Je ne t'ai jamais oubliée [ANNA]

J'ai donc pris le droit d'ouvrir la fenêtre elle doit certainement me prendre pour un idiot ou je ne sais quoi. J'étais fumeur avant mais j'ai du arrêter et franchement j'en suis fier car arrêter de fumer n'est pas chose facile. Elle me donne l'autorisation de l'ouvrir même si je l'ai déjà fait puis elle me demande ce qu'il se passe. « non vas y, fait comme chez toi » lui dis je en lui souriant et en m'appuyant contre la fenêtre regardant Anna de la ou je me trouvais. Elle avait le droit de savoir, seul Siloe était au courant de toute mon histoire ...tout vraiment tout et Anna avait le droit de savoir certaine chose aussi je pense. « J'ai une grave maladie pulmonaire qui a été causé par mon enfermement dans cette cave durant toutes ses années. » Un maladie qui me détruit chaque jour un peu plus et c'est pas près de s'améliorer. Puis elle m'explique qu'elle crois au destin. « oui c'est peut être moi mais si je l'ai fais c'est que je pense que tu dois savoir plusieurs chose et puis on dois rattraper le temps perdu non ? » On est resté tout se temps sans se parler, sans se voir alors oui on a certainement plein de choses a se dire.

Quand il ouvre la fenêtre je remarque que ce n'est pas juste parce qu'il ne supporte pas la fumer. Non c'est plus grave que ça. Alors sans réfléchir j'ecrase ma cigarette dans le cendrier. Non c'est bon je peux m'abstenir. Je lui souris plus nerveusement qu'autre chose attendant qu'il m'explique. J'avais vu juste c'était plus qu'une histoire d'odeur de cigarette. Je secoue la tête et intérieurement j'en veux à ses parents, je ne comprends toujours pas après toutes ces années. J'ai besoin qu'il m'explique, qu'il me crache toute la vérité. J'aime pas ce mot grave devant maladie.. Les mots sont sortis tous seuls, ouais ça m'inquiète. Et puis je saisis la perche qu'il me tend, j'veux tout savoir. J'suis d'accord. Autant commencer tout de suite. à toi l'honneur. Je m'assois sur mon lit tout en buvant une gorgée de bière. Il peut me rejoindre s'il le veut, qu'il fasse comme chez lui mais je ne lui dis pas ça me paraît logique.

Anna réagit au quart de tour et écrase sa clope finalement. Je ne voulais pas non plus l'empêcher quoique ce soit, elle est chez elle … « Tu sais certainement t'en passer un moment mais ne te prive pas pour moi » Je lui parle alors de ma maladie. C'est un sujet très délicat car c'est quelque chose que je n'accepte pas. Pendant longtemps j'ai refusé de me faire soigner puis un jour j'ai eu de grave problème respiratoire qui m'on fait sérieusement flipper du coup depuis j'ai consulté et ils ont fait tout un tas de test pour venir me dire que je vais devoir prendre un traitement a vie pour ne pas que la maladie ne s'aggrave. Oui car elle n'est pas guérissable. Je dois donc faire avec, vivre avec l'idée qu'un jour ou l'autre je risque d'y rester, n'importe ou, n'importe quand, Ces dernier jour je souffre de manque d'aire et par moment j'ai vraiment du mal a respirer alors j'ai décidé de prendre rendez vous avec mon doc pour des examens supplémentaire qu'il m'avait proposé il y a plusieurs mois mais que j'avais refusé de faire. « L'aire que j'ai respiré durant toute ses année enfermé dans cette cave été loin d'être ...bon pour mes poumons on va dire. J'ai une fibrose pulmonaire idiopathique. C'est une maladie rare » je suis pas sur que ça va la rassurer mais comme elle voulait savoir je lui ai dit tout simplement puis elle s'installe sur son lit et je viens me poser a coté d'elle. On a beaucoup de chose a se dire oui mais par ou commencer ? « comme tu peux voir j'ai jamais enlevé ...mon porte bonheur ... » lui montre mon poigné puis ajoute «j'ai subi un tas d'interrogatoire tu ne peux meme pas imaginer le nombre d'heure que j'ai passé a expliquer tout ce qui m'est arrivé. Ils ont était jugé a 10 ans de prison ferme …. dans 3 ans ils seront libre ... » je tripote le bracelet que j'ai autour de mon poignet nerveusement car je sais que si un jour je croise leurs chemin je risque d'être beaucoup moins clément que la justice qui les a condamné a une peine qui selon moi n'est rien fasse a ce qu'ils m'ont fait subir.

J’appréhende vraiment ses explications. Dès l’instant que j’entends le mot grave devant une maladie j’imagine vraiment le pire. Alors je vais me poser sur mon lit et m’adosse au mur pour être plus à l’aise. Will me rejoint comme je l’avais prédit et se pose juste à côté de moi. Nos genoux se frôlent mais je n’y prête pas attention, pas à ce moment là. Et il commence à m’expliquer. A cause de son enfermement il a une maladie des poumons dont je n’avais encore jamais entendu parler. J’écoute attentivement tout ce qu’il dit en ressentant tout le mal qu’il a du subir. Putain je trouve ça tellement injuste. « Et tu suis un traitement ? Tous les jours ? Comment ça se passe ? » Ma question est bête, évidemment qu’il à des médicaments à prendre. Mais je veux connaitre les détails, tout savoir pour mieux comprendre les symptômes. Il tend son poignet après m’avoir dit ne jamais avoir quitté son porte bonheur. Mon côté sensible prend le dessus aussitôt. Les larmes me montent aux yeux mais je me concentre pour ne pas les laisser couler. Je saisis son poignet et l’amène vers moi pour toucher le bracelet que j’avais fait pour lui 10 ans plus tôt. Je lui jette un coup d’oeil, lui sourit pour l’inciter à continuer mais ne lache pas sa main. J’imagine alors un Will plus jeune devant des policiers qui l’interroge plus qu’il ne le faudrait. Je revois ses parents et du dégout se mêle à leur image. Dans 3 ans ils sont libres, j’ai du mal à croire que ce genre de personnes puissent retrouver leur liberté. Je lâche enfin sa main pour qu’il puisse entortiller son bracelet autour de ses doigts. « Et tu te sens comment par rapport à ça ? »

Nous continuons cette conversation pendant des heures. Des regards, des sourires, des effleurement de jambes. On se raconte tout ce qui s’est passé ces dernières années sans en oublier une miette. Je vais rechercher au moins quatre bières et des trucs à manger car la nuit est tombée. J’ai informé mes colocataires que je restai dans ma chambre ce soir, que je leur expliquerai et ils n’ont rien dit. C’est vers 2 heures du matin que je m’endors la première. Je me souviens d’un baiser déposé sur ma joue, de rêves mouvementés et d’un jeune homme qui s’en va dans la nuit pour rentrer chez lui après des retrouvailles tant attendues.