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- Je... je n'en sais rien... me répondit-il dans un souffle, ne sachant honnêtement pas quoi penser de ce soudain intérêt pour mes beaux yeux bleus – qui n’étaient pas simplement beaux, mais magnifiques ! (les fleurs, c’était pour se les lancer, non ?).
River recula soudain d’un ou deux pas et j’eus sincèrement peur qu’il ne prenne ses jambes à son cou – bien que je me trouvais dans le même état d’esprit que lui à l’heure actuelle et que j’étais moi aussi prêt à fuir le plus loin possible de cette très probable déclaration (et je me devais d’avoir la priorité sur cette échappatoire car j’étais celui qui avait peur et refusait un quelconque engagement !). Seulement, je me fourvoyai complètement sur les réelles intentions du jeune homme qui n’étaient en fait pas de fuir, mais au contraire, de m’embrasser – il mettait d’ailleurs parfaitement en pratique l’expression « reculer pour mieux sauter », puisqu’il avait seulement reculé de quelques pas pour mieux me sauter dans les bras, et plus précisément, sur ma bouche.
Totalement surpris par cette attitude à laquelle il ne m’avait pas du tout habitué – après tout, depuis que je le connaissais (c’est-à-dire environ un an), le seul geste qu’il avait eu envers moi était de me repousser –, je restai un instant entièrement rigide, avant de finalement me laisser succomber par ses lèvres douces et surtout le fait que ce soit River qui venait de faire ce premier pas complètement incroyable (il allait sûrement neiger demain…) ! Il se détacha alors un instant de ma bouche afin de mieux revenir à la charge avec un second baiser (ce n’était pas de la neige qu’il allait y avoir, mais carrément un ouragan !) tout aussi envieux et passionné que le premier, avant de s’écarter de nouveau.
- Je ne comprends pas de quoi il peut s'agir. Mais ça me fait du bien, m’avoua-t-il de manière tout aussi surprenante que ces deux baisers, et je sentis soudain mon cœur dérailler – ce qui m’inquiéta passablement sur mon état de santé actuel car je me demandais si je n’allais pas faire un infarctus devant River (il allait sérieusement falloir que je songe à arrêter la clope, moi…).
- Est-ce que je dois comprendre que je te plais, Monsieur l’hétéro ? demandai-je alors sur un ton et avec un sourire un peu taquin.
J’étais non seulement satisfait d’apprendre que je plaisais finalement beaucoup plus que je ne le pensais à River – ce qui était une véritable révélation si l’on considérait qu’il m’avait maintes et maintes fois rejeté, clamant haut et fort son hétérosexualité et son statut d’homme casé –, mais aussi amusé par cette situation plus qu’improbable qui avait – je devais bien l’admettre – traversé mon esprit plus que pervers de nombreuses fois durant cette année.
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