YOU'RE THE ONE THAT GET AWAY ✩ NICHOYA

You're the one that get away · jour 3 — Elle était distante. Kaya était distante et ça m'énervait. Mais je ne disais rien. Après tout, elle avait vécu bien des traumatismes dernièrement. On pouvait remonter à l'avortement, le braquage avorté vécu avec moi, le braquage avec Rylie, le refus de ses parents d'accepter notre relation. Ouais, elle devait accepter énormément et je pouvais comprendre sa distance. Mais on était au Spring Break, on avait pas tellement des masses de temps ici alors je m'étais dit qu'on allait en profiter.. mais même pas. Elle faisait ses activités de son côté, préférant être avec ses proches autres que moi et.. non, je ne pouvais plus vraiment accepter. J'avais fait ma vie de mon côté, passant du temps avec des potes, tentant malgré tout de comprendre ce qui lui passait dans la tête mais en vain. Quelques verres dans le nez, je finissais par rentrer. Est-ce qu'elle était là ? J'en savais trop rien en fait. Et au pire, je m'en foutais. Il était tard et je voulais juste rentrer me coucher, m'allonger dans le lit et dormir jusqu'à midi. Ouvrant la porte avec mon badge, je la refermais sans faire gaffe. Quelques pas avaient suffit pour que je tombe au sol. “Merde !” Soupirant, je me relevais pour arriver jusqu'au pied du lit, où je m'installais pour retirer mes chaussures. Une après l'autre, elles tombaient au sol. C'était au tour de ma chemise, une fois déboutonnée puis ensuite le short. Ouais, j'étais clairement prêt à dormir à présent.

You're the one that get away · jour 3 — Je devais avouer que ces derniers temps, les choses étaient plutôt compliquées. C’était en partit à cause de moi mais.. J’avais du mal en fait. J’avais du mal à tout supporter et je prenais le large. Le large avec les autres, le large surtout avec Nicholas. Et je savais qu’il ne ne comprenait pas. Je savais qu’il n’arrivait pas à saisir ce qui s’passait avec moi mais j’avais pas envie d’expliquer quoi que ce soit. Alors oui je sortais sans lui, je passais du temps sans lui et en fait, j’avais presque l’impression de ne plus le voir. Et quand j’étais rentrée après avoir partagé un verre entre copine, je retrouvais notre chambre vide. Sans trop savoir pourquoi, ça m’énervait. Parce que je ne savais pas où il était et qu’au fond, j’étais terriblement jalouse. Assise sur le lit, dans le noir, voguant sur mon téléphone, je voyais les heures défiler et toujours aucun signe de lui. Ah.. Si. La porte venait de s’ouvrir laissant peu de temps après un vacarme s’offrir au silence. Il était tombé par terre prouvant qu’il avait sûrement un peu trop forcé sur l’alcool. Le pire ? Une fois sur le lit, il enlevait tranquillement ses fringues sans même prêter attention à ma présence une seule seconde. Allumant la petite lumière sur le côté, je fronçais les sourcils secouant la tête. « Bonne soirée ? » Non en fait je m’en foutais. « T’étais avec qui ? » Et ma voix sonnait sèche. Sûrement trop.

You're the one that get away · jour 3 — J'arrêtais de réfléchir. J'arrêtais de me prendre la tête. Elle voulait se la jouer comme ça, à faire la distante ? Et bien je pouvais en faire de même. Après tout, mes potes n'arrêtaient pas de dire que j'étais trop avec Kaya alors c'était le moment de leur prouver que c'était pas le cas. J'avais changé ? Pas d'un pouce non. Boire et faire la fête c'était toujours dans mon sang et ce Spring Break tombait à pique pour que je leur montre. Seulement, c'était le moment de rentrer dans nos chambres d'hôtel et ... ouais, c'était compliqué. Ne voyant pas du tout clair, le tout étant flou, c'était dur pour moi de m'orienter au bon endroit. Mais quand j'avais finalement la bonne chambre, c'était par terre que je me retrouvais après deux pas. Ouais bon, on se redresse et on se met au pied du lit pour se déshabiller. Une fois en boxer, c'était la voix de ma femme qui rompait le silence qui régnait dans la pièce qui me déstabilisait. “Qu'est-ce que ça peut te faire ?” Après une rotation pour lui faire face, je la trouvais assise sur le lit, son regard perçant sur moi. C'était elle qui voulait rien à voir avec moi. Je vivais ma vie comme bon me semblait, comme elle aimait bien le faire depuis quelques temps maintenant. Soupirant, j'allais m'installer de mon côté du lit, comme si la conversation n'avait pas lieu d'être.

