de questions, ce dernier avait paru bien détaché, le regard dans le vide. Et lorsque le serveur avait tourné les talons pour vous rapporter ce que vous aviez demandé, le blondinet l'avait rattrapé in extremis en lui adressant une requête qui t'avait fait explosé de rire. " Il semblerait que ce gâteau soit une drogue " rajoutas-tu rapidement avant qu'il ne réponde à tes multiples interrogations. Posant par la suite tes coudes sur la table et joignant tes mains entre elles, tu avais placé ton menton sur ce support fait de chair et d'os, écoutant le récit autobiographique d'Alan avec intérêt. Une fois qu'il avait vraisemblablement terminé, tu avais aussitôt voulu lui demander pourquoi il vivait si loin d'Harvard mais le petit malin avait vite riposté, te posant à son tour quelques questions. Dès lors, tu avais pu remarquer qu'Alan n'était pas n'importe quel type. Il avait en effet rebondi sur une de tes confessions faite plus tôt à propos de ton cursus, ce qui t'avait tout à coup touché. Alan ne faisait pas qu'entendre, il écoutait. " Aheum, mon histoire est particulière. Je suis arrivée aux États-Unis il y a... six ans maintenant. Mais je suis à Harvard depuis cinq ans. Je vis actuellement à la Dunster House et ... et si j'écoutais mon coeur, je me dirigerais plus vers une carrière de psy ou d'artiste tourmentée " confias-tu en détruisant la construction de tes mains liées entre elles. Tu en profitas ainsi pour te munir de ta chope de bière, l'apportant à ta bouche pour boire quelques gorgées. Reposant ton verre sur la table, tu passas ta langue au dessus de ta lèvre supérieure pour ôter la mousse qui s'y était logée. " Tu... tu ne vis donc pas à proximité du campus, c'est volontaire ? " demandas-tu en faisant ramper simultanément ta main gauche jusqu'à l'assiette contenant du brownie. Enfin arrivé à destination, tes doigts dérobèrent un morceau du gâteau tout en essayant de distraire le blond de son précieux. " Et tu as une idée précise de ta future spécialisation ? " émis-tu pour noyer le poisson tout en apportant quelques miettes à ta bouche, un sourire en coin pendant que tu mâchais cette tuerie au chocolat.    

 

« Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ. »
Absolem+Alan

mise en page par mad love

" La gourmandise est mon pêché, mais quand on a la chance de ne pas grossir en mangeant n'importe quoi, on en profite !"

Artiste tourmenté ? Je n'ai absolument aucune idée de quoi il s'agit, mais je ne dois absolument pas paraître pour un imbécile donc d'un mouvement de tête de haut en bas et d'une mine concentré, je fis semblant d'acquiescer et d'avoir tout compris. La psychologie est assez proche de ses études actuelles en philosophie. Tandis qu'en philosophie, on essaye de comprendre les faits et geste de l'humain, la psychologie essaye de résoudre les problèmes de ce dernier. Nul doute qu'elle aura de bonnes bases en cas de changement d'orientation scolaire.

Dunster House... Elle sera donc rentrée avant moi ce soir. En même temps, ce n'est pas bien compliqué, j'ai un sacré chemin à faire chaque soir pour rentrer dans mon petit nid douillet. Et d'ailleurs, cela semble l'interpeller. " Quand je finis les cours, je préfère m’éloigner du milieu scolaire, retrouver mon chez-moi et ma petite chatte Chipie, et crois-moi, ce n'est pas qu'un nom, c'est une vraie teigne ! ", et j’enchaînais sur sa question suivante : " Sans aucun doute, je me spécialiserais en neurologie " mais elle ne saura pas pourquoi tant d'enthousiasme et de détermination dans cette réponse, du moins pas aujourd'hui.

