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Isaiha se tenait devant un immeuble, un bout de papier à la main. C’était la bonne adresse, du moins, il l’espérait car il était fatigué d’avoir écumé la ville en long, en large et en travers tout cela pour retrouver l’identité de son bienfaiteur. Cet homme qui lui avait sauvé la vie en donnant l’alerte au secours ce fameux soir où ces hommes l’avaient jeté dans une ruelle comme on jette un tas d’ordure. Sans lui, jamais il n’aurait pu se tenir sur ce trottoir ou avoir la chance de pouvoir aimer Capucine comme un homme et non comme un simple ami. Il lui devait tout et il était normal qu’il veuille le retrouver pour simplement le remercier. Isaiha avait une dette de sang à présent et il comptait bien faire en sorte de l’honorer. Décidé, il regarda à droite et à gauche avant de traverser la rue et d’appuyer sur l’interphone. « Bonjour… Je suis bien chez Chester Matheson ? » demanda-t-il alors qu’une voix masculine avait décroché. Il se sentait idiot de parler à cette machine mais bon, il devait en avoir le cœur net. « Je m’appelle Isaiha Buchanan et je crois que je vous dois la vie » ajouta-t-il rapidement. C’était clair et concis et surtout totalement maladroit mais comment se présenter autrement. Si cela se trouve Chester l’avait complétement oublié, n’étant qu’un imprévu dans sa vie. Il aurait aimé pouvoir le remercier mais il souhaitait le faire de vive voix et surtout face à face. Allait-il accepter de le recevoir ? Bonne question.©TOWNTROTTER.
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Ça brûlait dans sa poitrine. Chester était penché en avant, peinant à respirer en serrant son poing contre son cœur. Le masque à oxygène plaqué contre son visage, il tentait désespérément de reprendre son souffle tandis que son cœur semblait se contracter violemment. Le cachet allait finir par faire son petit effet. Cinq minutes plus tard, alors qu'il commençait doucement à se remettre, son interphone sonna. Il n'attendait personne. Péniblement, le jeune homme rejoignit l'interphone, appuyant sur le bouton pour répondre. « Oui ? » La voix masculine qui s'éleva semblait le connaître. Mais à lui, elle ne disait absolument rien. « Oui c'est moi. » Il avait la respiration haletante, comme s'il avait fait un trop plein d'effort. L'homme se présenta mais Chester ne voyait pas qui c'était ni pourquoi il lui devait la vie. « Euh... Ok montez. Dernier étage et la porte à droite en sortant de l'ascenseur. La porte est ouverte, entrez directement. » Chester s'éloigna de son interphone en grimaçant de douleur, massant son torse. C'était dans ce genre de moment qu'il se disait qu'il avait hâte d'en finir, hâte de partir. Il savait que son entourage avait de la peine à comprendre son désir de quitter ce monde mais Chester ne supportait plus la douleur. Ce cœur devait le maintenir en vie pendant près de vingt années mais il le tuait à petit feu. Sa vie n'était que souffrance. S'activant derrière le comptoir de la cuisine de son loft, Chester entendit la porte d'entrée. Il leva les yeux vers un type qu'il ne reconnu pas tout de suite en vérité. Le jeune homme s'approcha de lui et vint lui serrer la main. « Isaiha hein ? C'est marrant mais... Ça ne me dit rien... »