Nós somos como Indiana Jones {Emilio

« Heureusement ! » je riais en caressant ma peau par automatisme. J'avais du mal à nous voir vieux avec des rides et une canne dans une maison de retraite en train de faire chier notre monde. Et pourtant, ça finira forcément par nous arriver. Cette coco, je ne l'aimais pas. C'est clair, on ne s'en prend pas à mes amis et encore moins à mon frère de cœur. « Vaut mieux pas que je l'a croise à Harvard à mon avis » J'avais le sang très chaud, alors je n'étais pas sûr de pouvoir me contenir face à elle, fille ou pas fille. « Tu sais bien, c'est mon rituel de me péter un truc à chaque summer camp » riais-je en enjambant une branche avant de regarder atour de nous. Nous étions dans un vrai cul de sac en fait. Descendre semblait vraiment risqué avec tous les cailloux, la boue et les branches, revenir en arrière, je ne savais même pas par où nous étions arrivés. « Mec, j'crois qu'on s'est perdu » Comme à chaque ballade en forêt puisque je n'ai absolument pas le sens de l'orientation (a)

Sérieusement, ça pourrait qu’être amusant de voir Austin et Coco dans la même pièce. Connaissant leurs deux caractères, ça risque de vite explosé entre eux. « Ca pourrait être amusant de vous voir tous les deux en train de vous chamailler. Elle est douée pour manipuler en plus. » Sinon, comment elle l’aurait eu ? Ouais, il était du genre malchanceux quand il s’y mettait. Il avait le don d’attirer les ennuis et s’il était pas comme son frère, il l’aurait déjà fuis depuis un petit moment. « T’évite de te péter un truc quand je suis avec toi. Ca m’évitera de devoir te porter sur mon dos, perdu dans une jungle à devoir chasser seul pour nous nourrir. » dit-il en secouant la tête doucement. Il partait un peu trop dans son délire quand il était en compagnie de Austin. Pourquoi il le suivait au juste ? Il aurait dû simplement prendre la tête. « Dis-moi ce qui m’empêche de te balancer dans le vide ? tu ne prendras plus jamais la tête. Viens, on va essayer de trouver un autre chemin » dit-il en soupirant. Il tourne les talons et se retrouve dans la forêt une nouvelle fois, au moins le paysage était agréable.

Je ne suis pas sûr que drôle soit le mot approprié pour décrire ce genre de situation. Bon, moi je ne me laisse pas démonter, alors elle pourrait me dire ce qu'elle veut, elle peut toujours continuer avec ses petits airs. « Elle m'l'a fait pas à moi » On ne manipule pas Austin c'est tout. Ses petits jeux elle peut très bien se les garder. « Juste pour te voir en tenu de tarzan en train de chasser, ça me tente bien » riais-je. Bon, ok il n'y a jamais été question de tenu de tarzan, mais je ne sais pas, en l'imaginant chasser je l'avais directement imaginé en tenu de sauvage. Je suis sûr que c'est encore un énième cliché que j'avais dû voir quelque part. Dans tous les cas, nous étions perdu. « Parce que tu m'aime ? » Disais-je avec un grand sourire Colgate tandis que je tournais les talons. « Je n'ai pas mis le fait que je n'avais pas le sens de l'orientation ? » Disais-je sur un faux air offusqué et surpris. J'adore prendre les devants, alors je le fait par automatisme sans demander l'avis des gens et voilà où ça nous mène. Il était sans doute plus sage de faire machine arrière et de le suivre. « Parce que toi tu sais où tu vas peut-être » riais-je. « On peut prendre de la hauteur en montant dans les arbres si tu veux » C'est une idée comme une autre hein (a)

Elle ne l’a fait à personne et à tout le monde à la fois. Emilio avait confiance en Austin, mais il souhaitait tout de même qu’il ne s’approche pas trop –juste au cas ou. Lui, habillé en tarzan ? Il risquerait de tomber amoureux de lui et ce n’était pas le but. Austin est loin de ressembler à la Jane qu’il souhaitait. « Ouais, mais t’es pas Jane donc c’est beaucoup moins intéressant. » dit-il avec un sourire au coin. Enfin, ils avaient l’air perdu et ce n’est pas à cause de Emilio mais bien de Austin. Son sens de l’orientation était merdique, voire pire que ça. « Ouais, on peut dire ça. Tu fais chier quand même » dit-il en fronçant les sourcils. Emilio prit le dessus et partit devant pour rebrouser chemin. Faut-il trouver la bonne route pour rentrer, ce n’était pas encore donné. « T’essaye vraiment de jouer à Tarzan toi, je connaissais pas ton amour pour les singes et les arbres. » dit-il avec un sourire au coin moqueur. Cette idée était tout de même envisageable mais pas pour tout de suite, Emilio voulait essayer de s’en échapper tout seul. Il se promettait même de ne plus jamais laissé Austin prendre les devants dans une excursion… qui sait où il ira les perdre la prochaine fois.

Je riais en me regardant de haut en bas. Ouais, je n'avais rien d'une Jane et d'un tarzan non plus vous me direz. En même temps, personnellement, je ne les ai jamais trouvé beau que ça soit le gars ou la nana. Le graphisme ne m'a jamais fait l'effet si je puis dire. Nos rires étaient contagieux et même s'il me rouspétait dessus, je savais qu'il n'y avait rien de sérieux. Bon, sans doute qu'il était quelque peu saoulé qu'on se soit perdu, mais je m'en étais toujours sorti indemne. « Ecoute, j'me perds chaque année dans une forêt et je retrouve toujours mon chemin, le tout c'est de ne pas paniqué » Disais-je en le suivant sagement tel un enfant. « Moi Tarzan, toi Jane ! » Je m'agrippais à lui avec un air de mélodrame tout en battant rapidement des cils.

