drive me insane (Ezio & Noora)

Il était de glace tandis que tu étais de feu. Il restait calme alors que tu commençais à faire des grands gestes vifs et brusques sous la colère. Sa réaction te mettait encore plus en rogne qu'à l'accoutumé. Il te regarda, désabusé et soupira longuement, ne faisant que grossir ta rage. Et il ouvrit la bouche, t'ordonnant de la fermer. Bien que peu surprise par ses mots crus, tu ne pouvais t'empêcher d'avoir un pincement au cœur d'en arriver là. Le moment où vous avez dansé ensemble te semblait si loin. Et il continua sur sa lancée, commençant à perdre son sang froid. Dans le fond, ça te faisait presque plaisir de le voir enfin réagir, hausser le ton. Mais, encore une fois, ses mots te firent mal malgré ta capacité à garder le visage fermé et dur. Une maniaque du contrôle ? Un peu oui, tu pouvais l'admettre. Mais il y avait une différence entre se foutre de tout et se foutre de rien. Voilà le fossé qui se formait entre vous deux. T'avalas difficilement ta salive à la fin de sa tirade et ne pus t'exprimer à ton tour, Noora revenant jusqu'à vous. Elle vous sépara, sentant le danger de près et vous somma de régler tout ça plus tard. Pourtant, t'avais qu'une envie, c'était de cracher tout ton venin à la gueule de l'italien. Tu le quittais pas du regard malgré que la mather vous informait de ce qu'elle avait pu apprendre. Rien de ce que vous ne saviez pas déjà. Putain, ça arrangeait rien à ton inquiétude constante. Ta meilleure amie se laissa tomber sur une chaise à côté de vous et attendis. Toi, tu te retenais. Vraiment. Mais ce fut plus fort que toi. « Va te faire foutre Ezio. J'suis peut-être une maniaque du contrôle mais mon inquiétude par rapport à tout ça, dis-tu en montrant l'hôpital d'un grand geste de bras, c'est ce qui fait de moi un être humain, avec des putain de sentiments. » tu te rapprochas de lui, menaçante « Mais ça ça t'échappe, parce que t'es bon qu'à tirer ton coup et à te barrer. T'es pathétique. » annonças-tu, tranchante avant de te reculer, poings serrés, et de t'asseoir à côté de Noora, déterminée à ne plus lui adresser la parole mais prête à rebondir s'il venait à l'ouvrir.

Ezio la foudroya du regard, il n'était pas là pour rigoler et sentait bien que la situation était en train de dégénérer. En temps normal, quand il se prenait la tête avec Anja, c'était toujours plus ou moins à la rigolade, il n'haussait la voix que si c'était nécessaire mais parlait avec une certaine légèreté, une nonchalance qui ne le quittait jamais. Sauf ce soir. Il pétait un câble, il était comme transformé, métamorphosé en quelqu'un qu'il n'aimait pas. Le Mather ne supportait pas se mettre en colère mais là il était à bout. Jamais, ô grand jamais, il n'avait passé une soirée aussi catastrophique que celle-ci. Il venait de cracher son venin sur elle et n'était pas vraiment conscient des mots et des termes qu'il venait d'employer. L'adrénaline provoquée par une colère si soudaine le rendait vulnérable. C'était le problème avec une personne aussi calme qu'Ezio, quand il pétait un plomb, c'était violent. Tous ses muscles étaient contractés, il eut même du mal à appréhender la main de Noora sur son épaule. Il tourna la tête vers elle et fronça les sourcils. Putain elle n'allait pas s'y mettre aussi celle-là. Il lui lança un regard incendiaire et ne répondit pas à son attaque, nan c'est bon, il ne voulait pas avoir les deux sur le dos. Déjà une c'était pas mal. Le Mather n'était pas vraiment ouvert à la discussion aussi, lorsqu'Anja prit la parole, il entrouvrit légèrement les bras d'incompréhension. « Mais quel rapport avec Andrea ? » répondit-il, excédé. Ouais il avait ken avec Jean juste avant de venir ici mais ça, personne ne le savait. « Il est où l'rapport ? Nulle part ! Si j'ai envie d'baiser la terre entière c'est mon problème, pas le tiens ! Tu dis n'importe quoi, t'as juste besoin de déchaîner ta colère. Fais pas chier Anja, trouve un autre pigeon pour râler, ça marche pas avec moi. Si Andrea est dans cet état-là c'est pas d'ma faute ok ! Alors tu t'en prends à quelqu'un d'autre ! Tu fais chier ! Tu m'fais chier. C'est clair ! Tu m'gaves, j'en ai marre de toi et ton petit ton autoritaire insupportable. » grogna-t-il sur un ton exécrable. Elle allait le faire sortir de ses gongs, c'était bien parti pour en tout cas.

