agaton ✻ blank space

blank space — Sûrement que personne ne comprenait sa position et en même temps, c'était de sa faute puisqu'elle refusait de parler à haute voix de ce qui avait pu lui arriver mais.. Elle était en souffrance Agathe. Elle était en souffrance depuis des mois et des mois et elle s'enfonçait chaque fois un peu plus dans cette peine qu'elle ressentait ayant la douloureuse impression que jamais les choses ne s'arrangeraient. Et peut-être que c'étit le cas. Peut-être que jamais elle n'aurait la chance d'aller mieux puisqu'elle se laissait couler un peu plus à chaque fois plutôt que tenter de remonter la pente. Et ouais, elle se sentait perdre totalement pied malgré les paroles se voulant réconfortante de la part de Pluton. De toute manière, Aisling avait déjà tenté plus d'une fois de lui faire reprendre confiance sans jamais parvenir à son but. Probablement que là, ça ne marcherait pas non plus. "Mais t'avais toutes les raisons du monde de me juger. J'ai été une vraie connasse. Avec toi et avec tout le monde d'ailleurs." Princesse n'avait épargnée personne à son retour, c'était même totalement l'inverse. Comme si elle avait cherchée à évacuer sa peine en s'en prenant gratuitement aux autres. "Tu finiras par me laisser. C'est ce qu tout le monde fait toujours." Ils l'avaient tous abandonnés au fur et à mesure et parfois, elle se disait que si on avait prêté plus d'attention à elle, peut-être qu'elle n'aurait pas prit le large et peut-être que jamais elle n'aurait vécut ce calvaire avec Jaden. Sauf que personne ne pouvait effacer le passé et elle, elle souffrait toujours de tout ça.

blank space — Elle n'allait vraisemblablement pas bien et c'était pour cette raison qu'elle se retrouvait là, dans mon salon, afin de se faire réconforter. Ouais, je n'allais pas la laisser dans la solitude, c'était loin d'être mon genre. Et si elle voulait dormir ici, bien sûr qu'elle pouvait. Je n'étais pas un monstre et j'étais de loin de ceux qui se dévouaient à aider les autres. Elle n'allait pas bien, j'allais tout faire pour qu'elle aille mieux, un point c'est tout. Je m'excusais alors de mon comportement avec elle, ne me fiant alors qu'à ses propos et ses agissements envers moi, plus qu'exécrable à ce moment là, bien qu'elle ait fait un effort pour éviter que certains se foutent de ma gueule. Alors ouais, je m'excusais et visiblement, c'était loin d'être ce qu'elle voulait entendre. “T'es pardonnée” finissais-je par dire avec un léger sourire sur les lèvres. Elle avait été connasse mais maintenant elle se rattrapait pas mal. Mais je pense que ce qui me troublait le plus, c'était ses paroles qui suivaient. Elle me semblait bien entourée et ça m'étonnait d'entendre ces mots sortir de sa bouche. “Promis, je ne partirai pas. Jamais” Une promesse étrange, mais que j'allais tenir. Elle pourrait toujours compter sur moi, et j'osais espérer qu'elle le savait. “Mais t'as intérêt à ne plus partir toi non plus, ok ?” Je glissais ma main sur sa joue, caressant doucement sa peau et en plongeant mon regard dans le sien, comme pour la capter. “Promis ?”

blank space — Agathe elle était comme un vieux livre abîmé par le temps. Les pages cornées, le teint jauni. Elle avait prit la poussière et quasi personne ne s'intéressait au débri qu'elle pouvait être. Dans le fond, elle ne blâmait personne, elle savait qu'elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même, qu'elle avait tant cherché à éloigner les gens de sa personne qu'elle ne pouvait pas s'étonner de ne voir plus personne se tenir à ses côtés. Peut-être que ça prouvait simplement que personne ne voyait l'intérêt de réellement se battre pour sa personne. Et elle était vide princesse, abusée par le temps et les gens, amochée par les peines et les douleurs. Comme une poupée brisée qu'on laissait mourir dans le fin fond d'un grenier puisqu'on n'y trouvait plus d'intérêt. Ouais, c'était exactement comme ça qu'elle se sentait. "Pourquoi ?" Il faisait des promesses où du moins une qu'il ne pourrait probablement jamais tenir. Ne jamais dire jamais, ne jamais dire à une personne qu'on serait toujours là quand c'était le genre de souhait impossible à réaliser. La vie se chargeait de séparer les gens, c'était comme ça. Et elle haussait les épaules plongeant ses grands yeux bleus dans ceux noisettes du dunster, incapable de faire la promesse. "Je sais pas.." Agathe, elle était tellement fragile dans le fond qu'elle pourrait disparaître une nouvelle fois du jour au lendemain juste parce qu'elle aurait conclus que les choses étaient bien trop difficile à supporter. On ne pouvait jamais prévoir avec elle. "Des fois, j'ai envie de m'en aller et de ne plus jamais revenir." Abandonner ses études, rester enfermer dans sa chambre d'enfant en Suisse et ne plus entrer en contact avec le monde pour s'éviter des souffrances supplémentaires.

