But the night is crawling through my eyes (denys)

Comme d'habitude rien en perspective ce soir, à chaque fois je faisais tout au dernier moment parce que c'était juste ma manière de fonctionner. Les vacances c'est fait pour se reposer, que disait ma grand mère à chaque fois. Elle n'a jamais vraiment connu le Spring Break je pense, là, elle aurait compris que c'est le seul moment où tu peux tout faire, tout dire, t'épanouir sans avoir ses foutus cours à réviser. Et depuis le début du séjour j'en profitais pas mal, tellement que je dormais chaque après midi sur la plage au lieu de courir dans les vagues et de faire semblant de me noyer pour qu'une jolie nana vienne me sauver à coup de bouche à bouche. J'en avais même pas la force. C'est seulement le soir que celle-ci revenait prendre contrôle de mon corps. D'ailleurs, Denys avait besoin de moi. Se défoncer, boire, oublier j'imagine surtout après ce qu'il avait fait. Je l'admirais quelque part, et pas seulement parce qu'il était musclé comme Hulk mais aussi parce qu'il avait les couilles. C'était un homme, un grand et un vrai. Jamais je n'aurai pu dire quoique se soit à quelqu'un et ce même pas à mes parents. Trouvant une bouteille à moitié pleine, et mon sachet d'herbe que j'avais payé sur place en trouvant un vendeur d'herbe, je donnais rendez vous à Denys sur la plage. Je n'avais pas vraiment d'idée où aller et comme c'est publique et qu'on peut se baigner je trouvais ça plutôt cool. Je me doutais qu'on bougerait surement au cours de la soirée. Fourrant mon barda dans mon sac à dos, je partais tel un guerrier en direction du sable fin et de la mélodie des vagues. Le soleil se tintais progressivement d'une couleur sombre, me laissant tout de même moi et mes claquettes retrouvées l'endroit du rendez-vous. M'asseyant sur une digue en béton délimitant la plage de la rue, j'attendais tranquillement en préparant mes filtres, fredonnant un air d'un tube du moment.

@DENYS ZACHARIAS

 
La Jamaïque, here we go. Le programme était sensas, tyrolienne, rafting, quad, plongée… Ca envoyait du rêve et parmi tout ça, il y avait des journées libres aussi. J’avais donc pu commencer à profiter des plages merveilleuses de l’île, et surtout des vagues pour surfer, même si elles n’étaient toujours pas au rendez-vous. Les soirées étaient tout aussi animées, alcool et… on était en jamaïque les gars, donc pas besoin de dessins pour savoir quel autre compagnon de fiesta se joignait à nous chaque soir. Bref, les journées étaient trop courtes, j’avais repéré quelques randos à faire, j’étais super occupé, le temps filait super vite et pourtant… Pourtant, j’avais toujours cette boule au ventre. Le premier jour, Ashleigh était venue me voir dans ma chambre et après un presque dérapage, je lui avais finalement tout avoué. Qu’est-ce qui m’avait pris ? Qu’avais-je espéré ? C’était voué à l’échec c’était idiot… Comment accentuer encore plus le malaise qui grandissait déjà entre nous. Bref, si aucune rando, aucune baignade, aucun panorama magique des lieux ne parvenaient à me faire oublier Ash, je faisais confiance à Marin pour remplir ce challenge. Rencard sur la plage avec mon pote, qui je le savais n’allait pas comprendre. Si il y avait bien un point où Marin et moi on divergeait c’était celui là : les filles. Lui était un vrai allergique des sentiments et relations longues durées, moi, de mon côté, il fallait toujours que je m’attache désespérément.  Je repérai le dos de mon ami, face à la mer, assis sur la digue, et un petit sourire se dessina sur mes lèvres en l’entendant fredonner. Je m’approchai, amusé, une tape amicale dans son dos et je m’assis près de lui en commentant : « T’as l’air en forme, tu viens de te lever c’est ça ? » Et ma main alla secouer ses cheveux quelques secondes, ajoutant moqueur : « T’as encore du sable dans les cheveux… » Ouais, je le voyais bien siester sur la plage toute l’après midi en fait… Ou alors il avait été faire des folies avec une jamaïcaine, autre solution tout à fait plausible.
 

