Mishanna ® Living alone in a dream

• Aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres. Nous sommes le 15 mars, et je me souviens exactement de la soirée que j'ai passé, j'me souviens comme c'était beau, à cette période. J'me souviens que ma vie avait un sens, que tout était calme, tout était parfait et qu'il y a un an, j'étais prêt à aller de l'avant, j'étais prêt à construire quelque chose. Putain, j'ai l'impression que ça remonte à une éternité, que cette belle année que j'ai passé n'était qu'un rêve. Putain, comment tout a pu partir en couille aussi rapidement ? Comment tout a pu dévier et changer de chemin ? Comment la joie a pu se transformer en tristesse ? Comment nos rires sont devenues des pleures ? Pute de vie. Tout est partie en couille, et désormais, mon but est d'essayer de tout arranger, de faire en sorte que tout rentre dans le droit chemin. Mais putain, la route est longue, par moment, ça disjoncte dans ma tête, par moment, j'ai l'impression de ne plus pouvoir me contrôler, de ne plus être maitre de mes mouvements. Pute de vie. J'sais même pas ce que je branle ici, à ce Spring Break, la logique aurait été que je reste sur Boston, que je prenne quelques semaines pour me calmer, pour rester chez moi, sans devoir faire face à la réalité, juste me retrouver... Sauf que je n'ai pas eu envie, j'ai eu envie de partir, de faire comme si tout était normal, que je n'avais pas changé, faire comme si j'allais pouvoir gérer, j'allais pouvoir ne m'attirer aucun problème, et, le plus étrange, c'est que pour l'instant, je m'en sortais plutôt bien, j'arrivais même à rester calme, à ne pas m'emporter pour rien... Enfin, façon de parler hein, on va pas non plus dire que je suis le mec le plus calme et le plus serein au monde, ça n'a jamais été le cas, et ça ne le sera surement jamais. Aujourd'hui, c'était pas un jour comme les autres, c'était l'anniversaire d'Oksanna, c'était son jour, l'année dernière, je lui avais offert les clefs de notre appartement, appartement ou je n'étais toujours pas retourné depuis bientôt six mois... Bref, on ne c'était pas vu depuis cette fameuse soirée de saint valentin ou j'avais eu envie d'éclater la gueule de tout le monde, comme à mon habitude, et... J'avais même prévu un cadeau... Alors, vêtu d'un simple t-shirt et d'un jean, je m'étais rendu devant l'endroit où Oksanna dormait, il était onze heures, elle devait surement être réveillé, alors je toqua à sa porte, mon cadeau dans les mains. La boite était assez grosse et épaisse, disons que niveau cadeau, j'étais loin d'être un professionnel, et celui-là, il était surement à double tranchant. Vous voulez savoir ce que c'est ? Simple, elle a gardé mon arme, alors j'ai décidé de lui en offrir une plus grosse, cadeau de Russe en fait... •