blank space — Je m'en voulais presque de ne pas avoir cherché plus loin quand elle avait été plus que méprisante envers moi. Je n'avais pas cherché alors qu'au final, tout ce qu'elle voulait, c'était de l'aide. Un peu de reconnaissance, une présence. Et j'allais m'atteler à l'être. Il le fallait parce qu'elle était au bord du précipice, je m'en doutais rien qu'en la voyant là, dans mon appartement. Elle était mal, en morceau, et elle s'était réfugiée ici parce qu'elle me pensait suffisamment important pour retrouver pied ici. Et je sais pas pourquoi, je me sentais honoré et surtout, je ne voulais pas la décevoir. Je voulais être là pour elle, qu'importe ce qui se passait dans sa vie. Que ce soit du bonheur ou du malheur. “Parce que” Il n'y avait pas de pourquoi qui tienne en fait, j'avais décidé d'être là pour elle, elle n'avait pas grand chose à dire, tout simplement. Mais je faisais face à un mur, qui ne voulait rien promettre, n'en recevoir aucune à côté de ça et.. je n'allais pas insister, ça ne servait à rien. D'autant plus qu'elle était au bord du précipice, ce qui obscurcissait sa vision actuelle. Et c'était sûrement pour cette raison qu'elle était si pessimiste ce soir. “Dis pas ça.. je te manquerais trop” avouais-je pour rigoler, sans être vraiment sérieux. C'était pour cette raison que je reprenais “Aisling te manquera, ta sœur te manquera... Beaucoup trop de personne te manqueront Agathe, mais si une retraite chez toi peut te faire du bien, fais-le. Fais ce qui te fait te sentir bien, sans regrets” tentais-je comme conseil, haussant les épaules “Tu mérites le bonheur. Tu as souffert, peut-être bien plus que je ne peux l'imaginer, mais tu ne dis rien, pas un mot.. et rien que pour ça, tu mérites bien plus que quiconque ici”

blank space — Ouais, elle voudrait terriblement pouvoir faire ça parce qu'elle était à bout. Parce qu'elle en pouvait plus du sort qui semblait s'acharner sur elle où qu'elle soit. Et peut-être que si elle vivait comme une recluse, peut-être que si elle se coupait réellement du monde, elle pourrait prétendre à un peu de paix. C'était tout ce qu'elle voulait dans le fond. Etre en paix, qu'on arrête de lui prendre la tête où de lui faire tomber dessus une multitude de merde. Parce que concrètement, elle allait finir par faire une énorme connerie si ça continuait comme ça. "Si je m'en vais, je ne reviendrais pas Pluton.." Parce que c'était trop pour elle. Et il avait raison, elle ne disait pas un mot sur ses souffrances. Jamais. Elle gardait le silence comme si rien ne l'atteignait. Comme si elle n'était pas profondément détruite mais là, elle ne pouvait juste plus. A trop jouer les fortes, elle sentait à l'intérieur d'elle que tout était en train de se briser. Probablement que même le temps ne serait pas capable de réparer ses blessures. Elle était bien trop amochée pour espérer s'en sortir réellement. Et la disparition de Cole, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. L'élément supplémentaire qui lui donnait réellement envie de lâcher prise cette fois. Parce qu'elle était putain d'attachée à lui, parce que ça la rendait dingue d'être dans cette position et parce qu'elle avait l'impression que jamais rien ne s'arrangerait. Pourquoi est-ce que ça tombait sans arrêt sur elle ? Elle n'en savait rien mais ça devenait complètement pesant. "J'crois que je ne pourrais jamais aller mieux, c'est horrible." Horrible d'être dans cette situation. Horrible de se sentir comme ça. Ouais, fallait vraiment que ça s'arrête en fait.