Roulant mes feuilles avec la plus grande des concentrations, je jetais régulièrement des coups d'oeil à la beauté de ce couché de soleil. Et puis un instant, je restais planté là, à me demander si je n'allais pas sortir mon carnet pour croquer cet instant. Le dessin, mon pécher mignon était aussi une honte à mes yeux, une chose que je ne révélais jamais. Même pas à Louve. Ça avait un petit coté fragile qui ne me plaisait pas, que j'avais du mal à apprécier aux côtés des autres. Alors je le gardais là, dans un coin, pensant fortement que je devais sortir les pinceaux et la gouache pour immortaliser ce genre de moment. Seul Anja connaissait mon côté rêveur, les yeux plantés dans les étoiles mais si jamais elle se permettait de le révéler, je me chargerai d'elle. Pas question qu'on le sache. Repportant mes yeux sur l'action de mes doigts, je fronçais les sourcils en butant sur une manipulation qu'en habitude il m'était facile de le faire. putain. La minute d'après une main se posait sur moi et une voix rauque retentit, me faisant sursauter. « Putain t'es con Den. J'ai eu la frousse. Je veux pas crever ici. » Heureux de le voir, mon sourire s'élargissait en sentant l'excitation me gagner. « M'en parle pas. Je crois que je vais taper une sieste de dix ans en revenant à Cambridge et toi ? » Répondis-je en l'écoutant attentivement. Ok, j'avais envie de tout savoir sur Denleigh mais en même temps, j'avais l'impression d'être devant une série avec eux, et chaque épisode relevait d'un suspense incommensurable. Le mather passait sa main dans mes cheveux en enlevant le sable qui s'y trouvait. Merde, parfois j'avais vraiment l'impression d'être son petit frère. Alors que j'étais plus âgé que lui. Il est trop fort ce type. « Prêt à te détendre ? J'ai pensé que se serait bien. Que tu te détendes enfin. » Je m'inquiète pour lui. C'pas de ma faute, c'est à cause de lui que je ressens ce sentiment. Je lui tends une cigarette qui n'en ai pas vraiment une en lui envoyant un clin d'oeil. « Bon, je te laisse commencer, t'es le plus jeune. Et tu repartiras pas de cet endroit sans t'être baigné nu. C'est dans ma checklist du spring break, donc tu dois me suivre dans ma connerie. Pas le choix. » Et puis si je pouvais trouver quelques filles, et un endroit où se défoncer tranquillement se serait cool.

hj: oui, tellement. mais profite parce que marin va changer de visage.

Sursautant, j’avais effrayé mon pote sans même le vouloir. « No stress, on n’est plus aux states ici… On ne fait donc rien d’illégal. » La possession de cannabis avait été légalisée ici il me semblait bien non ? En tout cas c’est avec un petit rire que je m’installai près de Marin, le laissant terminer ce qu’il était en train d’entreprendre tout en lançant la conversation sur sa mine de sorti de la sieste, il acquiesça d’ailleurs en rêvant déjà du sommeil qu’il allait récupérer une fois de retour à Cambridge. « Moi ? Je me désole tous les jours que les journées ne fassent que 24heures… » Sérieux, quand on était dans un pays tel que celui ci, il faudrait un peu de rabs, de sursis, pour pouvoir tout voir, tout explorer, profiter à deux cent pour cent. Enfin pour ma part, mes nuits étaient courtes. « J’ai donc choisi l’option de ne pas dormir. » me marrai-je avec un petit rire, justifiant mon manque de sommeil par une soif de découverte de l’île alors que c’était surtout qu’une fois allongé dans mon lit, mon cerveau n’arrivait pas à lâcher prise et avait la fâcheuse tendance à ressasser les récents évènements avec Ash. Si ma vie sentimentale était un désastre, Marin lui, je m’en doutais, devait plutôt bien profiter de son SB pour emballer, il n’y avait qu’à voir le sable dans ses cheveux. « Alors elles sont comment les jamaïcaines ? » demandai-je en attrapant le bedo qu’il me tendait en me conseillant de me détendre : « Merci… » Je glissai le joint entre mes lèvres, saisis mon briquet pour l’allumer et tirai une première taffe dessus. Fermant les paupières quelques secondes, savourant la sensation de la fumée qui emplissait mes poumons, expirant ensuite, je rouvris les yeux en lâchant dans un soupir : « ‘Tain, même ça, ça me fait penser à elle… » Parce que les joints du soir c’était souvent avec ma coloc que je les partageais habituellement. Heureusement, Marin savait exactement comment changer complètement de sujet pour me faire totalement penser à autre chose. Je pouffai en entendant sa phrase suivante. « T’es sérieux ? Tu sais que c’est pas un bain de minuit qui va m’effrayer hein ? » Je retirai une latte et lui tendis finalement le petit cône incandescent, pour qu’il en profite également. « On y va maintenant ou on se garde ça pour la fin de soirée ? »  Puis je repris d’ailleurs, en tiltant sur ses mots : « Y’a quoi d’autre dans ta checklist du SB ? »