You're the one that get away · jour 3 — J’étais jalouse. Complètement. J’assumais l’être en fait. Et je ne supportais absolument pas le fait qu’il puisse sortir sans que je ne sache où est-ce qu’il pouvait être. Alors bien sûr que j’étais prête à taper ma crise. J’hésiterais même pas une seule seconde en fait. Le regard un peu trop noir, les bras croisés sur ma poitrine, j’étais en train de bouillonner intérieurement. « Pardon ? » Non, je n’aimais pas du tout sa manière de me répondre. Comme si ça ne me regardait pas. Dans quel monde monde est-ce que je n’étais pas concernée par tout ça ? « T’étais avec qui ?! » J’vais pas te lâcher jusqu’à ce que tu me répondes en fait. Je ne plaisante même pas et c’est certainement pas le moment de chercher à m’énerver. Le pire ? T’allais te coucher l’air de rien visiblement peu soucieux d’avoir cette conversation et moi, je n’étais absolument pas de cette avis. Je serais les poings et clairement si j’avais pu avoir des mitraillettes à la place des yeux, je l’aurais probablement défoncé sur place. « Quand je te demande quelque chose, tu me réponds. » Je suis ta femme, pas n’importe qui. Et tu me dois les réponses parce que j’ai totalement le droit de savoir ce que tu fous quand tu rentres aussi tard sans même prendre la peine de me prévenir rien qu’un peu. « Me pousse vraiment pas à bout Nicholas. » Parce que ces dernières semaines t’as encore rien vu et si tu veux que je fasse de ta vie un enfer tu vas t’en mordre les doigts.

You're the one that get away · jour 3 — Il y avait des moments où il était difficile de la comprendre, Kaya. Elle voulait m'avoir à ses côtés mais en même temps retrouver une certaine liberté, s'éloigner de ma personne. C'était difficile à suivre, alors que nous étions ensemble la plupart du temps. On vivait ensemble, on était marié et des fois, je me disais que c'était un peu précipité, surtout si elle réagissait comme ça suite à un traumatisme un peu trop violent. Je pouvais comprendre qu'elle remette tout en perspective mais... au bout d'un moment, je reste son mari, celui sur qui elle pouvait compter en tout temps. La personne la plus importante de sa vie. Visiblement, nous n'avions pas la même vision des choses et c'était pour cette raison que j'étais sorti toute la soirée, pour boire des coups avec les potes, sans me soucier un seul instant de celle qui portait la bague que j'avais glissé au doigt. Mais à mon retour à la chambre, rien ne se passait comme prévu, au contraire. “Je t'ai répondu ‘qu'est-ce que ça peut te faire ?’ et tu m'as pas répondu, je t'en fais pas tout un plat” Parce que la réalité étant qu'elle ne m'avait pas répondu elle non plus, et je crisais pas pour ça. Je m'allongeais dans le lit, clairement pas prêt à avoir une dispute avec elle mais elle en avait décidé autrement. “Depuis quand ça t'intéresse ce que je peux faire ? T'as ta petite vie sans moi alors me casse pas les couilles quand j'en fais de même de mon côté” Tu m'éjectes, alors t'attends pas à ce que les retrouvailles se passent sans des pots cassés.

You're the one that get away · jour 3 — En fait y a des moments où tu me prends la tête. Des moments où je me dis que s’être mariés sur un coup de tête c’était probablement la pire connerie de notre vie. Et là, j’ai juste envie de te frapper. Parce que tu me saoules et que je déteste quand tu me parles comme ça. T’as bu comme un trou, t’es un abruti et en plus tu te permets de me parler de la sorte. Y a un moment où ça suffit. Je commence juste à en avoir marre que tout le monde s’amuse à me parler comme de la merde sans que je ne dise rien. Les choses ne vont plus se passer comme ça, je te le dis. « J’ai le droit de savoir où est ce que tu étais et avec qui ! » Et si tu veux jouer au jeu des cachoteries je te jure que tu vas perdre et que je vais te rendre juste complètement fou. « Pardon ? » Clairement, je voyais rouge pour la peine. Je sautais hors du lit serrant les dents cherchant à garder mon calme sans grand succès. Me casse pas les couilles. Non mais je rêvais. Depuis quand est-ce qu’il se permettait de me parler de la sorte en fait ? « Je sais même pas pourquoi je m’embarrasse avec toi en fait. » Merde quoi. Je me mets mes proches à dos pour ta belle gueule et toi, tu me parles comme la dernière des merdes. La blague. Ouais, en fait t’épouser c’était sûrement la plus grande erreur de ma vie. « Dernière fois que je demande : t’étais avec qui ? » Et arrête de jouer au plus malin si tu veux pas que ça ne parte en un réel conflit.

You're the one that get away · jour 3 — J'en avais marre de cette mise à l'écart, elle pouvait comprendre non ? Alors ouais, je faisais le mec qui n'en avait rien à foutre, qui faisait sa vie de son côté, qu'importe les dommages que ça impliquerait dans le couple qu'on forme elle et moi. C'était comme ça que je réagissais, sûrement que ce n'était pas la bonne manière, j'en suis conscient, mais c'est la seule que je trouvais suffisamment impactante pour qu'elle se rende compte du mal qu'elle pouvait me faire en m'éjectant de la sorte. Sûrement que j'y allais trop fort avec les mots et qu'elle m'en voudrait pour ça mais j'étais bourré, je voyais pas clair et j'avais l'impression d'être dans un tourbillon tant le lit tanguait à droite, à gauche, dans tous les sens. “J'sais pas non plus” Après tout, peut-être qu'elle était plus épanouie maintenant que je ne faisais plus partie de sa vie. J'en savais rien, puisque je n'y étais plus. C'est même pas comme si on se parlait souvent, non. On se croisait à peine, quelques mots échangés et elle s'en allait avec ses amies. Ou ses amis. Je ne savais même pas ses fréquentations du moment. “Des potes, tu crois quoi ?” De toute façon, qui d'autres ça pouvait être ? C'est pas comme si je continuais de la tromper. J'en avais pas envie, pas l'intention et même bourré je me souvenais que j'étais marié. Marié à la plus chiante quand elle s'y mettait.