Living alone in a dream

Misha & Oksanna

« Merci encore pour ton appel papa. A bientôt. » je dis à mon père avant de raccrocher et laisser mon téléphone rebondir sur le matelas de mon lit. C'est rare que nous prenions des nouvelles l'un de l'autre. On a toujours préféré les silences aux longues discussions. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. Ce proverbe est davantage de rigueur depuis l'attaque lors de son mariage. Comme si lui et moi nous évitions. Eviter d'aborder le sujet, de remuer le couteau dans la plaie. Jamais nous n'avons pensé que discuter aurait au contraire, pu arranger les choses, nous soulager. Chez moi, nous sommes très pudiques sur ce que nous ressentons. Une apparence forte, voilà ce qui compte. Mais puisque c'est mon anniversaire, il a tout de même fait l'effort de m'appeler. Comme chaque année, c'est le spring break pour ce jour un peu spécial, alors j'ai de quoi lui parler du lieu où je me trouve, afin d'éviter de parler de moi, de ma vie personnelle. Il n'a jamais été de bon conseil de toute façon. Ma mère était bien meilleure à cela que lui. Cela a beau faire quelques années qu'elle est morte, j'ai tout de même ce pincement au coeur lorsque je pense à elle. L'une des nombreuses victimes de la malédiction de ma famille. Il n'y a plus d'autres mots pour décrire la chose. J'ai perdu ma mère, mon oncle, mon enfant même. J'ai aussi perdu un petit-ami, puis un second. Ce dernier est toujours en vie, mais son départ m'a fait le même effet que s'il était décédé. Probablement parce que pendant une semaine, je ne savais pas ce qui lui était arrivé. J'ai cru qu'il avait été enlevé par la mafia, puis qu'il était mort. Avant d'apprendre qu'il était tout simplement parti. Voilà, pourquoi je n'aime pas avoir mon père au téléphone. Cela fait toujours remonter de mauvais souvenirs, qui en font remonter d'autres etc. Je me laisse tomber sur mon lit, le regard planté sur le plafond, m'interrogeant sur ce que je vais bien pouvoir faire aujourd'hui. Je sens quelque chose d'humide toucher ma main et un coup d'oeil sur ma droite me permet d’apercevoir le museau de Iorek, qui a bien grandi. Je lui souris, puis ferme les yeux quelques minutes, appréciant le silence de ma chambre d'hôtel. Jusqu'à ce que quelqu'un vienne toquer à la porte, déclenchant presque immédiatement les aboiements de Iorek. Je soupire, puis me décider à me lever pour courir jusqu'à la porte. Je prends soin d'attraper le chien par son collier pour le faire reculer tandis que j'ouvre la porte. Geste que je regrette presque aussitôt lorsque j'apperçois Misha dans le couloir de l'hôtel. J'aurais presque envie de lui lâcher mon chien, mais je reste civilisée. « Misha. » que je me contente de dire, avec mon ton habituellement froid. Que fait-il ici ? La dernière fois que nous nous sommes vus, cela ne s'est pas très bien passé. Nous assistions tous deux à un speed dating que j'avais organisé à l'occasion de la St Valentin, et il a cherché à ruiner mon rendez-vous avec Abélard. J'espère qu'il a une bonne raison pour venir me déranger. Je suis en vacances.

✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

(Invité)

• Sans elle, je ne suis rien. Je rode, comme un zombie, je me laisse aller, je me laisse emporter par la violence, par la colère. Je me laisse emporté par mes vieux démons intérieurs, je ne me contrôle pas, je ne me contrôle plus. Je ne sais pas si elle le sait, je pense que je lui ai fait comprendre, mais je l'ai réalisé bien trop tard. Je ne suis pas saint, je ne l'ai jamais été au passage, mais je me suis laissé emporté part toute cette colère, je me suis laissé envahir par la haine, par la vengeance, j'aurais limite pu être le personnage dans un film, ce mec qui se laisse emporté par la vengeance, qui abandonne tout le monde et qui part dans une quête qui ne prendra fin que le jour où il tombera au combat. Quel branleur je suis. J'aurais du demander son aide, j'aurais du lui demander de m'aider à m'en sortir, sauf que je ne l'ai pas vu comme ça, j'suis un mec bien trop extrême, et elle est la seule à pouvoir me calmer, à pouvoir endormir ces démons en moi, la seule à avoir ce pouvoir. Je devais me rattraper, c'était mon seul but en fait, je n'avais plus aucun but, je voulais juste tout arranger, j'voulais juste que tout rentre dans l'ordre, et même si j'étais conscient que c'était peut-être impossible, je n'avais pas le choix, c'est ça que je voulais. Je ne sais pas si aujourd'hui était le bon jour, mais à mes yeux, je devais aller la voir, je devais lui rendre visite aujourd'hui, c'était son anniversaire putain, vous avez vraiment cru que j'allais rester dans mon coin et broyer du noir ? Pff, compter même pas sur moi, j'ai un cadeau pour elle, un cadeau un peu fou, un cadeau qu'elle va peut-être retourner contre moi pour voir si il fonctionne bien, je sais pas moi, mais, je suis là, et je partirais pas tout de suite, j'attends qu'elle vienne m'ouvrir, et... C'est quoi ce bordel ? Depuis quand elle a un clébard ? Quand elle ouvre la porte et que j’aperçois cette chose là, j'fais automatiquement un pas en arrière, reflex. Je reporte mon attention sur Oksanna après avoir analyser la bestiole qu'elle tient par le collier. "Heu... C'est quoi ça ?" En fait j'sais même pas si c'est un chien, c'est super étrange, c'est flippant même. "Mais j'suis pas là pour ça..." J'vais pas lui donner une chance de lâcher cette chose sur moi, je risquerais de le tuer, et ça n'arrangera pas les choses... "J'vais pas te proposer de sortir je connais déjà ta réponse, mais... Je tenais à te souhaiter un joyeux anniversaire..." J'essaie de sourire, mais en fait je ne sais plus comment on fait, j'dois surement avoir une tête de psychopathe, du coup je lui tends mon paquet cadeau. •