J'avais un sourire, je réprimais ce rire qui ne voulait qu'une chose, celle de sortir. J'arrive pas à croire qu'il me fasse peur, et que ma réaction même le surprenne à son tour. Quel bordel. Mais ayant maté pas mal d'épisode de scream, j'étais devenu cardiaque à la longue. « Ouais je sais bien, mais j'étais perdu dans mes pensées. Je crois que j'ai plus l'habitude de vivre dans la légalité. » Avec tout ce que je fume, et malgré mes précautions mon père m'avait à plusieurs reprises couvert, donnant quelques pourboires aux flics pour ne pas mettre ça sur mon casier judiciaire qui était jusqu'à présent vierge. Tout le contraire de moi. Au moins je pouvais me sentir fier de quelque chose dans ma triste vie. Mise à part ma belle gueule. « C'est vrai que c'est trop court.. » répondis-je en soupirant. Comment je peux faire la fête jusqu'au matin, dormir l'après midi et recommencer comme si de rien n'était avec les cernes que j'accumulais. A la rentrée c'était deux jours à dormir, évitant tout contact avec le soleil -ce qui ne devrait pas être difficile vu le sale temps à Cambridge- et sans oublier à sécher, après tout j'étais persuadé de trouver une petite étudiante qui me filerait bien ses cours, gentiment. « Sérieux ? Tu dors pas ? T'es un vampire de jour c'est ça ? Je savais que t'étais chelou Den, maintenant je sais tout. » répliquais-je en faignant la surprise. Ce mec est dingue, il va tomber dans la flotte tout à l'heure, je vais devoir lui faire du bouche à bouche et à vie, je serai choqué de ce contact entre nous. « M'en parle pas.. pour le moment j'ai pas vraiment tapé là-dedans. Juste dans quelques filles de l'université. Mais je suis tellement déchiré à la fin de chaque soirée que je vomis plus que je choppe. » J'hôchais la tête comme pour appuyer mes mots. D'ailleurs lui, c'était Ash qu'il avait en vu. Comment ça se passait, tout ça ? J'étais tellement impatient que les mots ne tardèrent pas à s'échapper tout seul de mes lèvres. « Et avec ... » Demandais-je en profitant du moment où il savourait l'arôme délicat de la drogue entre ses doigts. Mais à peine avais-je lâcher quelques mots, que le jeune homme s'en décidait d'en parler de lui même. J'étais soulagé. Au moins, personne n'était mal à l'aise. S'il mettait de temps en temps le sujet sur le tapis de lui même, c'était préférable. « Heureusement que ça va pas t'effrayer. Même si t'es mort, je compte bien que tes pieds touchent l'eau.. » Ouais parce que entier, il allait peut être mourir et c'est franchement un problème si jamais ça arrivait. « La fin, attend que la nuit nous plonge dans l'obscurité.. alors, j'ai fumer sur la plage. Rentrer chez quelque un ou bien dans une chambre étudiante de chez nous, si jamais on croise des gens faire l'amour sur la plage, on leur jette du sable.. » Je réfléchissais, levant les yeux en l'air comme si j'avais cette fameuse liste devant moi. « Ah et si tu veux te venger de quelqu'un, je propose qu'on tague sa porte. Et qu'on foute la merde chez lui. » Je commençais à prendre la main dans l'art de déballer les affaires. Et j'étais doué. C'est pas Ash qui dirait le contraire, ni Denys d'ailleurs.

