Avoir bu plus mais tenir mieux la route, l’âge et l’expérience. Des mots qui n’ont eu d’effet sur moi que de me faire m’esclaffer comme une gamine. C’est pas non plus comme si l’alcool n’était pas mon ami mais il est vrai qu’entre les mélanges et la chaleur, ça a eu un sacré effet sur mon corps. «
Ah bah oui, forcément, j’oubliais que t’avais fêté tes cent-cinq ans le mois dernier ! » Je tente, pour continuer dans cet esprit de taquinerie, de lui pincer le nez de là où je me trouve – son dos. Pourtant, en vain. J’ai dû lui pincer l’arcade, et lui foutre un doigt dans l’œil au passage. Mon esprit, lui, ne fait plus attention à rien : il ne s’intéresse qu’à Denys. A tel point que je ne vois plus personne. Enfin, jusqu’au moment où je me retrouve à faire du seins nus au beau milieu de la piscine. Là, par contre, ça devient problématique. Pas parce que je me retrouve à demi nue devant une horde de mecs, mais plutôt parce que parmi ces mecs se trouvent mes frères. J’ai jamais eu spécialement l’envie de leur dévoiler mes petits atouts. «
C’est du made in china, ne critique pas parce qu’ils vont dominer le monde et tu vas finir par te retrouver à poil à chaque coup de vent si tu cherches pas à les aider à progresser ! » J’enchaîne les mots, mais dans ma tête, je suis même pas sûre que ce que je viens de dire ait un sens. Tant pis. L’important, c’est de comprendre qu’il faut soutenir le marché chinois si on veut pas se faire bouffer le cul dans trois ans. Je le regarde chercher, restant plantée là, en plein milieu de la piscine, tournant de temps à autres la tête pour vérifier que personne n’ait rien capté. «
Je m’en bats les reins du top less ! Comment te faire comprendre que j’ai pas spécialement l’envie de montrer mes mandarines à Marin et à Colin ? Si c’était que toi, tu sais… » Tu sais ? Ce serait pas gênant. Pas le moins du monde même. J’aurais même pas cherché à couvrir mes ‘arguments’ s’il n’y avait eu que Denys. Encore une fois, ce serait pas la première fois. Une de plus ou une de moins… «
Ouais ouais ouais, mais ça veut pas dire qu’on doit être à poil. Enfin, si t’as envie de te mettre à poil, toi, je t’en prie… fais-toi plaisir ! » Je souris, comme une gamine. Et là, mes yeux se plaquent directement sur le haut de mon maillot qu’il finit de retrouver sous l’un des accessoires de la piscine… «
Dieu soit loué ! » Je me rue vers Denys, plongeant mon corps dans l’eau et ne laissant sortir que ma tête, parce qu’avouons-nous que nager d’un main, c’est dur. Trop dur pour moi. Alors, pour cinq secondes, je peux bien me permettre de laisser voir le monde aux jumeaux. Sauf que là, Monsieur veut jouer. «
T’es sûr de toi, Denys ? Vraiment ? » Bon. Les gestes parlent mieux que les mots qu’on dit. Tant pis pour lui. Je me relève, plaque mon buste à lui pour camoufler les évadés et, alors que je tente d’attraper mon maillot d’une main, l’autre me permettant de me maintenir à son épaule, je lui vole un baiser. Qui ne signifie rien. Mais ce sera sans doute suffisant pour le dérouter et réussir à reprendre mon bien. «
Tu m’as cherchée… coquin ! » Je pouffe de rire, attrapant finalement mon bikini et le remettant en place en m’éloignant de lui, fière de ma contre-attaque. Tout le monde sait qu’il ne faut pas jouer avec la louve, après tout… Il pourra pas crier au viol. Je me rue malgré tout hors du bassin, sait-on jamais s’il décide de me poursuivre, et je cours du mieux que je peux en tentant de faire attention. Parce que s’il me poursuit, ce que je suppose fortement probable suite à ma petite attaque, il réussira bien trop vite à m’attraper au vu de nos tailles et de nos états. Sauf que là. Comme si mes bourdes précédentes n’étaient pas suffisantes, je fonce droit dans la baie vitrée. Trop alcoolisée, trop excitée pour me rendre compte qu’elle me faisait face. Je me retrouve parterre après qu’un gros bruit ait retenti dans la résidence. Et merde. Allongée au sol, je touche mon nez qui me fait horriblement mal. Manquerait plus que je me le sois éclaté mais, au vu du sang qui en coule, c’est plutôt bien parti pour…