Bon on se le boit ce café ?

Le «  ça va » d’Oswald le laissa songeur. Il lui lança un regard comme s’il essayait de la sonder, de la passer aux rayons x et de lire entre les lignes, mais sans grand succès. Il faut dire qu’il ne voulait pas non plus se montrer trop indiscret. Il la questionna alors juste sur la médecine et sa réponse lui fit chaud au cœur. «  C’est parce que le niveau est assez élever. » dit-il en complimentant le travail de la demoiselle. « Perso, je pense qu’avec le temps moi et Rhiannon on devrait finir par jouer du coude à coude en histoire. » dit-il en pensant   à la jolie verte et meilleure amie d’Oswald apparemment, qui lui servait de prof.  «  Ah ? Tu laisse les bancs de la fac pour devenir interne à plein temps ? » Demanda-t-il curieux. Il se mit à rire quand elle parla de la prof. «  Ses petites lunettes et ses cheveux hirsute me manque. »

Bon on se le boit ce café ? Au regard que Nate me lance lorsque j’ai dit que ça allait, je devine que j’aurais dû y mettre un peu plus d’entrain. Je n’ai pas été convaincante du tout, mais alors pas du tout et je me frappe mentalement d’être aussi nulle. Ce n’est pas que je n’ai pas envie de m’étaler sur mes problèmes, parler me fait généralement du bien, seulement je n’ai pas le droit, pas si je tiens à moi aussi préserver la promesse que nous nous sommes fait. J’apprécie toutefois qu’il n’essaye pas d’entrer dans les détails et qu’il passe aussitôt à un autre sujet. « Si tu le dis. » Je réponds en souriant. Je ne pense pas avoir un niveau si élevé que ça – en espérant que j’ai bien compris le sens de sa phrase – c’est simplement que personne ne me motive autant que Nate a pu le faire. « C’est qu’elle est un très bon prof, je la féliciterais la prochaine fois que je la verrais. » En lui faisant un gros câlin parce que ça fait une éternité que je n’ai pas vu ma meilleure amie. « Et oui, il était temps. J’ai laissé tomber la neurochirurgie pour la traumato. » Ce qui explique que je passe ma vie aux urgences, mais au moins je ne m’ennuie pas. « Oh pitié, ça devient presque gênant là ! » Je ris en revoyant parfaitement l’image de cette femme droguée au botox. Je serais un homme, je serais plus du genre à fuir en la voyant plutôt que d’avoir envie d’elle. « Sinon, tu es prêt à faire la tournée des bars ? Parce que je ne compte pas rentrer chez moi avant que tu sois incapable de mettre un pied devant l’autre ! »