EDIT: TADAM.

 Petit rappel sur le pays où l’on se trouvait : pas la peine d’être sur les nerfs, sur le quai vive, on ne risquait rien avec notre bedo. Mais mister Perol n’avait pas l’habitude, plus l’habitude de la légalité, et puis je me doutais qu’en dehors du risque pénal qui le stressais, il subissait aussi une certaine pression familiale. C’était l’inconvénient quand on venait d’un milieu aisé, comme le sien, comme celui d’Ash aussi. J’en avais beaucoup moins sur les épaules de mon côté. Je pouvais finir prof de surf que je serais quand même mieux rémunéré que mon père l’avait été durant toute sa vie, ce qui n’empêchait pas le paternel d’avoir un peu fait chanter l’aîné de notre fratrie pour qu’il réussisse là où lui avait échoué. C’était juste que moi en temps que benjamin, je m’en sortais nettement mieux. Moins d’attente à mon égard, surtout que j’avais toujours été le clown de service, qu’ils étaient déjà surpris en somme que j’ai réussi à intégrer Harvard. Bref, Marin et moi philosophions, joint en main, sur les journées trop courtes qui défilaient vitesse grand v, et je révélais que je ne dormais presque pas. « Fais gaffe j’ai la dalle ! » me marrai-je, retroussant ma lèvre supérieure pour révéler mes canines, entrant un temps dans son jeu avant de pouffer de rire. « Je suis crevé, je me couche, mais le marchand de sable doit pas avoir mon numéro de chambre. » révélai-je. Ou alors je cogitais trop… Oui c’était plutôt ça. Le manque de sommeil de mister Perol je l’attribuais aux jamaïcaines mais je me trompais. Pas de conquêtes exotiques à son actif, juste quelques filles du campus. « Agathe ? » demandai-je, avec un petit air intéressé, sachant que toutes infos récoltées à ce sujet raviraient Ashleigh. La blonde revenait tout le temps dans mon esprit, j’étais incurable, même le joint qui voyageait jusqu’à mes doigts, m’y faisait penser.  « Je suis mal barré… » soupirai-je avant d’inspirer une grande latte sur le bedo en lui tendant à nouveau. Un bain de minuit ? Si il escomptait me faire peur, c’était raté. Au contraire, j’adhérais à l’idée. On se gardait ça pour la fin de la soirée, et en attendant il me lista ses autres missions pour les vacances. « Attends, oui, y’a bien un type dont il faut que je me venge. Ce mec qui a foutu du gel sur ma brosse à dents. » Et hop je le poussais gentiment, histoire qu’il comprenne que je parlais de lui et que j’avais bien découvert son –petit cadeau-.

