Hiram Smith - Keller - Toni Mahfud

ISIS ?

Message from Hiram
ISIS WHERE ARE U ? I'M LOOKING FOR YOU

« She has never answered to my calls or my messages after that...She was just... gone. » Hiram haussa les épaules en face du policier. Il en pouvait plus, de répéter encore et toujours les mêmes réponses.  Elle est où ta copine ? J'en sais rien. Vous vous étiez disputés ? Non, on s'aimait comme au premier jour. T'as conscience que t'es un potentiel suspect pour l'enquête ? Oui putain. Maintenant lâche moi. Plus rien n'avait de sens, de goût,  d'odeur, sans Isis...     

Le recherches ont duré quatre ans. Puis vinrent les affiches, avec sa photo, un des multiples clichés qu'Hiram gardait comme des trésors dans son téléphone. Elle était belle, un peu mate de peau mais avec les cheveux châtains clair. Ou blond foncé ? On sait jamais. Des yeux clairs, un sourire de diable, de ceux qui vous arrachaient le coeur sans douleur. Après, la pluie vint delaver les images, faire fondre l'encre du numéro de téléphone. Isis à disparu une seconde fois avec l'orage. Un jour, un samedi peut être ? Ils ont enterrés un cercueil vide. La cérémonie était sûrement très belle, avec des fleurs, et du soleil - parce qu'elle adorait le soleil - mais Hiram n'avait pas été présent. Les Jensen lui en voulaient. Pour eux, il était la raison de la mort de leur fille, sans même un corps sur lequel pleurer. Isis était un mirage, un doute. Seul dans sa chambre, Hiram pleurait, avec le désespoir comme seul témoin.       

Ah ça
La vie est belle
Pense à
Demain

APRÈS
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« Hiram dude, come on dickhaed, let's go ! » Ce soir c'est bars, alcool, filles et conneries. Summertime Sadness il oublie Isis en oubliant de dormir Hiram, parce que c'est dans ses cauchemars qu'elle est la plus vivante... Y'a la musique assourdissante et les sourires salaces des potes. Adam, Sasha et Vans, ces p'tits cons sans lequel il s'en serait jamais sortit le gamin. Ça boit, ça hurle, ça danse un peu, ça drogue ça drague, puis ça vomit sur le trottoir. Une soirée normal en somme. 21 ans sans concession, on sacrifie à la vie pour pas avoir de dettes à la mort. Puis il y a cette silhouette, élancée, un peu vacillante sur ses talons, le rire discret mais les gestes fauves. Il a eu le coeur ascenseur Hiram, le palpitant dans les entrailles, le myocarde au bord du gouffre, en équilibre prêt à tomber. Son corps et son esprits qui se sont fondus dans la foule pour aller attraper son épaule, blanche ou dorée sous les néons des projecteurs. « Isis ? » Elle se retourne, alerte, les cheveux emmêlés sur les épaules. C'est pas elle. Elle a les yeux sombres, elle est plus grande avec un nez plus retroussé et des lèvres plus fines. Jolie mais insignifiante. « Who ? » Elle le dévore des yeux Hiram, elle plonge dans ses prunelles si étranges, lui faisant oublier pour quelques secondes, où est le ciel, où est la terre. « Nobody, forget it... » il est perdu, à vouloir s'en arracher la tête, il voudrait se saouler à la pluie dehors, histoire d'avoir une raison pour rentrer. « Hey, you're okey ? You wanna drink ? I'm gonna take a tequila. » Pourquoi, dès qu'y'en à une qui est gentille, j'me barre en courant ? Au final, elle s'appelait Casey et était la première fille depuis la disparition de son étoile qu'Hiram ramenait chez lui... C'était un coup d'un soir, ils n'urent jamais d'enfants. FIN    

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« Hey Isis. » Pas de réponse. Juste le vent sec et brûlant du Texas, les relents d'herbe prête à s'embraser, à s'embrasser. Il est assis par terre Hiram, sur le sable un peu chaud du cimetière, devant la pierre tombale sans photo. Isis Jensen - pas de dates. Parce qu'elle avait disparu, parce que le doute même annihilé sous la haine, la tristesse et la colère persistait. « I've some bad news. » Toujours pas de réponse. « Your mother is dying. Well... Cancer. » Est ce qu'elle est triste de l'apprendre de là où elle est ? « Such a shit... But we know how she gonna die. You know, this kind of stupid catholic sermon ? Peace in our hearts, in our souls... Sometimes, I just want to... Kill them all. Burn them all, in the flammes on their stupid and irrealist Hell. » Parce que c'est ce qu'il pense Hiram. Pas de paix, pas de cadavre. Dans son esprit, elle continue de tresser des couronnes de fleurs et de rire comme une gamine parce qu'elle renverse sa grenadine. « Hey boy ! » Putain ce cliché. Y'a un clochard derrière lui, un peu défoncé sur la gauche, à une tombe. Un vieux truc decrépit avec un ange martyr. Horreur et damnation. « This is not a place for you, my boy. Cimetery really ? You're young, you'll never be here before a long long time. Not like me, i'm an old man... » Il allait lui sortir une phrase philosophique l'étrange inconnu. C'est ça d'habitude non ? « Get out, travel... be happy for me all the people dead here. Even the person you are crying yet. Be alive my boy, tell her you love her, that you will never forget her... And go. That what she wants. Come on, I don't want to see you there anymore. » C'était pas très philosophique où profondément réfléchie comme phrase, mais c'était vrai, con, comme seul les hommes le sont. Alors il s'est levé Hiram, a dépoussiéré son pantalon, sortit un pièce et un sourire pour le clochard, et il est partit. Partit pour ne plus revenir...  

Au cimetière d'Austen, Texas, il y a toujours la tombe d'Isis et ces deux mots gravés. Mais maintenant en dessous y'a un papier, retenu par une vieille pierre, pour qu'il s'envole pas. Dessus, des larmes d'encre sont imprimées. Isis Jensen - 1994 • Forever. C'est beau bordel.