C'est pas toujours facile

Il n'était pas dans une situation facile. On venait de lui coller une mioche dans les pattes. Ruben était plutôt du genre solitaire. A aimer se lever, prendre sa douche, se raser et se préparer tranquillement avant de prendre son petit déjeuner en regardant les news de la TV. Mais le destin en avait voulu autrement. Et il se devait de l'accepter. Il n'était pas trop famille. Il n'avait pas eu vraiment de chance avec la sienne.
Il se réveilla en sursaut. La vision de Carrie lui remit rapidement les idées en place. "Oh c'est toi." . Il s'asseyait sur le bord du lit et se frottait les yeux. C'était pas ce matin encore qu'il allait pouvoir avoir son petit rituel, qu'il appréciait tant.
"Pour ton accident, c'est pas bien grave... Tiens aide moi, on va enlever les draps pour la femme de ménage". Il ne s'attendait surement pas à avoir le rôle d'un père dans cette nouvelle vie. "Euh... pour la douche, tu te débrouilles toute seule non ?" . Il ouvrait la fenêtre et allumait sa première cigarette de la journée. La chambre était évidemment non-fumeur. Mais c'est le genre de choses dont il se moque bien. Quand on paye, on a tous les droits non?

"Il y a généralement toujours une brosse à dent neuve dans les hôtels ? Elle doit trainer dans la salle de bain."
Ruben tire sur sa clope, puis la jette par la fenêtre. Il allume la télé pour Carrie et zappe sur les dessins animés. Puis Il attrape deux-trois affaires et file à son tour dans la salle de bain. Il lance à voix haute de la pièce d’à coté. "Mais non... pourquoi je serais fâché contre toi, crane d’œuf ?" Il saute dans la douche et sort trois minutes plus tard. Ruben fini de se préparer en vitesse. Il attrape finalement quelques affaires et lance à la petite : "On sort manger un bout ? J'ai la méga-dalle."

"Je suis pas un crâne d'oeuf...Et puis, parce que tu pourrais penser que je suis trop vieille pour avoir des accidents."Ruben compatit. La situation de Carrie n'était vraiment pas facile à vivre. "Tu sais on à tous nos faiblesses. Par exemple moi, à ton age j'étais terrifié par l'orage. Mais laisse le temps arranger les choses." Peu après, la fillette rebondit : ''On va manger quoi?" Il se baisse et se met à la hauteur de la jeune fille. "On est mercredi non ? Aujourd'hui c'est ta journée." En lui ébouriffant les cheveux. Il attrape sa veste et ouvre la porte. "Par ici mademoiselle." Ruben se surprenais lui même. Avait-il la fibre paternelle ? "Par contre la prochaine fois, la télé c'est après le brossage de dents, hein ?"

''Tu avais peur des orages? C'est vrai qu'ils sont effrayant, moi j'ai peur des lapins, ils ont l'air méchant.'' Ruben rigolait. Il s'empressait d'ajouter. ''Je ne suis pas sur que quelqu'un se soit déjà fait mortellement attaqué par un lapin, mais je pourrais éventuellement me renseigner si tu veux.'' ''On va manger dans un buffet, ensuite on pourrait allez me faire percer les oreilles et on irait m'acheter des vêtements? Ils nous faudrait aussi des robes de princesses pour quand on prend le thé?'' Il était visiblement sous les ordres de la jeune fille. Il n'avait apparemment pas son mot à dire sur le programme. Ils sortaient tout les deux de la chambre, parcouraient les couloirs, l’ascenseur et enfin le hall pour débouler dans la rue. Le premier reflex de Ruben fut de sortir une clope.

''Oui, mais je suis certaine qu'ils sont trop méchant.'' Il fallait répondre à cette jeune fille. Il venait d'avoir une idée : ''Si tu veux, on pourrait aller les voir cet après-midi. Il y a un parc pas très loin. Je sais qu'il y en a toujours quelques-un.'' Cela permettrait surement de démontrer à la jeune fille que sa peur était injustifiée. ''C'est dégueux, arrête de fumer.' C'était le moment de remettre gentiment la jeune fille à sa place. Bien évidemment, le tout sur le ton de la rigolade. [color=#4ca3f2]''On en reparlera quand tu te brosseras les dents sans que j'ai besoin de te le demander, hein ?'' Quelques minutes plus tard, ils était maintenant tout les deux à table. L'arrivée de Ruben dans un établissement quelconque suscitait toujours la curiosité. Il s'était malgré tout habitué à la sensation d'être épier par le monde aux alentours...