Do you know how much you mean to me? • Luckash

Tu la connaissais bien trop pour savoir que si elle ne parlait pas de kinder, ni de Cole, ni de rien, c'est qu'elle souffrait plus que ce qu'elle voulait l'admettre. Tu le sus un peu plus en l'écoutant dire depuis quand remontait sa dernière fois. Fin de spring break. Juste quelques secondes suffirent pour comprendre que c'était Cole le dernier en date. Et vu comme elle envisageait de remédier à ça, tu savais qu'il fallait la laisser gérer à sa façon. Tu ne disais rien de plus, rebondissant plutôt sur les propos de toi en zombie et elle s'imaginant que tu pourrais la bouffer. Tu voyais là des propos révélateurs, des propos que des personnes n'ayant pas entendu vos précédentes paroles, prendraient pour une discussion de cul. Tu rigoles à sa réplique. Le viol ? Très peu pour toi. Tu préfères quand l'autre est consentent, c'est toujours meilleur. J'ai jamais testé avec une fille mais, je commencerais pas à le faire avec une fille non consentante. Tu serais pas contre de tester avec une nana, tu voulais pas mourir bête, alors pourquoi pas ? Mais une première fois avec une nana, surement pas si la fille est endormie. T'aimes donner du plaisir mais t'aimes qu'on t'en donne également. T'es pas le genre à te contenter de faire tout le boulot non plus. Tu l'accompagnes alors à la salle de bain, la taquinant en l'informant que tu la reluqueras pas. Bien sur, elle s'en moque. Tout comme toi elle n'est pas super pudique. Vos corps vous les avez déjà vu, lors de bains plus petites, ou en vous changeant dans la même pièce. Tu la déposes donc sur le cabinet, la faisant lever les bras pour lui retirer la robe de l'hôpital. Elle ôte sa culotte et tu la guide jusqu'à la douche. Tu fais attention qu'elle tombe pas. Qu'elle soit bien en équilibre puis tu lui proposes de la laver ou si elle va s'en sortir comme une grande. Elle peut se débrouiller. Assise sur le cabinet, à ton tour, tu restes pas loin sait-on jamais qu'elle se sente étourdie et qu'elle tombe. Mieux vaut prévenir que guérir. Elle termine ainsi sa douche et sort. Serviette en main, tu lui enroules autour de la taille, l'installant sur le cabinet, again, afin qu'elle sèche. Là, sa question te bouleverse. Les yeux rivés sur les jambes de la brunette afin de lui enlever l'eau qui ruisselle, tu reportes ton regard, avalant ta salive, difficilement. Je sais pas... je crois que non... je crois qu'ils ont attendu de voir si tu te réveillais... histoire de lui laisser le choix à elle... Tu continues à l'essuyer, regardant de temps en temps son visage, pour voir sa réaction, si y en a une au moins. Mais t'es pas à l'aise, de parler de kinder. Toi aussi ça t'a fait quelque chose, tu t'étais déjà vu tata, a pourrir gâté cet enfant. Qu'importe qu'il soit de Cole, il restait l'enfant de Lucky, donc comme de ta chair, de ton sang. Il était de la famille. Etait, justement...

