(ROMECHIEL) I found solace in the strangest place.

I found solace in the strangest place

EZECHIEL & ROMY

J'ai affronté par mal de choses dans ma vie. Des gens pas fréquentables, des épreuves. Je me suis même retrouvée dans un conflit, une véritable guerre avec Cole Wildingham. Autant dire que ça ne rigolait pas. Mais j'ai encore jamais eu à faire avec des tigres. Ou des bêtes sauvages. Moi, je suis plutôt une enfant des villes. Mowgli version Boston si on veut. Donc il est inutile de préciser que je ne suis absolument pas dans mon élément naturel. Une jungle ? Des animaux féroces ? Et puis quoi encore ? J'ai pas signé pour participer à Koh-Lanta, même si j'aurais du m'en douter en acceptant la proposition d'Ezéchiel. J'aurais du savoir que ça allait mal tourner tout ça. Qu'il faut pas forcément l'écouter pour tout et n'importe quoi, surtout lorsqu'il me dit qu'il ne pense pas qu'il y ait des tigres, car sinon il y aura un panneau. Mais oui bien sûr. Et pourquoi pas un gilet jaune sur les tigres tant qu'on y est ? Parfois, je me dis qu'il est quand même un peu naïf. Mais c'est ça qui le rend attachant et drôle. Tout comme moi, Ezéchiel est encore un grand enfant. D'ailleurs il se met à faire pipi limite face à moi et je peux pas m'empêcher de le charier à ce propos. Le voilà qui surenchéri et je peux pas m'empêcher de penser qu'on ressemble vraiment à deux gamins qui passent leur temps à s'enquiquiner. « Non, car j'espère bien être rentrée à l'hôtel avant d'avoir envie de faire pipi. » que je dis en prenant un air supérieur. J'espère avoir une vessie assez solide pour qu'elle tienne encore quelques heures. « Moi je fais pas pipi dans la jungle. J'ai pas envie qu'une bestiole passe par là où je pense. » je rajoute. Parce que les herbes sont quand même assez hautes. En tout cas, si ça devait arriver, j'espère franchement que j'ai pris des mouchoirs dans mon sac car il est hors de question que je m'essuie avec des feuilles. Je me décide à faire le tour de notre coin afin de voir si je retrouve notre chemin, mais au lieu de ça, je ne trouve que des traces de pas qui m'ont l'air assez suspectes. Il ne m'en faut pas beaucoup plus pour paniquer et crier lorsque je percute sans le savoir Ezéchiel qui était derrière moi. Pour le coup, y aurait presque moyen à ce que je fasse pipi debout moi aussi, mais sans avoir à baisser mon short. Le cris strident d'Ezéchiel me fait crier à nouveau, et se font échos dans la nuit tandis qu'on saute limite sur place de peur. Et c'est là que se passe quelque chose d'étrange : Ezéchiel me prend dans ses bras et me serre fort contre lui. Dans une telle situation, je m'attendrais plutôt à ce qu'on me pousse pour me jeter la première dans la gueule du loup, mais non. Ezéchiel m'entoure de ses bras, il me protège. Il ne m'abandonne pas comme n'importe qui aurait pu le faire à sa place. L'une des premières fois que quelqu'un veille réellement sur moi. C'est peut-être, sûrement, con à dire, mais je me sens aimée. Il me demande alors où est le tigre et à mon tour je jette des coups d'oeils à droite et à gauche. « J'en sais rien ! J'ai vu des traces de pattes et puis j'ai touché quelque chose et j'ai cru que c'était un tigre ! » j'explique à Ezéchiel. Il y a de fortes chances que je me sois trompée car sinon on aurait été déjà mangés tous les deux. Mais c'est pas pour autant qu'on doit baisser nos gardes. « Mais même s'il y a rien, y a des traces là. On peut pas rester ici, ça grouilles des bestioles. » je dis en montrant du doigts l'endroit où j'ai vu les dites preuves. Je ne lâche pas Ezéchiel, accrochée à lui tel un bébé koala. Je pose ma tête sur son torse, essayant de reprendre mon souffle, calmer mon rythme cardiaque. « Tu répètes jamais ça, mais je crois que j'ai peur là. » que je lâche à contre coeur. Ouais j'ai peur. C'est rare que je le dise. Mais là j'avais besoin de l'exprimer. Parce que je me sens vulnérable et que je peux pas garder ça pour moi, surtout s'il s'agit de mes derniers instants sur Terre.

