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Noora Mohn & SLOAN BUSHNELL
Sloan allait jouer les spectateurs avec une certaine excitation dans son regard. Son pote, un crétin de première, avait provoqué un ouragan sans le savoir. Il avait allumé la petite cordelle reliée directement à une bombe prête à exploser. L'alcool avait rendu son ami inconscient et particulièrement lourd sur les bords. Le sourire jusqu'aux oreilles, il les regardait chacun leur tour. Il croisa les bras et se recula d'un pas, il n'avait pas forcément envie de se prendre une baffe par ricochet. Son regard se posa finalement sur la petite, il s'humidifia les lèvres. Il savait que cette fille pouvait se transformer en vraie tornade. Elle avait du caractère et il appréciait ça. Mais contre toute attente, la Mather passa à côté de son pote en lui donnant un gros coup d'épaule, le traitant d'abruti au passage. Sous le choc, il recula d'un pas. Le mec, complètement saoul regarda Sloan en fronçant les yeux. « Elle s'prend pour qui cette petite conne ? » grogna-t-il, de mauvaise foi. Le petit Bushnell vint exploser de rire avant de poser sa main sur son épaule, à l'endroit même où elle l'avait bousculé. « Mais mec t'es vraiment un abruti. Désolé d'te le dire mais elle n'a pas vraiment tord sur ce coup-là. Tu ne sais pas parler aux femmes vieux. » dit-il, comme si lui même avait cette faculté. Les deux hommes se mirent à rigoler d'une seule et même voix. L'autre il se moquait de lui-même, c'était d'un pathétique. Sloan lui tapota l'épaule avant de passer à côté de lui. Il s'arrêta à sa hauteur et se permit de lui donner un petit conseil des plus stupides. « Un conseil, va vomir, tu ne tiens même plus debout, regarde. » lança-t-il avant de le pousser, ne serait-ce que très légèrement, en arrière. son pote recula d'un pas avant de se plaquer contre le mur de la maison. Il manqua de se casser la gueule. Il n'était qu'une viande saoule pitoyablement saoule. L'Eliot entra dans la demeure et chercha des yeux la petite blondinette dont le prénom lui échappait totalement. Il l’aperçut un peu plus loin et mécaniquement, il décida de la suivre, de la rejoindre. Il essaya de se faufiler entre les étudiants en essayant de ne pas croiser ses potes. Il avait l'impression de pas être capable de la retrouver. Plus il avançait et plus elle semblait s'éloigner. Un peu comme un vieux cauchemar dans lequel on est embarqué à son issu. Quoiqu'il en soit, il galéra à aller jusqu'à la cuisine. Il fallut que deux ou trois personnes ne l'interpelle pour savoir où il était passé. Mais foutez lui la paix, bordel. Rapidement, il poussa la porte de la cuisine et fut presque soulagé de la voir de l'autre côté du plan de travail gigantesque. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres et, sans chercher à comprendre plus loin, il s'approcha d'elle. La blondinette lui tournait le dos. Malicieusement, il s'approcha d'elle et posa sa main sur son épaule pour attirer son attention. Mais c'était sans compter sur une Mather maladroite ce soir. Elle se retourna brutalement et posa l'ustensile sale sur son t-shirt. Elle vint se confondre en excuse tandis qu'il baissa la tête pour voir l'étendu des dégâts. « C'est pas grave. » dit-il en haussant les épaules. La belle blonde posa ses mains sur son torse pour essayer d'enlever cette tâche. Sloan déglutit difficilement avant de serrer sa mâchoire. Il ne regardait plus la tache mais plutôt ses longs doigts fins sur lui. « Ça va, t'inquiète. J'en ai pleins des t-shirts, c'est un vieux celui-là. » répondit-il, bêtement. Bon, ce n'était pas vraiment un vieux mais qu'importe. Il ne voulait pas la mettre mal à l'aise. Son regard se posa sur l'immense tâche qui ornait son t-shirt. Effectivement, elle avait fait des dégâts. « Tu sais quoi ? » commença-t-il doucement. Sloan enleva sa veste et la posa la délicatement à côté de lui. Il enleva furtivement son t-shirt, dévoilant ainsi son torse musclé et ses tatouages de part et d'autre de son corps. Il balança le t-shirt dans le premier évier qu'il vit et attrapa sa veste qu'il enfila. L'Eliot se retrouva donc torse nu, simplement vêtu d'une veste à capuche Albercrombie, bleue marine, qu'il ne pensa même pas à fermer. « Voilà, il n'y a plus de tache comme ça. » conclut-il, le plus naturellement du monde. Son regard se posa ensuite sur le plan de travail où il vit les ingrédients minutieusement disposés. « Hmm, j'ai les crocs ! » grogna-t-il en s'approchant d'elle. Il vint tremper son doigt dans la préparation qu'elle faisait et l'apporta directement à la bouche. On aurait dit un gamin de quatre ans et demi, les yeux scintillants devant le chocolat. Il leva les yeux au ciel quelques secondes pour faire mine de réfléchir et rigola légèrement. Il trempa de nouveau son doigt dans la préparation mais la blondinette lui tapota la main avec la spatule. « Eh ! » lança-t-il, surprit. Amusé par cette petite interdiction, il se rapprocha encore un peu plus à elle et essaya tant bien que mal d'y plonger son doigt. « Mais laisse moi faire, t'es chiante ! » rigola-t-il, comme si c'était elle qui faisait chier le monde. Lorsqu'il parvint enfin à tremper son doigt, il se recula fièrement, le regard presque triomphant. Il leva son doigt pour admirer sa victoire. Et, comme un besoin presque malsain de se venger, il posa son doigt plein de préparation sur la joue de la blondinette. « Tiens, ça t'apprendra à te liguer contre moi. » dit-il faiblement. Il se mordilla la lèvre inférieur, conquis, en voyant sa réaction.
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