i don't think I can ever forgive you for this - Alezael

jour 12, I don't think I can ever forgive you for this — J’avais la boule au ventre, clairement. La raison ? L’absence d’Alexander. Il avait découché la veille après une violente dispute et depuis, silence radio. Même mes sms étaient restés sans réponse ce qui était plutôt frustrant. Assise sur le lit de la chambre qu’on était censés partager, j’avais même renoncé à l’après-midi plage juste dans l’espoir de le voir revenir et ne pas le manquer. Sérieusement, il était sérieux là ? Je veux dire.. Sa crise avait été bien trop poussée. Déjà, le simple fait qu’il espionne en lisant les conversations sur mon téléphone avait eu le don de m’exaspérer. Mais en plus de ça, j’avais eu le droit à des tas de reproche et une porte qui claque sur la fin. Génial. A croire que tous les efforts qu’on avait pu faire jusqu’à maintenant n’avait servie à rien. Un pas en avant, douze en arrière. Et soudainement, je voyais la porte s’ouvrir découvrant la tête de mon mari l’air légèrement à l’ouest. Là, ça sentait la cuite et j’avais même pas la force de m’énerver en fait. Non, je préférais de loin aller me réfugier dans ses bras prenant le risque qu’il me repousse. « Ne me fais plus jamais ça. » Disparaître comme ça, ne pas donner des nouvelles et me foutre la frayeur de ma vie. « T’as passé la soirée dans un bar et après ? » Non mais parce que t’avais clairement pas dormi ici du coup.

It wasn't me and I'll never forgive myself for that · jour 12 — Je m'étais réveillé dans ce lit, un mal de crâne bien carabiné et l'envie de vomir me prenant aux tripes. D'ailleurs, c'était avec précipitation que je m'étais levé du lit pour aller jusqu'aux toilettes pour laisser tout le contenu de mon estomac au fond de la cuvette. Oh bordel, qu'est-ce qui s'était passé ? M'essuyant, me rinçant la bouche, je retournais dans la chambre, découvrant mon boxer au sol. Oh ? C'est en posant mon regard entre mes jambes que je me rendais compte que j'étais à poil. Je le ramassais pour l'enfiler avant de chercher dans mon esprit ce qui avait bien pu se passer cette nuit. Je n'en avais strictement aucune idée et ça faisait peur. Mon regard divaguait dans toute la chambre, à la recherche d'un indice. En vain. Récupérant toutes mes affaires, il était temps de rentrer à l'hôtel. Le vrai hôtel, celui où ma femme se trouvait actuellement, m'attendant sûrement. Grâce à un taxi, je m'y rendais rapidement, bien que la journée soit bien écoulée d'après l'heure qui se trouvait sur mon téléphone. Ok, peut-être que ma femme ne sera pas présente et ce sera bien ma faute. Sauf qu'une fois la porte ouverte, je la trouvais là, qui semblait m'attendre. Sans comprendre, elle se ruait dans mes bras et bordel, ça me faisait du bien, genre vraiment. Et sans comprendre encore, mon coeur se resserrait. Pourquoi ? Aucune idée. “Je sais pas.. j'viens de me réveiller dans une chambre d'hôtel, seul” Je voulais quand même préciser ce détail. “J'ai aucune idée de ce qui s'est passé... je me souviens juste d'avoir bu comme un trou” Les verres de whisky qui s'enchainent, sans rien de plus.

