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Assise dans le salon de chez Lucky, seule, un joint à la main, tu étais à ton troisième. T'avais bien envie de plus qu'un joint mais, tu t'étais interdit de faire ça chez Lucky. Tu voulais pas qu'elle te surprenne, ni qu'elle sache. Tandis que les joints elle savait déjà. Pourtant bordel ça ne faisait presque plus rien. C'était plus suffisant pour t'apaiser. Tu tournais en rond, t'avais rien à faire, t'étais même pas allée en cours, t'avais loupé ton réveil. Tu t'étais couchée assez tard après avoir passé une bonne partie de la veille avec Lucky. Elle c'était réveillée. T'avais un peu retrouvé espoir, un peu d'oxygène, mais t'avais bien vu qu'elle était au plus mal elle aussi. Elle y tenait tellement à son kinder que ça devait pas être facile d'encaisser la perte. Tout comme elle avait fait à ton retour de ton 'accident', tu n'avais pas insisté. Tu savais qu'elle allait mal et tu allais la laisser gérer à sa façon, tout comme tu gérais tes problèmes à la tienne. Encore coincée à l'hôpital, tu devais passer la voir après, mais pour l'instant c'était détente, glandage. Jusqu'à que ton tél sonne... L'attrapant sur la table basse, tu y lisais 'prison de Boston'. T'avais enregistré le numéro pour ne pas rater son appel. Sachant très bien qui était au bout du fil, tu décrochas aussitôt. C'est maintenant que tu m'appel ? Toi énervée ? A peine. Une semaine que tu étais collée à ton téléphone, au cas où il appellerait. Une semaine que tu étais morte d'inquiétude. Une semaine que tu n'avais aucune nouvelle bordel. Et tu lui avais dit de t'en donner, pas tous les jours, mais pas toutes les semaines non plus. Tu tiras sur ton joint, tentant de faire redescendre tes nerfs. Je me suis inquiétée Denys... et c'était un euphémisme de dire ça. Tu t'en étais bouffer les ongles presque. Tu t'étais fait des putains de films sur ce qui avait pu lui arriver là bas. Qu'il avait peut être plus envie de te parler tout court. Tu tentais d'être plus calme, plus douce, pas besoin de cinq minutes d'appel à vous disputer...
Une chance que Lucky se soit réveillée aujourd'hui, sinon tu aurais été encore plus sur les nerfs. Mais même la bonne nouvelle du réveil de ta brune préférée, ne change rien au fait qu'il n'a pas appelé pendant une semaine. C'est quoi une semaine dans une vie ? Rien. Juste sept jours, 168 heures, 10 080 minutes. Ouais c'est surement que dalle dans une vie, pourtant ça avait été une éternité à tes yeux. Déjà que tu dormais pas beaucoup, t'avais encore moins fermer les yeux, pour ne pas manquer son appel. A chaque vibration d'un sms, ton coeur ratait un battement, espérant que ce soit la prison. T'avais jamais été aussi impatiente de recevoir un appel venant d'une prison. Tout simplement parce que c'était lui qui était là bas. Alors impossible de cacher ton énervement, lui reprochant aussitôt. Sa voix, ton surnom, eurent le don de t'apaiser un peu... Son désolé t'arracha le coeur. C'était pas le moment de lui en vouloir, il avait besoin de toi. Puis, comme toujours, avec ses âneries, il réussit à étirer un sourire sur tes lèvres, même un rire. C'était pas toi qui devait le faire rire plutôt ? T'as intérêt ! Je vais pas l'oublier de si tôt ce petit déj que tu me dois dis-tu après lui avoir annoncé que tu t'étais juste beaucoup inquiétée. Et j'ai essayé de venir te voir mais... ils m'ont envoyé boulet. T'as toujours pas de droit aux visites, c'est pas normal. La râleuse que tu es été à gâté là. Tu leur avais bien gueulé dessus à la prison, faisant un beau petit scandale que c'était inadmissible. Qu'ils s'en prenaient à un innocent et qu'ils étaient incapable de faire leur boulot correctement. Oh ouais t'avais bien péter ton câble sur eux. Comment tu te sens ? Brent m'a dit qu'il va se charger de votre patron, il te couvre, y a pas de soucis. J'ai prévenu tout le monde sinon, comme tu m'as dit. Wade voulait même payer ta caution. Ils sont tous avec toi. Tu le rassure comme tu peux. Tu sais que ça lui fera du bien d'entendre que ses amis sont là pour lui, qu'ils croient en son innocence. Qu'ils sont prêts à aider pour le sortir de là.
