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misfortune is my god
marin & louve
La jeunesse constitue un extraordinaire élément d'optimisme car elle sent d'instinct que l'adversité n'est que temporaire et qu'une période continue de malchance est tout aussi improbable que le sentier tout droit et étroit de la vertu.
L’excitation redescend peu à peu, en tout cas de ce qu’on en voit. Au fond de moi, c’est loin d’être le cas. « On peut toujours trouver mieux, tu le sais, non ? » Y a toujours mieux à faire. Surtout quand on s’appelle Marin et Louve. Avec cette imagination débordante, on en a encore pour les cinquante prochaines années niveau conneries. Et encore, c’est mignon. « Ouais, je sais. N’empêche qu’il va déléguer l’engueulade à Colin et il va nous saouler trente ans encore avec cette histoire, tu le connais lui aussi. » Ah, Colin. Second paternel. Mais du mauvais côté. C’est pas le Papa Pérol tout mignon, tout gentil, qui nous balance ce qu’on veut avec un sourire quand ça le prend. Non. Colin, c’est celui qui remonte les bretelles et se charge du mauvais boulot. Les engueulades, les pieds au cul, la surveillance 24h/24. Pire qu’une caméra de sécurité ! C’est lui qu’on devrait embaucher pour garder les baraques, pas de vraies caméras. C’est plus sûr. « Si je dois me prosterner, tu devras écarter les fesses. » Et je ris, je me moque de lui. Je sais que je vais finir par m’en sortir après deux ou trois petits minutes d’engueulade. Mais lui. C’est pas que des mots qui l’attendent, je le sais. Pas comme moi, en tout cas. « Bah, ouais, y avait un bus à prendre ! » Je souffle et me permets de lui foutre une petite claque à l’arrière du crâne. « Fais pas comme si c’était de ma faute, c’est toi le plus âgé, c’est à toi de montrer l’exemple ! » Je finis par me faufiler derrière les voitures et observe que personne ne soit à notre recherche. Y en a, deux ou trois types, plus loin. Mais je suppose que si on trouve rapidement un moyen de nous barrer, l’affaire est dans le sac. « Viens, on va prendre le taxi ! » J’attrape Marin par la main et l’entraîne en vitesse vers un taxi garé un peu plus loin, suffisamment loin de l’entrée de l’aéroport pour qu’on nous capte pas. Et nous voilà ENFIN en route pour l’hôtel. « Heureusement que j’ai gardé la feuille avec moi ! » Heureusement, ouais. Sinon, on serait bien paumés.
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