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CODES © LITTLE WOLF.

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FEAT ROMECHIEL

On est perdu dans la jungle, surement en danger de mort et tout ce qu'on trouve à faire c'est se chamailler. Ce n'est surement pas la chose à faire mais c'est plus fort que nous. Tu me lances une pique, je réplique darling. Surtout qu'on parlait pipi, faut se le dire, les animaux ici, c'est nous. Romy espérait ne pas avoir besoin de faire pipi, de peur que les insectes viennent la déranger. Là-dessus, j'éclatais de rire, mais vraiment, un fou rire monstre. Je suis irrécupérable « Imagine, une grosse piqûre là où tu penses ! » je rigole tellement que j'en crachais mes poumons. Je toussais pour me ravoir puis j'essuyais une petite larme. « Ah Roro tu me fais trop rire. » elle n'est pas fan de ce surnom mais je l'utilise que pour certaines occasions. Allez, je reprenais mes esprits pour essayer de nous localiser avec mon téléphone, tandis que miss Indiana Jones s'égara un peu plus loin pour je-ne-sais-plus-quoi. On s'y met chacun de notre côté, on y croit de tout coeur. Ou pas. Bien sûr, je captais rien sur ma position donc je me déplaçais et je bousculais Romy qui flippait à mort.  « Mais mais arrête ! J'te jure que si tu m'fais une blague je te jette dans la fosse aux lions. » dis-je près de son oreille alors que je la serrais fort dans mes bras. C'est une peur contagieuse, il suffit qu'elle flippe pour que je flippe à mon tour. C'est un cercle vicieux. Alors je dois tenter de me montrer calme, pour la calmer à mon tour. Des esprits agités dans une jungle n'est jamais bon signe. Il faut faire preuve de sang froid et d'intelligence. Putain je sais même pas c'est qui le cerveau dans la team. « C'était moi, ce n'était pas un tigre Romy, c'était moi. » répétai-je d'une voix rassurant en posant ma main contre l'arrière de sa tête. Elle me disait qu'elle avait vu des traces de pattes et franchement je n'ai pas envie de baisser les yeux. Je la sens toute fébrile, tremblante, contre moi. Moi aussi, ce devait être le froid. Elle m'avoua qu'elle avait peur. Je déglutissais. « Moi aussi. Mais j'ai moins peur près de toi. Tu es mon bouclier si je me fais attaquer. » plaisantai-je en desserrant mes bras autour d'elle. J'essayais de détendre l'atmosphère comme je pouvais. Je glissais ma main sur sa joue pour qu'elle relève le menton et qu'elle me regarde. « Je croyais que tu n'avais peur de rien, que tu avais été élevée les loups. » dis-je amusé. Elle l'a dit elle-même. La lueur de la lune éclaira son visage et ça me rappelait à quel point je la trouvais jolie. Mon regard dévia sur ses lèvres. J'aimerais savoir quel goût elles ont. Vraiment. Je suis en train de la bouffer du regard. Mais au lieu de ça, je déposai un bisou sur son front, avant de la relâcher. Si elle avait été vexée lorsqu'elle m'avait fait un bisou sur la joue l'autre jour, celui-ci devrait lui faire plaisir, lui réchauffer un peu le cœur. « C'est exceptionnel. Ne t'habitue pas à mes baisers. » la taquinai-je avant de lui tourner le dos et de me pencher. Je lui demande pas de me mettre une fessée, rassurez-vous. « Grimpe sur mon dos et éclaire moi. Au moins je peux mal de te perdre. » sourire en coin, j'attendais que la miss se décide. Mon plan XYZ c'est de s'enfoncer dans la forêt, d'avancer toujours tout droit sans dévier, on finirait bien par trouver une route.

