Invité
est en ligne
Invité
Poser mes pieds au sol, et me redresser sur ces derniers, me prend de l’énergie que je pensais encore à voir. La tête me tourne très rapidement, ma vue a du mal à se stabiliser , restant flou quelques secondes. Trouver l’épaule de Jay est un peu difficile, mais je le remercie silencieusement de ne pas avoir bougé, cramponnant finalement mes doigts à lui pour avancer. Je me sentait tellement bien ici, il y a quelques minutes. La fermeture du bar est toujours un moment que j’apprécie, me retrouver seule, mettre un peu de musique pour me motiver à nettoyer, avant de finalement fermer le bar pour rentrer chez moi , m’allonger sur mon lit et m’endormir en oubliant les problèmes de la journée. .Je sors dans l’air frais de la nuit. Cette bouffée d’air me prend à la gorge, balaie les quelques larmes encore présentes au coin de mes yeux. Je tourne légèrement mon regard vers Jay en le voyant refermer la porte. Je ne sais même plus où j’ai mis les clés. Il les a pris de mes mains, les a jeté quelques parts… ou les a pris avec lui ? je ne sais pas je ne sais plus. La scène semble continuer de se dérouler sous mes yeux, tel un flashback avec un arrière-plan flou. Je monte dans le taxi sans vraiment m’en apercevoir, me laissant simplement guider par mon voisin. La porte arrière s’ouvre, me faisant croire quelques instants que je suis arrivé chez moi, ou du moins en bas de mon immeuble où 5 étages me restent encore à monter… mais non ! « On est où ? » demandai-je en descendant de la voiture , regardant dans le taxi si je n’ai pas laisser quelque chose – ou un échappatoire pour m’enfuir si c’est vraiment un hôpital. Je reporte mon intention sur Jay qui m’invite à avancer avec lui. Pas d’enseigne, pas d’ambulance ou de personnes en blouse blanche à l’extérieur. « Je veux pas avoir à raconter ce qui s’est passé… » dis-je simplement, resserrant les pans de la veste de Jay sur mes épaules, cachant comme je peux mon haut déchiré et mon soutien-gorge apparent. Je fais mon possible pour lui faire confiance, me disant qu’il ne s’agit pas d’un hôpital. Il me connaît, il sait que, même sous la torture, je n’irai pas ; si je ne souhaite pas parler, rien ne m’y forcera.
(Invité)