Si tu savais pour ce que Denys ressentait pour toi, mais que l'entendre de vive voix c'était... compliqué à encaisser, le fait d'apprendre qu'il avait revu son ex, sans te le dire et te mentant, c'était encore plus dur à passer. Depuis quand vous vous cachiez des trucs hein ? Depuis quand votre relation rythmait avec des mensonges, sans compter les disputes qui s'accumulaient dernièrement ? Ouais, clairement, ça te plaisait pas tout ça. Ca te peinée même et malgré toi, ta voix te trahissait grandement. Tu n'hésitas pas à lui demander clairement pourquoi te l'avoir caché et sa réponse te fit rire amèrement. Donc tu préfères couvrir ton ex qui se fout de ta gueule et mentir à ta meilleure amie ? C'était bien ça en gros non ? Si tu me l'avais dit, en me demandant de ne rien faire, rien dire, je l'aurais fait tu vois. Tu l'aurais écouté oui, tu n'aurais pas agit contre l'eliot même si c'était pas l'envie qui t'aurais manqué de profiter d'une telle info pour l'humilier et lui faire payer le mal qu'elle faisait à Denys. Mais non, pour lui, tu aurais rien fait, parce qu'il avait cette façon de te demander les choses, de te regarder, de te supplier du regard, qui faisaient que tu ne pouvais pas aller à l'encontre. Et tu aurais pas prit le risque de créer une dispute entre vous, à cause d'elle, pour te venger avec cette info. Pourtant, c'était pas toi de penser aux conséquences et de pas faire payer le prix fort à tes ennemis, qu'importe si tu te brouilles un peu avec tes amis. Il s'excusa tout de même, mais ça te restait en travers de la gorge. Ca te prouvait que c'était pas possible, que tu avais raison, qu'il devait se voiler la face, se convaincre lui même de sentiments à ton égard dans le but d'éloigner ses pensées d'elle et de l'oublier définitivement. Il s'installa à son tour sur le lit, à tes côtés, dans le but de t'expliquer finalement ce date. Est ce que tu avais vraiment envie d'entendre sa soirée ? Qu'il te rabâche une énième fois ce que tu as déjà entendu auparavant ? Pas vraiment. Pourtant, t'en aies curieuse, alors tu dis rien pour l'empêcher et tu l'écoutes. Il avoue avoir attendu plusieurs minutes cette jeune femme, pensant presque qu'elle lui posait un lapin, pour finalement se rendre compte, via un sms à la demoiselle, que c'était le tél de Gabrielle qui sonnait. Il continue... Apparemment il n'a pas été aimable, et tu peux t'empêcher de te dire que tu aurais bien aimé voir ça, sauf que c'était au départ, comme il le précise. La suite, elle t'enchante guère. Il a choisi de rester quand même à ce date, malgré que ce soit elle. Pas étonnant, le connaissant, il était incapable de lui tenir tête, de s'en aller quand elle était dans le coin. Il était plutôt doué pour lui courir après et tomber de haut, encore et toujours. Plus fort que toi, tu levas donc les yeux au ciel, voyant déjà la suite venir : lui lui avouant pour la centième fois ses sentiments, elle le repoussant et le tralala habituel. Mais il s'arrête là, sur cette histoire du verre qu'il a bu avec elle. Il affirme juste que c'était presque sympa de parler avec elle, tout simplement. Et la suite ? C'est tout ? Il va pas te faire croire qu'ils se sont juste tapés la discute, comme des potes, oserait-il ? Et ? Je suppose que ça s'est pas fini comme ça non ? Tu plantes ton regard dans le sien, le défiant de te raconter les événements qui ont suivi. La déclaration, le baiser, ils sont où ? A chaque fois qu'il l'a voyait il retombait dans ses bras, dans ses filets, concluant par un baiser. Tu le connaissais si bien et tu avais tellement entendu cette histoire se renouveler, que tu voulais qu'il continue, qu'il avoue. Tu voulais qu'il te prouve que s'il avait avoué ses sentiments à Gabrielle, s'il avait embrassé la jeune femme, c'était bien la raison pour laquelle il se persuadait d'être amoureux de toi. Ca te semblait tellement évident de cette hypothèse. Tout collait à tes yeux : le timing, son "je crois" qui signifiait que lui même n'en n'était pas sur. Il était perdu, c'est ça que tu te disais, et que t'essayais de lui faire voir. Pas question que tu sois utilisé comme moyen de l'oublier elle. Tu comptais plus que ça non pour être juste une roue de secours... ?
