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Ca faisait déjà plusieurs semaines, peut être plusieurs mois même, que j’avais ce mauvais pressentiment. Hadès n’allait pas bien. Oh alors oui, il s’était affiché avec sa greluche blonde au bal, il avait fait le guignol devant les paparazzis avec sa femme d’abord, puis plus récemment avec son frère, mais je le connaissais assez pour savoir que ça n’allait pas. Et les sms d’Abé me l’avaient confirmé : du cinéma. Leurs ‘vacances’ n’étaient qu’une couverture pour partir une nouvelle fois sur les traces de leur petit frère. Et le retour avait été synonyme de désillusion. Desfois, j’avais cet élan de compassion pour eux trois, Hadès, Abé, Agathe. Ils devaient garder la tête haute et continuer d’avancer sans lui, sans Arthur. Est-ce que moi je serais capable de faire ne serait-ce qu’un pas sans Cece ou Aria ? Alors oui, peut être que j’étais un peu dure, des fois, avec mon ex. Peut être que j’aurais du moins lui en faire voir en apprenant ses fiançailles ? Peut être que j’aurais du me calmer lorsqu’il avait embrassé sa barbie au bal ? Peut être que je devrais me calmer tout court, avec tout le monde. On ne me referait pas, j’étais volcanique et complètement dichotomique. Tout est noir ou tout est blanc. Tout est bon ou tout est mauvais. Pas de demi mesure. Pas d’entre eux. Hier je le détestais et aujourd’hui… Aujourd’hui je sombrais à nouveau. Entre nos messages de la veille, où il m’incitait à l’éviter, assurant qu’il était destructeur et qu’il me conduirait à ma perte… Et le message de sa maman ensuite, annonçant qu’elle l’avait fait hospitaliser, lui et son jumeau, en maison de repos. Je déglutis, relus le message, une fois, deux fois. Puis je pris le temps d’appeler Madame de Belgique Schueller, notant l’adresse, réfléchissant pour Abé, un instant. Mais j’avais aucune envie de faire la route avec l’autre vicelard de VP Eliot… C’était lui son BFF à Abélard non ? Alors tant pis, je partais seule, trop envie de m’assurer de l’état d’Hadès. Je lui demanderais si son frère voulait voir quelqu’un directement une fois sur place.
La route me parut interminable. Mon chauffeur me déposa devant un grand bâtiment et je me hissai hors du véhicule. Je déplissais minutieusement les pans de ma robe blanche avec la paume de mes mains avant de me redresser, replaçant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille en détaillant l’établissement de santé qui se dessinait devant moi. J’avançais dans l’allée, passant le hall, indiquant aux soignants dans quelle chambre je me rendais, me laissant guider jusqu’à la porte de celle d’Hadès. Figée quelques instants, nerveuses, mon poing levé finit par s’abattre contre le bois pour toquer et j’appuyais ensuite sur la poignée pour entrer dans la pièce…
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