i'm back for good. (kaya)

are you back for good ? — Clairement, j’allais mieux. Et ça faisait du bien de pouvoir sortir à nouveau sans avoir constamment Nicholas sur mon dos. Disons que ces derniers temps, il avait eu tendance à vouloir un peu trop me surprotéger s’amusant à me suivre partout pour s’assurer que rien de mal ne puisse m’arriver. Et si sur les premiers temps cette façon d’agir aurait pu être catégorisée comme « mignonne » elle était clairement devenu éprouvante sur la durée. Alors ouais, même si j’adorais passer du temps avec lui, pouvoir me balader seule sur le campus sans avoir l’impression d’avoir une nounou sur le dos avait le don de me soulager. Sortant rapidement mon emploi du temps, je me rendais compte que j’avais encore une fois oubliée d’aller rendre le papier pour mon admission à un nouveau cours et c’était l’air distrait que je prenais le chemin du secrétariat pour enfin tout mettre dans les normes. Le spring break allait me faire du bien, vraiment. Il me tardait que les cours soient terminés pour pouvoir m’envoler vers la destination paradisiaque et ne rien faire d’autre que glander pendant deux semaines. Avec un peu d’espoir, je prendrais même un peu de couleur m’évitant de sembler aussi livide qu’un cachet d’aspirine à plein temps. Bref, j’étais paumée dans mes pensées et forcément, je ne faisais pas réellement attention à tout ce qui pouvait se trouver autour de moi. C’était d’ailleurs la raison qui faisait que je finissais par entrer de plein fouet dans une autre personne perdant alors l’équilibre pour me retrouver sur le sol. « Désolé, je ne regardais pas devant moi. Vous avez mal nulle part ? » Occupée à ramasser les papiers de l’inconnu qui avait valsé un peu partout, je n’avais pas spécialement prêtée attention de qui il pouvait s’agir. C’était le son de sa voix qui me faisait bloquer pendant quelques secondes. Clignant des yeux à plusieurs reprise, je finissais par relever mon visage vers lui, le visage livide et la voix tremblante. « M..Max ? » Celle-là, je ne l’avais pas vu venir et ouais, j’étais à deux doigts de paniquer pour la peine. Et p'tain, pourquoi est ce que j'avais le coeur qui battait aussi vite soudainement ?

are you back for good ? — Putain mais ça faisait quatre mois. Quatre mois qu’il était partie sans rien dire, sans donner la moindre nouvelle. Alors comment j’étais censée réagir en le voyant là, face à moi ? J’savais même plus ce qu’il représentait pour moi. Maxence il.. Il avait été mon premier amour. Le gars dont j’étais tombée folle amoureuse en un temps record. Le gars qui m’avait brisé le cœur et qui était revenu bien des mois plus tard pour me récupérer. Mais les incompréhensions et les blessures du passé ne nous avaient pas réellement poussés dans cette direction et finalement, il avait juste disparu de la circulation. Alors oui, tomber sur lui maintenant, c’était comme déclencher une tornade dans ma vie. J’avais le cœur qui battait trop vite et j’sais pas, j’avais la sensation que je pouvais tomber dans les pommes d’une seconde à l’autre. « T’es revenu quand ? » Non mais je demande parce que je ne m’étais pas du tout attendu à un possible retour à vrai dire. Et ouais, j’étais complètement perturbée par tout ça. Je me redressais lui tendant les papiers que j’avais pu ramasser avant de reculer d’un pas replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille. « Enfin.. J’veux dire.. Je savais pas que t’étais là. » Normal vu qu’il avait pas donné de nouvelle depuis son départ. Je me mordais la lèvre avec anxiété incapable de trouver les bons mots, sans savoir ce que je devais faire ou pas. « Enfin, ça ne me regarde pas de toute façon.. » Je sais même pas pourquoi je m’embarrasse comme ça à vrai dire. Parce qu’au fond, on ne s’est pas réellement quittés en bon terme et.. Je sais pas. La dernière fois que j’avais voulu lui donner une hypothétique chance il avait fini dans les bras d’une autre le soir même. Rien de bien glorieux quoi.

are you back for good ? — J’arrivais même plus à savoir si j’étais toujours en colère ou pas. Peut-être qu’au final, j’étais juste déçue. Déçue de la façon dont les choses s’étaient passés entre nous. C’était pas n’importe qui, il était mon premier amour et je crois que je pourrais faire n’importe quoi que je ne pourrais pas l’oublier. Parce qu’il était Maxence et que j’avais été irrémédiablement amoureuse de lui. Et je serais stupide de dire que j’avais tout oublié. Suffisait de contrôler les battements de mon cœur pour se rendre que je n’étais pas du tout indifférente à sa présence. Putain Max, t’as vraiment merdé. J’avais pas oublié ses mots, ses promesses et j’avais été tellement convaincue qu’on pourrait se remettre ensemble pendant l’espace d’un instant que quand j’avais appris pour Casey et lui, j’étais juste tombée de haut. Je ne comprenais pas comment les choses pouvaient autant changer en si peu de temps mais c’était juste arrivé et il avait fini par sortir de ma vie sans même que je m’en rende compte. « Ok » J’hochais la tête sans vraiment avoir grand-chose à dire. C’était pas facile d’engager la conversation avec une personne terriblement aimé et détesté en même temps. « T’as pas besoin de me rassurer. Tu ne me dois rien et tu fais ce que tu veux. » C’est la triste réalité, hein Max ? On a plus de compte à se rendre. On fait ce qu’on veut et peu importe le reste. « Mais t’es parti quand même et t’as juste rien dis. » Pas de mot, pas d’indication. Et j’vais pas venir te dire que je méritais au moins ça parce que t’étais libre de tes agissements et que je pouvais pas contrôler tes actions mais j’pensais qu’au fond, t’aurais au moins un peu pensé à moi avant de t’en aller comme un voleur. J’croisais les bras sur ma poitrine remarquant ton malaise et mes prunelles glissaient sur l’anneau que tu arborais à ta main gauche. « Félicitation » Parce que coup, j’suppose que t’es marié. Ouais enfin l’information me fait pas plus plaisir que ça.

