I hate that I need you. x Aelia

Aujourd’hui tu avais pris la décision d’aller prendre quelque chose à manger, que tu finirais par vomir par la suite, ça tu le savais parfaitement. Tu étais tellement dans le fond du gouffre en ce moment que tu enchaînais les conneries, la preuve hier tu avais pris de la drogue. C’était la première fois de ta vie et autant le dire, c’était juste horrible. Tu n’allais clairement plus revivre cette chose à moins que tu voulais te tirer une balle par la suite, mais comme tu étais trop fier pour mourir, tu ne risquais pas faire une telle chose. Tu te promenais avec des lunettes de soleil, refusant qu’on devine à tes yeux rouges ce que tu as pu faire dans la nuit, ce que tu as pu faire bêtement, dans un élan de faiblesse que tu avais de plus en plus. Tu étais pitoyable, tu étais un moins que rien et ça tu le savais parfaitement. Mais ce n’était pas le souci en ce moment, tu étais dans une boutique pour prendre quelque chose à manger, tu ne savais pas pourquoi, c’était idiot parce que tu aurais pu rester dans ta chambre pour commander, mais tu avais bougé ton derrière pour une fois. T’étais donc là en train de regarder ce que tu avais devant toi, avant de te demander ce que tu voulais réellement, mais tu ne trouvais pas ce que tu voulais. Tu grognais encore une fois avant de te déplacer vers le vendeur ou tu ne savais trop quoi, tu ne connaissais malheureux pas le nom de tout les métiers tant que tu connaissais le nom de celui que tu voulais, tu t’en foutais du reste. Connard jusqu’au bout, malgré ce qu’il se passait dans ta vie, ça ne changeais pas, ça ne changerais jamais, tu étais comme ça, c’était dans ta nature, c’était ta putain de nature dans le fond. Il t’indiquait rapidement d’aller dans la réserve comme il n’avait pas le temps, tu levas les yeux au ciel ne pouvant pas faire autrement, c’était à ton tour de te salir les mains, super. Tu soupiras, de mauvaise foi, toujours de mauvaise foi, avant de rentrer dans la réserve et de claquer la porte derrière toi. Tu fronças les sourcils avant de marcher vers la voix, putain comme ci tu avais besoin de ça. Tu levas les yeux derrière tes lunettes et c’était bien plus fort que toi, tu étais obligé de prendre la parole. « Encore toi. »

Ce week-end à NYC avec Kaya, il t'avait fait un bien fou. Tu avais pu t'oxygéner, prendre du recul, retrouver ta meilleure amie, tout ce dont tu avais besoin ces derniers jours. A votre retour à Boston, ton sourire avait disparu laissant place à un air maussade. Un voile sombre c'est de nouveau abattu sur toi. A croire que c'est Boston qui te rend si toxique et désagréable. Bon c'est aussi les autres qui le cherche, qui font ressortir ce qu'il y a de pire toi. Et tu y as pris goût. Etre redoutée, t'appelles ça du pouvoir et tu n'es pas certaine de vouloir y renoncer. Tant pis si tu te perds dans les ténèbres. De toute manière tu as perdu ta place au paradis depuis bien longtemps maintenant. Et franchement ça te passe au dessus. La bonté ça n'a jamais rien apporté à personne. D'ailleurs tu ne sais pas pourquoi t'as accepté de rejoindre ce groupe de travail de ton cours sur la programmation graphique. Douée dans ton domaine, tu sais d'avance que ce n'est pas les autres qui vont t'apporter plus de connaissances, mais plutôt l'inverse0Tu aurais tout intérêt à rester étudier dans ta chambre, avec ta cafetière pour meilleure amie. Il faut croire que la peur de la solitude t'a poussé à les rejoindre, et ces cons ont eu le culot de te demander d'apporter des trucs à grignoter. A croire qu'ils t'ont pris pour une boniche. Tu les aurais bien envoyé balader mais réflexion faite, il ne vaut mieux pas te mettre à dos des personnes avec qui tu serais peut être amener à bosser à l'avenir. Des incapables que tu auras sous tes ordres bien évidemment. Alors te voilà, dans cette boutique, à retirer ta commande de patisseries en tout genre. Des sucreries qui font grossir et que forcément tu ne toucheras pas. L'été arrive. Le vendeur qui te prie d'aller chercher toi même les paquets dans la réserve. Trop de monde, il a pas le temps. Tu lui jettes les quelques billets en main à la figure, l'avertissant au passage qu'il risque de perdre son emploi dans les quelques jours. Ca ne va pas être compliqué de détruire sa vie. D'un air condescendant, tu vas tout de même chercher tes paquets." Tous des cons dans ce putain de pays. " Tu soupires en voyant tous ces cartons que tu vas devoir porter. Heureusement que ton rendez-vous pour la manucure n'est que demain. Des bruits de pas. Tu fais volte face en une demi seconde t'attendant à voir le vendeur déjà à genoux en train de te supplier. Et ben non, c'est mille fois pire." Non mais je rêve. Tu me suis ou quoi ? " Tu espères que cette hypothèse est fausse sinon il va ressortir de ce magasin sans tête.