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Je ris à sa remarque et si Ash voulait tester une nana, ce n'est pas moi qui l'en empêcherait, je veux dire, j'y ai déjà goûté et c'était pas mal. Je ne sais pas si c'est parce qu'il s'agissait de Nina que j'ai kiffé, mais en tout cas, j'ai kiffé. Néanmoins, pas jusqu'au point de changer de bord. Anyway, elle m'aida à prendre une douche et lorsqu'elle fut terminée, je lui pose une question peut-être un peu fatidique. Ce gosse, j'ai eu l'impression de l'avoir conçu toute seule comme la vierge Marie vous voyez ? Certes Cole était le donneur, mais rien de plus. Il n'a pas voulu y porter de l'importance, pas voulu endosser son rôle de futur père uniquement parce qu'il ne désirait pas l'avoir et donc, ce qui faisait de moi, le père et la mère de Kinder. Alors oui, ça avait été comme mon précieux à moi toute seule et je voulais plus que tout qu'il soit enterré correctement. Mini cercueil et petite place au cimetière. Et quand je vois ma meilleure amie fuir le sujet, j'ai comme une peur qui m'envahit, la peur qu'il ait été abandonné je ne sais où ou pire encore. Mais elle me rassure en m'avouant qu'ils ont préféré attendre mon réveil pour savoir quoi faire. Et si j'avais pris plus de temps pour me réveiller ? Ils l'auraient laissé pourrir ? « Je passe deux coups de fil pour y remédier rapidement, par contre, je ne veux pas y être... » Je n'ai pas envie de revivre la scène, le voir et avoir encore plus le mal de coeur et puis, je n'avais pas le droit de sortir. Alors, une fois le rhabillage terminé, j'appelle deux trois connaissances de la famille pour qu'ils s'occupent de Kinder et je raccroche.« Cole, il est au courant ? » Demandais-je en me mordant la lèvre. Il est au courant qu'il n'y a plus de bébé ? J'imagine peut-être la joie qu'il doit ressentir au fond de lui. Je veux dire, ce n'est pas comme ci cette perte le toucherait ou quoi, mais bon, je pense qu'en étant celui qui a planté la graine, il avait quand même le droit de savoir.

A peine réveillée, tu comprends qu'elle va pas bien et qu'elle va gérer ça à sa façon, tout comme tu gère tes soucis à la tienne. Alors tu respectes ses envies, tu la laisse faire. Tu viens de la retrouver, t'as pas envie de t'embrouiller avec elle parce qu'elle intériorise tout ou qu'elle extériorise pas forcément de la meilleure des manières. Puis t'es mal placé pour parler, tu es loin d'être une sainte ou un ange. Tu t'es mise à la cocaïne alors t'as surement pas de leçon à donner à qui que ce soit, surtout pas elle. Tu l'aides à ta manière, en l'aidant à prendre une douche, en lui montrant que tu es là si elle a besoin. Tu la lâcheras pas. Jamais. 20 ans d'amitié ça se brise pas comme ça. Ca se brisera jamais d'ailleurs. Vous êtes liées. Inséparables. Mais quand elle évoque kinder et ce qu'ils en ont fait, t'es coincée, perdue. C'est un sujet délicat mais, tu vois que ça lui tiens à coeur. Dieu merci les médecins ont attendu son réveil, du moins quelques jours, ensuite ils auraient fait leur choix. Toi tu n'aurais pas servi à grand chose, tu n'es pas surprise de ses envies mais vous n'en n'aviez jamais parlé. Faut dire que vous aviez jamais imaginé que les choses tourneraient de la sorte... Elle veut s'en charger, tu souris faiblement, ne sachant pas trop quoi dire ni même faire. Tu t'occupes donc de la rhabiller et la laisser passer les coups de fils. Tu te sens mal à l'aise, gênée. Même pour toi c'est compliqué cette situation. Puis quand elle évoque son ex, le père de kinder, tu hausses les épaules. Je lui ai envoyé un message en le pourrissant mais, j'ai jamais eut de réponse. Je ne sais pas s'il est au courant. T'étais loin d'être pote avec lui pour savoir ça. Puis t'avais entendu aucun infirmier évoquait l'eliot alors que tu te renseignais toujours des visites qu'elle avait pu recevoir durant ton absence. Lui il n'était jamais venu, à moins qu'il est payé quelqu'un pour garder ça secret... Et c'était pas toi qui l'aurait informé, il avait bien montré qu'il s'en foutait royalement de ce bébé. Tu ne voulais pas lui donner ce plaisir de savoir qu'il en était débarrassé. Surtout, c'était pas ton rôle de lui dire. L'ambiance drôle, légère, qui avait régné depuis son réveil, c'était bien évaporée, pour une ambiance plus lourde, tendue...