Living alone in a dream

Misha & Oksanna

Malgré la vue de Misha à ma porte, un sourire de satisfaction naît sur mon visage quand il fait un pas en arrière, probablement surpris par la présence de Iorek. Je laisse d'ailleurs ce dernier avancer de quelques pas pour venir se placer entre moi et Misha. Je suis rancunière, je vais pas le cacher et c'est pas une nouvelle. Et je suis encore plus remontée contre lui depuis cette idiotie de Speed Dating. En ayant cette idée, je ne pensais pas que Cole me forcerait à y participer. J'avais pensé qu'il aurait la décence de me laisser tranquille, de respecter le fait que je sois pas d'humeur pour tout cela. Alors imaginez ma double déception quand j'ai vu que Misha y participait. Et qu'en plus de ça, il s'est donné pour mission de ruiner le rendez-vous que j'avais avec Abélard. Bref, c'était juste n'importe quoi, des enfantillages, autant venant de moi que de lui. J'aurais pas du être jalouse, j'aurais pas du lui en vouloir pour participer à cet événement. Après tout, nous ne sommes plus ensemble. Il a le droit de vivre sa vie comme il l'entend. Mais ça m'est juste insupportable. Si Misha venait à rencontrer une autre fille, je pense que je deviendrais folle. Je pense aussi que cette fille disparaîtrait soudainement, sans que personne ne sache pourquoi. Sauf moi. C'est ridicule de penser comme ça, je devrais aller de l'avant, mais j'y arrive pas. Voilà pourquoi je souris tandis que mon chien fait peur à mon ex. Parce que j'ai toujours cette rancoeur en moi, parce que j'arrive pas à l'oublier. « Ca, c'est Iorek, mon chien. Je suis allée le chercher en Russie à Noël. » je réponds, toute fière de mon gros bébé poilu. Un bon gros chien Russe. On vient du même coin lui et moi. Autant dire que Misha a intérêt à s'en méfier. Iorek, il peut être adorable, mais il est pas facile avec les étrangers. Je tire un peu sur le collier de Iorek et ce dernier s'assied à côté de moi, attentif, tandis que Misha reprend la parole. Je croise alors les bras sur ma poitrine, dans l'attente qu'il m'explique la raison de sa venue. Il me souhaite alors un joyeux anniversaire, ce qui me déstabilise un peu. C'est vrai oui, j'allais presque oublier. Mon anniversaire. Et dire que l'an dernier, nous n'avions passé ensemble. Qu'il m'avait offert les clés de notre appartement. Appartement où je n'ai plus mit les pieds depuis facilement quatre mois. Nouveau pincement au coeur. J'aime pas vraiment repenser à ça. « Merci. » je dis simplement, la gorge quelque peu nouée. Voilà que j'ai à nouveau l'impression de perdre mes moyens face à lui. C'est dur de rester forte, maître de moi-même. Misha a toujours eu le don de déclencher mille et un sentiments en moi. La haine, l'amour. Il finit alors par me tendre un paquet et je le prends les sourcils froncés. « Qu'est-ce que c'est ? » je lui demande, intriguée. Il était pas obligé de faire ça. Comme je l'ai dit, on est plus ensemble. On a pas à faire semblant, à s'offrir des cadeaux ou je ne sais quoi. Mais je me décide tout de même à déballer mon cadeau, avant de découvrir une arme à feu entre mes mains. « Mais ... » je m'exclame, avant de passer la tête par l'encadrement de la porte pour vérifier qu'il n'y ait personne dans les couloirs. Je prends tout de même le soin de cacher l'arme derrière mon dos. « T'es fou ou quoi ? Si on nous voit avec ça ... » on risque gros. Surtout moi, étant présidence de confrérie. Je soupire. Je sais très bien ce que signifie son cadeau. Il y a quelques temps, un an, deux ans ? Il m'avait confisqué l'arme que je m'étais procurée pour me protéger. Cela ne nous a pas bien servi, puisqu'au final, on a tous les deux finit blessés, brisés.

✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

(Invité)

• Dans un certain abandon de nous-même, on se laissait tous aller à notre manière, certains choisissaient l'alcool, d'autres le sexe, quelques-uns la drogue, et puis, de nombreux faisaient comme moi, ont essayaient de vivre à notre façon, à coup de poing dans la gueule pour se frayer un chemin, pour s'en sortir et montrer au monde qu'on a réussi. L'argent n'était pas le problème, mon compte était aussi gros qu'une paire de couille qui ne se serait pas vider depuis des centaines d'années. Le problème, c'est que l'argent n'était pas la solution à tout, la réponse à tout. Est-ce que tu vas pouvoir ramener à la vie un être cher avec ta thune ? Est-ce que tu vas pouvoir te laver de tous tes putains de pêché avec ta thune ? Est-ce que tu vas pouvoir être apprécier seulement pour la personne que tu es à tes soixante ans, par ta femme de vingt-trois ans ? Non, putain c'est un non pour toutes ces questions. J'me suis laissé aller de la mauvaise manière, de la plus mauvaise des manières qu'il puisse exister. J'ai merdé, et je pense que je m'en voudrais toute ma vie, j'm'en voudrais de ne pas avoir été présent, j'm'en voudrais d'avoir refait la même connerie que j'ai déjà faite. Con que je suis. J'veux me rattraper, mais quand je vois ce chien là, j'ai plus trop confiance, il a beau ne pas être énorme, si Oksanna l'a dresser en chien Russe, à son âge, il est déjà prêt à attaquer et à me mordre les couilles pour m'empêcher de me reproduire et de donner la vie à des branleurs de mon genre. "Ah heu... Ouais... Il est... Gros..." Qu'est-ce que vous voulez que je dise sur un chien ? J'suis pas confiant avec ces bêtes là, et honnêtement, je suis loin d'être ici pour faire sa connaissance, donc, c'est pas que je m'en moque un peu, mais légèrement, on règlera le problème du chien plus tard hein. Je finis par lui souhaiter un joyeux anniversaire, tendant le cadeau que je lui avais apporté en sa direction. J'ai vu son petit sourire qu'elle a rapidement fait disparaitre, j'ai vu que ça lui faisait plaisir, j'ai vu que je marquais un point, et malgré mon départ, je la connais, et je sais comment elle réagit, je sais comment elle est, je sais comment elle pense. Alors peut-être que la porte est fermé de son côté, mais je sens un petit courant d'air qui pourrait l'ouvrir avec le temps. Je ne dis rien, je ne lui dis pas ce que c'est, j'attends, j'attends qu'elle l'ouvre, et sa réaction m'arracha un petit rire, surtout quand elle passa la tête à travers la porte pour regarder si personne ne l'avait vu. Putain, j'savais plus que je savais rire. "Mais ça va y'a personne, et au pire tu diras que c'est un faux..." Me balader avec une arme, ça ne me dérangeait pas, j'avais un permis de port d'arme, bon, une certaine catégorie, mais disons que j'en avais rien à foutre, alors me balader avec une arme dans un paquet cadeau, c'était loin de me faire peur. "J'pense que ça pourra toujours servir... Enfin, j'espère pas mais voila, au cas où..." Je ne sais pas si c'est un bon cadeau, disons que ces derniers temps je suis un peu perturbé, donc j'ai plus vraiment la notion du bien et du mal... •