Sortir était vraiment une grande étape pour toi, tu passais vraiment tout ton temps chez toi, en train de faire quelque chose ou simplement en train de dormir. Tu buvais bien entendu, mais tu devais de plus en plus faire attention parce qu’il y avait Siloë avec toi, tu ne savais pas jusque quand, mais bon tu devais quand même faire attention à ta consommation. Tu n’avais pas envie qu’on remarque, qu’on te colle cette putain d’image d’alcoolique, tu savais que c’était le cas, tu savais que n’importe qui te dirait une telle chose, mais te le prendre en pleine gueule, tu n’étais pas encore prêt pour tout avouer. Tu passas ta langue sur tes lèvres cherchant quelque chose que tu pouvais aimer, cherchant un truc à prendre puisque ça te ferais du bien. Mais rien et en plus de ça, tu devais aller dans la réserve, mais n’importe quoi. On te servait, ce n’était pas toi qui faisait ce genre de chose, tu ne te salissais jamais les mains généralement, mais bon là tu n’avais pas le choix. Puis franchement, tu aurais préféré ne pas le faire parce que tu finissais devant elle encore une fois, tu finissais devant la seule personne qui était peut-être capable de te faire du mal et franchement, c’était rare d’arriver à une telle chose. Tu reposas tes lunettes sur ton nez parce que tu ne voulais pas qu’elle remarque à quel point tes yeux étaient rouges, à quel point ta connerie était grande dans le fond. « Tais-toi, tu me donnes déjà mal à la tête. » Ouais, tu ne répondais pas à la question, tu la poussais encore une fois, mais tu t’en foutais. Ce n’était pas le jour, pas le moment, de te prendre la tête, tu ne tiendrais pas ton calme très longtemps alors il fallait mieux ne pas te faire chier. Tu finis par marcher dans la pièce pour trouver ce que tu voulais, l’envie de prendre une bouteille d’alcool était grande, mais non tu devais te retenir. Tu pris plusieurs paquets de bonbons, de biscuits et même de chips avant de tourner tes talons pour ressortir de cette pièce. Tu poussais la porte une fois, une deuxième fois, mais il ne se passait rien du tout et honnêtement, tu n’aimais pas ça. Pourtant tu réessayais au cas où, peut-être que tu n’avais pas assez forcé ou quelque chose comme ça, bon tu posais juste ça en hypothèse, mais ce n’était clairement pas possible. « Putain, je ne vais pas me retrouver enfermer avec toi. Je crois que cette fois-ci il y aura clairement un meurtre. » Et non tu ne comptais pas mourir autant le dire.

