PENELOPE LYNCH ► Scarlett Leithold

   
   Marjorie est une femme magnifique. Cette belle rousse a fait craquer plus d'un homme et n'a jamais réussi à tomber réellement amoureuse. Elle a un cœur de pierre, comme un gros diamant. Marjorie a un rythme de vie effrénée, bercée par les shootings photos et les défilés en lingerie fine. Elle aime les strass et les paillettes, elle a besoin de cette vie de luxe, peut-être parce qu'au fond, elle sait très bien qu'elle vient d'un milieu assez pauvre. Un pied de nez à la vie sûrement. Alors le luxe, elle le vit à fond, enchaîne les soirées mondaines, accompagnée par les hommes les plus riches de la ville. Elle aime paraître, elle apprécie les robes de grands couturiers et tous ces mécènes qui lui envoient des bijoux hors de prix. Suite à une fin de soirée de débauche, elle a finit par voire le deuxième trait sur le test de grossesse, à sa grande tristesse. Plus de défilés de haute couture, plus de dentelles fines et autres sous-vêtements presque indécents. Elle était jeune, sûrement trop jeune, mais elle s'est rendu compte bien trop tard de cette grossesse pour la faire disparaître. Ce ventre, elle l'a tellement détesté à cause de la perte de sa carrière qu'elle en a toujours voulu à sa fille, Pénélope.

Pénélope, c'était cette petite rousse adorable. Surnommé Pény ou Nél (Hope par papa Lynch), elle adorait traîner dans les jupes de sa mère, empruntant les talons et le maquillage hors de prix. Elle s'attachait à ce bel homme brun qui tenait la main de sa mère, puis à l'homme bien plus âgé, ou encore à ce jeune politicien riche comme Crésus. Elle ne savait pas qui appeler Papa. Elle comprit rapidement que la vie c'était ça, choisir l'homme le plus riche afin d'être heureuse, toujours être la plus belle, porter le luxe jusqu'au bout des ongles. Pénélope a donc grandit sans image paternelle fixe, flottant entre les différentes éducations de ses pères de substitution. Son caractère s'est forgé tout autour de cette vie luxueuse. Elle est devenu la petite peste qu'elle est maintenant. La manipulation était son jeu préféré pour pouvoir avoir tout ce qu'elle souhaitait. Elle s'attacha particulièrement à cet historien réputé, un peu bourru au premier abord mais tellement passionnant. Nél tomba amoureuse de l'histoire à ses 9 ans, bercée par ces histoires de pharaon, de guerres romaines, de dieux grecques.  Elle a étudié dans un collège puis un lycée privé à Paris, toujours grâce à l'argent des compagnons de sa mère.

Elles eurent ce train de vie, de femmes entretenues, jusqu'à la rencontre de sa mère avec Stephan Lynch, business man américain. Elles ont quittés Paris pour le rejoindre à New-York. Pény a terminé le lycée aux États-Unis et est entrée grâce à Stephan à l'université de Columbia. C'est d'ailleurs ce jour là qu'il lui a annoncé qu'il l'adoptait officiellement. Elle choisit la politique pour lui faire plaisir, et l'archéologie en rapport avec cette passion qu'elle trouve un peu honteuse et qu'elle préfère cacher à ses amis. Eux, ils sont tous riches à en mourir, se prennent en photo dans une baignoire remplie de dollars. Ils aiment faire la fête au champagne ou tout alcool fort venu d'Europe. Ils sont plus des contacts, des ressources que de réels amis : des parents bien placés, des jets privés, des villas dans le monde entier pour profiter des vacances, pistes de ski et plages juste sous les fenêtres.

Avec quelques bonnes sources, Nél et quelques unes de ses amies avaient appris que les étudiants d'Harvard partaient en Jamaïque pour le Spring Break. Ni une ni deux, elles avaient fait leurs bagages pour l'île paradisiaque. Elles se sont amusées, sea sex and sun. Mais le couperet est tombé sur Nél juste après les vacances. Un retard, un test, et c'est le drame. Elle est enceinte d'un des blaireaux avec qui elle a couché. C'est insensé. Et surtout, elle ne peut absolument pas l'annoncer à qui que ce soit. Elle a peur de la réaction de sa père, elle ne veut pas de la honte de son père ni de la pitié de ses amis. Il fallait fuir à tout prix, et la seule personne qu'elle pouvait rejoindre était son demi frère adoptif Jonathan, qu'elle connaît si peu. Il ne pourra pas rejeter le lien familial, ou elle fera en sorte que toute sa petite vie tranquille s'effrite petit à petit et devienne un enfer.

Papa Lynch avait fini par accepter qu'elle parte à Boston. Un grand sourire, et tout était gagné. « C'est une nouvelle lubie. » avait-il dit à Marjorie, qui elle était bien plus préoccupée par sa manucure que par le départ de sa fille. Pénélope fini par trouver où habitait Jonathan et s'invita du jour au lendemain, pour le meilleur et pour le pire.