jour 12, I don't think I can ever forgive you for this — Je sais pas, j’avais besoin de savoir en fait. Parce que ouais, je m’étais inquiétée. Et c’était pas pour une question de confiance hein ? J’avais totalement confiance en Alex. Je savais qu’il n’aurait rien fait de répréhensible dans le sens où.. On avait déjà assez merdé comme ça. Mais j’avais besoin d’être au courant. Je sais pas s’il était conscient d’à quel point j’avais pu me ronger en l’attendant. Non mais parce que c’était affreux en vrai. C’était l’enfer de n’avoir aucune nouvelle et d’être juste dans l’attente comme ça. Sauf qu’à ses mots je.. Je savais pas en fait. Seul ? C’était une bonne nouvelle pas vrai ? Je veux dire, c’était bon signe qu’il se soit réveillé seul. Mais en fait, j’étais même pas certaine de ça. Le fait qu’il n’ait aucun souvenir à priori n’aidait pas vraiment. Je me mordais la lèvre reculant légèrement passant une main dans mes cheveux. « Tu n’as pas confiance en moi Alex ? » Je posais la question parce que de toute évidence, il semblait que non. J’avais déjà merdé une fois, je ne comptais pas recommencer et je croyais pourtant l’avoir prouvé à mainte reprise en fait. « Tu sais que je t’aime et que.. Hades.. Il ne se passera rien avec lui. » Je suis avec toi, je suis ta femme et putain, j’ai pas envie d’aller voir ailleurs parce que je suis heureuse avec toi. Au fond, je peux comprendre la jalousie. Tu sais que je suis excessivement jalouse moi aussi mais je pense pas que je méritais la dispute d’hier ni même ton absence si longue par la suite. « T’es sûr que ça va ? T’as pas l’air dans ton assiette.. »

It wasn't me and I'll never forgive myself for that · jour 12 — J'avais beau avoir pris un truc pour ma tête, ça passait pas. Encore moins avec la musique indienne qui passait dans le taxi. Mais je pouvais pas en vouloir au chauffeur puisque ça devait être les seules musiques qu'il comprenait. Seulement, ça n'arrangeait rien pour ma part. Je n'avais aucune idée de ce qui s'était passé hier soir, j'avais une gueule de bois affreuse et mon estomac en vrac. Retrouver Azraël dans notre chambre me réconfortait, mais pas des masses. Une espèce de culpabilité s'emparait de ma personne, sans que je ne comprenne réellement pourquoi. Lui expliquant ce que je savais, je me doutais bien que ce n'était pas suffisant mais c'est pas comme si je pouvais lui donner plus. Je n'avais rien en tête, rien qui puisse l'aider à comprendre. De toute façon, il était préférable d'apprécier cette étreinte qui m'avait manqué depuis hier. Hier quand j'avais claqué la porte, c'était le moment où j'avais du renoncer à ce genre de moment... mais au final, pas vraiment, puisque c'était la première chose qu'elle m'offrait. “Az, je veux pas en parler” Vraiment pas, parce que c'est remuer le couteau dans la plaie et ça pouvait repartir en vrille. Autant elle comme moi, personne ne voulait ça. Alors non, ne remettons pas le sujet sur le tapis. “J'ai la gueule de bois, faut juste que je boive, que je me repose” Un baiser sur sa tempe et je me défaisais de son étreinte pour aller prendre un verre d'eau dans la salle de bains. M'hydrater, c'était important pour le coup.

jour 12, I don't think I can ever forgive you for this — C’était presque si je ne m’inquiétais pas en fait. Je sais pas, il avait l’air bizarre sans que je n’arrive vraiment à en saisir les raisons mais.. Avec la querelle qu’on avait eu la veille, je préférais ne pas insister. Disons que j’avais pas tellement envie que ça vire au drame une nouvelle fois et puisque je faisais des efforts depuis tout ce temps, je gardais la bouche fermée évitant les reproches qui pourraient nous nuire par la suite. Il ne voulait pas en parler ? Très bien, je n’en parlerais pas. Poussant un soupir, j’hochais juste la tête le laissant partir vers la salle de bain. Fallait juste que je prenne mon mal en patience, que je le laisse décuver rien qu’un peu et on pourra discuter probablement par la suite. C’était mon téléphone qui venait à vibrer et j’attrapais ce dernier d’un air nonchalant déverrouillant l’écran. Message de quelqu’un qui n’était définitivement pas dans mes contacts et en pièce jointe, une photo. Intriguée, j’affichais celle-ci me décomposant presque automatiquement. Je ne savais pas vraiment si je n’arrivais pas à réaliser ou si j’étais juste sous le choc. Figée pendant plusieurs secondes, l’air un peu éteint, je finissais par me diriger vers la salle de bain à mon tour posant le cellulaire à côté de lui avant de m’appuyer contre l’embrasure de la porte. « Tu ne te souviens vraiment pas de ce que tu as pu faire Alexander ? » Laisse-moi te rafraichir la mémoire si tu le permets.»

