Someday, people just leave { Madi

Je donnais un gentil coup de coude à ma meilleure amie suite à sa réflexion. Elle savait bien que je ne le pensais pas. Certes autrefois je l'a trouvais ennuyante à mourir, mais c'est bien pour cette raison que l'on se complétait si bien. J'étais la tempête et elle le calme après la tempête. J'avais su lui donner ce petit côté aventurier et faire ressortir ce petit grain de folie qui avait dormi depuis bien trop longtemps en elle et c'est d'ailleurs pour cette raison-là que j'étais resté aussi longtemps à ses côtés et même encore maintenant. L'idée de voir mon père pour la première fois de ma vie me faisait vraiment bizarre, mais j'étais rassuré de me dire que ma meilleure amie sera à mes côtés, car je ne savais vraiment pas comment je réagirais en le voyant. Avec moi, la tristesse peut vite se transformer en colère incontrôlable et je craignais vraiment perdre mon sang froid devant mon géniteur. « J'sais même pas pourquoi il fait le déplacement en fait » J'étais fatigué d'avance, fatigué d'avoir tant pleuré, mais je savais que je n'arriverais pas à dormir même si, comme dit plus haut, j'étais fatigué. « J'espère me réveiller en fait » riais-je en me passant les mains sur le visage. Je sortais un joint de ma poche pour pouvoir fumer à contrario de ne pas oser m'enfiler une raille de coke devant les yeux de ma meilleure amie, car même si elle s'en doutait, avouons-le que c'était limite quand même. « Je suis désolé de tout ce que j'ai pu te faire depuis notre rencontre. Même après ça t'es toujours-là, j'en revient pas » C'était le moment des confessions. En même temps, j'avais déjà perdu ma fierté en pleurant comme une madeleine, alors autant y aller à fond.

Un léger rire s'échappait de mes lèvres en sentant son petit coup de coude. Je savais qu'il ne me trouvait pas si chiante que ça.. Disons depuis que l'on s'est retrouvée à Harvard. Parce qu'avant.. Franchement, je ne sais même pas comment mes parents ont réussi à me supporter tant de temps. L'amour rend aveugle, je suppose. Néanmoins, je voyais bien que j'avais grandi et Austin aussi (pour mon plus grand bonheur, soyons honnête). Parler de son père me rendait un peu mal à l'aise. Ni lui ni moi ne le connaissions réellement et je ne savais pas comment se déroulerait leur rencontre. Connaissant mon meilleur ami et.. son impulsivité, j'espérais que cela ne créé par un incident diplomatique le jour de l'enterrement de sa mère. « On verra bien à ce moment-là, ne te prends pas la tête là-dessus » soufflais-je pour essayer de lui faire penser à autre chose. J'étais attristée de le voir dans un tel état.. Et je ne parlais pas de ses larmes, en effet. Je le voyais déjà, épuisé, drogué et brisé.. Tout comme il l'avait été au Spring Break de l'an passé. Ce souvenir me faisait souffrir de l'intérieur, mais je retenais encore la moindre larme, devant être – pour une fois – la plus forte de nous deux. « Je suis dans un de tes cauchemars ? Je vais le prendre pour un compliment » tentais-je pour rendre la situation plus légère. Je savais que ce n'était pas le moment de plaisanter, mais ce n'était facile pour personne. J'étais d'autant plus désemparée en le voyant sortir un joint. Il aurait pu sortir de la coc' que j'aurais été surprise de la même façon, je crois bien. Je me détachais très légèrement de lui pour ne pas avoir à subir la fumée. Et là, de nulle part, il me sort le truc que je n'aurais jamais cru entendre de ma vie : des excuses. Pas pour être venu à l'improviste – parce que ça, il n'y avait pas besoin de pardon ou de demande pour venir chez moi – mais pour tout ce qu'il avait fait depuis notre rencontre. Je souriais avec un peu de réserve. Que dire ? J'aurais aimé que cela vienne de lui à un autre moment que dans une situation pareil.. « C'est la vie » murmurais-je doucement en haussant les épaules. Peut-être que si les choses s'étaient déroulées autrement.. mais bon, c'est comme ça. « On est comme nous sommes aujourd'hui grâce à tout ça, même si ce n'était pas toujours drôle » souriais-je avec un peu plus de conviction. « Je préfère retenir uniquement les bons moments entre nous et garder les mauvais de côté, juste pas loin histoire de ne plus faire les mêmes erreurs » lui confiais-je. « De toute façon, on n'arrive jamais à rester très loin l'un de l'autre, tu as déjà pu le remarquer » pouffais-je légèrement. Sauf quand je suis partie un an à l'autre bout du monde avant de venir à Harvard. Mais.. ça n'avait pas été une partie de plaisir émotionnellement parlant. J'avais juste eu besoin de ça pour faire un léger vide dans ma vie.

