TORBJÖRN Z. BERGSTRÖM ► matthew noszka

   
   

On ne s'en rend probablement pas compte au premier regard, mais tous les flocons de neiges se ressemblent. En, effet, ils sont identiques en tout point et forment ainsi une harmonie parfaite, une tempête s'abattant paisiblement sur de magnifiques paysages comme celui que Torbjörn regardait en ce moment. il aimait les si beau paysages que lui offrait sa terre natale de Stockholm, cela le relaxait, même quand ça n'allait. Aujourd'hui, ce n'est pas que ça n'allait pas, mais beaucoup de choses allaient changer aujourd'hui. Il allait partir. Partir loin d'ici, de l'endroit qui l'a vu naître, vivre, mûrir et l'endroit où il aurait voulut mourir. Le choix a été difficile, mais il le doit, par amour. Il avait déjà fait ses valises, un taxi viendrait le prendre dans environ trente minutes pour l'amener à l'aéroport. Toute la paperasse était déjà remplie et il n'avait plus qu'à prendre le large désormais. Il respirais l'air froid du haut de son balcon, regardant les étoiles dans le ciel, se mélangeant. Elles étaient si belles, aussi belles que la première fois qu'il les avaient regarder.

 

Il ne se souvient plus depuis quand il regarde les étoiles. Ces astres incandescents le passionnent depuis son enfance, il ne peux en décoller les yeux et depuis qu'il a eu sa première longue-vue, il ne pouvais s'empêcher de les regarder à longueur de journée. « Quand je serais grand, je voudrais vivre dans les étoiles ! » disait-il à ses professeurs quand ils lui posaient des questions sur son avenir. Quand il apprit que les étoiles étaient en fait des astres déjà mort dont on ne voyait désormais plus que la lumière, il pleura une journée entière. Il les aimait tant, en nommait certaines et parlait avec d'autres des fois. Plus vieux, il lisait des bouquins sur l'espace, prenait Neil Armstrong comme héros et ne manquait jamais aucune émission sur le sujet. Plus que sa passion, c'était un véritable objet : il voulait toujours en savoir plus sur ces lumières qui l’intriguaient, dont la beauté inexplicable l'avait ensorcelé depuis le plus jeune âge. C'est grâce à cette passion qu'il rencontra ce qu'il considérait encore il y a peu de temps comme la femme de sa vie. La flamme de la passion pour cet univers c'est quelque peu estompé avec le temps, ayant bien entendu mûrit et s’intéressant donc à un plus large panel de domaines. Cependant, étant désormais en astrophysique à Harvard, il est évident qu'il n'y passe pas moins de temps.

 

Il se souvient très bien du moment où il apprit qu'il était différent, pas comme les autres, probablement inhabituel. Sa mère venait de lui demander d'apporter une des pommes rouges qui se trouvait dans le panier d'osier resté dans le jardin, afin qu'elle puisse faire sa tarte maison dont ils raffolaient tous. Les rouges étaient les meilleurs, ce pourquoi elle les choisissaient toujours en premières pour confectionner ses merveilleux plats. Cependant, c'est avec surprise que son fils lui ramena une pomme verte, bien moins goûtu que leurs homologues et dont il ne raffolait pas terriblement. Ce n'est quelque semaines plus tard, après quelques visites inquiets chez le médecin, qu'il fut diagnostiqué Deutéranopique. Pour faire bref, c'est une forme du daltonisme qui l'empêche de faire la différence entre le rouge et le vert. Venait avec cela aussi une légère photophobie, assez pour que regarder le soleil en plein été lui donne envie de pleurer. Il ne comprenait pas ce que cela voulait dire à l'époque, prenant ça comme une sorte de super-pouvoir ou de don magique. Il n'a que très tard compris que c'était plus ou moins handicapant, se rendant compte que certaines choses lui étaient plus difficile que pour d'autres. Pourtant, ce qui aurait pu sembler comme un handicap à eu un impact plus que bénéfique sur sa vie : ne pouvait pas regarder le ciel le jour, il le regardait énormément la nuit, profitant de ce moment pour regarder les étoiles. C'est là qu'il commença à développer une immense passion pour elles et, d'une certaine façon, c'est grâce à sa maladie. Sans ça, il n'aurait jamais regarder les étoiles, n'en aurait jamais fait sa vie, aurait été si heureux grâce à elle et n'aurait jamais rencontrer Anja. Plus il y pense, moins il en est affecté, à vrai dire.



« Boston... C'est loin An. » dit-il plongé dans ses doutes et questionnements. Il avait la voix basse et était particulièrement doux aujourd'hui, encore plus que d'habitude. Il avait peur. Peur de ne plus revoir Anja alors qu'il voulait passer le plus clair de son temps avec elle, rattraper tout ce qu'ils avaient pu manquer ensemble. Pourtant, aujourd'hui, elle lui annonce vouloir partir. Il ne savait pas comment le prendre, comment réagir, il pouvait la retenir mais la faire abandonner ses rêves étaient bien trop horribles et hors de ses moyens. « Je sais, mais ça nous coûte rien d'essayer, pas vrai ? » rétorqua t-elle alors qu'il se plongeait dans son sourire si précieux. Elle allait lui manquer, lui manquer horriblement, mais il devait le faire. Il l'aimait, probablement plus que tout, et la perdre l'aura détruit. Il devait au moins essayer, comme elle le disait, qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas ? Et ce coup-ci, il voulait vraiment le tenter. Il ne voulait pas pas la perdre ni, encore pire, que l'image qu'il voit d'elle ne soit d'un reflet de la lumière qu'elle émettait autrefois, comme une étoile. Il ne voulait pas perdre son étoile, pour rien au monde.



Il finissait de manger sa pomme et éteignit son téléphone où était encore aujourd'hui affiché une photo de lui et d'Anja. Il avait peur. Peur que ça ne fonctionne pas, qu'il se jetait tout simplement de la poudre aux yeux que la rejoindre était inutile. Mais il y croyait. Il voulait sauver son couple et se voilait la face à propos de problèmes plus importants, mais il ne pouvait pas faire autrement. Cela faisait cinq ans qu'il aimait Anja et il remettait de plus en plus en cause ces cinq années, se demandant si tout cela n'avait pas une fin. Cela ne pouvait pas être vrai, ils devaient finir comme dans tous ces contes de fées heureux jusqu'à la fin des temps. Ils avaient tant fait l'un pour l'autre qu'il ne pouvait abandonner ici et cette action était son dernier espoir. Il devait au moins essayer, comme elle le disait autrefois, qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas ?