do you want to be my lady for tonight ? ft. melusine

emilio & melusine
| Le bal, il se demandait encore ce qu’il foutait ici… Pour faire la fête sûrement, comme il aime tant la faire. Ça serait tout de même un comble de sa part de ne pas participer à la soirée de l’année… Bon, il n’avait pas prévu d’y aller, donc il n’avait pas de cavalière… Mais c’était moins grave pour un mec de se ramener seul à ce genre de soirée –contrairement aux filles. Habillé de son smoking noir, chose qu’il ne met que très rarement, Emilio s’avançait dans le chemin en gravier en direction de la salle. Il était en retard, comme souvent. Une de ses règles d’or était d’arriver dans les derniers aux soirées, c’était beaucoup plus amusant à voir et beaucoup plus simple à foutre la merde par la même occasion. Ces pieds s’arrêtèrent finalement devant la fameuse porte, des couples étaient encore en train d’entrer en paire. Lui, il était seul, fumant sa dernière clope au passage. Tournant un peu sur lui-même, observant les alentours, il remarqua une jolie crinière rousse toute seule dans son coin… Sans partenaire. Il voyait là une ouverture et le destin par la même occasion. S’approchant d’elle doucement après avoir écraser sa cigarette sur le haut d’une poubelle et jeté, il se disait qu’il ne perdrait rien à venir lui parler. Emilio n’est pas quelqu’un de timide, il est même plutôt ouvert malgré son éternel physique de mec froid. Il se posa à ses côtés, dans la file d’attente pour entrer. « Cette soirée promet d’être intéressante… Tu attends ton cavalier ? » Manquerait plus que le mec soit en retard pour cette soirée mémorable. Elle devrait lui en vouloir si c’est le cas. Au moins, il tâtait d’abord le terrain, il s’est déjà pris des vents mais un soir de bal, ça ferait plutôt mal.

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Emilio & Melusine

La première fois que je mets les pieds au bal de fin d'année à Harvard. Tout comme il y a quelques semaines, c'était la première fois que j'assistais au Spring Break. Cela fait quelques mois que je m’efforce de reprendre ma vie en main, en participant davantage aux activités de l'université, en rejoignant une confrérie. Je n'ai plus envie de laisser ma vie se faire dicter, par qui ou quoi que ce soit. Ma familles, les épreuves que j'ai traversé. Il faut dire que j'ai eu un bon exemple pour cela. Une jolie brune qui m'a donné envie de prendre des risques, d'arrêter de vivre dans la crainte qu'il m'arrive à nouveau quelque chose. Je me suis beaucoup renforcée cette année et je me sens prête à aller de l'avant, pour de vrai cette fois. Sans faire semblant que tout va bien, qu'il n'y a rien. Pourtant, une fois dans la file pour entrer dans la salle de bal, je sens que je suis en train de me dégonfler. Je ne cesse de gigoter nerveusement, regarder autour de moi et trouver la moindre occasion pour déguerpir loin d'ici. J'en viens à me dire que je suis ridicule, assister au bal sans cavalier, dans cette robe rouge qui m'impressionne dès que je vois mon reflet dans une vitre ou un miroir. Je m'apprête à décider de rentrer chez moi quand une voix masculine semble s'adresser à moi. Je me retourne dans un petit sursaut, pour faire face à un jeune à l'allure marquante. Il y a un je ne sais quoi dans son visage, dans son regard, qui m'impressionne, qui attise ma curiosité. Il me demande si j'attends mon cavalier et je réponds dans un soupire. « Non, je suis venue seule. » je lui dit, une moue de déception sur mon visage. Je jette alors un coup d'oeil derrière lui et remarque qu'il ne semble pas non plus accompagné. « Et toi ? » que je me risque à lui demander à mon tour. J'aurais simplement pu répondre à sa question et continuer à faire la file, ou partir comme c'était mon plan initial. Mais ce soir est le soir de tous les possibles et j'essaye de faire preuve d'un minimum de sociabilité. Sait-on jamais.