Je rigolais. En y repensant, c'est vrai que ce n'était pas cool de dire qu'elle pouvait figurer dans l'un de mes cauchemars, mais venant de moi, ce n'était même pas étonnant. « Hey ! On ne choisit pas de quoi on rêve tu sais » Disais-je pour me défendre. Pas sûr que ça fonctionne, mais elle ne pouvait pas m'en vouloir. Du moins, pas aujourd'hui. Elle aura tout le temps de me disputer dans un autre moment. Lorsque j'irais mieux par exemple. Voir qu'elle me laissait fumer dans son appartement me faisait plaisir, je n'avais pas à aller dehors. D'autant plus que ça me faisait un réel bien fou. Je fermais doucement les yeux afin de me sentir légèrement plané puisque je l'avais bien dosé comme il fallait et que je n'achète pas de la nioniotte -surtout depuis que j'ai un salaire-

En tait venu le temps des excuses -comme je suis faible, j'ai horreur de ça- et Madisson en devait être très surprise. Je l'écoutais attentivement et oui, il n'y avait rien à ajouter. Ce qui était fait était fait de toute façon nous ne pourrions pas revenir en arrière. « J'te jure de véritables aimants » j'esquivais un léger sourire. « Ha, dans deux jours on part en Laponie avec les mathers, tu veux venir ? » Cela faisait tellement longtemps que je ne lui avais pas proposé de venir à nos events que ça me faisait bizarre de le faire soudainement, mais très sincèrement, je ne voyais personne d'autre à inviter, j'avais besoin d'elle en ce moment. « Et puis faudra directement aller à..à Cleveland après..je dois y passer quelques jours tu sais pour vider l'appart, gérer la mise en vente du restau et.. » Je sentais les larmes remonter, mais je me retenais, c'est bon bordel, je n'avais plus rien à pleurer. Ça m'énervait d'être sensible comme ça. Un Da Silva ça ne pleure pas !

Je riais doucement à sa réplique. Il est vrai que l'on ne choisit pas ses rêves, tout comme ses cauchemars. Je devais avouer que parfois, j'aimerais bien. Pas pour ne plus faire de cauchemars, car il faut vivre avec, mais simplement pour les nuancer de temps à autre. Qui n'a jamais imaginer ne plus se réveiller en sursaut au beau milieu de la nuit jusqu'à la fin de ses jours ? Ce serait l'un de mes vœux les plus chers. Et certains rêves sont aussi douloureux que les cauchemars, surtout lorsqu'il nous rappelle une époque douce et apaisante de sa vie. Le laisser fumer dans mon appartement ne me dérangeait pas trop. Il était tellement sans vie et presque plus trop personnalisé à mon goût que je venais à me demander si je n'allais pas emménager ailleurs.. Histoire de ne plus être seule et changer encore un point de ma vie. Peut-être étais-ce ce dont j'avais besoin. Restant contre lui, je profitais légèrement des effluves de son joint en fermant les yeux. J'étais bien là.. J'avais juste envie qu'Austin retrouve sa paix intérieure mais sans sa mère.. Je ne savais pas ce qui allait se passer désormais. Tout comme je n'avais pas vu venir ses excuses sorties de nulle part. Son petit sourire à mes paroles me réconfortait. L'entendre dire que nous étions des aimants m'amusait, car c'était définitivement le cas. Nous pouvions être sans nouvelles l'un de l'autre, tout couper que l'on se retrouvera. Inévitablement. Sa question suivante me laissait sur le cul. « En Laponie ? » demandais-je, ayant oublier qu'il y a parmi les Mathers une personne que je n'apprécie pas. « Genre.. Allez dans le pays du Père Noël, avec toi ? » le questionnais-je sans attendre de réponses, ayant les yeux qui brillaient de mille feux. « Je viens ! » dis-je précipitamment, comme s'il allait rétracter son offre. J'avais déjà tellement hâte d'y être pour le coup.. sauf que l'ascenseur émotionnel que me fit vivre Austin fut très violent. Revenir à Cleveland. Je n'avais pas vu mes parents depuis un petit moment et je devais avouer que j'avais un peu peur de les revoir depuis mes récentes.. conneries. Mais de toute manière, je ne laisserais pas mon meilleur ami livré à lui-même. « On fera tout ça ensemble » chuchotais-je, à nouveau brisée de le voir si mal. J'aimerais pouvoir l'embrasser, lui montrer que je suis là, entièrement pour lui. Sauf que je n'avais pas envie de lui embrouiller davantage le cerveau – en plus de la coc' et du shit qu'il a dans son joint – donc je venais simplement entrelacer nos doigts de sa main de libre, posant un doux mais sincère baiser sur sa joue. « On prendra le temps qu'il faudra une fois là-bas » lui dis-je avec douceur. Je n'avais pas envie qu'il y pense. Je souhaitais qu'il se repose, qu'il prenne des forces, que ce voyage en Laponie lui change les idées et de le voir sourire à nouveau comme avant. Qu'il me fasse des blagues de merde. Qu'il me taquine un peu trop. Qu'il m'agace avant de me faire sourire parce que je craque toujours. Je voulais retrouver mon Austin, tout entier. ♥