Puis elle approcha sa main le plus discrètement possible de mon gâteau, mais il faut bien avouer que dans ce domaine-là, elle aurait pu faire mieux que de me distraire avec une simple question. Fière d'elle et souriante, je joue son jeu et lui offre le même sourire puis lui avoue ironiquement : " Premier rendez-vous et on partage déjà notre assiette ! Mais où allons-nous Absolem ? "

Spoiler:

À vue d'oeil, il était vrai qu'Alan n'avait aucun embonpoint. C'était un homme assez fin et sec, tu l'enviais un peu. Si seulement toi aussi tu pouvais manger sans regarder le nombre de calories ingurgitées. Quel veinard ! " Je suis jalouse, tu en as de la chance " répondis-tu en croisant farouchement tes bras sur la poitrine.

Au fil de la discussion qui s'était établie entre vous, tu avais fait part à Alan de tes rêves tapis dans l'ombre, ceux de changer radicalement de voie professionnelle. Hors, des études à Harvard coûtaient une blinde, même si tes parents n'avaient pas de soucis d'argent, ils avaient en tout cinq enfants ce qui constituait un trou financier considérable. Tu avais aussi indiqué par la suite ton appartenance à la célèbre et prestigieuse Dunster House, un choix qui allait de soi étant donné ton caractère spécial. Cependant, Alan lui ne faisait pas partie d'une maison, ce qui t'intriguait particulièrement. En lui demandant pourquoi il avait fait ce choix, tu appris qu'il souhaitait d'une part mettre de la distance avec le campus mais d'autre part, se retrouver seul avec... sa chatte. " Tu es donc un homme à chat, j'adore les animaux, respect pour le nom, y a pas plus original " commentas-tu particulièrement espiègle, un sourire au coin des lèvres. Puis, tu avais repris ton sérieux, cessant tes moqueries enfantines pour en apprendre plus sur l'avenir du blondinet en face de toi. Pendant qu'il te répondait tu avais discrètement avancé ta main vers son assiette pour lui piquer un bout de son gâteau, ce qui n'était pas passé inaperçu. La main prise dans le sac, tu terminas ta bouchée chocolatée en levant les yeux au ciel. " À toi de me le dire Alan ! Mais j'ai envie de dire ex-aequo. Tu pisses sur mon vélo, je picore de ton gâteau ! 1-1 "  plaisantas-tu en attrapant une serviette pour essuyer ta bouche. Le courant passait plutôt bien, comme si vos âmes s'étaient toujours connues, un sentiment bien agréable après une soirée pareille. " Je t'inviterais bien à dormir dans ma chambre ce soir pour pas que tu ne te tapes le chemin du retour vu qu'il est assez tard... Mais... qui me dit que tu n'es pas un psychopathe zigouilleur de Dunster ?  Puis tu as Chipie qui doit t'attendre... " l'interrogeas-tu méfiante. En réalité, tu craignais surtout que cette proposition pourtant naïve se révèle être une invitation plus... sérieuse. Loin de là, était l'idée de coucher avec un homme le premier soir, bien au contraire, tu étais encore vierge depuis... depuis cette merde s'étant produit en Israël. " Comme tu veux, enfin... Y a aussi le sofa de la Dunster dans le salon, les jaunes seraient ravis de t'accueillir j'en suis sûre ! " proposas-tu amicalement avant de boire un peu plus de bière, les yeux brillants. L'alcool faisait doucement son chemin, ce qui te rendait beaucoup plus enjouée et avenante que d'habitude.  

Spoiler:

 

« Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ. »
Absolem+Alan

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Cette petite moue jalouse à la manière d'une petite fille à qui on aurait refusé quelque chose est attendrissante. Il est vrai que c'est un vilain défaut, mais Absolem sait le rendre mignon. De ce que j'ai pu constater, la courbe IMC de la demoiselle est très loin de la zone obésité, un brownie ne fera pas grand mal à sa silhouette. J'approche l'assiette au cas où elle souhaiterait assouvir un peu plus sa gourmandise. Je ne peux que lui donner raison, après avoir souillé son vélo, partager mon gâteau n'est qu'une maigre consolation. Sans faire de chichis, elle attrape une serviette et essuie ses erreurs avec le délice chocolaté, j'aime la simplicité qui se dégage de cette femme. Reprenant son ton moqueur, je ne pus m’empêcher de laisser échapper un gloussement avant de l'avertir : " Ah attention ! On ne se moque pas de Chipie ! ". J'ai trouvé cette chatte devant ma porte une nuit. Si j'ai bien essayé de la chasser dans un premier temps, son regard triste est parvenus à m'attendrir. Désormais, elle est chez moi depuis 3 ans.