Toi faire le sale boulot du vendeur, c'est le monde qui tourne à l'envers. Tu n'es peut être pas une de ces eliots, qui a toute une cour à son service. Tu te débrouilles toute seule dans ta vie, alors oui ces cartons tu pourrais les porter toute seule mais ce n'est pas ton job et une véritable perte de temps. Comme si tu avais envie de rester là dans cette foule de gens qui t'horripile à jacqueter... Tu fuis la société comme la peste. Tu savais bien que tu n'aurais pas du accepter cette invitation pour réviser en groupe. A l'instant même où on t'a demandé de ne pas venir les mains vides, tu aurais du te douter que ça ne t'apporterait que des problèmes. C'est bel et bien la dernière fois que tu fais un effort pour te sociabiliser. Déjà bien exaspérée, il a fallu que ce putain de karma en rajoute une couche. Cette voix elle te donne des frissons tout autant que des hauts le coeur. Heureusement pour toi que la pièce est faiblement éclairé, ça t'évite bien un supplice supplémentaire. Pour la première fois, c'est lui qui lance les hostilités." Je crois que c'est plutôt la cuite que tu t'aies prise hier qui te rend malade. Pas moi. " T'es pas conne. Cette technique que de te cacher derrière des lunettes tu l'as beaucoup pratiqué, même trop hélas." T'es tombé bien bas ! " Sans doute pas aussi bas que toi, vu comment l'alcoolisme t'a dévoré. Tu le laisses faire sa vie, il semble vouloir fuir au plus vite et ça vaut mieux pour lui. Tu as atteint ton quota de patience aujourd'hui. Lui tournant le dos, tu regardes les cartons que tu vas devoir te trimbaler jusqu'à ta voiture. Cette tâche t'épuise déjà. Tu entends Ael se débattre avec la porte. Il prend beaucoup trop de temps. Non, non, non. Il n'a pas intérêt à te dire, que la porte s'est refermé sur vous. Et pourtant... En moins d'une minute tu te retrouves toi aussi face à la porte, te déchaînant dessus même avec les pieds." C'est de ta faute, putain. Tu n'aurais pas pu la laisser ouverte ? " Un meurtre ouais, il n'aurait pas pu dire mieux parce que tu as juste envie d'aller l'envoyer valser contre l'un des murs." Ouais ben tu peux envoyer des sms d'adieux à tes potes, ta famille, tes putes, enfin qui tu veux. " Il n'a pas assez de cran pour tuer quelqu'un, malheureusement pour lui, toi tu l'as." Je te donne dix minutes pour trouver une solution sinon je te promet que tu vas souffrir comme jamais. " Ce ne sont pas là des paroles en l'air, parce que tu es vraiment capable de tout surtout en sa présence.

Tu n’avais pas de chance, du moins ces derniers temps, c’était peut-être parce que tu te sentais mal à cause de la mort que tu avais causé, à cause de ce que tu avais pu vivre il y a quelques mois. Tu ne pensais pas que tu tomberais aussi bas, mais bon c’était peut-être une manière de te rappeler ce que tu as pu faire, de faire ressortir la culpabilité qui te rongeait de l’intérieur. Parce que c’était le cas, parce que même si tu passais pour un connard de première, tu avais un cœur, tu savais que ce que tu avais pu faire n’était pas normal et surtout le reste. Tu ne devrais pas être en train de vivre ta vie comme ci de rien était, non tu devrais être en prison, tu devrais être enfermé pour très longtemps. Tu passas ta main dans tes cheveux avant de lever au ciel, mauvaise idée vu le mal de tête qui venait de te prendre rien qu’en faisant cette chose. « C’était pas une cuite, mais de la drogue. » Façon tu n’étais plus à une remarque près alors autant qu’elle se lâche, autant qu’elle te prenne pour un moins que rien, mais ça ne changerais pas, c’était le cas depuis que vous vous êtes retrouvés dans cette université. « Et alors en quoi ça te regarde Ferrari ? Tu ne devrais pas être heureuse de me voir comme ça ? Tu devrais te réjouir au lieu de faire des commentaires idiots comme tu viens de le faire. » Tu retiras tes lunettes la regardant avec tes yeux rougies. « Ouais, je suis devenu un moins que rien, tu peux le dire, mais t’en fais pas t’es pas la première à le penser et le dire. » La vérité c’était que de l’entendre de sa part te ferait clairement plus mal que de l’entendre de la bouche de ton père, mais t’étais trop fier, trop fier pour lui dire de ne pas le faire. Tu reposas tes