Forcément, quand j’expliquais mon mensonge et mon silence comme étant une demande de la part de Gabrielle, la réaction de mon interlocutrice fut immédiate : j’avais menti pour la couvrir, alors qu’elle se foutait de moi. « C’est pas que ça c’est… Et, d’ailleurs elle ne s’est pas foutu de moi. » Pas cette fois en tout cas. « C’est juste que, y’avait rien à dévoiler de toute façon… Et… Bon t’as gagné, je vais te raconter. » Qu’elle voit elle même, qu’elle se fasse son idée. Alors je me posai, à côté d’elle, me replongeant dans cet étrange rencard. L’attente, le stress du lapin d’abord, et puis l’arrivée de Gab, son téléphone qui avait sonné quand j’avais écrit à –Ange23-, la connexion que ça avait alors fait dans ma tête, l’agacement de m’être encore fait avoir par ses potes, le début de discussion houleux… Tout y passe, je ne cachais rien, il n’y avait rien à cacher, même le fait que j’avais voulu rester, qu’on avait joué le jeu, bu ce verre et discuté, comme si on était véritablement deux inconnus se rencontrant après une conversation online. Ma meilleure amie en levait les yeux au ciel, manifestant là son exaspération de me voir encore et toujours aux basques de mon ex. « Mais qu’est-ce que j’aurais du faire ? C’était l’occasion de parler et de se dire les choses franchement non ? On ne s’était pas vu depuis novembre Ash. » me justifiai-je devant le petit air lassé de la jeune femme. Donc je racontais finalement le déroulement de ce court rencard : discussion sympa. Oui voilà. Ash releva alors la tête, plantant son regard dans le mien réclamant la suite. « Et quoi ? » Elle supposait que ce n’était pas la fin, elle voulait savoir ce qu’il s’était passé ensuite. « Non, pas comme ça… Mais vu que ça se passait plutôt bien, j’ai peut être lancé l’idée qu’on pouvait essayer d’être amis. » Du grand Denys quoi. « Elle s’est énervée après ça et puis bah, je crois que c’est reparti pour quatre mois de silence radio. » Si ce n’était pas davantage. Oui parce qu’en y réfléchissant, la conclusion du rencard avait un peu sonné comme des adieux. « Et elle m’a embrassé en partant. » Voilà comme ça Ash savait tout, elle en faisait ce qu’elle voulait, elle appuyait sa théorie si ça lui chantait, moi, dans le fond, je savais… Je savais que si j’avais pas retenu la brune, si je ne lui avais pas rendu son baiser avec passion, si je ne l’avais pas recontactée depuis, alors que désormais j’avais donc son numéro de téléphone enregistré sous le pseudonyme, je savais que c’était bel et bien parce que j’avais tourné la page. Mais peut être que c’était mieux qu’Ash ne le voit pas, ne le sache pas, qu’elle continue d’agir comme la meilleure amie exaspéré par son pote flashant sur une Eliot plutôt qu’elle me voit comme son pote flashant complètement sur elle.
C'est pas que ça ? Et en plus il la défendait encore en disant qu'elle c'était pas foutu de lui. Comment tu pouvais ne pas penser qu'il se voilait la face pour l'oublier ? Comment quand il continuait de la défendre et qu'il reconnaissait t'avoir menti pour la protéger, elle ? Moyen tout ça mais tu écoutais quand même le déroulement de ce date. Ta curiosité voulait savoir et juger par tout ça que, oui ou non, il était bien en train de l'oublier en se découvrant des sentiments pour toi. D'ailleurs pourquoi toi ? Pourquoi pas une autre nana plutôt que te choisir toi, sa meilleure amie ? Tu ne pus t'empêcher de lever les yeux au ciel, ce qui ne passait pas inaperçu et dont il se défendit en demandant ce qu'il aurait dû faire. Partir répondis tu du tac au tac. S'il était resté c'est qu'il en avait eut envie de partager ce moment avec elle, de la revoir après tout ce temps. Peut être qu'il avait été même content que c'était elle qui se cachait derrière ce pseudo anonyme. Tu continues a écouter la suite. Et là t'es surprise. Il lui a proposé d'être amis ? Ça te surprend mais ça ne prouve rien. Denys c'était le genre qui préférait rester ami avec la fille qu'il aime plutôt que s'en éloigner. Le genre qui voulait garder contact même si ça lui ferait mal plutôt que sortir de la vie de la personne. Ça voulait simplement dire qu'il préférait essayer cette solution pour pas la perdre définitivement plutôt que devoir encore ne plus la croiser pendant des semaines ou des mois. D'ailleurs, elle n'avait pas aimé la proposition de ton meilleur ami mais elle l'avait tout de même embrassé en partant. Tu clignais des yeux, signe de ton incompréhension et énervement. Quoi ? Tu viens bien de dire qu'elle t'avais embrassé en partant ? A quoi elle jouait à la fin ? Elle se prenait pour qui à le jeter comme une chaussette puis à l'embrasser ? Ca t'énervais qu'elle joue ainsi avec lui, qu'elle utilise ce pouvoir qu'elle avait sur lui pour le retenir à elle. Ce qu'elle pouvait te sortir par les trous de nez celle là. Valait mieux pas que tu la croises, mais comme on dit seulement les montagnes ne se rencontrent jamais, et tu allais bien vite le savoir en tombant sur elle dans quelques jours... Donc c'est reparti pour un tour conclues tu. Reparti pour un nouveau chapitre de "Denys tombant dans les filets de Gabrielle". À croire que ça prendrait jamais fin.