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EZECHIEL & ROMY

Quand Ezéchiel évoque la possibilité que tout cela soit une blague organisée par mes propres soins, j'en viens à me demander si ce n'est pas plutôt l'inverse. Je suis sûre que ça le fait marrer, de me voir me faire du soucis et courir dans tous les sens car j'ai envie de retourner à l'hôtel. En tout cas, ça a du l'amuser jusqu'à ce que lui-même se fasse prendre par la peur alors qu'il hurle à son tour comme une fillette, effrayé par mes cris. On a l'air malins, à criser et imaginer le pire, avoir peur de nos propres voix. D'ailleurs, je lui explique la raison de ma panique, je lui dis que j'ai touché quelque chose et le voilà qui me rassure en me disant que c'était lui. Je fronce les sourcils et l'observe, le temps que l'information arrive jusqu'à mon cerveau. « Ah bon ? » je dis surprise d'avoir pu le confondre avec une bête féroce. C'est pas mon genre de paniquer à la moindre occasion, mais tous les éléments sont réunis ce soir pour me faire péter un câble. Moi et Ezéchiel, seuls dans une jungle, c'est la nuit noir et nous sommes à des milliers de kilomètres de chez nous. Puis franchement, qui remarquerait ma disparition ? Tous mes proches se diraient que je suis simplement encore partie, que j'ai encore voulu attirer l'attention sur moi, donc ils hausseront les épaules en reprenant leurs vies, tandis que j'aurais été dévorée par un tigre en Jamaïque. Sa main sous mon menton, ses yeux plongés dans les miens, Ezéchiel s'amuse de ma peur. « Je disais ça pour t'impressionner. Il faut croire que c'est raté maintenant. » je réponds avec ironie, même si en fin de compte, c'est la stricte vérité. J'ai peur de beaucoup de choses dans la vie, en tout cas bien plus que je n'aime le faire croire. Malgré mon envie de l'être, je ne suis pas invincible. Je ne sais pas si je devrais m'en plaindre, ou m'en réjouir. Car c'est ça qui me permet de savoir que je suis en vie. Ma vulnérabilité, c'est probablement ce qui rend le tout plus excitant. Alors oui, je laisse entrevoir cette partie de moi à Ezéchiel, qu'il sache que je ne suis pas qu'une effrontée. Dans son étreinte, je me sens en sécurité, entourée. Sa silhouette me surplombe, son sourire m’envoûte et j'en oublierais presque que je suis perdue dans une jungle. Il occupe tout mon champs de vision et c'est tant mieux. Mon regard ne quitte pas le sien, que je remarque se fixer sur mes lèvres. Son visage s'approche du mien, et instinctivement, je ferme les yeux, comme si j'avais anticipé ce qui allait se passer. Mais à ma surprise, ses lèvres viennent se poser sur mon front. J'avais imaginé un autre dénouement pour cet instant. Espéré. Il finit par me relâcher, brisant mes attentes et je fais de mon mieux pour ne pas montrer ma déception. Quel retour à la réalité. Un bisou du le front, et nous sommes toujours dans cette jungle. Je me racle la gorge et hausse les épaules. « De toute façon, je ne tiens pas à ce que tu me transformes en crapaud. » que je lance en allusion au surnom que je lui donne. C'est aux princesses d'embrasser les crapauds pour qu'ils se transforment en princes. Malheureusement, je ne suis pas une princesse. Il ne penche alors face à moi et m'invite à grimper sur mon dos. J'arque un sourcil, un peu intriguée, puis finis par accepter. S'il veut être mon esclave, je vais pas objecter. De toute façon, j'ai mal aux pieds. J'attrape alors ma lampe torche et m'installe confortablement sur mon fier destrier. « Uh dada ! » que je m'exclame telle une enfant en braquant ma lumière vers l'horizon. Ou en tout cas deux mètres devant nous, histoire qu'on avance sans se casser la figure. « Ez, si on s'en sort, fais-moi penser à te dire merci. » que je finis par dire. Car on est une équipe là et que si on s'en sort, c'est grâce à l'autre. Même si j'ai pas le moindre doute qu'il ne cessera de me reparler de sa bravoure de ce soir à chaque occasion possible et imaginable. « On a qu'à faire un pari. Celui qui devine quand on arrivera à rentrer gagne quelque chose. » je propose. Histoire de faire passer le temps et nous donner une motivation supplémentaire pour rentrer sains et saufs.