lunettes sur tes yeux avant de prendre ce que tu avais besoin, tu ne voulais pas rester dans une pièce en sa présence, normalement tu resterais avec elle la rendant dingue, l’énervant, mais tu n’avais plus la force de faire une telle chose, tu n’en avais plus l’envie. Tu voulais juste être seul, n’avoir personne derrière toi ou quelque chose comme ça. Tu fermas les yeux quelques secondes en l’entendant crier à tes côtés, calme, ouais tu devais rester calme ça serait bête pour toi de rajouter une troisième personne à ton compteur enfin même si une, ce n’était pas de ta faute, mais celle de la drogue, mais bref. « Qu’est-ce que j’en savais que ça s’ouvrait que de l’extérieur ? Tu sais c’est pas comme ci le gars avait été capable de me le dire. » Malheureusement, tu n’étais pas devin, pas encore même si ça aiderait pour beaucoup de chose. « Arrête de croire que tu me fais peur Asia et peut-être que c’est toi qui devrait le faire. » Sourire avant de bouger encore une fois, tu finis par t’asseoir quelques part dans la pièce puis un rire sortit de ta bouche en l’entendant te dire une telle chose, tu secouas la tête sans répondre tout en ouvrant un paquet pour manger par la suite, ne faisant rien, attendant que le temps passe.

Ta bonne humeur n'aura duré que quelques jours à peine. De toute façon c'était trop beau pour être vrai. T'es une abonnée au malheur. Y'a pas de vie en rose, d'arc en ciel et de papillons pour toi, mais plutôt les flammes de l'enfer qui te dévore les entrailles. Bref rien qu'on ne souhaite quand on vient au monde. Si t'avais pu choisir ta vie, il est certain que tu n'aurais pas eu à subir toutes ces emmerdes qui te tombent dessus. Ces événements qui font de toi celle que tu es aujourd'hui, cette fille qu'on fuit comme la peste et qu'il ne vaut mieux pas fréquenter. Tout ça à cause de qui ? Ael. Depuis qu'il est entré dans ta vie, la poisse te colle à la peau. Il a beau décliné toute responsabilité, ceci n'est que mensonge. Il est clairement logique que si tu ne l'avais jamais rencontré, tu ne serais pas si esquintée. Il est à l'origine de tous tes maux, et c'est l'unique raison pour laquelle tu ne pourrais jamais lui pardonner. Tu lui as promis une vengeance épouvantable mais c'est pas pour cette raison que tu as envie de le voir H24. Tes yeux s'écarquillent au moment où le mot drogue sort de sa bouche. Dire que tu es surprise est un euphémisme. Non t'es pas heureuse qu'il s'autodétruise parce que c'est ta mission pas la sienne. La drogue, l'alcool même combat, t'en connais bien les ravages et tu ne souhaites cela à personne pas même à lui." Tout ce que j'ai à dire c'est que t'es vraiment un putain de lâche pour noyer tes problèmes dans la drogue. " Lâche comme tu as pu l'être par le passé. Sur ce point vous vous ressemblez. Beaucoup trop. Cette idée te révulse autant qu'elle t'effraye. Mais sûrement moins que cette peur de rester enfermé avec lui. Tu refuses de croire à un tel coup du sort. Et pourtant, ni lui, ni toi ne venait à bout de cette porte. T'as déjà failli l'étrangler ce jour où vous étiez bloqué à la bibliothèque, aujourd'hui t'es pas certaine de pouvoir calmer tes pulsions meurtrières." T'es qu'un putain d'abruti, voilà. " Tu passais ta main dans ta chevelure sombre essayant de calmer ta respiration mais rien n'y faisait. Ton coeur s'emballait, et la voix d'Ael qui résonne ne t'aidait en rien. Il ne te croyait pas capable d'un tel acte de folie et pourtant il se trompait sur toute la ligne. Tu lui avais ordonné de trouver une solution mais monsieur préférait manger. Tu serres le poing, te mord l'intérieur de la joue. Tu suffoques à essayer de te tempérer. Contenir ta colère n'arrangerait rien. Il fallait que tu te libères avant d'exploser. Tu prenais la première bouteille en verre qui te passait sous la main avant de la lancer en sa direction. Elle venait s'exploser contre le mur." Je vais te te tuer Raudenfeld. Tu m'entends ? Je vais te tuer et le dernier visage que tu auras en tête ce sera le mien. Je te hanterai même dans la mort. " Je vais te hanter comme tu me hantes... Ta main tremble en empoignant une deuxième bouteille. Le tuer c'est la seule issue pour te retrouver en paix avec toi même.

