TG 3 - massages et spa.

Elle n’avait jamais massé un homme de sa vie, il ne pouvait pas en être autrement. Elle pouvait nier autant qu’elle voudrait, il connaissait la vérité. Par moment, Malicia était un véritable livre ouvert sur ses émotions et c’était assez rafraichissant, il devait bien le reconnaitre mais elle allait devoir s’endurcir si elle voulait survivre dans une confrérie où les apparences sont plus importantes que tout le reste. Du moins, c’était ainsi qu’il s’imaginait la Eliot House. « J’avoue que c’est pas l’avenir que je me réserve » dit-il tandis qu’il sentait son regard errer sur son corps. Bon sang, elle l’aidait pas à conserver son sérieux ! Le problème c’est que Leonidas n’arrêtait pas de penser à Siloë et il ignorait totalement ce qu’il devait faire : agir comme un connard comme à son habitude ou éviter de blesser une énième fois la Cabot ?! En temps normal, la première solution aurait été la bonne mais voilà, Siloë était plus qu’une conquête lambda à ses yeux, elle était sa toute première amie et cela remontait à son enfance. « A vos ordres m’dame » dit-il en s’allongeant sur le ventre, les bras croisés pour laisser sa tête reposer dessus. « Cela dépend de ce que tu appelles massage en réalité : si on reste au sens strict du terme, c’était avec Mai, ma masseuse attitrée dans un spa très select où je me rends une à deux fois par mois… Si on parle au sens sexuel du terme, je crois qu’elle était rousse… Je t’aurais bien incluse dans le décompte mais on a pas vraiment eu le temps d’accorder toute l’attention qu’on devait à ce massage »

@MALICIA VANDERBILT-LEWIS

« Okays » lâcha-t-elle alors que Léonidas répondait à sa question avec beaucoup plus de détail qu’elle ne l’aurait imaginé ou penser. Un « Il y a trois jours » ou « il y a quatre mois » lui aurait suffit. Au lieu de ça elle apprenait que Léo était un habitué du massage. Dans toute ses formes. Autant que ses infos avait de quoi la stresser. Malicia détestait être en position de « faiblesse ». En général elle était celle qui réussissait tout et savait tout faire. Elle savait bricoler les voitures, elle connaissait les arts martiaux, elle s’en sortait pas trop mal en cuisine, elle connaissait quatre langue et avait pratiqué le patinage artistique et la danse. Elle dessinait même super bien. Non vraiment, elle s’y connaissait dans bon de domaine et sa force de caractère et ses talents caché rendaient la plus des garçons mal à l’aise, convaincu qu’il ne serait jamais à sa hauteur, se sentant « castré » par ses qualités. Brent par exemple, c’est ce qu’il avait ressentit. Malicia était fière d’avoir toute ses qualités mais là… Léonidas était mieux qu’elle ? Non. Cette idée qu’il la surpasse l’agaçait d’avance. Elle commença à poser ses mains sur son dos et a bouger ses doigt. Voilà au final ce n’était pas si compliqué. Un sourire s’afficha sur les lèvres de la Lewis car elle était convaincu que ça ne pouvait qu’être agréable, qu’elle massait bien. Alors qu’en fait… C’était tout l’inverse !

• Je ne sais pas ce que je fais là, je sais vraiment pas en fait. J'ai voulu faire comme tout le monde, j'ai voulu me dire que me fondre dans la masse allait m'aider à aller mieux, mais c'est faux, c'est complètement faux et je m'en rend compte maintenant. Premièrement, je suis Russe, alors les massages et toutes ces conneries j'en ai complètement rien à foutre, je me lave bien sûr, et j'essaie de prendre soins de ma peau, mais tout ce qui est SPA, j'm'en bas les steak, j'en ai pas besoin. Alors ici, j'ai l'impression d'être un intru, j'ai l'impression de ne pas être à ma place, et putain, c'est pas que ça me fait chier, mais c'est que je me sens mal. C'est pourquoi je décide de me fuir en fait, j'vais pas rester ici alors que j'ai l'impression d'être de trop, j'vais me barrer, et comme ça, je serais bien, comme ça, j'vais pouvoir retourner à mes activités putain... •