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Je la vois perdue et gênée par rapport à Kinder, après tout, elle aussi se faisait une joie de devenir tata malgré que ce gosse était de Cole. Pour ça que j'agrippe son menton pour relever son visage et lui sourire en secouant négativement de la tête. Essayant du mieux que je peux, de ne pas la faire sentir impuissante face à tout ça. C'est ma meilleure amie, ma soeur, c'est ma moitié et oui, heureusement qu'elle est à mes côtés ou sinon, je n'aurais peut-être jamais souhaité me réveiller. Je savais que la laisser toute seule était une erreur et me voilà de retour pour la protéger elle. J'ai échoué avec mon fils, mais je peux encore me rattraper avec mes proches. Je lâche son menton en lui demandant si Cole est au courant. Comme je me doutais un peu, pourquoi serait-il venu en fait ? Là encore je souris en haussant les épaules. « Tu l'as prévenu c'est l'essentiel. » Affirmais-je en passant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. C'est tout ce que j'aurais à faire, prétendre que tout va bien et me noyer en silence. J'avais besoin de ça aussi, ce n'est certes pas la meilleure solution, mais j'avais besoin de m'évader, de m'égarer, de lâcher prise un peu et le plus important, de perdre le contrôle. Je sais que ça aura des conséquences, mais qu'importe. « Je suis désolé de vous avoir inquiété vraiment, vous n'aviez pas besoin de ça... » Avouais-je d'un air désolé en me rallongeant sur le lit et en m'installant confortablement. « Vivement que je sorte d'ici et que nous fassions des soirées de fous. » Tentais-je de la rassurer en faisant mine d'avoir retrouvé ma bonne humeur.

Sa question concernant kinder elle t'a prise au dépourvue. Tu ne t'y attendais pas et puis c'est pas simple d'en parler, même pour toi. Parce que tu sais que ça lui fait de la peine. Tu sais que cet enfant elle le voulait, envers et contre tous, prête à mettre sa vie en danger pour donner naissance à ce bébé. Puis tu savais pas quoi dire, ni faire. T'étais pas la meilleure pour trouver les bons mots. Tu te sentais juste impuissante, pouvant que la regarder souffrir. Et tu aurais préféré prendre sa peine, en rajouter à la tienne, à tes problèmes, plutôt que la voir elle au plus mal. Qu'on touche à toi c'était une chose, mais à tes amis ? C'était pire. Et comme vous vous connaissiez si bien, elle le savait, le sentait. Lucky releva ton menton, te faisant signe que non. Elle le voyait ton inquiétude et elle essayait de te rassurer. Le monde à l'envers non ? C'était pas toi qui devait faire ça normalement ? Tu finis par lui sourire, avouant tout de même que tu ne sais pas si Cole sait qu'elle était dans le coma et qu'elle avait perdu le bébé. Est ce que sa lâche de meilleure pote lui avait dit ? Sûrement pas. Lâche jusqu'au bout cette Hippolyte. Tu hausses les épaules. Prévenu c'est un grand mot, t'as pas dit où elle se trouvait mais il n'a même pas cherché à comprendre de quoi tu parlais. Puis elle s'excuse et tu vous revois, quelques semaines plus tôt, à ton retour de ton kidnapping, toi aussi t'excusant d'avoir inquiété tout le monde. Pourquoi tout avait dégringolé en si peu de temps ? Etait ce lié ? Il avait suffit que tu disparaisses pour qu'il arrive une couille à elle et Denys ensuite... T'excuse pas, t'as jamais souhaité ce qu'il t'arrive. Tout comme Denys avait rien demandé, ni toi. La vie avait décidé de s'acharner sur vous, sur votre bande. Et vous ne serez jamais pourquoi. C'est comme ça, hélas. Par contre, pour les soirées, tu sais que tu peux compter sur moi. Fêtarde dans l'âme, ces dernières semaines tu avais fait grimper le niveau. Encore plus de fêtes, d'alcool, de joints, de coke. Tu étais la mather en puissance. Tu veux que je te laisse te reposer un peu ? demandes tu avec un petit sourire. Même si elle avait passé les dix derniers jours à dormir, elle devait peut être épuisée avec tout ce flot d'informations.

