Nós somos como Indiana Jones {Emilio

« Pff, te vente pas tu veux ? » Pouffais-je entre mes lèvres tout en continuant d'avancer. Je le regardais d'un air offusqué. « Tu ne manque pas de culotte ! » Ma réplique manquait de crédibilité. « Enfin de culot j'veux dire » Me repris-je en remarquant ma connerie. « Ne me met pas tous sur le dos monsieur » Toujours de la faute de Austin hein. Heureusement que venant de lui, je le prenais à la rigolade. « Nan, mais je rêve, c'est que je t'ai dit un peu plus tôt » Je levais les yeux au ciel d'un air vraiment désespéré. « Tu vois, tu aurais pu faire confiance en mon instinct d'aventurier » Sauf si cela faisait comme mon sens de l'orientation. Mais j'étais un bien meilleur aventurier que gps. Néanmoins, j'étais on ne peut plus sérieux, alors je déposais mon sac en bas d'un air afin de commencer à y grimper. « J'espère qu'il n'y a pas de pipistrelle là haut ! » Même s'il me semble que ça ne sort que la nuit. Heureusement pour moi, je n'ai pas peur de la hauteur, alors je n'eu aucun mal à monter, même si l'écorce et les branches ne me faisaient pas de cadeaux comme si elles essayaient de me dire « dégage de là, monte pas sur nous » C'est donc après avoir pris de la hauteur que je m'accrochais fortement pour éviter de me ramasser la gueule, car à mon avis, si je tombe de là où je suis, je vais le sentir passer. « Ho, un OVNI ! » Je riais en regardant monsieur d'en bas. « Nan je rigole, c'était un avion. » Enfin, personnellement, je n'avais pas peur des petits bonhommes verts. « En fait on est juste à côté, faut continuer un peu à droit, puis à gauche et tout droit ! » Disais-je en haut de mon perchoir.

« Pourquoi je ne peux pas me venter ? » demanda-t-il curieux alors qu’il le regardait du coin de l’œil avec un sourire moqueur. Il pouffa de rire en l’entendant parler de culotte, ça ne m’étonne même pas qu’il fasse une réplique aussi puéril. « Pourquoi ça ne m’étonne même pas que tu dises une connerie pareil ? » demanda-t-il en pouffant de rire de son côté. Austin était un mec débile, mais terriblement attachant sur qui on peut avoir confiance. Son instinct d’aventurier, il peut se le mettre au fond du cul tiens. S’ils étaient perdus à l’heure actuelle, c’est bien à cause du mouton. « C’est de ta faute si on est dans cette merde ouais. » dit-il en grommelant. Finalement, il eut l’idée de faire monter Austin à un arbre pour qu’il puisse regarder où ils sont et où est la ville la plus proche, ça sera déjà un bon début. « T’évite de me tomber sur la gueule, je doute d’avoir assez de force pour te rattraper tel une princesse avec ton gros cul. » dit-il en lui faisant une grimace. Emilio leva les yeux au ciel alors qu’il posait son regard sur lui, en vrai s’il tombait, il risquait de se faire mal et pas qu’un peu. « Eh bien, t’es plus con que je ne le pensais. » dit-il après sa blague sur les OVNI. Il pensait honnêtement qu’il allait le croire ? Il nota bien ce que venait de lui dire Austin. « J’espère que tu ne confonds plus ta droite et ta gauche. Allez descend, tu vas te faire mal. » dit-il avec un sourire moqueur. Au pire, il sera là pour le rattraper en tant que futur parrain du bébé, autant le garder un peu en vie.

Je ne pouvais pas m'empêcher de rire à nos conneries. Ouais, j'étais vraiment irrécupérable, mais il n'y en avais pas un pour rattraper l'autre. Je m'étais donc sacrifié pour nous deux en montant dans l'arbre. J'étais un vrai casse-cou, alors me casser la gueule ne me faisait vraiment pas peur. D'autant plus que c'était mon petit rituel à chaque Summer camp. Je m'en sortait que très rarement sans égratignures. Je bougeais mon cul sous ses vêtements à ses dires, tout en rigolant. « J'ai pas le cul de Nicky Minaj non plus ! » Je finissais de monter en haut de mon perchoir afin de nous localiser. Je me baissais la tête vers lui pour lui tirer la langue -de vrais enfants- « J'sais que j'suis con, mais quand même » Je riais en descendant doucement. « Tu me rattrape ? » J'étais encore assez haut, mais vous pourrez pensez le contraire, je lui faisais entièrement confiance, alors je me lançais vers lui. Comme prévu, on c'était écrasé comme des grosses merdes. « Ha putain ! » J'étais vraiment con en fait. « N'essaye jamais de sauver une demoiselle en détresse » Je frottais mes fringues. « ça va toi ? » Il devait avoir mal quand même, le sol d'une forêt ce n'est pas tout doux et ouais, je voyais qu'il saignait légèrement, mais bon, heureusement ce n'était pas hémorragie. « Sorry » Je lui fis mon plus beau sourire. Je ne lui avais jamais fait un tel sourire. Je relevais en boitant. Ma jambe encore une fois, un jour je pourrais vraiment plus marché, fallait que j'arrête mes conneries, j'allais être père quand même et être père en fauteuil roulant, moyen quand même.