Leonidas ne se montrait jamais loquace à moins que cela ne soit dans son intérêt ou parce qu’il avait clairement envie de s’amuser avec quelqu’un. Là, c’était pour taquiner Malicia qu’il lui donnait tous ses détails histoire qu’elle sache qu’elle avait à faire à un homme habitué des massages. Elle qui se vantait de savoir les faire, il allait rapidement se rendre compte si oui ou non, elle avait un talent pour l’exercice. « Oh bordel… je sais pas ce que tu imagines être en train de masser mais je suis pas fait en métal » grommela-t-il en grimaçant car elle était loin d’être douce. « Je crois que ça va pas le faire là » râla-t-il. Il ne voulait pas la vexer mais elle était loin d’avoir des doigts de fées, ses épaules criant à l’outrage. « Déjà, d’une : quand tu veux masser une personne, pense à l’huile essentielle, ça permet de faire rouler la peau bien plus agréablement » dit-il en se penchant vers le nécessaire qui se trouvait vers eux. « Tiens… quelques gouttes pas plus » précise-t-il.  

A lire en écoutant ça

La franchisse de Léonidas retentit dans les oreilles de Malicia alors que le jeune homme se faisait masser – ou torturer au choix ! – par la Lewis. Apparemment elle s’y prenait mal. Ce qui était bien loin de faire plaisir à son égo. Pestant mentalement elle s’obstina quand même à continuer et Léo râla de nouveau. Malicia ôta ses mains visiblement contrarié alors qu’il commençait déjà à lui donner des conseils. Par reflexe, elle voulait protester, criait haut et fort qu’elle s’en sortait très bien mais la vérité était criante et c’était Léo qui criait ! De douleur ! Elle poussa un soupir agaçait alors qu’il lui passait l’huile pour massage. « D’accord d’accord. Je l’admets je n’ai jamais massé. Les massages c’est pour les riches et tous ça… c’est nouveau pour moi » admit-elle. « Je déteste quand quelqu’un est meilleur que moi dans un domaine » dit-elle avec un léger sourire, bien que Léo devrait suffire s’en foutre royalement. « Montre moi » dit-elle avec lui donna la bouteille d’huile. « Apprend moi. »

Leonidas avait fini par craquer car Malicia était loin d’incarner l’image d’une adorable masseuse aux doigts de fées. Il avait plus l’impression d’avoir à faire à Leon, le routier qu’autre chose. « Ma pauvre chérie, je te plaindrais presque si j’avais ne serait-ce que cinq minutes devant moi » grimaça-t-il en essayant de détendre les muscles de son dos qui criaient à la révolution. « Va falloir t’habituer car il y a toujours meilleur que nous dans un domaine. Cela ne sert à rien d’être bon partout, contente toi de trouver ceux qui sont nécessaires à ta vie et laisse les autres s’occuper du reste… C’est bien pour ça que les larbins existent : pour qu’on ne perde pas notre temps sur des choses futiles » râle-t-il car il appréciait moyennement d’avoir joué les cobayes. Il savait pourtant qu’elle n’avait aucune expérience dans les massages mais il avait espéré naïvement qu’elle avait peut-être un don naturel. Manque de bol, il s’était planté. « Et j’ai quoi en échange ?! » demande-t-il en arquant un sourcil intéressé. Il n’était pas une âme charitable hein, fallait bien qu’il ait quelque chose en retour.  

