CHAPTER ONE
"Lois, qu'est ce que tu fiche avec la chemise de ton frère" La petite fille âge de quatre ans ne pu s'empêche de baisser la tête alors que sa mère venait d'entrer dans la chambre qu'elle partageait avec son frère. La chemise était trop grande, le pantalon qu'elle avait piqué à son frère aussi et sur son lit, il y avait la cravate que Dakota devait porter pour aller au mariage d'une grande tante. "Allez, dépêche toi de te déshabiller et de mettre ta robe" Alors que sa mère fit un pas pour l'aider à enlever la chemise, Lois fit un pas en arrière. "Ne me touche pas" Cela avait toujours été tendu entre Lois et sa mère. Si d'ordinaire, la demoiselle s'effaçait, pas là. "J'veux pas mettre une robe" Voilà la bombe était lancée et elle savait très bien comment sa mère réagirait. "Fait pas le bébé Loïs, tu es une fille et tu dois mettre une robe pour le mariage" Pourquoi une fille devrait forcément mettre une robe, hein ? Pourquoi elle ne pouvait pas faire comme ses frères, comme son père et mettre une chemise et une cravate ? Pourquoi est ce qu'on voulait absolument qu'elle joue à la poupée alors qu'elle préférait le sport, les voitures et la bagarre ? Une larme commença à couler sur ses joues lorsque son père entra dans la pièce. "Alors vous êtes pas encore prêtes ?" Lois se jeta alors dans les bras de son père. C'était le seul qui l'écoutait, qui la comprenait et qui cherchait à l'aider et non pas à la modeler à son souhait. Il se baissa à la hauteur de sa fille. "Qu'est ce qu'il se passe ?" Elle releva alors les yeux vers son père et celui-ci comprit sans qu'elle ait besoin de s'expliquer. "Cette chemise est un peu grande pour toi et elle est pour Dakota" Elle baissa les yeux et les larmes recommencèrent à couler. "Mais je suis sur qu'il a une chemise qui ne lui va plus et qui sera à ta taille" C'est simple mot donnèrent le sourire à Lois. Aux côtés de son père, elle se sentait elle-même, invincible, capable de faire face à tout et à tout le monde. La mère soupira alors avant de sortir de la pièce sachant très bien qu'elle n'aurait pas le dernier mot face à son mari et qu'au final, ce serait lui, que ce serait Lois qui gagnerait. Ainsi, grâce à son père, elle était fière d'aller à ce mariage. Main dans la main avec son paternel, elle avait le sourire et rien ne pourrait jamais détruire cela.
CHAPTER TWO
Loïs était née dans une famille qui comptait déjà trois garçons. Elle était la seule fille, la petite dernière. Sa mère avait été élevé dans une famille très conservatrice, très à cheval sur les règles et sur la normalité. Elle était très fermée d'esprit. Lorsqu'elle avait appris qu'elle attendait une fille, elle avait été la plus heureuse pensant pouvoir partager des séances shopping, coiffure et maquillage avec Loïs. Mais Loïs n'était pas la petite fille modèle. Loïs adorait suivre ses frères, elle adorait grimper aux arbres, se battre, faire du sport et se mesurer au garçon. Son père avait de suite comprit qu'elle était différente surtout qu'elle détestait les robes, qu'elle préférait piquer les affaires de ses grands frères. Il ne l'avait jamais jugé, il l'avait accepté et c'était vers lui qu'elle se tournait lorsqu'elle avait besoin de se confier. Elle était à présent âgée de 9 ans lorsqu'elle vint s'asseoir près de son père qui lisait le journal. Pendant plusieurs minutes, elle resta silencieuse, attendant un signe de sa part. Il finit par fermer le journal et adresser un sourire à sa fille. "Papa, tu crois que lorsqu'on est une fille, on peut tomber amoureuse d'une autre fille ?" Lois fut soulevé dans les airs par deux bras puissants avant de se retrouver assise sur les genoux de son père. "Evidemment que l'on peut, il n'y a pas de règles en amour" Il savait très bien que ce n'est pas ce que dirait sa mère mais lui s'en fichait. Si sa fille était lesbienne alors cela ne l'empêcherait pas de continuer à l'aimer. "Et papa, tu crois que c'est possible de tomber amoureuse d'une fille et en même temps d'un garçon ?" Les questions existentielles alors qu'on s'approche de la puberté. Une chose est sûr, c'est que Lois a beaucoup de chance d'avoir son père à ses côtés, de pouvoir lui parler de tout sans se sentir juger ou se faire gronder pour dire des bêtises. "Oui on peut aussi". La demoiselle posa sa tête sur le torse de son père. "Loïs, ne laisse jamais personne te dire que tu n'es pas normal, ne laisse personne te dire ce que tu dois faire ou qui tu dois être. Tu es une personne exceptionnelle, n'oublie jamais cela" Aucun doute que sans son père elle serait devenue une toute autre personne plus renfermée, incapable de s'affirmer et qui porterait des jupes juste pour faire plaisir aux autres.