Ce fut aussi qui fut désigné comme le singe, malgré son gros cul, il comptait bien essayé de le rattraper s’il tombait –mais fallait pas trop lui en demander non plus. « T’as clairement le cul de Kim Kardashian au moins » dit-il avec un sourire au coin moqueur. Il rigolait, Austin avait sûrement un beau cul mais il ne s’est jamais arrêté sur ça. Après tout, les mecs n’ont jamais été sa came, tout le monde le sait. Il finit par lui dire la route à prendre et Emilio espérait vraiment qu’il n’avait pas confondu sa droite et sa gauche. « Justement, tu es tellement con que t’es capable de tout confondre. » dit-il en secouant la tête doucement. Il lui fit un sourire au coin avant de lui envoyer un baiser volant juste pour le faire chier. A dire que ce gamin allait être papa, ça promettait. Emilio voulut répliqué quand il lui demande s’il le rattrapait, il n’était clairement pas prêt à rattraper plus de cinquante kilo comme ça. Trop tard, les voilà la gueule au sol. Emilio grommela dans sa barbe alors qu’il soupirait doucement, essayant d’oublier son mal de dos. « Nan mais t’es con ou quoi ? T’aurais pas pu attendre que je te dise que je suis prêt à te réceptionner au lieu de sauter tel un chimpanzé ! T’es vraiment con sérieux » dit-il en essayant de se redresser. Il se redresse à son tour et grogne dans sa barbe quand il sent une douleur dans son bassin. « A ton avis ? Je viens de me prendre au moins cinquante kilo d’un coup sur la gueule. Tu penses que je vais comment abruti » dit-il en lui foutant une claque derrière la tête pour lui montrer qu’il est plus que stupide. Il pouvait s’excuser, Emilio avait juste envie de l’étrangler et il le suivit tant bien que mal, voyant bien qu’il boitait tout comme lui qui avait un mal de cul horrible. Deux handicapés en vadrouille, ça fait peur.

Je m'étais un peu prêt attendu à ce genre de réaction et ça claque ne me faisait pas partir au quart de tour. Ou comment passé du vol de baiser à l'engueulade. Bon il m'en voulait surtout d'être aussi con, mais je ne mesurais jamais le danger et la gravité de la chose avant d'agir. Ce n'est qu'après que je me dis qu'effectivement, ce n'était peut-être pas la meilleure idée du siècle. Si je m'en voulais ? Un peu, car par ma faute, il c'était fait mal et si sur moi ça ne me dérangeait pas -question d'habitude- sur mon frère de cœur, c'était autre chose. « Si y a des frais de médecin je les paierais de ma poche » repris-je d'un ton beaucoup plus sérieux en voyant qu'il avait l'air quand même d'avoir un minimum mal. Je me sentais terriblement coupable, mais le côté positif, nous savions au moins quelle direction prendre. « Par là » disais-je en pointant mon doigt vers les arbres et ce fût un sans faute. Bon, on avait mis plus de temps qu'en temps normal avec nos gueules d'handicapées, mais à nous la liberté et la civilisation. « TADAM ! » disais-je fier de moi de nous avoir sorti de cette jungle.

Il n’y aura pas besoin de soin, il n’était pas qu’un petit garçon fragile. C’était un homme, un vrai, il risque juste d’avoir quelques douleurs et des petits bleus par ci par là. « J’aurais pas besoin d’un médecin, mais toi… Toi, t’auras sûrement besoin, tu marches comme un con » dit-il en secouant la tête doucement. Il avait tendance à souvent se blesser, ce mec était maladroit comme pas possible et il espérait que son enfant n’allait pas hériter de cette partie de ce côté de sa personnalité. Le regard posé sur son ami, il le suivit du regard et tourna les talons pour le suivre dans cette voie. Il espérait vraiment que cette fois-ci, ils allaient dans la bonne direction. Finalement, Emilio fut soulagé de voir qu’ils avaient quitté la forêt et qu’il était non loin du village. « Eh bien, comme quoi Tarzan peut nous sortir de la jungle quand il veut » dit-il avec un sourire au coin. Son dos lui faisait moins mal et heureusement. Il allait avoir des bleus mais ce n’était pas grand-chose.  « Allez, l’handicapée, allons soigner ta jambe de blesser… Ca serait con que tu repartes avec un platre une nouvelle fois » dit-il en lui faisant un clin d’œil.

Je levais les yeux au ciel. Je m'en étais toujours très bien sorti et ma jambe en a vu des vertes et des pas murs, alors oui, j'hésitais énormément d'aller une nouvelle fois à l'hôpital pour si peu. A force, je finirais par connaître les urgences de tous les pays. Un vrai casse-cou. « Ha bah attend, qu'est-ce tu crois ! » disais-je en rigolant, respirant la liberté. La prochaine je m'assurais de veiller où est-ce que nous allions sous peine de me faire tirer les oreilles par mon brother. « Ouais, t'inquiète, un peu de glaçon et un bon massage et c'est reparti ! »
Cela devait faire quatre bons mois que j'avais entièrement fini la rééducation de ma jambe suite au tremblement de terre, alors j'imagine qu'elle pouvait bien subir une petite chute à la hauteur d'un peu moins d'un arbre. C'est donc, bras dessus, bras dessous, que nous quittions notre belle jungle pour de nouvelles aventures.


FIN DU SUJET