Emilio était tout de même amusé de la débilité de son ami, pourquoi lui avait-il fait confiance au juste ? Austin n’avait aucun sens de l’orientation et il le savait très bien. Il avait presque envie de se baffer mais au moins, ils étaient vraiment dans une aventure. C’est le jeune portugais qui reprit les devants en retroussant chemin. « qui panique ? je ne panique pas du tout. » dit-il en se retournant pour le regarder. Au pire des cas, ils allaient devoir jouer au survival tous les deux. Peut-il vouloir autant vomir à ce moment précis ? Ouais, voir les yeux mielleux de Austin lui donnait la gerbe. « Arrête ça tout de suite si tu ne veux pas que je te vomisse à la gueule. » dit-il en posant sa main sur sa face pour l’obliger à reculer et ainsi ne plus cette face horrible qu’il venait de lui offrir. La forêt était profonde et chaque arbre se ressemblait, ça n’allait pas être simple de se sortir de cette merde. « J’aurais presque envie de faire du vaudou sur toi, tellement j’ai la haine d’être perdu ainsi. » dit-il en faisant attention à une racine qui sortait de la terre.

J'explosais de rire, parce que si, il paniquait vraiment rien qu'à l'idée d'être perdue dans cette grande forêt. Je m'étais tellement perdu dans ce genre d'endroit que pour moi c'était limite normal et je savais d'avance que nous allions nous en sortir. J'arrêtais de le toucher en continuant de sourire. « Hey j'vais finir par t'appeler Grumpy a parole » je roulais des yeux en lui suivant sur les talons. « Mais relax, on n'est pas perdu j'te dis, tous les chemins mènent à Rome et au pire, le pouvoir de la technologie ! » Disais-je en sortant mon téléphone portable. Bah oui, de nos jours -à part dans les films où ils n'ont plus de batterie et encore moins de réseaux- on pouvait toujours prévenir quelqu'un de notre disparition, alors oui, j'étais le dernier à m'en faire. De toute façon, je ne m'inquiétais jamais et prenais toujours tout à la rigolade. « Marche droit devant toi, marche droit, marche droit, marche droit devant toi » disais-je en chantonnant tout en me dandinant de gauche à droite. « On se souviendra de notre excursion au moins »

Qui paniquait ? Pas Emilio en tout cas, ça le poussait dans l’aventure qu’ils avaient choisi de vivre tous les deux. Certes, il avait envie de tuer Austin pour avoir omis de lui dire qu’il avait une orientation des plus merdiques mais il se vengera plus tard. En l’oubliant dans une grotte, pourquoi pas. « Je ne sais pas qui c’est » dit-il en haussant les épaules. Ouais, il n’en avait aucune idée et il s’en foutait pas mal. Il était concentré le petit, ça lui arrive parfois. « Je doute qu’il y ait du réseau ici mon cher et puis, on a choisi de vivre une aventure alors autant le faire sans technologie. » dit-il en lui faisant une grimace. Ils continuèrent à avancer tous les deux alors que Austin se mettait à chanter, bien sûr Emilio n’hésita pas à bouger son cul en rythme tout en avançant. « si je continue à marcher tout droit, je me prend l’arbre dans la gueule » dit-il en rigolant alors qu’il tournait un peu sur la droite. « Je me souviens de chaque moment passer avec toi, un vrai crétin » dit-il en se retournant pour lui faire un sourire moqueur. Il faillit se ramasser par la suite à cause d’une racine trop ressorti, mais il réussit à reprendre son équilibre. Amen.

Je levais les yeux au ciel, espérant ne pas mettre trop de temps à retrouver notre chemin tout de même. « Avec le soleil qu'il fait j'espère qu'on ne va pas attraper un coup de soleil, car j'ai oublié de prendre ma crème solaire » soupirais-je. « Hey, on dirait presque le début d'une chanson ! »m'exclamais-je avant de reprendre un peu mon sérieux. Bon, il n'y avait pas besoin d'en faire tout un pataquès de cette histoire, alors autant continuer dans la bonne humeur, alors que nous marchions toujours tout droit, tout en évitant de se prendre un arbre ou encore tomber comme il avait si bien failli le faire. « Et après c'est à moi de faire attention » pouffais-je en riant. « Crois moi, c'est réciproque » riais-je, alors que j'avais vraiment l'impression qu'on tournait un peu en rond.

Emilio n’avait aucun souci à se faire, il a la peau mate depuis qu’il est gamin. Les coups de soleil n’ont jamais été un très gros problème pour lui, il n’en a jamais eu après tout. « Parle pour toi, j’ai jamais eu de coup de soleil personnellement » dit-il avec un sourire au coin. Bon, dans leur délire de musique, il manqua de se prendre une belle gamelle. C’était de la faute du frisé, tout le monde le sait. « C’est de ta faute de toute façon. » S’il tombait, ça serait toujours de la faute de son ami, simplement parce qu’il avait envie que ça soit le cas. Soupirant doucement, il finit par s’arrêter pour regarder autour de lui. Difficile de savoir où est-ce qu’ils allaient quand la forêt se ressemblait parfaitement. « Je crois qu’il va falloir monter à un arbre pour regarder où on va et dans quelle direction il faut aller. » Ca se trouve, ils s’éloignaient de la voie à prendre.