J'aime bien me retrouver avec lui. Denys. Mon fraté, un peu le seul ami masculin que j'ai ici et je ne mentais pas si je disais qu'il était le meilleur même. Et dieu que c'était rare dans ce monde les gens vraiment là pour toi. Pour parler de tout et de rien, s'ennuyer et s'amuser ensembles, mais jamais l'un sans l'autre. J'avais confiance en lui et j'espérai que cela soit réciproque. Je ne savais pas ce que le futur nous réservait, mais j'avais survécu à son attachement pour ma soeur alors que je me faisais pas de réel angoisse là-dessus. « Touche moi et je te sors mon pieu pour t'emballer. » Suivant le geste à mes paroles, je cherchais à l'intérieur de mes poches un simple et inoffensif stylo, le pointant sur lui. « On fait moins le malin là. » Le sourire bien là, accrocher sur mon visage comme une pancarte légèrement de travers. « Sérieux ? Tu prends pas des somnifères ? » Assez curieux quand on savait très bien que les journées terrassaient pas mal de gens à faire la fête sans arrêt. Moi le premier. Et ce malgré l'envie, et les vitamines que je prenais chaque matin en me réveillant. Je regarde un instant les vagues, les fixant, me perdant dedans. « Hein ? » Je me relève brutalement en écoutant le mather parler d'Agathe. « Non, pas encore. Je travaille sur le dossier.. Et toi ? Tu choppes ? » Je lâche ça, comme ça dans le flot de la conversation en espérant tout de même une réponse. Je suis contre les couples, je trouve ça nul, une stagnation à mon sens inutile mais bizarrement tous les deux.. Je trouvais ça rafraîchissant. Prenant l'objet qu'il me tenait entre les doigts, j'en fumais une. Toussotant à la fin. « Merde, on dirait un bleu. » Dis-je en recrachant la fumer par mes lèvres. J'en avais l'habitude d'en fumer pourtant, il m'arrivait encore d'être surpris de me foirer. « Ah ouais ? C'est qui ce type ? Il est trop con. » Bah ouais, il parlait de moi mais bon, autant partir dans la connerie et feinter. Pourtant j'adorai cette blague, c'était la meilleure que je puisse faire pour le coup. Parce qu'on ne s'en rend compte qu'au dernier moment. Je suis diabolique.

EDIT : Cimer.

Moi je dormais peu, pas assez en tout cas. Trop de choses à voir. Trop de choses à penser surtout. J’avais pas trouvé le bouton off pour ma petite caboche. Et mon interlocuteur voyait là dessous des tendances vampiriques qui me firent sortir les canines. Il s’arma d’un pieu/style pic, menaçant. « Elle a morflé quand même Buffy. » me moquai-je, le comparant alors à la célèbre blondinette tueuse de vampires. « C’est le moment où tu m’annonces que tu as bouffé de l’ail au déjeuner c’est ça ? » me marrai-je avant qu’il ne me questionne plus sérieusement sur mon manque de sommeil. « J’fume un joint. C’est plus naturel. Et puis ça me permet de pioncer quelques heures. Mais t’en fais pas, je me reposerais en cours. » Paroles à ne pas rapporter à mon frère aîné, pliz, qui depuis son poste en Australie, finançait mes études.  Mais je savais que ce que je confiais à Marin restait entre nous. Je le questionnais ensuite sur Gaga, l’arrachant à sa rêverie, un petit rire s’échappant de mes lèvres à sa réponse –travaille sur le dossier- « On dirait un comptable devant sa calculette. » me moquai-je, alors que bon, j’étais super mal placé pour le charrier, vu comment je ramais avec Ash pour ma part. Quand il me demanda ce qu’il en était de mes conquêtes d’ailleurs, mon air hilare disparut. « Non, personne… » Parce que personne ne m’intéressait à part Ash, tout simplement.  Je le regardais rater son coup sur le bedo qu’on partageait et mon sourire narquois réapparut. « Forcément que si tu crapaudes comme ça devant Agathe, elle va te prendre pour un puceau prépubère. » Et puis une tape sur l’épaule plus tard, je l’attaquais sur le sujet de ma brosse à dent. J’avais une revanche à prendre… « Il est trop con et en plus il ne sait pas fumer. » Allez, je repris le joint entre mes mains, et j’inspirais une grosse latte dessus, recrachant la fumée dans sa direction en formant des volutes de fumée en forme de O. « Là, apprends à faire ça et Agathe te fera ce que tu veux. »