Ca l’agaçait, ça la blasait, ça se voyait à ses yeux qui se levaient vers le plafond lorsque je racontais avoir choisi l’option : rester pour discuter avec la jeune femme lors de ce fameux date. Et quand je demandais ce que j’aurais pu faire d’autre, elle avait une réponse bien ferme et net : partir. Oui j’aurais pu… Mais sur le moment, j’avais senti, l’ambiance tendue du départ passée, qu’il y avait peut être là une opportunité d’enfin discuter calmement avec Gabrielle, que d’avoir parler avec elle sous nos identités virtuelles m’avait permis de la découvrir sous une nouvelle facette et que ça aurait été dommage de ne pas profiter de cette accalmie pour mettre tout à plat. Et puis partir pour quoi faire ? Ruminer parce que ce soir là, Sloan présentait Ash à sa famille et que quoique dise ma coloc j’arrivais pas à ne pas trouver ça suspect, à ne pas ressentir une certaine pointe de jalousie ? Bref, je continuais le récit de cette soirée, et terminai sur le baiser, ce moment où Gabrielle avait posé ses lèvres sur les miennes, geste qu’elle ne faisait que rarement, tous les baisers qu’on avait échangé depuis nos retrouvailles avaient généralement été à mon initiative. Donc c’était aussi ce qui me faisait penser que c’était une sorte d’au revoir. Ash répéta, étonnée, et j’hochai simplement la tête pour confirmer et l’écoutais ensuite conclure que pour elle, ça signifiait : reparti pour un tour. Donc ça répondait à ma question, ça l’arrangeait de penser ainsi. J’infirmais pas, je ne confirmais pas, histoire qu’elle pense ce qui lui convenait mieux. Je m’appuyais sur mes mains pour me remettre debout et repris : « Tu devrais y aller Ashleigh, on se voit plus tard de toute façon… » Je fis quelques pas vers la table où les prospectus étaient toujours étalés et je lançai : «Je veux te voir sur un kitesurf sans faute, je vais nous réserver ça... » Reprendre le fil normal de notre discussion, comme si de rien n'était, comme si rien ne venait de se produire... Sauf qu'en fait, d'un coup, ça me revint : il me manquait une info quand même : « Pourquoi retour de monnaie au fait ? »
Tu écoutais sa soirée date avec l'inconnue d'Internet qui n'était pas une inconnue en fait. Comment était ce possible qu'il arrive à tomber sur elle sans le savoir via ce site ? C'était plus que de la malchance quand même. Fin bon, tu écoutais jusqu'au bout, jusqu'à que ça se finisse par "elle m'a embrassé". Là tu hallucinais complètement. Elle était plus que culotté de lui faire un tel coup, c'était énervant. Puis tout ce que tu voyais c'est qu'il était encore sur elle et donc rebelotte pour un tour, pour des histoires sur l'eliot et comment elle allait encore lui faire de la peine et lui briser le coeur, volontairement. Parce que toi tu faisais pareil en cet instant, sans vraiment le savoir, tu lui faisais aussi de la peine et tu lui brisais le coeur. Mais involontairement. Tu étais bien trop persuadée qu'il était encore amoureux d'elle et que tu étais juste un moyen pour lui de passer à autre chose. T'étais vraiment impossible ! Et il te demanda de partir. Tes yeux s'agrandirent, surprise qu'il te foute ainsi à la porte. T'en perdais tes mots, une nouvelle fois. C'est lui qui reprit la parole pour parler du kitesurf, voulant vraiment te voir dessus. Dit moi quand et je te réserve ma journée dis tu avec un léger sourire. Tu sentais à ce moment précis que ça n'allait pas être pareil entre vous. Que si toi tu allais tout faire pour que rien ne change, t'étais moins sur pour lui et tu ressentie une pointe de tristesse. Qui s'envola bien vite au vu de sa question. Pour le défi... Je suis au courant... Je n'avais juste pas prévu d'être prise au piège... A quoi bon lui mentir ? Je sais que ça vient de toi Den' et c'est pour ça que je comprends encore moins. Pourquoi cacher les choses, pourquoi les faire dans mon dos, pourquoi ne pas avoir dit clairement les choses si elles sont vraies ? Tu montrais que dans ta petite tête y avait des tas de questions qui se baladaient et qui n'avaient pas de réponses. Tu te levas alors du lit pour récupérer ton trench et le remettre sur tes épaules. Tu savais décidément plus quoi penser de tout ça. Etait ce vrai ? Etait ce faux ? Avait-il oublié Gabrielle ? Était-il toujours accro à elle mais il se voilait la face ? Est ce que ça te faisait quelque chose s'il était sincère ? Est ce que ça te ferait quelque chose si au contraire c'était bidon ? Il avait peut être raison, valait peut être mieux que tu partes. Ne reste pas des jours à m'éviter encore, c'est tout ce que tu lui demandais. Ce sb tu voulais me passer avec lui, ça ça ne changerait pas.
