Pénombre intriguante ✻ ASHLEIGH

« Oui mais, qui sait, tu peux très bien laisser ta peau ici et pas forcément là bas. » Il y a bien un point sur lequel il n’a pas changé. Il ne prendra pas le risque d’être le dommage collatéral de cette guerre. Ce n’est pas la sienne et aucun civil ne devrait y perdre la vie. Chance étant que lui a le choix d’aller sur les terres hostiles quand d'autres les foulent tous les jours par obligation. « J’irais quand se sera calmer. Il y a un pays que tu veux voir ? » Etrangement ça l’intéresse. Savoir quel genre d’endroit elle voudrait visiter. « Il n'est jamais trop tard dans la vie tu sais... » Penses-tu. Qu’elle essaye de le faire céder, il pourrait bien se marrer. Maintenant qu’il a Maxym, ce n’est pas une autre demoiselle, aussi charmante soit-elle, qui le fera dériver. « Trouve toi quelqu’un de libre. Se sera mieux pour tout le monde. » Pour elle, pour lui, et pour l’autre personne qu’elle ne prend même pas en considération. « Pardon, c’est vrai que tu ne t’accroches pas aux gens. » Il a un léger moment de latence avant que son interrogation ne passe la barrière de ses lèvres. « Est-ce que t’es déjà tombée amoureuse ? » Elle aura beau paraitre détaché, il y a un cœur là-dessous. Et il n’y a rien de plus intéressant que de savoir s’il a déjà battu pour quelqu’un. « Tu n'imagines pas ! Tous ces hommes, torse nu, ruisselant d'eau, sous mes yeux, et que je pouvais même pas toucher...  Surtout quand j'ai passé mes vacances avec un des mieux foutus que je connaisse. » Dans ce cas-là, c’est ridicule comme défi. Et marrant pour celui qui l’a lancé. « Je considère la personne qui t’as mis au défi comme un génie. » C’est brillant. « J'ai accepté parce que j'aime les défis et que je suis une mauvaise perdante. » Il ne doute pas de la deuxième partie de sa réponse. « Tu t’amuses bien en vacances toi. », qu’il conclut, s’enfonçant dans son siège. « Il y avait un truc à gagner au moins ? »

C'est fou comme la vie peut être drôle. Voilà que vous parlez de l'Egypte, de ce pays qu'il aimerait visiter, sans savoir que toi, quelques semaines plus tard, tu irais là bas, en voyage avec les cabots. Dingue non ? En tout cas, s'il osait pas y aller à cause du contexte du moment, tu lui faisais part de ton opinion; que peut importe où tu te trouves dans le monde, si ton heure doit arriver, elle arrivera. Que ce soit dans un pays critique, en guerre, ou juste au coin d'une rue, traversant un passage piéton. La vie est imprévisible, vraiment. Plein, j'en ai pas vu beaucoup tu sais. Tu en avais fait quelques uns avec ta famille et celle de Lucky mais pas des masses non plus. Tu avais largement de quoi choisir pour un prochain voyage. Et prochainement tu allais en ajouter deux à la liste, grâce au voyage des mathers et cabots. Puis voilà que tu le cherchais, imitant un orgasme, t'amusant du fait qu'il soit en couple, qui ne t'a jamais posé problème pour draguer un mec. Il veut que tu te trouves quelqu'un mais rétorque que tu ne t'attaches pas. Et t'aurais pu lui dire que c'était faux, que ça avait changé. C'était le cas, tu voulais juste ne pas lui donner ce plaisir. Ni en parler. C'est un simple sourire qui répondait à son affirmation, alors qu'il osait enfin poser une question qui devait brûler les lèvres de beaucoup de personnes, à ton sujet. Jamais, mais je devine que tu connaissais déjà la réponse. Elle était évidente quand on te connaît assez. Pourtant, plus d'une fois tu t'étais mise en couple. Tu avais essayé, bien que tu faisais jamais d'efforts et que tu finissais toujours larguée ou a largué. Mais peut être que les choses changeaient. Peut être qu'il était temps que ton cœur batte, éprouve des choses pour quelqu'un, autre que toi même. C'est ce qui allait se passer, ce qui commençait déjà à se passer, mais t'étais juste trop aveugle pour le remarquer. Puis ton défi, ça le faisait marrer à lui, trouvant Ilhan un génie. C'est vrai que ce foutu défi avait fait rire pas mal de tes potes. Ils t'avaient tous vu perdre avant même que tu commences, pourtant t'avais su clouer le bec à plus d'un. T'avais tenu, pendant l'une des pires périodes : le spring break. On te devait une médaille. Juste le plaisir de gagner. Pour lui ça allait être nul comme prix, mais pas pour toi. En tout cas, avec Wayans, tu aimais bien le fait qu'il s'amuse de votre relation, tout en cherchant à creuser en toi. Un des seuls qui tombait pas dans tes filets et qui en plus voulait savoir ce qui se cachait sous tes allures de dure à cuire, de grande gueule et de nana qui n'a pas froid aux yeux.