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| Venir au bal tout seul n’était pas la mort aux yeux du métisse, surtout pour un mec. C’était toujours mieux d’être accompagné mais Carter lui avait fait faux bon pour un inconnu –faut dire qu’il lui avait qu’il n’était pas certain d’y participer. C’est pour ça qu’il se retrouvait comme un con devant cette file d’attente. Il n’était pourtant pas le seul, il a repéré cette jeune fille à la chevelure de feu et la robe couleur vive. Il s’était approché d’elle, commençant bizarrement la discussion –alors que ce n’est pas son habitude. Il tata un peu le terrain, voire si elle attendait quelqu’un ou pas… Elle semblait être seule d’après ces dires, ça ne pouvait qu’être une bonne opportunité pour faire une nouvelle connaissance et ne pas entrer seuls comme des imbéciles devant tout le monde. « Je suis seul également. » dit-il quand elle regarda autour d’elle pour lui demander s’il était également seul. Après quelques secondes de silence, il finit par ouvrir son bras pour l’inviter à le prendre. « Veux-tu être ma cavalière pour cette soirée ? » demanda-t-il en la regardant dans les yeux, un sourire au coin des lèvres. Il était bien sûr sérieux quand il lui demandait ça, il ne la connaissait pas mais c’était comme un commun accord. Ils apprendront à se connaître et rien ne les oblige à passer toute la soirée ensemble, c’était plus pour la forme. « Je n’ai pas le bracelet de fleur, mais le cœur y est » dit-il en souriant doucement. Il avait toujours ce petit grain d’humour dans sa voix, on ne le changera pas. « Je suis Emilio, un mather » Généralement, ça passe ou ça casse ce genre d’information. Fêtard oui, connard oui, enculé nan tout de même pas.

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Emilio & Melusine

Je ne suis pas à l'aise en présence d'hommes, je ne me sens en général pas en sécurité. Mais étrangement, ce n'est pas le sentiment que j'ai avec cet inconnu. Disons que je suis davantage étonnée qu'il soit venu me parler sans raison apparente. Il faisait la queue seul, moi aussi, il a probablement du voir la solitude sur mon visage. Pas étonnant puisqu'à quelques secondes prêt, j'étais sur le point de déguerpir et ne pas revenir. Il est venu chambouler mes projets et je me plais à croire que c'est peut-être un signe. Le signe qu'à chaque fois que je tente de me défiler, quelqu'un finit par m'en empêcher. Le signe qu'il est temps pour moi d'être autre chose qu'une victime refoulée. D'être une jeune femme, une étudiante, une personne épanouie. Je lui adresse un sourire désolé lorsqu'il me dit que lui non plus n'a pas de cavalière. Je ne sais pas pour lui, mais je trouve ça un peu triste d'être seul pendant un bal. C'est d'ailleurs sûrement moi qui me fais des idées, qui m'imagine qu'un bal de fin d'année, cela veut forcément dire couple. Le genre de truc qu'on nous met sans cesse dans la tête, pour nous donner l'impression qu'on ne peut rien faire seul. « On est dans le même bateau dans ce cas. » je me permet d'ironiser sur notre situation. Et je m'attends à tout sauf ce qu'il s'apprête à faire, c'est-à-dire me proposer son bras et me demander si j'accepterais d'être sa cavalière. Je le regarde un peu étonnée. On ne se connait pas. Pourquoi voudrait-il passer la soirée en ma compagnie ? Est-ce réellement une bonne idée ? Je n'ai pas fréquenté d'hommes depuis longtemps, même de manière totalement platonique. Je suis encore qu'une poupée brisée. Mais ce sont justement ces pensées qui me font l'effet d'un coup de pied au derrière. « Pourquoi pas. D'accord. » que je finis par dire après quelques instants d'hésitation. Qu'est-ce que j'ai à perdre ? J'allais de toute façon prendre la fuite, autant rester, et être accompagnée d'un charmant jeune homme. Je passe alors mon bras autour du sien et hausse les épaules tandis qu'il me remarque qu'il n'a pas de fleur. « Cette histoire de fleur, c'est surfait. On ne fait pas dans le vieux jeu. » je réponds avec humour à mon tour. Je lâche un petit rire d'exclamation lorsqu'il se présente en tant que Mather. Ca promet. « Melusine, Dunster. » je me présente à mon tour. « Alors quoi, t'es le fêtard et moi l'intello ? » que je rajoute, moquant notre association peu anodine. Tant qu'à passer la soirée ou quelques minutes ensemble, autant apprendre à se connaître.