It wasn't me and I'll never forgive myself for that · jour 12 — Tout ce à quoi je pensais, c'était de cette soirée passée loin d'elle. Aucun souvenir en tête. Je voulais tout retrouver mais en vain. Et les questions d'Az n'aidaient pas du tout. Répondant à peine, elle tentait la conversation vis à vis de ce qui s'était passé hier, mais non, ça ne passait pas non plus ça. Alors j'esquivais, ne serait-ce que pour le temps qu'il me fallait pour que le mal de crâne s'en aille. Un baiser sur la tempe et je m'en allais boire de l'eau dans la salle de bains, me mettant même de ce liquide précieux sur le visage pour faire passer tout ce qui n'allait pas. Et quand Az finissait par me rejoindre, je voyais sur son visage qu'un truc n'allait pas. Un truc n'allait pas du tout. Mon regard se posait sur elle, sur ses bras croisés contre sa poitrine, avant de venir voir son téléphone. Il était là, sur meuble. Il était déverrouillé et une photo était présente sur l'écran. Une photo où j'apparaissais dessus. Pas seul visiblement. Fronçant les sourcils, j'attrapais l'objet pour voir les détails de cette image qui semblait me décrire dans une position loin d'être idéale pour mon couple. La fille ? Pas Az, clairement. Le blond n'étant pas vraiment présent sur sa chevelure. Le coeur battant, je comprenais petit à petit. Cette culpabilité qui m'avait pris au coeur tout à l'heure me revenait de plein fouet. Ouais, je comprenais ce qui s'était passé, des flashs me revenant en tête. Mes lèvres contre celle de la jeune femme, son corps dénudé et... Ravalant ma salive, je reposais le téléphone avant de regarder ma femme, silencieux. Que dire en fait ?

jour 12, I don't think I can ever forgive you for this — Je ne savais même pas quoi penser de tout ça en fait. J’étais.. J’arrivais pas à y croire. La photo était plus qu’équivoque, je n’avais pas besoin qu’on me fasse le moindre schéma. Et je n’étais clairement pas la fille sur cette photo. J’étais.. J’avais envie de vomir en fait. Parce que hier, pendant que je me rongeais sans savoir où il était, il couchait avec une autre. Il avait couché avec une autre que moi et.. Non, ça ne passait pas. Je ne pouvais pas laissait passer un truc pareil sous prétexte que je l’aimais. C’était juste pas possible en fait. Mais le plus effrayant était limite mon manque de réaction. Rien sur mon visage, pas une crise de larmes, aucun hurlement. Rien. Le vide, le néant. Les bras croisés sur ma poitrine, il regardait le téléphone avant de me regarder moi et.. Rien non plus. Pas une excuse, pas un mot. Très bien. « Je vais faire mes affaires. » Me retournant, je me dirigeais vers l’un des placards ouvrant celui-ci et sortant tout ce qui pouvait m’appartenir. Il était hors de question que je reste ici rien qu’une seconde de plus. Ouvrant un sac, je commençais à le remplir sans me préoccuper de vraiment ranger les choses. Tout atterrissait en boule dedans sans que je n’y porte la moindre attention. « C’est terminé Alex, cette fois c’est terminé. T’as dépassé les limites. » Tu es allé beaucoup trop loin et là, je peux plus. Je ne fais plus d’effort pour être traité comme ça par la suite. Il en est hors de question. « Tu ne m’approches plus, je ne veux plus rien avoir à faire avec toi. » Là, c’était mort. Je pouvais juste plus.

It wasn't me and I'll never forgive myself for that · jour 12 — Putain de bordel de merde, qu'est-ce que j'avais fait ? Cette photo, je ne savais pas qui l'avait prise mais l'envoyer à Az était clairement fait pour foutre la merde. Mais tout ça, je n'y pensais pas vraiment en cet instant précis, me rendant surtout compte de l'impact que cette image pouvait avoir. Sur mon couple, mon mariage. Sur notre relation toute entière. On se remettait à peine de nos erreurs respectives que je venais tout gâcher. Et ouais, je perdais les mots, je ne savais pas quoi dire, parce que dans tous les cas, la sentence serait irrévocable. Elle allait me quitter. Elle ne pouvait pas accepter ça, la tromperie. La photo était explicite après tout, j'étais avec une autre, dans une position des plus suggestives. Alors comment pouvait-elle faire en sorte de me pardonner cet acte ? Je ne comprenais même pas pourquoi elle n'était pas énervée, en colère, à balancer tous les objets qui lui passent par la main sur ma personne. “Non, Az, s'il te plait, je suis désolé” Je l'avais suivie jusqu'à la chambre pour la voir emballer toutes ses affaires. Non, je ne pouvais pas supporter la voir me quitter, elle ne pouvait pas, on avait une famille ensemble, une vie, Hendrix. Le cœur palpitant, la peur de la perdre me paralysant presque, mon regard ne la quittait pas, guettant chaque geste, chaque mouvement. “Az, s'il te plait.. Je sais pas ce qui s'est passé, ça me ressemble pas” Clairement, elle le savait, je n'étais pas du genre à tromper. Alors putain, qu'est-ce qui s'était passé ? Je n'en avais juste aucune idée.