Living alone in a dream

Misha & Oksanna

Me retrouver face à Misha, un an après notre décision d’emménager ensemble me rappelle un bon nombre de souvenirs, et cela s'accentue lorsque je découvre le cadeau qu'il m'a préparé. Il avait justement découvert que je m'étais acheté une arme en m'aidant à déménager de la colocation dans laquelle j'étais depuis mon arrivée à Cambridge. Je me souviens qu'à ce moment, on s'était plus ou moins disputés, car il voulait pas que je possède d'arme, car il voulait me défendre lui même. Il avait peut-être un peu raison ce jour-là, son rôle consistait aussi à me protéger. Tout comme moi d'ailleurs. Être en couple, c'est pas simplement partager des instants de bonheur, mais aussi se soutenir, s'épauler à travers nos malheurs. Chose que nous n'avons pas été fichus de faire. Quand toute cette histoire de bébé, d'attaque au mariage de mon père est passée, je me suis focalisée sur mon boulot de présidente de confrérie. Peut-être que je n'étais pas assez à l'écoute pour lui, peut-être que comme mon père, j'ai préféré faire la sourde oreille, ignorer nos problèmes. Peut-être que c'est pour ça qu'il est parti, parce qu'on s'était éloignés, parce qu'on avait pas réussi à gérer la situation. Ce n'est pas mon genre d'admettre ces choses à hautes voix, mais intérieurement je suis toujours consciente que tout n'est pas soit noir, soit blanc. Qu'on a toujours une part de responsabilité quand quelque chose arrive. Je n'irais pas jusqu'à dire à Misha que je suis consciente de ça, je ne suis pas encore prête à ravaler ma fierté, pas tout de suite. Mais au final, le savoir me permet de calmer ma colère envers lui, de ne pas lui jeter son arme au visage en lui demandant de partir. « Un faux ? » je répète en arquant un sourcil, pas forcément convaincue par les paroles de Misha, mais légèrement amusée. Je reconnais bien le Misha qui se fiche des conventions, des regards des autres. Celui qui a réponse à tout. En cela, nous sommes plutôt différents, mais nos différences étaient aussi ce qui faisaient marcher notre couple. On s'ennuyait jamais, on s'élevait vers le haut. On se complétait. « J'espère pas non plus. Je pense avoir eu mon lot de drames pour ne pas y ajouter un meurtre. Mais merci. » je réponds avec ironie. Manquerait plus que j'aille en prison, ou que je me retrouve en situation de légitime défense. Un nouveau traumatisme à ajouter à la longue liste qui me hante. « Du coup, ça va ? Depuis le Speed Dating ? » je me hasarde alors à demander, après quelques secondes de silence. « T'as rencontré des gens ? Quelqu'un ? » je continue, sous-entendant pas mal de choses. Le Speed Dating, le Spring Break, la fête, les filles, j'en sais rien. C'est plus fort que moi. Je me persuade que je prends simplement de ses nouvelles, mais en réalité je m'informe. Pas que ça m'intéresse personnellement, c'est juste que je sais qu'il n'est pas bien depuis toute cette histoire de mafia et j'aimerais savoir s'il s'en remet. En tout cas, j'essaye de m'en convaincre, faire bonne figure. Bref.

✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

(Invité)