Sa vie avait fait un 360° et il essayait de faire avec, il essayait de se débrouiller avec le peu de fierté qu'il avait, avec le peu de joie qu'il pouvait avoir. Tout avait disparu, même l'envie de jouer, même l'envie de la pousser à bout sans cesse. Il avait perdu goût à tout ça parce que peut-être que ce malheur il devait le vivre maintenant. Peut-être que sa vie devait être comme ça, une pente glissante, impossible de se retrouver sur ses deux jambes comme avant, d'avoir un quelconque visage fier. Il parlait beaucoup trop, il lui racontait sa nuit, sa bêtise alors qu'il ne voulait pas d'aide, il ne voulait pas qu'on l'aide et pourtant c'est comme ci il lui demandait de l'aider. Pour le coup, il préférait mourir que d'avoir son aide, il ne pourra jamais supporter ça de sa part, jamais. « Oui je suis lâche et alors ? Le jour où tu seras à ma place on verra comment tu réagiras Ferrari. » Il était trop en colère, trop ailleurs pour l'appeler par son prénom ou simplement bébé comme il aimait le faire. Il était fatigué, c'est tout, c'est simple mais, c'est une réalité. Il soupira encore une fois, il ne pouvait pas être autrement ou même faire autrement. Il était différent, il était distant, il était ailleurs et il aurait dû être comme ça depuis le début avec elle, elle ne devrait pas autant compter dans sa vie. Il continua de manger ne répondant pas à ce qu'elle venait de dire, il haussa les épaules elle avait raison, il était un abruti, il était un moins que rien. Encore une fois il ne bougea pas en entendant la bouteille finir dans le mur non loin de lui, il continuait de manger comme ci de rien était, comme ci elle ne venait pas de le menacer encore une fois. « Vas-y fais le. Je le mérite après tout comme j'ai était capable de tuer quelqu'un ça serais le bon retour des choses non ? Je devrais pas être là alors fais la seule chose que je serais incapable de me faire moi-même. » Il baissait les bras, il la poussait à faire ce qu'elle voulait au fond d'elle. Il serait incapable de se foutre en l'air, il ne pourrait pas se tuer parce qu'il était trop fier, parce que sa fierté ne s'abaisserait jamais à ça malgré ​l'envie qui pouvait le prendre certains soirs.