blank space — Je voyais bien qu'elle était à bout et que ça la bouffait petit à petit. Clairement, c'était sûrement affreux ce qu'elle était en train de vivre. J'avais pas vécu la même, puisque moi c'était franc et net. Je l'ai su direct, qu'elle était morte. Là, elle est dans une phase d'incertitude, comme si rien n'allait jamais s'arranger. Le corps n'était pas trouvé, l'avion non plus. Alors quoi ? Mort, vivant ? C'était l'incertitude la plus totale et sûrement que c'était le plus dur à vivre. Alors je pouvais tenter de comprendre son désespoir et le fait qu'elle ait besoin de soutien en cet instant. “Oh..” Bien sûr qu'entendre ça était loin d'être plaisant pour le coup et je voulais pas vraiment qu'elle s'en aille. Je m'entendais mieux avec elle à présent, que lors de son retour parmi nous, alors ouais, je n'avais pas tellement envie de la perdre une nouvelle fois, surtout si c'est pour la retrouver encore plus exécrable qu'elle avait pu être. “Pars pas alors” suppliais-je presque. Ce n'était plus question de nos ébats qui avaient duré un temps, mais plutôt l'ami qui a besoin de son autre ami. Je sentais que j'allais faire face très bientôt à des obstacles qui étaient loin d'être ce que je préfère, moi qui aimait la vie quand elle était belle et bien. Je venais la prendre dans mes bras, tentant d'être un tant soi peu réconfortant. C'était compliqué mais j'allais tenter, parce que je n'aimais pas la voir dans cet état et autant dire tout de suite que j'allais faire mon possible pour lui remonter le moral. “Mais si, baby steps” glissais-je à son oreille avant de me redresser pour la regarder droit dans les yeux. “Tu veux quoi, là tout de suite maintenant, qui pourrait t'aider à aller mieux ?” Dans la limite du raisonnable. Disons que retrouver Cole n'était pas dans ce que je pouvais faire, évidemment.

blank space — C'était pas possible d'être aussi malheureux tout le temps. Parce que clairement, Agathe, elle était malheureuse. Malheureuse au point d'avoir envie d'en finir par moment mais les idées suicidaires, c'était pas le genre de truc dont on parlait à tout le monde ouvertement. Alors la plupart du temps, elle préférait offrir des faux sourires plutôt qu'exposer son mal être que personne ne comprendrait vraiment. En fait, la blonde, elle avait juste l'impression d'être complètement seule dans tout ça. Et peut-être étais-ce de sa faute, peut-être qu'elle était la seule à blâmer puisqu'elle repoussait les gens mais.. Ouais, elle se sentait seule. Et même quand il la suppliait presque de ne pas partir, elle ne savait pas quoi penser. Parce qu'elle ne pouvait pas vivre pour les autres et qu'elle allait foncièrement mal ces derniers temps. Les choses ne faisaient qu'empirer et elle savait qu'il ne manquait qu'une toute petite brise pour que tout s'écroule réellement. Elle le laissait l'entourer de ses bras inspirant lentement pour ne pas fondre en larme une nouvelle fois. Elle se détestait d'être comme ça. Si faible, si fragile. Elle faisait tout pour ne pas montrer ce côté là de sa personne mais par moment, c'était juste trop dur de tout retenir. "Et s'il n'y avait rien ? S'il n'y avait rien pour que j'aille mieux ?" Parce que dans le fond, fallait se faire à cette hypothèse. Il était probable que les chosent aillent juste mal et que rien ne s'arrange. "J'veux plus ressentir ça." Voir même ne plus rien ressentir du tout. Ouais, ce serait la solution ultime.

blank space — Je comprenais pas comment son masque était tombé si rapidement. Mais le fait est qu'il l'était et ça me faisait bizarre de la voir si vulnérable dans mes bras. Agathe, c'était devenue la fille qui ne montrait pas ses faiblesses. C'était la fille qui n'en avait aucune en fait à mes yeux. Et au final, elle avait débarqué, à la recherche de mes bras et je les lui avais donné sans hésiter. Après tout, qui étais-je pour refuser ça ? Elle avait juste besoin de réconfort et, même si je ne comprenais pas vraiment pourquoi j'étais celui qu'elle avait choisi pour ça, je me tenais à mon rôle et je cherchais à faire renaître un semblant de sourire sur ses lèvres. Difficile quand on sait qu'elle ne pense qu'à son cher et tendre qui est porté disparu, ou encore au malheur qui s'abat sur elle depuis des années maintenant. “Mais si, ça existe forcément Agathe. De la glace, du chocolat... des fruits peut-être ? Je te promets pas que ça ira tout le temps mais... le temps d'un instant, d'une dégustation, tu peux te sentir mieux, comme si rien n'avait d'importance face à ce que tu vas manger” Ouais, c'était sûrement un peu trop cliché, sûrement que je regardais trop les comédies à l'eau de rose mais bon, elles sont toutes fans de glace alors peut-être qu'Agathe n'est pas une exception pour le coup. “Hey... ressentir quelque chose signifie que t'es en vie, c'est une bonne chose” C'était pas la réponse rêvée mais c'était ce qui s'approchait le plus au réalisme de la vie. “Désolé de ne pas être un vampire pour te transformer et te faire éteindre tes émotions.. j'aurais bien aimé cela dit, mais... non, désolé” La touche d'humour. Made in Pluton. Récupérée bien loin dans l'univers.