• Suis-je un criminel ? Est-ce que toute ces horreurs que j'ai commis en Russie et ailleurs font de moi un criminel ? Est-ce que la torture et toutes ces mauvaises choses font de moi une mauvaise personne ? Je ne sais pas, aux yeux de la lois, je dois surement être un criminel bon à enfermer, à attacher à un putain de lit d’hôpital et à droguer de médicament. Putain, c'est à ça que se résume ma vie ? A être une mauvaise personne ? A être un mec bon à enfermer, un mec qui finira ces jours en prison ? J'veux pas de cette vie, j'suis pas fait pour être enfermé entre quatre murs, j'suis fait pour vivre, pour profiter de la vie, à ma façon certes, pas comme un putain de craqué qui va passer ces journées à se démonter la gueule et à se foutre dans des états pas possible. J'aurais pu tout donner pour effacer mon absence, pour revenir dans le passé et faire un autre choix, celui de rester et d'affronter la réalité, celui de ne pas fuir pour me lancer dans une quête de vengeance qui ne m'a rien apporté au final, à part peut-être des problèmes, car je sais qu'un jour, ils me tomberont dessus, je sais qu'un jour, ils viendront pour se venger à leur tour, pour attraper le mec qui les a fait galérer, ce mec qui est venue pour descendre un à un leurs hommes, un jour, j'y aurais droit, et je serais surement préparé à tous les recevoir. Mais une chose à la fois. Un hochement de tête de haut en bas lorsqu'elle me répond un faux sur un ton interrogatif. Est-ce quelqu'un ici connait aussi bien les armes qu'un Russe ? Si ils ne l'ont pas dans les mains, ils ne sont pas censé savoir que c'est une vrai, alors qu'ils ferment tous leurs gueules. Je ne réponds pas non plus lorsqu'elle me dit qu'elle préfère ne pas ajouter un drame à la liste, que voulez vous que je réponde ? Que je parle de notre enfant qui n'a jamais pu naître ? On va éviter les sujets sensibles pour le moment, c'est déjà assez tendu, alors même si j'y pense nuit et jour, même si toute ma vie je devrais vivre avec cette idée, j'ai pas envie d'en parler aujourd'hui. "Sérieusement ? T'as vraiment cru que j'allais là-bas pour rencontrer des filles ?" Car je sais que c'est ça, sa vrai question. J'sais même pas pourquoi elle se la pose en fait, mais bon... "J'y suis allé parceque c'était le moment de rencontré des nouveaux Eliots qui auraient pu me rejoindre dans ma lutte contre les Mathers, rien de plus." Qu'est-ce que j'en avais à foutre de rencontrer des filles, j'avais juste vu en cette soirée une opportunité pour recruter des personnes, rien de plus. Par contre elle, je n'ai aucune idée du pourquoi du comment elle y était en fait, surtout qu'elle avait l'air d'être contente de son partenaire... Un nom de plus à ma longue liste... •

Living alone in a dream

Misha & Oksanna

Je sais pas vraiment ce qui me prend de lui poser ces questions. C'est pas la première fois que je remarque que je perds mes moyens en présence de Misha depuis son retour. Ce que l'on peut dire, c'est qu'il me rend folle. Un jour il m'énerve, un jour il m'attendri, l'autre il me rend jalouse, etc. Encore une preuve que je ne suis pas remise de cette histoire. De lui. Il est toujours dans un coin de ma tête. Si j'avais voulu commencer à voir d'autres hommes, ça aurait été un échec total. Peut-être que s'il n'était pas revenu en janvier, j'aurais réellement réussi à l'oublier, à tourner la page. Mais le savoir ici, à Harvard, enfin maintenant en Jamaïque, pas loin de moi, ça fait resurgir beaucoup trop de choses. Des souvenirs, des sentiments. Il continue de me hanter, quand je le croise dans la rue, quand il vient me souhaiter mon anniversaire à la porte de ma chambre. Il ne lâche pas l'affaire, il veut réellement se faire pardonner. Il m'avait prévenue. Je ne tarde pas à remarquer qu'il s'offusque de mes questions et je fronce les sourcils, soudainement plus énervée moi aussi. « J'en sais rien Misha ! T'es bien parti sans rien dire, je m'attends à tout. » je réplique presque immédiatement, sur la défensive. Je peux pas m'empêcher de ramener ça sur la tapis. Je sais que je ne devrait pas, mais j'ai du mal à avoir une conversation d'adulte face à lui. Je m'emporte vite, parce que ça fait encore mal. Il m'explique alors qu'il était allé à ce Speed Dating seulement pour recruter des Eliots dans sa guerre contre les Mathers. Je lui lance un regard suspicieux. Est-ce que je dois préférer sa version des faits ? « C'est pas forcément mieux tu me diras. » je lui dis pensive. Je le connais, je sais ce que ça veut dire. Et en tant que présidente, je ne suis pas censée être ravie qu'il utilise mes événements pour partir en croisade contre la Mather House. Mais en tant qu'ex-petite-amie, c'est plutôt rassurant. « Je sais pas, je m'étais dit que t'avais peut-être tourné la page. Je ne dis pas que tu n'as pas le droit mais voilà, ça ne m'aurait pas fait plaisir. » j'admets à contre coeur. J'ai pas envie de le flatter, loin de là. J'en ai juste gros sur le coeur. Depuis son départ, j'ai énormément perdu confiance en moi. En tout cas au niveau sentimental. J'en suis venue à me demander ce qui clochait chez moi, si j'étais pas simplement destinée à vivre échecs sur échecs, drames sur drames. C'est pas la première fois que Misha s'en va sans donner de nouvelles et que mon coeur s'en est retrouvé brisé.