Tu risquais de partir en vrille à la moindre seconde. Pourquoi le destin vous forçait-il tant à vous voir ? Pourquoi ce putain de Dieu t'infligeait cette torture ? Comme si tu n'avais déjà pas assez souffert. T'es forte mais tu as tes limites et là tu les a clairement atteintes. Faire face à Ael, c'est déjà beaucoup trop mais un Ael drogué alors là c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Un rire nerveux s'échappe de tes lèvres. Le jour où tu serais à sa place ? Tu y avais été bien avant lui, te détruisant à coup de whisky et vodka. Tu as été bien pire que lui, touchant le fond, te perdant dans les méandres de la douleur. T'en es jamais vraiment ressorti vivante. L'alcool ça t'a bousillé, a bien failli te tuer même. Il était hors de question qu'il se noie dans la drogue, qu'il s'auto inflige cette souffrance. Il n'y avait que toi qui avait le droit de le blesser, de le rabaisser plus bas que terre, de le tuer même et t'étais bien parti pour. La bouteille avait traversé la pièce mais pas atteint son but. A cet échec ton coeur s'emballa à tout rompre. Encore ce putain de destin qui se mêlait de tes affaires, t'empêchant de commettre cet acte que tu pensais libérateur pour toi. Deuxième bouteille en main, le courage t'échappait. Un blocage complet. Tu en avais envie mais t'étais incapable. Ta main tremble comme jamais signe que tu n'es plus sûre de toi. Putain. Tu devrais pourtant y arriver. Le voir disparaître de ta vie c'est ton souhait le plus cher alors pourquoi tu te défiles... Surtout qu'il te pousse à le faire mais pas pour les mêmes raisons que toi. Lui, avoir tué quelqu'un ? Tu restes pantoise de longues minutes. Impossible. Toi même tu n'as pas encore atteint un tel niveau. Il est donc bien pire que toi. Tu connais la douloureuse sensation que de perdre quelqu'un mais pas celle que d'ôter la vie à autrui. En quelques pas tu combles la distance qui vous sépare." Je ne vais pas dire que je suis désolée parce que je ne le suis absolument pas. Tu mérites toute la souffrance du monde pour ça et pour tous les autres actes ignobles dont tu es responsable. " Et principalement ton malheur, ta déchéance." Alors je ne te ferais pas le plaisir de te libérer de ta culpabilité et de tes regrets. " murmures tu dans un souffle chaud à son oreille." Et crois moi que la drogue ne va pas t'aider. Ca va t'enfoncer encore plus. " Tu ne sais même pas pourquoi tu lui livres ce conseil alors que ce que tu souhaites par dessus tout c'est le voir ramper par terre et nullement de sortir victorieux de ce combat contre lui même.

Il la poussait, il la poussait pour qu’elle le fasse, qu’elle le tue comme elle le souhaite depuis des semaines, depuis tellement de temps qu’il ne faisait plus attention, il avait pris ça pour une blague mais, peut-être qu’elle en serait capable après tout. Un rire sortit de sa bouche en la voyant hésité, en voyant qu’elle ne jetait pas la deuxième bouteille et malgré ce qu’il se passait dans sa vie, il était lui, il resterait ce connard qui la pousserait à bout quoi qu’il arrive. « Alors je pensais que tu étais capable de me tuer, que je devrais dire au revoir à tous mes proches. En faite, c’est bien ce que tu disais, t’es une incapable Asia. Arrête de croire que t’es le grand méchant loup alors que tu n’es que la proie dans l’histoire. » Il passa sa langue sur ses lèvres avant de reprendre à manger, l’anglais était un connard, il avait arrêté de croire qu’il pouvait se racheter auprès d’elle, il n’en avait plus envie. Il avait son nouveau mec, il l’avait vu le jour où il avait été capable de passer chez elle parce qu’il avait eu envie de la voir, parce qu’il avait eu ce besoin qu’elle l’envoie chier ou il ne savait pas trop quoi. Il avait eu son moment de faiblesse et alors, ça arrivait à n’importe qui même à lui, surtout à lui en faite. Il ferma les yeux continuant ce qu’il faisait, reprenant ses pensées qui lui disaient clairement de faire une croix sur Asia, non il n’était pas amoureux d’elle, il n’avait plus de cœur depuis longtemps, il avait barré ce mot de sa vie. Être amoureux n’apportait rien de bien, c’était l’inverse et il n’avait pas envie de devenir plus faible qu’il ne l’était réellement face à elle, surtout avec elle. Elle était son poison, son cadeau empoissonné, sa kryptonite, elle était sa plus grande faiblesse même s’il ne montrait rien. Il prit un bout de verre, une idée horrible, une idée qu’il ne lui ressemblait pas du tout mais, qu’est-ce qu’il était maintenant ? Qu’est-ce qui faisait qu’il était Ael ? Il n’était plus le même, plus rien ne lui ressemblait. Il jouait un instant avec le bout avant de le planter dans son bras, il était idiot, il ne réfléchissait plus, il faisait n’importe quoi. « Tu ne me feras pas ce plaisir mais, je ne doute pas que tu prennes du plaisir à me voir mourir sous tes yeux. » Non, il ne pensait pas au fait que c’était atroce de voir quelqu’un mourir, que c’était juste quelque chose d’horrible, quelque chose que personne ne voudrais vivre mais il le faisait. Il éclata en entendant sa dernière phrase, il n’en pouvait plus de ces paroles. « Et alors en quoi ça te regardes hein si je m’enfonce encore plus ? C’est pas ce que tu voulais, que je me retrouve dans cette situation. Tu cherches quoi à me donner tes conseils, que je me relève pour me faire tomber plus bas ? » Qu’est-ce qu’elle cherchait hein ? A l’aider alors que le seul but de sa vie était de faire l’inverse, la bonne blague.