are you back for good ? — Je ne suis pas jalouse, disons juste que ça m’agace tout ça. Tout ce qui me lie à toi. Les pseudos sentiments que tu étais censés avoir et ta facilité à aller vers une autre dans la foulée. Les excuses que t’as pu sortir rapidement avant de disparaître comme si ce n’était pas important. Alors oui, ça me fatigue de voir que maintenant, tu as l’anneau au doigt. Mais ce n’est pas mes histoires pas vraies ? Ça ne me concerne pas. Alors je te félicite juste même si je ne le pense pas. De toute façon, on se fiche bien de ma sincérité ou pas du moment, ce n’est certainement pas le plus important. Et puis y a les mots qui tombent. Ceux qui font mal avec l’impact, ceux qui peuvent changer toute une situation. J’ouvre la bouche sans sortir le moindre son encaissant doucement les révélations. Une tumeur au cerveau. Oh. Et je comprends pas en fait. Je comprends pas pourquoi me l’avoir caché, pourquoi avoir juste prit la fuite quand de tous, j’étais sûrement la plus apte à comprendre du fait de ma maladie. « T’aurais pu mais encore une fois, tu ne l’as pas fais. » J’essaie de rester détachée un maximum mais c’est compliqué. La situation n’aide pas. Tout est trop bizarre et je reste focalisée sur la tumeur parce que malgré moi, ça me touche, m’offusque. Il ne mérite pas ça, personne ne le mérite au fond. « Waw, c’est définitivement ton truc les relations express. » C’est sorti tout seul sans que je ne le veuille vraiment mais il est trop tard pour rattraper mes paroles. C’est dit de toute façon. « Merci » Mais on est pas là pour parler de mon propre engagement et puis au fond, ça ne te regarde pas vraiment. « Tu te sens bien sinon ? » Par apport à la tumeur et tout ça, c’est pas spécialement le genre de chose facile à gérer.

are you back for good ? —C’était dingue parce que je n’avais aucune idée de comment agir avec lui. J’étais juste.. Perturbée. Après tout, en me levant ce matin, je n’avais pas pensé une seule seconde que ça se finirait en tête à tête avec mon premier amour. Et pour le coup, j’étais plus que perturbée. D’un côté, y avait la colère qui revenait. Ses mensonges, la peine qu’il m’avait fait et la rage que j’avais ressenti quand il avait passé une nuit avec cette fille alors que quelques heures avant, il me jurait vouloir tout recommencer avec moi. Puis de l’autre côté, y avait le soulagement de voir qu’il allait bien, le trouver toujours aussi merveilleusement beau et sentir mon cœur battre un peu plus vite à chaque fois. Sauf que c’était pas raisonnable. J’étais mariée et j’aimais Nicholas. Je l’aimais du plus profond de mon être et si lui aussi avait fait des erreurs, il avait tout mit en œuvre pour les réparer et n’était pas partie avec une autre sous prétexte que c’était compliqué. « J’ai pas changé de numéro. » Trouve pas des excuses quand tu n’en a pas. Que je sois en colère ou pas contre toi, t’avais toujours mon numéro et si tu l’avais voulu, t’aurais pu me dire les choses. Tu l’as juste pas fait parce que t’as toujours choisit la facilité et visiblement, ce n’est pas prêt de changer. « Arrête.. » J’poussais un soupir sachant par avance qu’il n’avait pas envie d’entendre tout ce que j’avais à dire et puis finalement ça sortait quand même. « T’es un lâche. Un putain de lâche. Tu prends toujours la fuite et tu crois que revenir avec trois prétextes bidon pourra faire en sorte que personne ne soit fâché contre toi. Mais c’est pas le cas parce que t’es juste un lâche. Un lâche, un menteur et un manipulateur et j’te déteste d’avoir menti à chaque fois et de m’avoir laissé croire que ça pourrait marcher entre toi et moi. » Je passais mes mains sur mon visage pour me calmer secouant finalement la tête. Je détestais qu’il puisse encore me mettre dans cet état après tout ce temps .C’était pas juste, ça ne l’était vraiment pas. « Bon retour à Harvard. que je finissais par souffler. Qu’est ce que je pouvais dire de plus de toute façon ?