jour 12, I don't think I can ever forgive you for this — Je pense que j’avais eu un taux de tolérance plutôt élevé dans notre relation. J’avais accepté bien des choses que personne d’autre n’aurait acceptées à ma place. Et quand je voyais ce que tu m’avais fait subir, quand tu m’avais lâché pour un stupide baisé à me mettre plus bas que terre et que toi.. Non, en fait tu me filais clairement la gerbe. T’avais couché avec une autre putain, ce n’était pas rien. C’était pas n’importe quoi. T’avais couché avec une autre fille que moi et ça, je ne pouvais pas te le pardonner. Je refusais que tu me touches en fait parce que t’étais immonde et que j’aurais jamais dû perdre autant de temps avec toi. « T’es désolé. » Je sais même pas si je dois rire en fait. Tu crois quoi ? Que me dire que t’es désolé ça va tout arranger ? Que je vais te pardonner comme ça et faire comme si ce n’était rien ? Non, ce n’est pas comme ça que les choses marchent. T’es juste allé trop loin et moi, j’arrête de faire les frais de tout ça maintenant. Je m’en vais et je ne vais pas revenir sur ma décision. C’est juste terminé. « Je m’en fiche en fait. Je.. Je m’en fous. Je ne veux rien entendre. » Tes excuses à la con, tes phrases pittoresques. Je m’en fiche, je ne veux pas être au courant de tout ça, je ne veux rien entendre de ta part. Je continue d’entasser tout ce qui peut m’appartenir et je m’en vais. C’est tout. Je prendrais une autre chambre et je vais me tenir le plus loin possible de toi. « J’ai passé toute ma soirée à me faire du souci, à attendre que tu rentres et toi.. Tu couchais avec une autre. » Alors en fait, y a rien de ce que tu peux dire qui va arranger quoi que ce soit.

It wasn't me and I'll never forgive myself for that · jour 12 — Voir cette photo me donnait clairement la gerbe. C'était pas moi putain, jamais je l'aurais trompée, pas de mon plein gré merde. Et pourquoi est-ce que quelqu'un s'amuserait à lui envoyer ce genre de choses ? Ce quelqu'un m'aurait vu ? Visiblement, c'était une personne qui en voulait à notre couple, qui voulait nous voir nous déchirer pour une raison qui m'échappait. Après tout, nous ne faisions de mal à personne ensemble, Az et moi. On vivait notre vie comme si de rien était et... non, clairement, quelqu'un avait tout foutu pour nous séparer. La fille ? Je pense pas, la photo avait été prise par une personne tierce. Et si c'était un montage ? Mettre ma tête à la place d'un autre devenait aussi facile qu'un jeu d'enfant. Seulement, ça concordait avec les flashs que j'avais pu avoir en posant mes yeux sur cette image. “On sait même pas si c'est vrai, ça peut être un montage... Az, putain s'il te plait” L'idée de la perdre m'effrayait au plus haut point et je pouvais même pas le considérer. Seulement, c'était exactement ce qui était en train de se passer. Elle était en train de me quitter. Ses gestes, ses mots, sa posture. Tout me le disait, me l'indiquait. “Az... s'il te plait, reste” Soupirant, je tentais de m'approcher en vain, elle ne voulait plus de moi, elle était... dégoûtée ? Écœurée ? Un mélange de tout ça ouais. Et je pouvais strictement rien faire pour l'empêcher de ressentir tout ça.