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emilio & melusine
| Bon, ils étaient tous les deux seuls alors autant en profiter. Ca ne servait à rien de pleurer sur son sort car le célibat c’est soit disant la mort. Emilio le prenait très bien et ne cherchait même pas à avoir une relation sérieuse et monotone. L’attachement, ça ne convient pas à sa personnalité trop franche et trop fêtard. Il aime plaire, il adore ça et il aime les femmes. Ce soir, il avait pris l’initiative de parler à cette inconnue. S’il doit être seul, autant qu’il rencontre de nouvelle tête. « Je m’y suis pris tard aussi, je me suis décidé à venir il y a… un heure même pas » dit-il en regardant sa montre. Encore son côté amusant qui faisait surface, peut-être qu’elle n’allait pas le voir comme un mec froid comme tout le monde… Après, il n’a pas encore dû utilisé sa franchise… Qui sait par la suite. L’invitation faite, le jeune métisse attendait patiemment que la belle réponde à sa demande que ce soit d’une façon positive ou négative d’ailleurs. Elle semblait surprise et elle avait de quoi, ce n’était pas courant de le voir aussi entreprenant avec une inconnue –sauf quand il est en mode dragueur. « Tant mieux, j’avais peur que tu sois ce genre de fille très traditionnelle. » Manquerait plus qu’elle lui ait fait un caca parce qu’il n’avait pas apporté le fameux bracelet de fleur… il en voit vraiment pas l’intérêt et c’est totalement passé de mode. Elle était donc une Dunster, il voyait déjà l’image qu’elle devait avoir de lui… Comme prévu, elle avait tapé dans le mille en disant qu’il était le fêtard et elle l’intello, mais elle avait homis une chose. « Je suis un fêtard intello… Ne jamais se fier aux apparences Melusine, elles peuvent être trompeuses. » dit-il en lui faisant un clin d’œil. « J’aime beaucoup les soirées, j’aime également fumer des joints mais je suis plutôt intelligent… du moins, de mon point de vue. J’étudie la communication, photoshop, publicité, réseaux sociaux tout ça … Puis le portugais aussi, en mineur. » dit-il en haussant les épaules. C’était banal pour lui, il avait l’habitude qu’on lui impose seulement cette image de fêtard… Après les tatouages et le piercing, ça n’aide pas non plus. « Et toi ? … Laisse-moi deviner… la littérature, tu as l’air d’apprécier les livres » dit-il en avançant de quelques pas dans la file.

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Emilio & Melusine

Cet Emilio a beau être un inconnu que j'ai rencontré il y a seulement quelques minutes, mais je commence à nous trouver davantage de points communs que je l'aurais imaginé. Le fait qu'il se soit décidé à venir au dernier moment m'arrache un rire. « Et moi j'ai bien failli partir il y a même pas cinq minutes alors ... » je lui avoue, faisant écho à ma précédente affirmation. On est en effet dans le même bateau. Deux célibataires, solitaires, pas certains de trouver leur place au beau milieu de ce bal de fin d'année. Et le jeune homme n'est pas au bout de ses surprises car plus il parle, plus il arrive à me faire sourire. Sa présence, son humour, sa façon de me parler m'amusent et le rendent chaque fois plus intéressant. Il s'avère être bien moins rigide et ennuyeux qu'il semblait l'être lors du premier regard que j'ai posé sur lui. Et tant mieux car je n'aurais pas survécu à une soirée en compagnie d'une poupée de cire. Nous en venons rapidement à nous présenter, parler de nos confréries et je me permet de nous mettre une étiquette sur le front. Assez réducteur mais cela fait son effet puisqu'il ne tarde pas à se dévoiler. Un sourcil arqué, je l'écoute me parler de lui, de ses passions, ses études. Je ne peux qu'approuver ses choix, également peu traditionnels. A Harvard, j'aurais plutôt l'habitude de croiser des étudiants en droit ou en médecine. Des disciplines intéressantes et nécessaires, mais bien trop communes par ici. « Hé bien, les apparences sont en effet trompeuses. Même si tout compte fait, je trouve que cela colle bien avec l’aperçu que j'ai de toi. » je lui dis, me voulant le complimenter pour ses choix. Selon sa description de lui, Emilio m'a l'air d'être un jeune homme aux multiples facettes, et ma curiosité est à nouveau piquée à vif. Je m'en veux presque de l'avoir catégorisé. Son aisance et sa franchise m'intimident, pourtant je ne manque pas l'occasion d'entrer dans son jeu. « Je suis une artiste littéraire. » que je réponds en reprenant son expression. « J'étudie les arts visuels en majeur et la littérature en mineure. » je lui explique, lésinant sur mon propre portrait, peu habituée de parler de moi. « Comment as-tu su que j'apprécie les livres ? » je finis par lui demander, intriguée. Il a l'air de voir juste à travers les gens.

