"Sometimes I think that it's better to never ask why" (Nieden)

Fierté. Jalousie. Je décrypte mes ressenties et émotions malgré moi. Je détesterai le genre de personne que je suis devenue devant lui. La fille froide et affreusement jalouse pour une histoire d'invitation au bal. C'est ridicule en fait. Il peut bien y aller avec n'importe qui là bas ?! Alors pourquoi cela me fait tant de peine qu'il n'ait pas pensé à moi ? Je suis vexée oui, comme un enfant à qui on retire son doudou. Je me mords tellement l'intérieur de la lèvre que je commence à saigner légèrement. Le goût de fer envahit ma bouche et je ne pense plus qu'à ça pour m'éviter le conflit avec Hayden. « Parce qu'on était ensemble ? » Je continue dans sa lancée des questionnements. Tout arrêter ? Quoi tout ? Ça veut dire quoi tout ? Ça veut dire l'amour que j'ai pour lui ? Détruire notre amitié ? Briser tous liens qui nous unissaient ? Je déglutis et ne réponds rien. Et s'il a merdé, j'ai moi aussi employé les mauvais mots, ceux qui fâchent. Tommy m'aurait reprise lui, mon frère trouve toujours les mots que je veux dire, bien mieux que moi. Et le couperet tombe. Il voulait me présenter à sa mère ? Sérieusement ? Je me rends compte que j'ai fait une sacrée connerie mais ce qui est dit, est dit. Mon cœur se serre. J'aurais voulu la rencontrer sa mère, lui dire que c'est un garçon merveilleux et adorable. Mais ça n'arrivera pas. Je ne montre rien, le suis du regard alors qu'il se dirige vers son bureau et d'un élan de colère, il balance tout au sol. Je retiens ma respiration un court instant. Je sais qu'il peut agir violemment, mais je ne sais jamais quand sa colère va monter. Que je parte ? Je me penche au sol pour ramasser un dessin que je n'observe pas vraiment avant de le reposer sur le bureau. Je sais qu'il n'aime pas qu'on fouille dans ses affaires, et encore moins qu'on décrypte ses dessins. Je me tourne vers lui et attrape ses poignets entre mes doigts. Il pourrait me frapper, il pourrait me balancer au sol avec tant de force que j'aurais du mal à me relever, mais tant pis, j'ai besoin d'un contact. « Pourquoi c'est mieux pour moi ? Pourquoi tu t'énerves comme ça ? Arrête de te faire passer pour la victime Den, tu n'en es vraiment pas une. La prochaine fois, tu réfléchiras peut-être un peu plus à tes actes. » Je serre mes doigts sur sa peau en le regardant droit dans les yeux. Je pourrais sentir cette boule de colère dans son estomac. Lâche tout Hayden, même si c'est moi.

@K. Hayden Bushnell  

Elle te rend insupportable. Elle est insupportable. C'est à toi, l'impulsif général, le mec incapable de contenir ses émotions qu'elle sort ça. Et tu souffres toi, parce que c'est comme ça que tu t'exprimes, en dessinant, en frappant et lâchant des gens. Parce que t'es comme ça. Mais là, c'est la goutte d'eau. Cette phrase, tu as juste de dégager de là.. Et tu pinces tes lèvres avant de froncer les sourcils Parce qu'on était ensemble ? Ensemble. Oui, tu le croyais toi du moins. Tu déglutis lentement avant de rire ironiquement bien sur « Pardon excuse moi de penser qu'on était ensemble. C'était pas le cas, très bien, fallait le dire direct, je me serais pas donner la peine de vouloir changer, de vouloir être meilleur pour une personne qui n'en avait strictement rien à foutre de mot "nous". Mais après, c'est vrai, la reine de glace n'a aucun amour, elle est seule au monde et c'est très bien comme ça pour ça. » Lâchas-tu comme ça, sauf que tu aurais pu être plus violent que ça mais te canalise, tu sais que tes mots font mals, encore plus que ta violence au niveau des points et tu en pinces tes lèvres. Manque de bol, c'est ton bureau qui prend et ce n'est pas la meilleure chose qui se passe. Tous tes dessins volent, toutes les représentations de ta vie, tout. Absolument tout. Le portrait de ta mère, celui de Clary endormi, Sloan et toi, ou même elle, en train de dormir aussi, juste après cette soirée de saint valentin. Tout, tout vient de voler en éclat, tu as juste envie de la voir dégager. Sauf qu'elle arrive face à toi, tu la regardes dans les yeux. C'est fini. C'était tout ce qu'il fallait comprendre. Ton regard est froid, vide, sans aucune émotion et ton visage est fermé, serrant la mâchoire alors que tu enlèves l'emprise de ses mains sur les tiennes. « Lâche moi et casse toi ! Tire toi ! T'as plus rien à faire ici Nienke ! Alors dégage de ma vue ! » Tu avances vers elle. Tu t'es juré de ne jamais frapper aucune femme de ta vie, mais là, ça risque de partir tout seul. « Tu sors de cette chambre, de cette confrérie, de ma vie, tu n'as plus rien à foutre ici, ni même à la Mather House ! Tu bouges ton cul de ce sol qui n'est plus à toi. Plus rien ici ne t'appartient, même pas moi. Ne reviens pas, ne pense même pas à moi, que dalle. Dégage, sinon je serais violent » tu la préviens mais tu te connais pour savoir que tu ne rigoles pas d'un poil.

Je sens sa colère monter petit à petit. Franchement, il pourrait me faire peur si je ne le connaissais pas, si je ne me rappelais pas de ses mains sur mon corps et cette douceur qui est capable d'émaner de lui. Là, j'ai son autre facette, et je crois que je ne pourrais plus jamais revoir l'autre Hayden. Parce qu'on ne se comprend pas, parce qu'on ne parle pas la même langue, parce que c'est terminé alors que ça n'avait qu'à peine débuté. Je déglutis quand par la force il retire mes mains de ses poignets. Je ne le pense pas capable de me frapper mais je préfère ne pas tenter le diable. Je pense qu'il le regretterait vraiment beaucoup au final et que si les stigmates de la gifle vont rapidement disparaître pour moi, lui, il va ressasser la violence de son geste. Mais ce sont ses dernières paroles qui terminent le travail. Je sens les larmes monter mais je refuse qu'elles coulent le long de mes joues. Je réalise que j'ai été odieuse pour quelque chose de réellement futile. Mais c'est trop tard maintenant pour réparer les pots cassés. Il lâche ses paroles sur moi comme il aurait pu me frapper, et je me sens réellement plus blessée. J'inspire et ouvre la bouche pour lui répondre mais rien ne sort de mes lèvres entrouvertes que je referme vainement. Mes bras tombent le long de mon corps sans plus aucune intention de retrouver le contact de sa peau. Il me déteste. Et je suis trop fière pour lui dire que je l'aime. « Ok. » Je me force à ne pas le regarder dans les yeux et je me détourne de lui pour retourner à la porte. Voilà, tout est fini. Je fais une légère pause en prenant la poignée que j'ai du mal à abaisser. Nienke, si tu fais ça, si tu pars, tu ne pourras plus faire marche arrière. Un soupire alors que les muscles de ma tête me lâchent d'un coup et que je ferme les yeux. « Ik hou van jou » Le néerlandais sort automatiquement. Il ne comprendra pas, mais il ne cherchera pas à comprendre non plus. Et sans le regarder, sans me détourner ne dernière fois, j'ouvre enfin la porte et quitte sa chambre.

@K. Hayden Bushnell