You're the one that get away · jour 3 — Je commence à être fatiguée de toute cette tension avec toi. Bien-sûr que j’ai besoin de liberté, de faire des choses avec d’autre que toi mais ça n’empêche pas le fait que j’ai le droit de savoir avec qui tu sors et quand. Je suis ta femme, c’est le genre d’information que t’as pas à me cacher en fait. Alors quand je te demande, la moindre des choses c’est que tu me donnes une réponse plutôt que de me parler mal comme t’es en train de le faire. Parce que t’es clairement pas en train d’agir de la bonne façon avec moi et si tu ne veux pas que je m’éloigne encore plus, tu ferais bien de te calmer. Je m’en fous que tu sois bourré, je m’en fous totalement en fait. Met toi la tête à l’envers autant de fois que tu le veux mais j’accepterais jamais l’alcool comme circonstance atténuante pour le fait que tu te permettes de me parler comme ça. « C’est con, on est ensemble et on en sait même pas pourquoi. » Tu me pousses dans mes retranchements de toute façon alors forcément que je deviens piquante mais là, y a une accumulation qui fait que j’ai même pas envie de faire le moindre effort. « Que tu t’en tapais une autre peut-être. » Ouais, on en revient encore là. Et je me fous bien si tu trouves que je m’enfonce dans la même rengaine à chaque fois. J’ai le droit de te faire tous les reproches que je veux quand tu me mets en colère. Et si je dois remettre le passé sur le tapis à chaque fois, je le ferais. Rien à faire des conséquences derrière.

You're the one that get away · jour 3 — Pourquoi agissait-elle comme ça quand elle pouvait être carrément cent fois mieux ? Clairement un mauvais jour. Mais c'était comme ça depuis quelques semaines maintenant. Après quelques jours où elle s'est reposée à l'appartement après sa blessure, elle avait commencé à prendre son envol, qu'importe ce que je pouvais en dire. Et j'avais laissé couler, parce que c'était son droit, de réapprendre à vivre. De profiter de ses proches et amis. Mais je pensais qu'avec le temps, elle reviendrait vers moi, vers celui qui faisait bien plus que tous ses proches réunis. Même pas. Rien du tout. Je ne répondais même pas à ses paroles parce que ça me faisait mal mine de rien. Elle sait même pourquoi elle est avec moi, pourquoi elle est mariée. C'était dur à entendre, mais j'encaissais, parce que j'avais rien à dire de plus. Et je lui avouais finalement la vérité sur mes fréquentations de la soirée, mes potes. La question, je la posais même si je connaissais déjà la réponse. Entendre les mots sortir de sa bouche ne firent que me planter un nouveau couteau dans le cœur. “Crois ce que tu veux alors” J'en ai marre de me battre, de lui prouver que j'ai changé et que les choses ne sont plus comme avant. Je soupirais avant de me tourner dos à elle, dans l'optique de terminer cette conversation dès maintenant parce que j'étais clairement pas prêt à m'engueuler réellement avec elle, les mots pouvant être acerbes, autant de son côté que du mien.

You're the one that get away · jour 3 — En fait, tu m’agaces, genre vraiment. Et je crois que notre relation est tellement passionnel que de toute manière, à chaque fois que ça ne va pas, on est obligés de se lancer les pires horreurs dans la tête. Alors bien sûr que j’aurais pas dû dire ça et remettre en doute ta fidélité. Au fond, je sais que t’as changé et qu’il n’y a rien qui te blesse plus que quand j’insinue ce genre de chose mais je n’ai pas pu me retenir. Et je me mords la lèvre parce que je vois sur ton visage que c’était l’accusation de trop. J’aurais pas dû mais c’est trop tard pour retirer mes mots. Tu te bloques, marmonne rapidement et préfère me tourner le dos comme si je n’étais pas là. J’expire peut-être un peu trop fort et retourne finalement sur lit, à genoux, passant ma main sur ton flanc anticipant ta réaction. « Désolée Nicho.. Je voulais pas dire ça. » Je faisais une moue boudeuse cherchant à capter ton attention et puisque ça ne semblait pas marcher, je préférais t’escalader me glissant entre le peu d’espace qu’il pouvait y avoir entre toi et le vide. « Me fait pas la tête s’il te plait » Je venais même te voler un baiser au passage espérant te dérider un peu. Par contre, les effluves d’alcool en plein visage c’était pas le top, c’était même presque écœurant. « Tu devrais aller prendre une douche. » Et arrêter de me faire la tête, vraiment.