CHAPTER THREE
Pourtant, son petit bonheur allait s'écrouler. Elle avait 13 ans lorsqu'elle rentrait de l'école. Depuis sa naissance, son père avait arrêté de travailler pour s'occuper d'elle et de ses frères. Elle adorait finir un peu plus tôt et passer une ou deux heures seule avec celui qui était son meilleur ami, celui à qui elle pouvait tout dire. Elle pouvait raconter comment elle avait défendu une autre fille face à plusieurs garçons, elle pouvait expliquer comment elle avait marquer deux paniers au basket face à une équipe de garçons, elle pouvait tout lui dire sans avoir peur de son jugement. Aujourd'hui encore, elle avait pleins de choses à lui dire. Vider son sac avant que sa mère arriver, avant que ses frères ne rentrent et que la demoiselle aille s'enfermer dans sa chambre. "Papa, t'es là ?" Elle poussa la porte d'entrée mais il n'y avait pas de bruit, c'était bizarre. Elle alla dans la cuisine, personne, dans la salle de bains, personne, dans la chambre de ses parents, personne. Elle commençait à s'inquiéter. Elle se dirige dans sa chambre avant de voir son père allongé par terre. Elle se rua sur le téléphone pour prévenir les secours. C'était trop tard, son père était mort d'une crise cardiaque. C'était pire que si le ciel lui était tombé sur la tête. Il était son pilier, ses fondations et maintenant tout s'écroulait. A l'enterrement, elle fut inconsolable et ses frères avaient du la porter pour l'éloigner du cercueil de leur père. Les jours suivant, elle n'avait rien mangé, parlé à personne et n'avait pas quitter sa chambre. Elle avait envisagé de mettre fin à ses jours puis elle s'était ravisé. Ce n'est pas ce que son père aurait voulu.
CHAPTER FOUR
Alors elle avait repris le cours de sa vie. Elle avait finit le collège, elle était allé au lycée mais rien n'allait. Elle n'avait plus son père pour se confier, elle n'avait plus son père pour l'encourager à être ce qu'elle voulait, pour la soutenir dans les moments difficiles. Elle était seule et elle ne pouvait absolument pas compter sur sa mère ou sur ses frères. Ils ne comprenaient rien, absolument rien. Elle était seule au milieu de sa famille, seule au milieu des élèves. Alors elle s'épanouissait dans le sport. C'était la seule chose qui la faisait se sentir bien même si elle ne supportait pas les équipes féminines. Elle était meilleure, bien plus combattante, bien plus hargneuses que ces petites princesses. Elle voulait jouer avec les garçons mais elle prenait des refus sans cesse. Elle s'était refermé sur elle même, se forgeant une carapace ne laissant que très peu de personne y entrer. Et elle avait un mal fou à faire confiance aux gens.
CHAPTER FIVE
Elle avait 18 ans lorsqu'elle rentra chez elle. Ni un bonjour à sa mère, ni une attention pour ses frères. C'étaient presque des inconnus pour elle mais cela lui était égal. Elle avait toujours été à part dans cette famille et seul son père la comprenait. Elle attrapa l'enveloppe à son nom sur la table avant de filer dans sa chambre. Elle reconnut l'écusson d'Harvard. Elle avait fait sa demande pour entrer dans cette université, s'éloigner de sa famille, vivre sa vie dans une nouvelle ville ou personne ne la connaîtrait. Ou elle pourrait avoir le loisir d'être heureuse. Elle l'ouvrit avant de sauter de joie en découvrant qu'elle était acceptée. Elle avait alors fait ses valises pour partir à Boston. Mais la rentrée n'était que dans deux mois et avant, elle avait prit la décision de participer au Summer Camp avec une idée précise en tête. Si elle voulait se faire accepter à Harvard et notamment chez les winthrop, elle devait se faire passer pour un mec. Et elle avait deux mois pour se perfectionner dans ce rôle là.