En effet, malgré qu'il soit là bas, malgré les distances qu'il voulait prendre et qu'on vous impose, il y pensait encore à ce petit déjeuner qu'il te devait. Alors tu souriais, voilà là le fait qu'il pensait à toi quand même, qu'il n'avait pas cherché à t'esquiver toute la semaine, à couper les ponts ou à te zapper. Mais ton sourire disparu bien vite quand il annonça son interdiction des visites. C'est comme si tu venais de tomber de vingt étages. Non ça serait même pas aussi douloureux. Tu n'avais jamais testé mais tu parierais que ça serait de la rigolade à côté de cette nouvelle. Quoi ? Non tu plaisantes ? Dit moi que tu plaisantes Denys ! Ca va prendre combien de temps ? Il doit avoir lieu quand ton procès ? C'est une blague ! Et toi qui te voulait réconfortante c'était raté. Elle se sentait cette panique dans ta voix. Une semaine sans nouvelles, sans le voir, c'était déjà trop, alors combien de temps ça allait durer encore ? Tu te levas du canapé pour te mettre à marcher dans l'appartement. Impossible de rester assise, pas après cette putain de nouvelle. Toi qui voulait des distances, t'es comblé là lâchas-tu haineuse. Pas contre lui, pas vraiment. Oui il avait voulu des distances mais, pour le coup, il n'y était pour rien là, c'était ce qu'on lui imposait, pas ce qu'il voulait. Quoique, peut être que ça l'arrangeait bien... Quant à son 'ça va' ça te pinça le coeur. Il devait pas aller fort, tu tentais donc de lui parler de vos amis, des siens, du soutient qu'il avait dehors. C'est sur toi qu'il retourna la question, et sur Lucky. Elle s'est réveillée hier, au moins une bonne chose... J'étais avec elle, il a fallut que je lui menace de me raser la tête ou de me jeter dans les escaliers pour qu'elle se réveille... Tu rigoles à peine en repensant à la scène, toi en pétard, lui criant presque dessus que tu le ferai, qu'elle te connaissait, qu'il fallait pas te défier, puis elle venant commenter le fait qu'elle te préférait avec tes cheveux blonds. Dieu merci elle c'était réveillée, parce que t'allais avoir besoin d'elle pour pas péter un câble vu qu'il n'avait droit à aucune visite. Volontairement, tu esquivas la question te concernant. Y avait rien de beau à dire sur ton cas, il s'empirait de jours en jours, au contraire.
Une semaine que tu attends ce coup de fil et tout ça pour avoir une aussi mauvaise nouvelle. A croire qu'à chaque appel il va t'annoncer un truc de pire en pire. Ca sera quoi au suivant ? Interdit d'appel ? Tu allais encore plus angoissé à l'attente du prochain appel. C'était trop long, trop intenable. T'es une impatiente toi, si tu voulais le voir, il fallait que ça se fasse, et pas dans trois mois. Tu tenais déjà pas en place sur ce canapé, tu te voyais mal tenir encore des jours, des semaines, à attendre qu'ils le libèrent, à te tourner les pouces, sans même pouvoir le revoir. T'avais besoin de voir s'il allait bien, s'il mangeait, s'il avait pas perdu du poids... Il s'excusa encore mais c'était pas sa faute. C'était pas à lui de s'excuser. Ca devait être encore moins facile pour lui. Toi au moins tu étais à l'extérieur, à l'air libre, pouvant faire ce que tu voulais. T'excuse pas... dis-tu alors. Cependant, ce pique, sortit automatiquement d'entre tes lèvres. Si bien que tu te les pinçais, regrettant aussitôt tes paroles. Mais c'était la colère qui te faisait parler. Tu me manques aussi... beaucoup... avouas-tu à ton tour. T'allais pas te priver de lui dire non ? Puis à la base tu voulais le protéger, que tes agresseurs ne lui tombe pas dessus, ne s'en prenne pas à lui, alors là tu pouvais bien un peu griller ta couverture de faux couple, il était en 'sécurité' derrière ces barreaux. Puis c'était pas la première fois tu lui disais ça, il devait s'en douter s'il te connaissait un minimum. Le sujet Lucky permit alors d'apaiser un peu plus l'atmosphère. Racontant le réveil de la brunette, tu lui répondis que oui tu lui ferais des bisous. Elle a osé me dire qu'il fallait qu'elle tombe plus souvent dans les escaliers pour avoir de mes câlins. Tellement tu étais pas le genre à montrer ce que tu ressens, à dire à tes proches que tu les aimes. Elle t'avait un peu ouvert les yeux sur ce fait là. T'étais trop distante malgré que tu sois super tactile. A son tour il plaisanta tout comme Lucky l'avait fait. Attend, je vais vers les escaliers alors, maintenant. Si seulement ça pouvait marcher tu n'hésiterais pas, tu te jetterais tout de suite pour pouvoir le faire sortir de là. Hélas, ça n'arrangerait rien à son cas, si ce n'est qu'en rajouter. Je prends soin de moi, t'inquiète pas pour moi. Mensonge. Mais qu'il s'occupe de lui surtout, toi t'étais qu'un détail. Puis quand il parle de ton 'petit ami' tu serras les dents. Contrôle Ash', contrôle. Oui oui. Evasive, tu évites la question plus qu'autre chose. T'as pas envie d'épiloguer sur ton faux couple, pas envie de parler de la cause de votre éloignement. T'as pas besoin de ça. Et s'il a été sincère dans ses messages quand tu lui as dit être en couple, alors lui non plus n'a pas besoin de ça. Den'... tu marques une pause, perdue dans tes pensées...