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emilio & melusine
| Une décision à la dernière minute et un changement d’avis à la dernière minute également, ils ont de quoi se compléter. « Je pense qu’on a tous les deux un certain problème de décision » Après, ce n’était pas spécialement le genre de soirée qu’Emilio affectionnait mais il se devait tout de même de le vivre, ne serait-ce qu’une fois… Il n’y a rien de plus mémorable qu’un bal en last minute. La conversation continuait, les sujets s’enfilaient petit à petit, perle après perle. Elle était une Dunster, il était un Mather. Une coincée et un débauché ensemble, si on écoute les clichés des confréries. Pourtant, ce n’est pas forcément l’image première qu’ils peuvent ressortir. Elle était clairement une Dunster, ça se voyait à sa façon d’être… Mais elle était plus ouverte et plus … difficile à dire mais il le sentait du moins. Lui, il était un fêtard tatoué au look de gros con. Il l’est, sans mentir. Il faut pourtant creuser un peu plus loin pour en savoir plus. L’américain n’est pas gêné de parler de sa personne, il n’est pas mystérieux pour un sou. Il s’ouvrait petit à petit, donnant les grandes lignes. Ca ne servait à rien de cacher son image ou d’émettre les non-dits, il s’assume pleinement. « Tu trouves ? Tu avais quel aperçu de moi en me voyant… Mhh, sûrement un mec froid et un point rebel. » dit-il en arquant un sourcil. Ce n’est pas faux, il est comme ça avec tout le monde. Ca fait son charme d’après les photographes de mode, autant utiliser un malus comme un bonus. C’était à son tour de s’ouvrir et Emilio n’hésita pas à donner son ressenti sur sa personne et notamment sur ses études. Il était franc, comme toujours et la catégorisa dans le monde littéraire… Il n’était pas bien loin. « Les arts visuels, c’est très vague. Tu m’en dis plus ? » demanda-t-il curieux. Il y avait les créations photoshop, les décors et les personnages de jeu vidéo, les codages de certains sites, le design… L’art visuel doit être aussi vaste que le domaine touristique. « une intuition, tu as le visage d’une fille aimant se plonger dans les livres pour oublier et vivre une aventure qu’elle ne pourrait pas vivre dans la vie réelle… Ai-je tord ? » Il sortait ses pensées comme elles venaient, ça passe ou ça casse en général.

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Emilio & Melusine

Un problème de décision, si ce n'était que ça. Malheureusement, j'ai plus d'une pathologie dans mon sac. Et lorsque je pense que je peux tourner la page, c'est autre chose qui me tombe sur le coin de la tête. C'est pour cela que j'essaye de reprendre ma vie en main progressivement. Cela ne sert à rien de me précipiter si c'est pour retomber de plus belle. Mais je dois admettre qu'accepter d'aller au bal avec Emilio, encore un parfait inconnu il y a de cela quelques minutes, est un grand pas. Quelques semaines plus tôt, jamais je ne m'aurais imaginée assez courageuse, ne fut-ce que pour aller à cette soirée seule. Pourtant me voilà. Acceptant enfin de ne plus me comporter comme une victime. Dans le fond, je me complaisais peut-être un peu dans mon malheur. C'était rassurant en soi, c'était ce dans quoi j'avais grandi. « Oui peut-être, mais je te voyais aussi comme quelqu'un qui joue de son apparence. Je parie que tu cultives ce côté froid et rebel que tu prônes. » je lui réponds, comme si j'étais en train de le diagnostiquer. Emilio aime photoshop, la communication. Tout ça est une histoire d'apparence, de rapport avec l'autre. Or son attitude, ton piercing trahissent justement ce besoin qu'il aurait d'être reconnu. J'en sais trop rien, c'est juste l'impression que j'ai, peut-être que je suis totalement à côté de la plaque. Cinq minutes ne suffisent peut-être pas à dévoiler tous les secrets d'une personne, même en ayant échangé quelques mots. Il cherche alors à en savoir plus à mon propos. Je pince les lèvres, pas forcément ravie de devoir m'attarder sur moi, mais je finis par me plier au jeu. « J'aime l'art en général, créer, inventer. J'aime voir le beau là où il n'est pas, l'analyser. » je réponds, comme si ce n'était pas assez évident. « La sculpture et le textile m'attirent le plus, même si le numérique m'intrigue. » je termine. Eternelle indécise, je n'arrive pas vraiment à faire un seul choix. Si je pouvais, j'étudierais tous les domaines possibles et imaginables, mais c'est malheureusement impossible. Il me faudrait une vie pour cela, sans compter que je suis également un cursus en littérature, comme l'a si bien remarqué Emilio. Je lui demande d'ailleurs comment il a deviné et sa réponse m'arrache un petit sourire. « On peut dire ça oui. » je lui donne raison à contre coeur. Sa vision de moi m'inspire de la pitié envers moi-même. La fille qui lit des livres pour oublier sa vie pourrie. « Tu es sûr qu'on a fait le bon choix d'études ? On devrait peut-être se reconvertir et s'orienter vers la psychologie, tu ne penses pas ? » que je dis avec ironie, tandis que nous arrivons à la hauteur des portes de la salle. Nos invitations en main, nous les présentons aux vigiles qui nous laissent entrer d'un signe de tête.