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On va dire que le monde n'est pas à l'envers, que c'est juste moi, que je suis ainsi, je n'aime pas voir mes proches aussi mal encore moins leur infliger mon mal. Je ne voulais pas qu'ils s'inquiètent, qu'ils portent mes maux parce que c'était uniquement à moi de les porter, même si un peu d'aide ne ferait jamais de mal. J'avais besoin juste de leur présence, de les sentir tout proche et c'est tout. Lui souriant, je baisse la tête parce qu'elle avait raison, je n'ai pas souhaité tout ce qui m'arrive, je n'ai même rien demandé et encore moins mon gosse. C'est la vie, il y a des hauts et des bas et je crois qu'il m'est arrivée aujourd'hui, le plus bas. Franchement, la perte de mon bébé, plus mon coma, aucune autre douleur ne me fera mal à présent parce que j'ai perdu le plus gros et c'est comme si j'avais tout perdu. Alors la douleur ? Elle ne m'aura plus dorénavant. Je crois bien que là, j'en suis vaccinée à vie. « Et puis ne t'inquiète pas pour Denys, ce n'est pas enfermé derrière des barreaux qui le mettra KO. Il est plus fort et plus redoutable qu'il ne laisse paraître. » Tentais-je de la rassurer avant qu'on ne se quitte pour aujourd'hui. Qu'elle ne baisse pas les bras et qu'elle garde le sourire pour lui. Pour le réconforter et l'aider à traverser cette mauvaise passe parce qu'il est clair qu'il n'avait besoin que d'une seule personne, et c'était elle. « Je veux bien... On se revoit demain ? » Je la prends dans mes bras pour un petit câlin. J'avais aussi besoin de me retrouver un peu seule face à tout ça. Une peu seule avec moi-même.

Elle s'excuse de vous avoir inquiété, tu la reprends aussitôt. Elle n'a pas à s'excuser, elle n'a rien demandé, rien souhaité, sinon elle serait pas là et kinder serait toujours en train de grandir en elle. Alors non tu veux pas qu'elle s'excuse. Et comme si elle lisait dans tes pensées, elle relance le sujet Denys. T'as rien dit sur lui à nouveau, mais elle a dû lire en toi, lire que lui non plus il n'avait rien demandé. Lire ton inquiétude le concernant aussi. Alors elle te rassure, te disant que ton meilleur ami est fort, plus qu'il ne le fait voir. Que c'est pas la prison qui aura raison de lui. Et t'as envie de lui demander pourquoi elle te reparle de lui, de ça. Tu te retiens, repensant à ses remarques plus tôt, celles avouant qu'elle connaît tes petits secrets. Elle sait, que tu tiens à lui plus que amicalement. Elle te l'a fait comprendre indirectement alors tu dis rien, tu veux pas lancer ce sujet là. Tu dois faire croire à ton faux couple et pas parler du jeune homme tout le temps. Tu lui souris simplement, lui proposant de la laisser se reposer un peu. Elle accepte, demandant ta présence le lendemain. Quelle question ! Evidement, et après demain, puis après après demain, et jusqu'à que tu sortes d'ici. Tu passais tous les jours quand elle 'dormait' alors tu feras pareil maintenant qu'elle est réveillée. Une accolade, un bisous sur sa joue, tu prends tes affaires pour sortir. Sur le pas de la porte, tu te tournes vers elle. Je suis là, t'es pas seule glisses-tu pour la rassurer, envoyant un bisous avec ta main. Un petit regard, un sourire, tu sors de la chambre, la laissant se reposer, ou bien fondre en larmes. La deuxième option sûrement la plus probable, et ça te fend le cœur rien que de l'imaginer...

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TERMINE