Quand Léo se moqua ouvertement d’elle quand elle commença à râler sur le fait qu’elle n’aimait pas qu’on soit meilleur qu’elle. Elle plissa les yeux, essayant de lui adressait un regard mauvais mais c’était fait avec un air tellement enfantin qu’il était plus drôle qu’effrayant. D’ailleurs espiègle, elle ne se gêna pour lui tirait la langue bien décidé à rester sur ses positions. Léonidas s’étira, à croire qu’il venait de passer sous un bus ! Elle ne pouvait quand même pas être aussi nulle ! Si ? L’idée l’agaçait mais Léo semblait penser qu’on ne pouvait être bon partout. Ses propos avaient du sens. Enfin le début, elle apprécia moins le chapitre sur les larbins. « Peut-être que tu n’a pas totalement tord mais… La vie n’est-elle pas faite pour s’améliorer ? » Demanda-t-elle avant de lui demandait de lui apprendre, ce à quoi le jeune homme s’empressa de demander ce qu’il obtiendrait en échange. « La question ne serait pas plutôt de savoir ce que tu veux ? Parce que si tu pose la question c’est que tu a déjà une idée. Non ? »

« Laisse moi deviner : tu es une éternelle optimiste ? » se moqua-t-il en se demandant si elle allait une nouvelle fois lui tirer la langue comme une gamine. D’ailleurs, il ne s’était pas fait prier pour lever les yeux au ciel, légèrement agacé. Son léger agacement était surtout présent parce qu’il avait la nuque raide de s’être crispé comme un idiot sous son massage. « Je t’aurais bien dit que j’apprécierai de terminer ce que nous avions commencé dans cet ascenseur mais en réalité, je me dis que l’idée que tu me rendes une faveur le temps venu, est quelque chose de plus séduisant. Quand j’aurais besoin que tu paies ta dette, je saurais revenir vers toi… En attendant : allonge toi que je te donne un cous de massage. Cela pourra toujours t’être utile si tu dois corrompre un homme. Il n’y a rien de mieux que le sexe pour qu’une femme obtienne toujours ce qu’elle souhaite d’un homme aussi puissant soit-il » 

« Laisse-moi deviner : tu es une éternelle optimiste ? » «  Oui on peut dire ça » dit-elle avec un sourire malicieux, pleine de fierté.  «  Et toi un éternel grognon ! » ce n’était pas une question mais une affirmation pour sa part. Parfois Léo lui faisait penser à un ours, une espèce d’homme des cavernes, un Cro-Magnon mignon qui faisait son charme dans un sens. Elle s’entendait bien avec le jeune homme et c’est pour ça qu’il était là aujourd’hui et qu’il n’était pas resté juste «  le gars avec qui elle aurait pût coucher dans l’ascenseur ». D’ailleurs Léo évoqua cette rencontre quand elle lui demanda ce qu’il voulait en échange qu’il lui apprenne à masser. Malicia fronça légèrement les yeux, n’étant pas vraiment du genre à échanger du sexe contre autre chose, mais Léonidas restait quelqu’un de charmant donc… Toutefois, ce n’est pas ce qu’il lui demanda, il accepta en échange d’un service, un jour. «  D’accord. Une dette. Je note » dit-elle bien que l’idée de devoir quelque chose était nouveau pour elle. Malicia était du genre à se débrouiller seule et à ne pas demander d’aide justement pour ne rien devoir à personne, et voilà qu’elle avait une dette vis-à-vis de Léo. Le jeune homme lui ordonna de s’allonger et comme lui elle s’exécuta. Elle eut un sourire quand il lui parla des femmes. «  A t’écouter on penserait presque toutes les femmes sont des salopes manipulatrices. Tu sais Léo, il en aussi certaine qui travaille pour obtenir ce dont elles ont besoin. Sans forcément user de leur charme. » Malicia était à Harvard grâce à des longues soirées passé à étudier et sa présence dans plusieurs option pour étoffer son dossier et non parce qu’il avait eut un père friqué ou parce qu’elle avait couché avec la bonne personne. «  Elle s’appelle comment celle qui t’a déçu au point de te faire douter de toute la population féminine ? »

@Leonidas S. Vasilis