ORLANDO MAZZA ► jonathan germain

Vous vous demandez peut-être, pourquoi Orlando? Ne vous inquiétez pas, vous êtes pas les seuls. J'eus à attendre jusqu'à mes 13 ans pour que papa me dises enfin la raison pour laquelle j'étais nommé après une belle ville touristique sur la côte est de la Floride. "Parce que c'est là ou tu as été conçu, jeune homme!", dit-il. Blagues à part (bah oui, je n'étais clairement pas sérieux), maman trouvait qu'Orlando était un beau petit nom, et donc ils m'ont nommé Orlando. Point barre.

Je grandis dans la petite ville d'Acquaviva, enclavé au milieu de l'Italie, dans le territoire auto-proclamé puis reconnu indépendant, Saint-Marin (ou San Marino, repris de l'italien). Je fus le second enfant d'une famille de trois, et donc le moins spécial, et mon enfance fut une des plus... moyennes. Alors évidemment, il y a eu quelques incidents qui m'ont marqués, mais rien de majeur; à part peut-être le divorce quand j'avais 3 ans. Et papa qui est mort l'an passé. Nous étions 3 dans la famille; moi, ma soeur, mon frère. Et ma mère aussi, mais bon c'était une salope donc elle compte pas.

Alors oui, comme vous pouvez peut-être le voir, mes sentiments envers ma mère ne sont pas des plus chaleureux. Bien que mon père était un comptable honnête, qui ramenait du pain et de la viande à la maison, ma mère était joueuse. Dans tous les sens du terme; elle passait au bar pour aller jouer (pas de casino dans un pays de trente mille personnes malheureusement), puis on la revoyait plus jusqu'au jour suivant ou au milieu de la nuit. Enfin, d'habitude elle débarquait au milieu de la nuit vers 4 heures, puis dormais jusqu'à midi, mangeait et allait magasiner, puis rebelote. C'était une bonne mère, pas vraiment présente pour nous mais elle préparait à manger, faisait le ménage. Une terrible fiancée par contre.

Je ne l'ai pas vraiment connu. D'après ce que papa m'avait dit, elle est partie qu'il en pouvait plus de son comportement plein aux as, et qu'il n'en pouvait plus de la voir avec d'autres hommes comme si de rien était. 'Je voulais la garder avec vous le plus longtemps possible, mais trop c'est trop'. Donc la voilà partie, Orlando a 3 ans, 2 frères et soeurs, et un papa comptable qui gère toute cette belle petite famille à lui tout seul. Papa était une figure très importante de notre vie, et pour un homme qui tenait deux emplois en même temps, il a joué le rôle de père à merveille. Il ne s'est jamais remarié, et depuis le jour du départ de maman, il ne lui a plus jamais adressé la parole.

Bon, parlons de moi. J'étais, et je suis toujours assez ennuyant à mon avis. À part mes rares blagues qui marchent une fois de temps en temps, évidemment. Je suis un passionné de photographie, un ancien joueur de football et de basketball amateur (bien que c'est pas mauvais pour un pays de notre taille). Ah, et depuis mon échange étudiant en Australie, je surf. Mhm. Comme dit plus tôt, mon enfance et ma vie à l'école secondaire était très moyenne. Je n'ai jamais déménagé, toujours eu un groupe d'amis assez similaire, j'ai eu des flirts et des copines par ci par là.

Maintenant, le jour ou j'ai déménagé à Milan, loin de ma famille, pour la première fois, était la journée la plus spéciale de ma vie (après le jour ou j'ai découvert que j'étais accepté à Harvard, évidemment). Cela a marqué le début d'une nouvelle vie pour moi, le début de quelque chose de plus gros pour moi. Milan étaient une ville complètement différente, une véritable métropole pleine de gens qui venaient des quatres coins du monde. Même si San Marino était loin d'être le tiers-monde, c'était l'équivalent de la campagne, sauf qu'il était impossible d'en sortir sans un passeport (ce qui était très embêtant). J'ai fait plusieurs connaissances, amis, amies, copines, contacts à Milan, et je n'oublierai jamais ces 2 ans que j'ai passé à l'Institut Polytechnique.