Oui, tu étais une incapable, une lâche tout autant que lui. Ces foutus pensées contradictoires qui t'anesthésié l'esprit et t'empêchait de réaliser ton souhait le plus cher, que tu attends depuis bien longtemps. T'aurais pu lui fracasser le crane à coup de pied de biche lorsque tu t'en étais prise à sa voiture mais la foule t'en avait empêché. Aujourd'hui vous étiez seuls. Il te suffisait juste d'avoir le cran, de viser juste cette fois-ci mais tu tremblais comme une feuille. Ta bouche était aussi sèche que le désert. Tu te défilais suite à ses confidences. Il était aussi endommagé que toi, tu pouvais le lire sur les traits de son visage." La ferme. " Aucune répartie. Tu ne savais pas quoi lui répondre. Alors tu te voilais la face, prétextant que ce serait un cadeau beaucoup trop beau de ta part que de lui ôter la vie. Cette issue était beaucoup trop facile pour lui. Il avait beaucoup trop merdé par le passé pour ne pas rester impuni. Malgré tout tu tentais de lui tenir tête, de le tuer sur place en le soutenant du regard. Tes yeux qui s'étaient perdus dans les siens et qui n'avait pas remarqué le morceau de verre dans sa main. Ta respiration se coupa nette et tu suffoquais en voyant ce bout de verre déchiré sa chair. Ton coeur s'arrêta de battre quelques secondes. Tu devrais jubiler mais c'était tout l'inverse. Incapable de bouger, le cerveau en proie à des sentiments totalement contradictoires. Pourquoi est ce que tu n'arrivais pas à te satisfaire en le voyant se détruire ? C'était illogique, incompréhensible. Révulsée, tu tournais la tête, incapable de l'affronter. Tu ne savais pas où tu avais trouvé la force de prononcer tes derniers mots, un conseil à demi voilé. Les barrières que tu avais si ardemment érigé pour que plus personne ne puisse t'ébranler commençaient à s'éffriter. Tu prenais un certain plaisir à le voir souffrir, mais cette auto destruction commençait à aller beaucoup trop loin. Ses paroles aussi tranchantes que des lames de couteaux affûtés, te transpercer de part en part. Tu voulais hurler de détresse mais aucun son ne sortait de ta bouche. Qu'est ce que tu voulais ? Une question si simple mais émanant de lui elle était bien plus complexe qu'il n'y paraissait." Je ne sais pas. Je ne sais plus. " La vérité était sortie sans même que tu ne t'en aperçoives." Tu m'emmerdes avec tes questions. Et par pitié, lâches ce bout de verre. " Tu ne parvenais plus à trouver cette répartie qui te caractérisait tant, le suppliant même de mettre fin à cette souffrance." J'ai besoin d'air. " Tu faisais volte face, passant ta main dans ta longue chevelure ébène. Aucune fenêtre dans cette pièce où tu étais en train de perdre pied.