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emilio & melusine
| Finalement, cette soirée promettait d’être riche en rencontre. Emilio n’aurait sans doute jamais abordé la belle si cela avait été sur le campus. Comme quoi, la nature faisait bien les choses. Un rire sortit des lèvres du métisse alors qu’il secouait la tête doucement. « Je suis juste comme ça, mais c’est plutôt un avantage pour mon métier. Je suis mannequin. » Il ne s’en ventait pas, il préférait juste répondre à la futur question qu’elle risquait de lui poser. Les gens sont curieux, tout comme lui quand il le souhaitait. Elle étudiait les arts visuels, mais c’était un domaine très vague. L’américain souhaitait en connaître un peu plus sur elle, sur ce qu’elle voyait dans ce domaine. Elle aimait donc créer et voir le beau là où les autres ne le voyait pas. Elle semblait être une éternelle rêveuse, ça se voyait à son comportement et sa manière de penser. « Tu n’es pas encore posé dans un domaine, tu touches à tout et c’est plutôt un bon atout pour ton futur. » dit-il en approuvant de la tête doucement. Le textile semblait être au goût de beaucoup de monde. Emilio se contente de porter les vêtements mais n’ira sans doute pas jusqu’à en créer… Elle aimait la littérature pour s’échapper, Emilio en était presque sûr… Elle semblait être la petite fille fragile aux multiples rêves. Ce qui intriguait beaucoup le jeune mather. « J’aime observer, j’aime imaginer comment sont les autres autour de moi. Tu me verras sûrement durant cette soirée seule en train d’observer… ou alors avec un verre d’alcool en train de faire chier le monde. » On pourrait presque croire qu’il a deux personnalités mais pas du tout, il est juste unique en son genre et aime avoir un côté atypique que tout le monde n’a pas. « Tu as quel âge jolie demoiselle ? Je sais que ça ne se demande pas à une femme, mais je ne suis pas romantique. Tu m’en voudras sûrement pas » Pourquoi prendre des pincettes alors qu’on est tous égaux qu’on soit homme ou femme.

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Emilio & Melusine

Ce début de soirée me surprend de plus en plus. D'abord j'arrive seule, puis je me trouve un cavalier et voilà que ce dernier m'apprend qu'il est mannequin. L'espace de quelques secondes, je me dis que ce n'est pas à la portée de tout le monde d'assister à un bal de fin d'année à Harvard en compagnie d'un top-modèle. Où est donc passée ma malchance légendaire ? D'autant plus que cet Emilio a de la conversation, c'est assez agréable de discuter avec lui. Découvrir quelqu'un, le laisser découvrir certains aspects de moi. Son apparence froide n'aura pas fait long feu face à moi. Le courant est tout simplement passé tout seul, comme si on arrivait à se comprendre sans trop d'efforts. Je n'irais pas jusqu'à dire que lui et moi sommes semblables, mais il est possible que nous ayons quelques points communs. En effet, nous nous révélons être tous deux de fins observateurs. A l'écoute l'un de l'autre, nous nous diagnostiquons, chose que je ne tarde pas à lui faire remarquer. Je hoche la tête en silence lorsqu'il me dit qu'il aime analyser les gens. Et boire, accessoirement. « Tu ne fais pas dans la demi-mesure toi. » que je dis amusée. Il me semble être une personne assez intense, passant du chaud au froid, du calme à la tempête. Quand il me demande mon âge, je m'offusque nullement. On est à l'université, par à l'hospice. Je n'ai ni à en avoir honte, ni à en être fière. C'est juste mon âge. « Y a pas de problème. Je viens de faire vingt-et-un ans. Et toi ? » je lui réponds. Avant de me rappeler de ces dernières paroles et faire un rapprochement. « Si tu n'es pas un romantique, que fais-tu ici ? Je pensais que les bals étaient juste pour les couples et les jeunes filles qui aiment les livres. » je lui demande, en faisant preuve d'un peu d'auto-dérision. C'est vrai, on attend facilement d'une étudiante en littérature de vouloir assister au bal de fin d'année, même sans cavalier, parce que dans les livres, c'est toujours durant le bal que leur vie change. La bonne blague.

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