✻✻✻

(Invité)

• Aucune lumière n’éclairait l’endroit, marchant dans la pénombre, l’homme ne savait où il allait, il n’avait aucune idée d’où il allait atterrir, mais c’était sa vie, il était comme ça, avançant les yeux fermés sans se demander dans quel endroit il aurait pu finir. Pourquoi ne faisait-il pas comme tout le monde ? Il aurait très bien pu sortir son portable et lancer l’application lampe torche ou quelques choses du genre, histoire de voir on son chemin aurait pu l’emmener, mais non, lui, il s’en moquait totalement, c’était son mode de vie… Et puis BAM, voilà la lumière, un tout petit rayon de lumière, alors il la suivit, il marcha, il courra, non, il ne courra pas en fait, ça lui demanderait trop d’effort à vrai dire, alors il marcha tranquillement, les mains dans les poches. Plus il avançait en direction de cette petite lumière, plus se rayon s’élargissait lui laissant voir une porte. Une porte ? Bah allons-y, autant l’ouvrir, toute façon ce mec complètement inconscient n’avait rien à perdre... Posant sa main sur cette fameuse poignet il ouvra cette porte et atterrit dans un salle au mur blanc comme ceux d’un hôpital, plusieurs personnes étaient assises là, sur une chaise, en rond. Une place était libre, alors pourquoi ne pas s’assoir, après tout, il avait bien marché, au moins cinq minutes, alors il avait bien droit à un peu de repos, non ? Prenant place sur cette chaise, tous les regards se posèrent sur lui, et c’est à ce moment-là qu’il comprit que tous ces regards, c'était le poids de ces erreurs, il devait y faire face, il devait les affronter pour aller de l'avant, il ne pouvait pas rester bloqué dans le passé, ce n'est pas comme ça qu'il allait s'en sortir, putain non, c'est pas comme ça que j'allais pouvoir m'en sortir et avoir une vie à peu près normal. Toutes mes erreurs, toutes ces putains erreurs que je n'ai cessé de répéter au fur et à mesure des années devaient s'arrêter maintenant, j'en avais marre de tourner en rond dans ce cercle vicieux, j'voulais changer, et la seule personne pouvant m'aider était celle à qui j'avais fait le plus de mal. Plutôt intelligent non ? Elle me le rappel, encore et encore, elle me rappel que je suis celui qui a merdé, que je suis celui qui a fuis sans demander de l'aide, sans la prévenir. Alors que voulez-vous que je réponde ? Elle a raison, elle a entièrement raison. Donc, aucune réponse ne sortie, je n'avais rien à répondre de toute façon, et elle savait qu'elle avait raison sur ce point-là. On arriva ensuite à cette putain de soirée de speed dating, à l'écouter, j'y étais allé pour rencontrer de nouvelles filles, je ne pu m'empêcher de soupirer tellement c'était impensable en fait. "T'aurais préféré me voir là bas au bras d'une autre fille ?" Comme toi avec l'autre Eliot de merde ? D'ailleurs, on reviendra sur ce sujet plus tard là, car j'ai des têtes à faire sauté du coup. "Et tu penses vraiment que si j'aurais tourné la page, c'est vers toi que je me serais tourné ? Que c'est à toi que je demanderais de l'aide pour m'en sortir ? J'aurais tourné la page, j'serais pas revenu sur Boston..." Et cette putain de page, jamais je ne pourrais la tourner, c'était pas dans mes objectifs, c'était pas en prévision, non, je voulais que cette page,, elle reste ouverte... •