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FEAT ROMECHIEL

Si avant la situation était drôle, ce n'était plus vraiment le cas. Tout ça pour une course poursuite avec un vigile dans un zoo qui n'est même pas cool. Jamais plus je mettrai un pied dans un zoo la nuit, vous pouvez en être certain. Une fois enfoncé dans la forêt, je sens Romy paniquée, plus fébrile, moins confiante, en appelle de détresse. Ce fut tout naturellement que je me proposais volontaire pour la rassurer. J'ai aussi les chocottes, surtout quand elle me parle de tigre, mais lui transmettre ma peur en plus ne ferait qu’accroître l'angoisse. Alors je l'ai prise contre moi, j'ai caressé son visage, je l'ai regardé de la plus belle façon que je pouvais faire et j'ai écrasé un baiser sur son front. Je la sentais aussi, tout comme elle j'imagine, cette tension bizarre entre nous. Nos regard silencieux, nos lèvres entre-ouvertes qui se demandaient quand est-ce qu'elles allaient se toucher. J'en ai eu envie, vraiment. Mais je ne veux pas qu'elle s'imagine que je profite de sa faiblesse dans un moment pareil. Un jour ça arrivera, de goûter au fruit défendu et lorsque ce jour arrivera, tout va changer. Et je ne suis pas sûr que j'ai envie que ça change. Je lançais une remarque marrante en la relâchant et elle ne pouvait pas s'empêcher de continuer à me comparer à un crapaud. « Oh si quelle bonne idée tiens ! Je me sens seul dans mon étang, un crapaud Romy c'est tout ce qui me manque. » je crois qu'un jour cette phrase voudra dire beaucoup mais pour l'instant je disais ça pour rigoler. J'invitais Romy à monter sur mon dos, si ça pouvait lui donner du courage, de se sentir invincible du haut de mes épaules. Cela me faisait un petit poids sur mon dos qui va surement me fatiguer d'ici quelques minutes mais pour l'instant je tenais le coup. J'espère juste qu'elle va éviter les branches en tout genre en baissant la tête. Car je suis ses pieds, elle est ma tête. « Oh oui un jeu ! » répondis-je lorsque la miss proposa de lancer un pari. En plus si y'a un quelque chose après, c'est encore mieux. « Alors moi je dis qu'on arrivera pas avant midi. » j'ai lâché ça comme ça. J'avais pas envie de nous donner de faux espoirs. Je m'enfonçais un peu plus dans la forêt et je me posais deux secondes en relâchant Romy pour reprendre mon souffle. Moi qui était motivé juste avant, j'ai l'impression d'être encore plus perdu qu'avant. « On aurait pas dû se déplacer. Il fait encore plus sombre. Et je suis crevé... » c'est épuisant de chercher, de courir partout. Je prenais un instant la lampe de torche de Romy pour éclairer un coin qui me semblait être une grotte. « Regarde, on dirait une grotte inhabitée. » au même moment, je fis une grimace en sentant une goûte tomber sur mon nez. Je levais la tête et les goûtes se multipliaient sur mon visage. Il ne manquait plus que ça. « Viens, ne restons pas là. On va s'abriter le temps que ça se calme. » et si elle ne voulait pas, trop tard, je l'attrapais par le bras pour se faufiler sous la petite grotte. Assez pour deux personnes mais pas plus. Au moins, on était caché et la pluie ne pouvait plus nous toucher. Je posais mon dos contre la paroi froide et j'invitais Romy à se poser près de moi histoire de ne pas mourir gelé.

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CODES © LITTLE WOLF.