On se marre, une bonne entente démarre entre nous et j'en suis plus que ravis. Denys à le sourire sur les lèvres et j'étais assez heureux de ça, au moins, on allait passer une bonne soirée ensemble. D'ailleurs les teintes orangés avaient rapidement viré à une couleur plus sombre, plus bleuté en somme. Que c'est beau de voir ça avec lui, j'en serai presque d'une humeur paresseuse mais je me reprends vite, souriant à sa connerie. « Tu rigoles ? Buffy est devenue sexy tu veux dire. Mais elle attira plus les gonzesses que les mecs désormais. Sorry not sorry. » dis-je en haussant les épaules. Je regardais parfois cette série quand j'étais adolescent mais quand vous venez d'une famille aussi reloue que la mienne, il est parfois bien difficile de regarder ce que bon vous semble ou bien de vous passionnez pour une série alors que votre père ou votre mère change souvent entre la politique et les nouvelles tendances de cet hiver. « Non, de l'oignon, j'espère que ça marche même dans ce cas. » répliquais-je en haussant cette fois-ci les sourcils, me moquant de lui, de nous et de notre conversation. « J'espère, j'ai pas envie de me sentir dans the walking dead avec tes cernes de zombies la. » Parce que le sommeil c'est important et j'aime les lits d'un amour phénoménale. Dormir c'est un mode de vie à adopter absolument tout le temps. « C'est ma calculette Den, juste qu'avec elle, même en appuyant sur les boutons, le résultat arrive pas rapidement. » Mais quelle belle image marin, je suis fier de toi. Merci moi-même. Check. Trop curieux à mon tour je lui posais la question, n'ayant pour réponse qu'un non pas vraiment assumé.« Ah ouais, personne ? » répétais-je à la suite de ses mots, espérant plus d'informations de sa part. « Je t'emmerdes Den. » répondis-je en souriant face à sa réponse sur le possible pré-pubère que je suis. Je tire de nouveau dessus et cette fois-ci c'est la bonne et heureusement. J'en fume tellement que se serait un sacrilège. « Eh bha, il a toutes les qualités du monde ton mec-là. » Il est trop con mais ça me fait marrer. Il me prend le joint des mains, le laissant faire en posant celles-ci même, afin de soutenir mon dos. « Aaah ? Parce que t'as déjà ken Agathe peut-être ? » demandais-je légèrement intéresse. S'il savait comment la pécho, ça voulait certainement dire quelque chose.

On avait dérivé sur un thème vampirique, et moi c’est pas le ténébreux Edward, égérie des ados, mais bien Buffy que j’évoquais, préférence pour les blondes oblige. Et l’autre guignol devant moi avec son pieu/stylo, il n’avait rien de la sexy tueuse de ma jeunesse. Il se marrait, ripostait et objectait : Buffy n’avait qu’à bien se tenir, Marin était une version améliorée, et il allait faire des ravages chez les gonzesses. « Marin, tueur de vampires, je vois d’ici tes groupies accourir ! » le charriai-je en riant. Bref, j’étais content de savoir qu’il avait mangé de l’oignon ce midi, ça me faisait une belle jambe. « J’comptais pas te rouler une pelle de toute façon. Mais prends un chewing gum, on sait jamais si on rencontre Gaga faut que tu sois opérationnel. » Bah quoi Agathe et Marin ensemble, c’était l’objectif number one de ma cupidon préférée non ? Je questionnais subtilement le garçon sur la mather, il avait une façon bien à lui d’en parler. Une calculette ? « T’appuies peut être pas sur les bons boutons. Tu veux des cours ? » me moquai-je, hilare avant de me taire et de me calmer direct à sa question : non je chopais pas, donc clairement les cours j’allais pas les lui donner, je devrais peut être en suivre avec lui parce que le bouton –faire craquer Ashleigh- je ne l’avais toujours pas trouvé. Puis il insistait le bougre, en me demandant confirmation que j’avais bien eu personne. Je ronchonnai : « Y’en a qu’une que je veux et elle, elle me veut pas. » Le joint entre les lèvres de mon ami, sa taffe suivante sembla moins suffocante pour lui. « Oh, il s’améliore. » commentai-je avant d’attraper le bedo et de m’amuser à expirer ma fumée sous forme de volutes rondes, fanfaronnant sur le fait que cette technique lui vaudrait l’admiration d’Agathe. « Non jamais… On a flirté un peu, on a été au bal des lowells de fin d’année ensemble… » racontai-je fièrement, tout en essayant de me remémorer le pourquoi on avait jamais dépasser le stade de l’amitié. Ha oui Gab. « J’avais trop mon ex en tête à l’époque. »