Le sourire qu'illuminais son visage était la plus belle chose que la terre avait à m'offrir. Elle venait de retourner dix ans en arrière, lorsqu'elle croyait encore au père noël et que l'on m'était tout en œuvre pour le choper. Malheureusement, c'était nos parents que nous avions choper la main de le sac et soit disant le père noël ne se sentait pas bien cette journée so, il leur a confier nos cadeaux. Je vous laisse imaginer le drame quand deux enfants pensent que le père noël va mourir, car oui oui, on a toujours un peu exagéré les choses. J'avais longtemps hésité à y aller suite au décès de ma mère, mais il ne fallait pas s'arrêter de vivre pour autant même si cela allait être dure. « Merci.. » J'esquivais un fin sourire en me levant tout doucement. « Je vais rentrer à la MH essayer de me reposer » ou plutôt de me droguer, car dormir je n'y arriverais pas. Peut-être que je finirais par tomber de fatigue au bout de plusieurs jours qui sait.

J'étais comme un enfant. Austin venait de me proposer d'aller en Laponie – pays du père Noël – avec lui et je ne pouvais que dire oui. Déjà parce que j'y allais avec lui et en plus que j'allais voir de la neige et le vrai Papa Noël. Certes, je sais que c'était nos parents qui nous mettaient les cadeaux sous le sapin quand nous étions plus jeunes – autant dire que ça nous avait brisé le cœur à tous les deux d'apprendre cela – mais.. Secrètement, j'avais toujours eu l'espoir qu'il existe vraiment. Tout comme le Grand Amour. Ce sont des choses imaginaires que l'on croit si fort que l'on se persuade que c'est vrai. Pour ce qui est du Grand Amour.. J'y crois toujours, et ce n'était pas pour rien que j'étais tant attachée à lui. Simplement.. Les aléas de la vie font que c'est compliqué. Ce n'était de toute façon pas le moment d'y penser. Suite à cela, il m'avait expliqué qu'à la fin du voyage, nous devrions nous rendre à Cleveland. Aucun problème, de toute manière, je ne l'aurais pas laissé y aller tout seul. J'avais un peu peur de me retrouver face à mes parents après tant de temps, mais je le faisais pour Austin. Mon cœur s'emballait en le voyant se lever. Quoi.. partir ? Déjà ? « Tu.. peux rester.. » murmurais-je en douceur. En réalité, je n'avais pas envie d'être seule. Parce que dès qu'il franchirait la porte d'entrée, je savais que je m'effondrais. Toutes les larmes que je n'avais pas pu laisser couler pour sa mère allait venir d'un seul coup et j'avais peur de ne pas réussir à me calmer face à une douleur si grande. « Ou.. je peux venir ? » tentais-je, très peu sûre de moi. Quoiqu'il fasse, qu'il se drogue ou pète un plomb, j'avais simplement besoin qu'il soit près de moi. Je n'avais pas envie d'être seule. Réellement pas.

La situation semblait tellement peu anodine. Moi en détresse ? Si on me l'avait prédi un jour, jamais je ne l'aurais cru. Je ne savais pas encore très bien comment j'allais me rendre jusque chez moi, mais je m'étais déjà clairement calmé et puis, avec ma meilleure amie à bord de ma voiture, je ferais attention à bien respecter le code de la route. Me mettre en danger c'est une chose, mais je ne supporterais pas de perdre la deuxième femme de ma vie. Cela m'anéantirait. Je pouvais lire dans ses yeux qu'il était invensigeable pour elle de rester seule chez, mais je voulais juste lui laisser un peu d'espace, car en réalité, retourner chez moi dans mon bordel infini me plomberait encore plus le moral. Ma chambre était un réel bordel, j'avais pét des trucs, il y avait des bouteilles et de la cocaïne partout et autant dire que je n'avais pas envie de lui montrer cela. « Okay je reste, mais fait moi des pâtes steuplait » rigolais-je en me rasseyant sur le canapé pour sortir mon paquet de cocaïne. « J'fais comme chez moi hein, je me permets » Un billet en poche, ma ligne toute prête, je me ressourçais auprès d'elle en fermant les yeux. Là, j'allais mieux. Bon, je savais que ce n'était qu'une simple façade, mais au moins, le temps d'une heure, j'arrivais à aller mieux.