Peut-être, est-ce la boisson alcoolisée qui commence à faire son effet, mais cette demoiselle à le don de me faire rire ce soir. Reposant mon verre après une énième gorgée, je réponds à sa proposition qui, mal interprétée, pourrait paraître très indécente : " Comme tu as pu le voir, je suis plus un zigouilleur de brownies et gâteaux en tout genre. Quant à Chipie, elle sait très bien se débrouiller toute seule cette vilaine, crois-moi !", puis continue en reprenant mon sérieux : " C'est gentil, je te remercie pour cette proposition, mais je ne voudrais pas vous embêter toi et tes camarades de la Dunster. Je vais plutôt rentrer chez moi...". Un instant d'hésitation m'habita quelques secondes, mais je me jetais finalement à l'eau.

" Par contre, si ça ne te dérange pas, je veux bien ton numéro pour qu'on reste en contact."

Peu de gens sont parvenus à m’intéresser comme elle y est parvenus et je ne voudrais pas manquer une occasion de la revoir.

Spoiler:

Après avoir invité -sans arrières-pensées- le jeune homme qui vivait sur Boston à la Dunster House, ce dernier déclina ta proposition avec humour, ce qui te fit délicatement sourire. Ainsi, alors que tu allais lui répondre qu'il ne gênerait personne dans ta confrérie, Alan court-circuita ton potentiel dialogue pour te demander ton numéro de téléphone. Heureusement qu'il avait pris les devants car tu n'aurais sûrement pas osé. Cela aurait été fortement dommage puisqu'il t'avait suffisamment intrigué pour que tu aies envie de le revoir, mais comment aurais-tu fait sans un quelconque moyen de communication ? Mettons cet oubli sur le compte de l'alcool qui avait réussi à t'embrumer les neurones.
Te tortillant par la suite sur ta chaise, tu avais réussi à extraire ton mobile de ta poche arrière, l'offrant à Alan pour qu'il entre son numéro directement. Tu tendis ensuite ta main pour qu'il te prête le sien. " Promis, je ne regarde pas tes photos compromettantes " plaisantas-tu en pianotant rapidement ton numéro dans son téléphone. " Et voilà mon cher ! " t'exclamas-tu en rendant le smartphone au blondinet toute guillerette. " Aheum, tu rentres comment ? en train ? Parce qu'on peut récupérer nos vélos sur le chemin et je peux te raccompagner jusqu'à la gare... " proposas-tu en piochant quelques miettes de brownie, t'en délectant toujours autant. Maintenant que tu te sentais complètement à l'aise avec ce jeune homme, il fallait dire que tu avais du mal à t'en défaire si vite. Malheureusement, tu avais cours dès demain matin avec un professeur particulièrement strict qui repérait les têtes trop rêveuses. " C'pas que je veux me barrer hein, mais... demain... j'ai Monsieur Stewart et s'il me voit piquer du nez en cours il va m'afficher " confias-tu avec une moue boudeuse, dégoûtée de ne pas pouvoir prolonger ce moment. " Et comme j'ai pas réviser de la semaine, je préfère me montrer réveillée et à l'écoute " complétas-tu en grimaçant, sortant peu de temps après quelques billets de ton portefeuille planqué dans le blouson pendu à ta chaise. " T'es du genre à faire moite moite ? Parce que ça ne me gêne pas de tout régler " avouas-tu en décomptant les billets dans ta main.