Living alone in a dream

Misha & Oksanna

Si quelqu'un d'extérieur à moi et Misha nous voyait en ce moment même, il se dirait que nous ne sommes qu'un beau couple d'idiots. On se prend la tête, on se dispute pour trois fois rien. Cette histoire de Speed Dating, c'est qu'une excuse. Une excuse pour moi de lui en vouloir sur autre chose que son départ. Parce que je sais bien qu'il ne sert plus à rien d'être inutilement en colère à ce propos. On en arrive à un stade où je devrais soit lui dire de me laisser tranquille une bonne fois pour toute, soit essayer de lui pardonner. Mais on sait bien lui comme moi que ni l'un ni l'autre n'est prêt d'arriver. Je ne cesse de regretter qu'il soit revenu, mais au fond, maintenant qu'il est là, je ne me vois pas continuer à faire ma vie de mon côté sans l'y inclure. Tout comme je ne me vois pas à nouveau lui faire confiance, en tout cas pas immédiatement. J'ai besoin de temps, et pendant cette période, c'est comme si ma vie était en suspens. Impossible de faire le moindre choix, d'avancer à proprement dit. Coincée entre mon passé et mon futur, je n'ai pas encore le courage de prendre une décision. D'où ma stupide remarque sur ce Speed Dating. Je sens que j'ai besoin de lui en vouloir, de lui reprocher quelque chose. J'ai encore tant de colère au fond de moi. Je fronce les sourcils alors qu'il soupire. Quoi encore ? Je l'agace ? Voilà, je prends à nouveau la mouche pour un rien. Il va falloir que je m'y fasse. A chaque fois que je verrais Misha, je serais tiraillée entre l'envie de le gifler ou de le prendre dans mes bras. « Bien sûr que non j'aurais pas préféré. » je réponds, agacée et forcée d'admettre la vérité. Les bras croisés sur ma poitrine. Je n'ai pas l'impression de voir cette conversation évoluer, jusqu'à ce que Misha évoque ce qu'il ressent, à sa façon. « Ouais, tu marques un point. » je dis en me mordant la lèvre. J'avoue que ma réaction avait été un peu disproportionnée. Mais qu'est-ce que j'y peux ? J'ai pas les émotions toutes justes en ce moment. Son départ, son retour, il y a de quoi ne plus rien comprendre. « Qu'est-ce que tu attends de moi au juste ? » je lui demande calmement. Car il ne cesse de dire qu'il a besoin de moi, de mon aide. Mais pourquoi ? Comment ? « Je ne vois pas comment je pourrais t'aider alors que je n'arrive pas à m'aider moi-même. » je continue. J'ai beau avoir l'air forte, déterminée, invincible et j'en passe, je suis néanmoins plutôt fragile ces derniers temps. A deux doigts de péter un câble comme on dit. De tout quitter à mon tour. Combien de fois n'y ais-je pas pensé ? Lâcher Harvard, la Eliot House, ma famille. Disparaître, reprendre tout à zéro. Une vie loin des tracas, des drames, des responsabilités qui pèsent sur mes épaules. Un choix que j'aurais peut-être du faire plus tôt, avant que tout ne dégénère. Proposer à Misha de partir tous les deux. Si nous l'avions fait, rien de tous nos malheurs ne serait arrivé.

✻✻✻

(Invité)

(Contenu sponsorisé)

Mishanna ® Living alone in a dream

► Feat MISHANNA

Fiche de réponse créée pour ILH ®

► Feat MISHANNA

Fiche de réponse créée pour ILH ®

► Feat MISHANNA

Fiche de réponse créée pour ILH ®

► Feat MISHANNA

Fiche de réponse créée pour ILH ®

► Feat MISHANNA

Fiche de réponse créée pour ILH ®