Pourquoi t'es revenue ? Pourquoi tu te coltines encore les deux là .. T'as l'impression d'être le psy qui gère leur thérapie de couple. Tu les observes se fusiller du regard et un soupire s'échappa de tes lèvres. Tu jettes un coup d'oeil à ton téléphone, répondant aux quelques messages que tu avais reçu avant d'entendre leur dispute reprendre. Tu fronces les sourcils, accordant toute ton attention à ton fil d'actualité de Facebook que tu faisais défiler sur ton écran. Tu ne comprends rien à leur problème et tu t'en fous royalement .. De ce que tu comprends, Ezio a encore fait quelque chose qui n'a pas plus la Quincy et n'assumait pas du tout. « La ferme putain ! » lâches-tu soudainement. C'est bon il t'avait soulé les deux là. Ils peuvent pas s'engueuler autre part qu'au milieu d'un couloir. T'étais à cran et ils devaient l'être aussi .. Tout le monde était dans le même état, mais à quoi ça servait de répercuter son mal-être sur l'autre. « Tout l'hôpital s'en fout de vos problèmes et moi premièrement. Vous avez quel âge sérieux ? » Tu t'en foutais qu'ils t'écoutent ou non, mais y a un moment faut arrêter de croire que la vie c'est un kiwi putain. A croire qu'ils ont oublié pourquoi vous étiez ici. « Anja laisse le coucher avec la terre entière s'il le souhaite. T'es pas en couple avec, alors lâche lui la grappe. » Oui tu t'attaquais à ta meilleure amie, mais quand tes nerfs lâchaient tout le monde y passait c'était comme ça avec toi, pas de jaloux. « Ezio si tu peux pas accepter le caractère d'Anja, alors lâche l'affaire. Va voir ailleurs et arrête de casser les couilles. » Tu te relèves en serrant les poings. Maintenant que t'avais commencé t'allais terminer. « Je vous rappelle juste comme ça que votre meilleur ami a fait une crise ! Donc vous vous asseyez sur vos problèmes et vos conflits, et vous vous faites du soucis pour la personne qui compte le plus pour vous bande de crétins. » Tu prends tes chaussures et tu tournes les talons. Ras le cul de cette ambiance. Tu ne pouvais en supporter plus. « Je me casse. » annonces-tu de but en blanc. Tu ne cherches en aucun cas à ce qu'ils te retiennent. T'étouffes et t'as besoin de prendre l'air .. Tu réglerais le problème avec Andy quand il ira mieux.

Ils s'étaient lancés dans une histoire sans fin. Une dispute sans queue ni tête où le seul but était de blesser l'autre, de déchaîner sa colère et sa frustration sur lui. Toi, t'étais aveuglée par une haine viscérale pour l'italien alors que, dans le fond, il n'avait rien fait si ce n'était mettre du temps à venir à l'hôpital. Tu passais tes nerfs sur lui, et le couloir pourtant bien silencieux se transformait en un champ de bataille. Le mather te regarda, désabusé et presque énervé. Énervé ? Ezio ? Oui. Et autant d'ordinaire tu te serais sûrement calmée pour éviter que ça n'aille trop loin, voire tu serais partie, mais pas cette fois. T'avais pas encore craché tout ton venin. D'un coup, tu te relevas et le pointas du doigt « T'es qu'un enfant capricieux Ezio, j'l'ai toujours dit ! T'acceptes pas qu'on te gronde ? Ô pardon, j'voulais surtout pas te froisser Casanova. Et j'm'en prends à qui je veux, c'est toi qui a pas l'air de bien comprendre. De toute manière je vois pas le problème, avec toi tout rentre dans une oreille et ça ressort par l'autre ! » dis-tu le regard noir et la voix tremblante sous le poids de la colère. T'allais enchaîner quand Noora te coupa dans ton élan, vous ordonnant de vous taire. Tu la regardais pas, les yeux toujours rivés sur le beau brun, la respiration bruyante et furieuse. Ta meilleure amie vous passa un savon à tous les deux et décida de s'échapper de votre querelle interminable. A vrai dire ? Tu t'en fichais un peu, trop absorbée par les traits d'Ezio et ton envie de lui griffer le visage. « Elle a au moins raison sur un point : j'vais arrêter de te parler et me concentrer sur Andréa qui est actuellement au bloc opératoire. J'te parle mais ça sert à rien. Tu me fais perdre mon temps. » crachas-tu.

La rage ne les quittait pas. Ils se foudroyaient du regard et ne cherchaient qu'une seule chose : blesser l'autre. Ezio était méconnaissable, il envoyait chier tout le monde autour de lui et ne faisait pas de distinction entre Anja la fille dont il était amoureux ou Noora, sa pote un peu cheloue. Non, il était mauvait avec tout le monde et même si sa soeur jumelle venait à lui parler à cet instant précis, il l'enverrait chier comme les autres. Pas de pitié. Il ne se reconnaissait plus et était furieux. La colère était une notion qu'il ne connaissait pas vraiment dont il n'arrivait pas à appréhender cette sensation, ce sentiment. Voila une bonne dizaine d'année qu'il essayait d'y échapper et qu'il gardait le contrôle de lui même et voilà qu'en une seule soirée, Anja avait brisé toutes ses convictions et l'avait poussé dans ses derniers retranchements. Cette fille le rendait complètement dingue et ce, dans tous les sens du terme. Il ressentait des choses qu'il n'avait connu et bafouait ses principes d'un claquement de doigts. C'était pour cette raison qu'il se mettait dans cet état-là, outre le fait que son frère venait de faire une crise, il ne supportait pas d'être aussi faible face à une fille et perdait littéralement tous ses moyens. La blondinette continua à le critiquer, sa réponse se forma dans sa tête et alors qu'il allait l'accabler de tous les maux de la terre, Noora prit la parole. Ezio la regarda furax et commenta un simple « C'est ça, casses-toi ! » répondit-il, comme si son départ intéressait quelqu'un. Le Mather reporta son attention sur la blondinette, le visage plus fermé que jamais. Bien évidemment, elle l'attaqua directement. Il serra les poings et sa mâchoire en l'écoutant parler. Elle le dégoûtait. Mais comment avait-il pu tomber sous le charme d'une garce pareille ? Il se le demandait. « T'as raison, j'te fais perdre ton temps. Reste-là à attendre et à attaquer tout le monde, c'est ce que tu sais faire de mieux. J'vais attendre ailleurs ! On sait jamais j'vais peut-être trouver une infirmière à baiser à l'étage du dessus. » grogna-t-il entre ses dents. Sans chercher à comprendre plus loin, il lui lança un dernier « pauvre fille » avant de tourner les talons et partir. Ezio ne lui lança pas le moindre regard et ne se retourna pas. Il était en rage.