S'il fut le premier à dire les mots, tu ne traînais pas pour les dires aussi, appuyant bien sur le manque de lui et son absence à tes côtés. C'était pas juste il te manque, c'était beaucoup plus que ça. Tu le retrouvais de partout, dans les joints que tu fumais, des odeurs de pancakes, dans les framboises que tu mangeais, dans les pas que tu faisais dans le campus, à la mather. Ne parlons même pas de votre loft. Là bas c'était pire, pour ça que tu étais restée vivre chez Lucky même si elle avait été coincé à l'hôpital. T'avais bien dû squatter son lit une ou deux fois, enfilant un de ses hauts qui te servait facilement de chemise de nuit, mais c'était bien plus pénible encore. Ca continuait donc sur ta meilleure amie et ses répliques qui ne changeaient pas même après dix jours dans le coma. Et lui il faisait comme elle. T'avais pas besoin de glisser dans des escaliers avant... Dans tes souvenirs, il avait eut droit à bien plus d'affection de ta part les dernières semaines que Lucky avait pu en avoir. Que n'importe qui avait pu en avoir d'ailleurs. Il avait vraiment pas besoin de ça pour avoir droit à des câlins de ta part, bien que les derniers jours ça avait été tout autre chose... Il la garde pour être sur que tout va bien, mais elle devrait sortir à la fin de la semaine, début de semaine prochaine. Et ensuite t'allais t'occuper d'elle, la remettre sur pieds, ça t'aideras peut être à te changer les idées, à ne plus penser, à lui et à où il se trouve. Il refait une blague sur le fait de sortir de prison si tu touches à tes cheveux ou te jette dans les escaliers et bien sur tu le ferai si c'était la solution. Mais il te l'interdit, réclamant que tu dois être en forme pour sa sortie. Tu souris, mais vu le temps que ça prend, il aura peut être pas envie de te voir à sa sortie. Lucky t'avais trouvé en manque de couleur en seulement dix jours. Tu t'apprêtes alors à lui dire quelque chose mais, tu te perds, et tu t'arrêtes à la simple prononciation de son diminutif. Le sujet 'petit ami' tu le passes à la trappe, totalement. Déjà parce qu'à la base y a pas de vrai petit ami, alors prendre le risque de le braquer plus contre toi tout ça pour un faux mec, non merci, tu passes le tour. Il évoque finalement un futur programme pour quand il sort. Surf, cours de guitare, danser dans cette cage en boîte. Tous les délires que vous avez partagé au spring break, même s'il en manque. Et ton tour en Ferrari ou Lamborghini que tu lui avais offert avant le spring break. Mais c'est quand que tu sors ? Voix triste, gorge nouée, il n'avait pas la réponse à ta question mais, ça montrait juste que t'en avais marre d'attendre. T'avais envie de hurler là, à t'en décoller les poumons. Et pourquoi c'était aussi intenable de pas lui parler et le voir ? Pourquoi il avait prit cette importance ? Tu me saoules Denys Zacharias lâches-tu, de la même manière qu'il t'avait dit des fois précédentes. Plus à cause du manque qu'il t'imposait que par son agacement. Tu crois que si je me fais une fausse carte, je peux arriver à rentrer ? Genre je me fais passer pour une gardienne ou une femme qui prépare la cantine tu sais. Désespérée ? Maybe.