 

« Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ. »
Absolem+Alan

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" Dommage, tu manquerais de super photos ! ", annonçais-je suite à sa plaisanterie tandis que je rentrais mon numéro dans son téléphone. Cet échange annonce en quelque sorte la fin de la soirée et ça m'ennuie, je passais un très bon moment et j'aurais aimé le prolonger ne serait-ce qu'un peu plus. Mais l'alcool n'a pas fait perdre la raison à la jeune femme, elle a cours demain matin et il vaut mieux pour elle être fraîche comme un gardon. Sortant quelques billets, je l'interrompais : " Non, tu rigoles ! Laisse, c'est pour moi. Si une bière et une moitié de brownie peuvent me faire pardonner, je prends ma chance. ".

Sur le chemin pour payer la note, je me pris violemment une des tables dans le genou. Cela fait affreusement mal, mais avec fierté, j'essayais de ne pas crier et de ne pas montrer la douleur tout en continuant mon chemin vers le bar. Cependant, je pense qu'il n'y a aucune chance qu'elle ne l'ai pas remarqué étant donné le bruit que ce choc a produit ainsi que le léger boitillement que j'essayais de dissimuler. La douleur est passée, mais me retournant vers Absolem, elle arbore un grand sourire, je suis grillé. Décidément, j'aurais eu le droit à mon lot de maladresse ce soir. " On y va ? ", lui demandais-je en récupérant ma veste sur la chaise et essayant de faire une nouvelle fois abstraction de ma gêne.

Faisant le chemin inverse pour retrouver nos vélos, la jeune femme m'avait proposé de me raccompagner jusqu'à la gare. Mais elle doit se lever tôt demain, tout comme moi, lui proposer un détour ne me parait pas bien. Non pas que je ne veuille pas prolonger cette nouvelle rencontre, si je m'écoutais, elle aurait duré la nuit, cette fille est vraiment sympathique et j'ai un bon feeling avec elle, mais il faut parfois être raisonnable. On est là, tous les deux, et je sens bien qu'elle aurait souhaité continuer cette soirée plus longtemps aussi si elle le pouvait. Je brisais alors le silence : "Je ne vais pas te demander de faire un détour Absolem, rentre plutôt chez toi te reposer ! ", avant de lui faire la bise. Grimpant sur mon vélo, je commençais à pédaler et lui faisant signe de la main, je faillis me vautrer une énième fois. Décidément, ce n'était clairement pas mon jour. Plus je m'éloignais, plus sa silhouette disparaissait, mais il me tardait de la revoir très vite.

Alan était généreux et bien élevé, il n'y avait de doute là-dessus. Tu avais ainsi retiré les billets que tu t'apprêtais à donner à la caisse, le laissant jouer au mâle dominant. C'était plutôt plaisant de se laisser guider. En vous dirigeant d'ailleurs vers la sortie avant de régler, tu avais aperçus du coin de l'oeil qu'Alan s'était défoncé le genou, ce qui t'avait fait doucement sourire car il avait tenté aussitôt de masquer sa souffrance. " On est parti ! Je te suis. " lui répondis-tu en retrouvant ta veste bien chaude pour braver la fraîcheur de la nuit. En regagnant vos bécanes près de la Winthrop House, tu avais proposé au jeune homme de parcourir encore un bout de chemin à ses côtés pour le raccompagner à la gare ce à quoi il répondit négativement, te ménageant probablement pour ta journée à venir. Décidément, tu avais vraiment rencontré un type dès plus respectueux ce soir. " Très bien, à tes risques et périls Alan, bon retour et n'hésite pas à me contacter " l'avais-tu prévenu pendant qu'il te tapait la bise comme si vous vous connaissiez depuis toujours. Alors qu'il s'évanouissait dans la pénombre en pédalant, il te fit un signe d'au revoir qui manqua de le faire tomber ce qui te fit exploser de rire toute seule. " Alala, Alan, mais qui es-tu vraiment au juste ? " marmonnas-tu entre tes dents, dégainant à ton tour ton vélo pour retrouver la Dunster house qui se trouvait dans une autre direction. Cheveux au vent, tu avais l'intime conviction que ce blondinet n'était pas apparu pour rien sur ta route, il t'avait fait une forte impression et tu avais déjà hâte de le revoir. Non mais comment pouvait-on être plus maladroite que toi ?