Mes angoisses se s'apaisèrent lorsqu'il se rassit en me disant qu'il allait rester. Je n'avais vraiment pas envie qu'il parte, mais le voir sortir un sachet de cocaïne ne me faisait pas plus plaisir que cela. Je comprenais mais.. Je préférais me voiler la face pour ne pas y penser trop de temps. Me levant doucement, je souriais en l'entendant me dire qu'il souhaitait des pâtes. « Des pâtes toute simples ou.. ? » Parce que pâtes au beurre, c'est un peu triste, mais si son estomac ne supportait que cela, je ferais ça. Lui adressant un dernier sourire, je le voyais déballer sa coc'. Ça me serrait le cœur de le voir trouver refuge là-dedans. Je posais un rapide baiser sur sa joue avant d'aller dans la cuisine pour faire à manger paisiblement. Je me mordais l'intérieur des joues en repensant à sa maman. Elle était sublime, toujours le sourire, forte et courageuse. Elle est la femme que j'aimerais être plus tard. Pas que je souhaite être seule avec un enfant – concrètement, c'est ma plus grande peur – mais parce qu'elle représente un modèle d'autonomie et de force. Mettant l'eau à chauffer, je soupirais en passant ma main sur mes joues pour retirer les larmes qui coulaient silencieusement sur mes joues. Je ne savais pas comment j'allais réagir le jour de l'enterrement. Je savais que j'aurais l'appui de mes parents, mais.. J'avais envie de rester avec Austin. Juste lui, parce lui.. N'avait personne à part moi.

« Euyeup ! » répondis-je de suite avant de me mettre à sniffer. A l'écoute du moindre bruit, je venais me déplacer à pas de chat jusque la cuisine, surprenant alors Madisson verser quelques larmes. Il était temps pour moi de jouer le rôle du mâle et d'arrêter de faire le monsieur qui chouine. Je venais enlacer sa taille par derrière pour venir la coller contre moi et l'a bercer afin d'être le plus réconfortant possible. Je venais déposer un baiser sur sa chevelure en caressant doucement ses mains que je venais d'attraper. « Chuut...Je suis là » C'était normal qu'elle craque à son tour, elle avait aussi été très proche de ma mère. Je venais l'a retourner pour lui faire face avant de l'a prendre dans mes bras et de lui caresser les cheveux. « Tu préfères peut-être qu'on aille prendre l'air ? » Cela nous ferait sans doute un bien énorme.

C'est parti pour des pâtes au bord. J'avais mis l'eau à chauffer et je me battais avec le sachet de pâtes. Vous savez, les « ouvrir facile » qui une fois ne s'ouvre pas, une fois s'arrache et tu as tout dans la cuisine, une fois s'ouvre à peine et tu fail, et une fois par miracle tu y arrives. Le problème fut que je ne voyais même pas ce que je faisais avec mes larmes et mes mains étaient glissantes au vue des larmes que je me séchais de cette façon. Autant dire que je gâchais de l'énergie pour rien et que je n'arrivais à rien. Tendue, je me décontractais légèrement en sentant les bras d'Austin autour de moi. Je n'avais pas eu envie de craquer devant lui, car je savais que c'était assez douloureux déjà pour lui de perdre de sa mère, alors si je pleurais devant lui.. Ce serait encore pire. Je reposais le paquet de pâtes de côté pour fermer les yeux et me laisser bercer par lui. C'était rassurant de savoir que nous étions là autant l'un que pour l'autre. Je retrouvais notre complicité d'avant et même celle que nous avions avant que je ne tombe amoureuse de lui. Mes mains dans les siennes, je calmais doucement mes pleurs alors qu'il me tournait pour lui faire face. Mes bras passaient autour de lui tranquillement alors que je me laissais aller contre lui. « Bonne idée » soufflais-je doucement à son attention alors que je me dégageais lentement de son étreinte si apaisante. Mon regard tombait dans le sien. Oui, il venait de se droguer, mais ce n'était pas pour autant que j'allais lui tourner le dos. Il était mon meilleur ami depuis bien trop longtemps pour que je ne l'abandonne ainsi. Quoiqu'il fasse. Je séchais encore les restes de mes larmes pour venir embrasser tendrement sa joue avant de prendre mes affaires et d'enfiler un gilet.