Je me relevai, debout, marchant jusqu’aux prospectus en lui demandant, gentiment mais quand même, de partir, glissant ensuite rapidement cette remarque sur le kitesurf, comme une promesse de se revoir très vite. Elle me demandait une date, annonçant qu’elle réserverait sa journée. Je relevais les yeux, observais son petit sourire et répondis : « Pas un lendemain de cuite, je me rappelle de ta tête après le nouvel an, j’veux pas que tu vomisses après la séance… » Sourire, taquinerie. Allez tout est normal, on y croit. On fera abstraction de l’atmosphère étrange qui planait. Par contre, avant qu’elle s’en aille, il me manquait une info, ça me revint d’un coup en tête. L’explication sur son –retour de monnaie- Elle évoqua alors à nouveau le défi. Ilhan avait vendu la mèche ? Ou il avait gaffé ? Parce que j’avais confiance en lui, solidarité masculine, et il m’avait promis de ne rien dire en plus. Bref, ça ne changeait rien de toute façon, elle savait que j’étais la petite voix qui avait soufflé l’idée à son best. « Je suis désolé. » Ca l’agaçait que j’ai fait ça, comme ça, en douce, dans son dos. J’haussais les épaules pour répliquer fataliste : « Maintenant, je t'ai tout dit, tu sais tout… Et ça change quoi ? » Ouais rien. A part qu’il y avait juste un énorme malaise entre nous, qu’on aurait beau essayer de faire comme si tout allait bien, elle allait être tenace cette gêne je le sentais. Je savais qu’on s’en remettait, je savais tourner les pages, merci mon expérience désastreuse en matière de relation sentimentale. Juste que c’était plus dur quand il s’agissait de tirer un trait sur une personne qu’on croisait tout le temps. Et on allait se croiser, oui, souvent. La preuve lorsqu’une fois rhabillée, elle me souffla de ne pas l’éviter pendant des jours. « Idem pour toi. » répliquai-je donc simplement.
Il te demandait de partir... T'étais si surprise, t'y attendant tellement pas que tu ne disais rien et préféra rebondir sur sa requête de kitesurf. Ouais à ce moment là, avec toutes les chutes que tu allais prendre, peut être que ça redeviendrait à la normal entre vous ? Pour l'instant c'était pas le cas. Il t'avais fait promettre que ça change rien mais celui qui changé là c'était bien lui... Puis tu lui annonças la vérité concernant le défi et que tu savais qu'il venait de lui. Pas question de lui mentir, tu voulais pas de mensonges entre vous, ou plus, vu qu'il avait déjà commencé pour sa part. Il s'excusa tout de même et la suite sonna moins bien. Ca sonnait comme un reproche, un goût amer qu'il avait de son aveu, de cette discussion. Encore une fois tu ouvris la bouche mais pas un mot sorti. Que dire ? Désolée ? Oui tu l'étais mais à moitié, pour la bonne raison que tu pensais qu'il était pas sincère, qu'il se mentait à lui même, concernant Gabrielle et te concernant. Ce que ça changeait ? Tout. Ca allait changer votre complicité, vos taquineries, vos blagues, sans compter les sous entendus sans arrières pensées qui à présent en aurait peut être, les câlins, les bisous, les regards. Tout allait être différent et ça te tuais de l'imaginer car si ça changeait, ça allait vous éloigner. Vous éloigner allait le faire se rapprocher d'une autre qui te remplacerait et probablement que vous alliez vous perdre. Et non, pas question. Tu te jurais de prendre sur toi, de l'empêcher de faire ça, de t'empêcher d'agir de même. Pas question que ce soit le début de la fin. Alors tu lui glisses à ta manière, lui demandant de ne pas t'éviter pendant des jours, encore. Son simple idem t'arrache un sourire. J'en ai pas l'intention finis-tu par glisser, jetant un dernier regard au mather, déverrouillant la porte de sa chambre, pour le laisser, comme il te l'avait demandé. Troublée, paumée, c'est comme ça que tu retournes à ta chambre pour enfiler une tenue décente, manger un morceau et te balader sur la plage...