blank space — Ne plus ressentir autant de peine, être enfin libérée de cette douleur. Parce que ça devenait ingérable en fait. Ingérable d'avoir aussi mal, de se sentir comme ça tout le temps. Agathe, elle aurait juste voulu être foncièrement heureuse pour une fois dans sa vie mais le destin ne cessait de dresser des obstacles sur son chemin visiblement déterminé à ne pas lui laisser le moindre répit. Il fallait que cela cesse. Il fallait vraiment que tout s'arrête avant qu'elle n'en arrive au point de non retour. Parce qu'à force de boire la tasse encore et encore, on finissait par se noyer complètement et clairement, princesse avait l'impression d'être submergée par un océan sans fin où les vagues devevenaient un peu plus violente à chaque inspiration. "J'ai pas faim.." qu'elle soufflait. Et ouais, probablement qu'elle ne faisait aucun effort pour la peine alors que Pluton faisait tout ce qui était en son pouvoir pour lui remonter un tant soit eu le moral mais Agathe, elle avait totalement lâché prise pour le coup. "T'as pas un truc à boire ? De l'alcool fort ?" Parce que ça, à la rigueur, ça pourrait lui remonter le moral. Lui faire perdre la tête, la lui mettre totalement à l'envers pour quelque heures. "Et si je deviens fatiguée d'être en vie ?" C'était vrai ce qu'elle disait là, elle commençait à en être réellement fatiguée, à broyer du noir plus que de raison au point de vouloir tout arrêter par moment juste pour ne plus rien ressentir du tout. "Tu changeras jamais" qu'elle murmurait fermant ses prunelles pour quelques secondes. Mais les tentatives étaient belles et se blotissant légèrement contre lui, elle finissait par rajouter. "Tu m'as manqué Pluton." Vraiment.

blank space — Je ne prétendais pas comprendre tout le désarroi qu'Agathe pouvait ressentir. La tristesse, la haine, la peur de tout perdre et de ne jamais se relever. Je l'avais eu mais parce que j'avais su sur le coup que ma copine était décédée. Là, elle restait dans une période de flou, sans trop savoir si son Cole était en vie, mort. Il était juste porté disparu et c'était sûrement le pire. Vivre dans l'attente, ne pas savoir quoi faire, se sentir étouffé par tout ce qui se passait autour de nous. Plus rien n'avait d'importance. Et au final, c'était chez moi qu'elle s'était réfugiée Agathe. Ni chez sa meilleure amie, ni chez son meilleur ami. Chez moi. Pluton. Celui avec qui elle avait couché à plusieurs reprises. Celui qui avait pu être son ami il fut un temps. “Faudra quand même manger si je te donne de l'alcool. J'ai pas envie que tu me vomisses dessus” Non mais oui, par principe, ça restait dégueulasse le vomi de quiconque, même celui d'Agathe. Et sûrement que j'avais l'alcool qu'elle réclamait, mais pour l'instant je ne me levais pas, me contentant de lui parler, de tenter de la faire sourire, en vain. Disons qu'elle n'était pas si réceptive que ça et c'en était quand même difficile de faire quelque chose pour lui remonter le moral. “Repose toi le temps qu'il faut mais reviens nous. Essaye de t'entourer de personnes qui te donnent la pèche, qui sont bonnes pour toi” Je ne sais pas vraiment comment on peut savoir ça, parce que je suppose que Jaden était une bonne personne à la base.. et que ça a dégénéré par la suite. Et puis, fidèle à moi-même, j'ai tenté l'humour et je sentais que j'avais un truc avec ça, puisque fermant les yeux, elle se blottissait contre moi, finissant par avouer que je lui avais manqué. “Tu m'as manqué aussi Agathe” Je venais enrouler mes bras autour d'elle, avant de déposer mes lèvres sur son front. “Donc alcool fort tu m'as dit, une préférence ?”