TG - happy valentine's day

Speed dating. L’occasion en or d’enfin conclure avec ma bizut. Agathe était folle de moi, j’en étais désormais assuré. Déjà, elle m’avait mentionné lors de son entretien d’entrée à la Eliot, ensuite elle m’avait appelé désespérée lors de sa panne de voiture, alors il ne m’en fallait pas plus pour être certain que mon sex-appeal légendaire avait encore fait des siennes. Agathe Thomspers folle amoureuse de moi. Ca tombait bien d’ailleurs, vu le défi que j’avais en cours avec mister de Belgique. Si je réussissais à mettre la blondinette dans mon lit AVANT que lui mette Ludmila, sa propre bizut, dans le sien, ça voulait dire qu’il allait devoir laisser une chance à notre amitié de repartir en m’accordant un mois de son temps. Si je perdais par contre… Bye bye ma Rolls. Enjeu trop grand pour que je me contente de mes certitudes. Histoire de mettre le destin de mon côté, j’avais quelque peu supplié Oksanna, chargée d’orchestrer les duos de mon groupe, de me mettre d’emblée avec Agathe. Ce soir, c'était mon soir. Je le sentais. Arrivant fier comme un paon, je m’installai à l’une des tables, patientant, guettant l’arrivée de ma partenaire, ravi de commencer ma série de têtes à têtes par cette petite tête blonde justement...

Pourquoi est ce que je m'étais inscrit à ça déjà ? Ah oui, c'était avant que les choses deviennent aussi.. Bizarre. J'aurais bien annulé pour la peine mais j'comptais pas non plus me faire mal voir. J'avais souhaité y participer, autant aller jusqu'au bout. Et puis au pire, ça n'allait pas me tuer, pas vrai ? Suffirait juste que je m'éclipse pile au bon moment pour aller fêter mon anniversaire et tout irait bien. Choisissant une robe sobre, j'ondulais légèrement mes cheveux prenant alors la direction du lieu de rendez vous. J'avais aucune idée d'avec qui j'allais tomber et quelque part, je priais intérieurement pour qu'il ne s'agisse pas de Jeremiah. Ouais pitié, tout le monde mais pas lui. Une dernière inspiration et je poussais les portes du restaurant remarquant Cole, à une table, tout seul. Et à la vue de son énorme sourire en ma direction, j'en concluais que c'était donc avec lui que j'allais commencer la soirée. Le hasard fait bien les choses. Sauf que j'étais presque certaine que pour ce cas là, c'était tout sauf du hasard. Et puisque j'étais au courant des petites manigances qu'il avait monté à mon égard, j'étais prête à en jouer encore une fois. La soirée commence plutôt bien. Le flatter, encore et toujours.

Je n’étais pas en retard, du moins je ne le pensais pas. Cette journée, elle pouvait bien disparaitre du calendrier je ne m’en rendrais même pas compte. Je n’étais pas du genre à râler, je m’amusais souvent de tout ce qui pouvait agacer le commun des mortels et pourtant là je n’en pouvais plus de toutes leurs niaiseries, je n’arrivais pas à en rire … c’était trop pathétique pour m’arracher un sourire quelconque. J’avais besoin de me retrouver auprès des miens, retrouver l’excellence près d’eux, sortir de tout ce pathos ambiant ou les gens étaient prêt à tout pour se faire aimer. Les eliots ne cherchaient pas à se faire aimer, ils s’aimaient déjà assez eux même pour combler un éventuel manque d’amour. Et puis niveau égo et amour propre, il fallait dire qu’on pouvait battre des records. Un speed-dating entre Eliot ? Excellente idée de la part de la présidence. Je descendis de la voiture, remerciant mon chauffeur d’un léger hochement de tête. Escarpins crème, robe blanche juste au-dessus du genou, cheveux noués et maquillage léger, l’élégance n’avait pas de prix. Le pas assuré mais lent, je me dirigeai donc vers l’intérieur du restaurant. Il n’y avait pas à dire, les Eliots avaient définitivement du gout et la décoration de ce restaurant était parfaite. Je saluai d’un léger sourire Cole et celle qui l’accompagnait (Agathe) , m’installant, croisant les jambes, j’attendais patiemment mon « rencard » de ce soir. Que cette pauvre âme vienne m’amuser un peu.

La silhouette que je voulais voir apparaître ne se fit pas attendre : Agathe, dans toute sa splendeur, faisait son entrée. Nos regards s’accrochèrent, et elle s’avança vers moi, comprenant à mon sourire que c’est entre bizutée et bizuteur que la soirée allait débuter. La corruption et le pouvoir avaient du bon. Mais nous appellerons ça le hasard pour l’instant. « Oui, faut croire que c’est notre destin de nous rencontrer encore et encore. » Et on n’échappe pas à son destin non ? Mon sourire ne faiblit pas en entendant sa flatterie quant au début de ce speed dating. Mes prunelles détaillèrent sa petite robe, s’attardant sur ses formes que le vêtement mettait joliment en valeur. « Tu es radieuse en tout cas. » Histoire que les compliments ne soient pas à sens unique. Et puis ce soir, je le sentais bien. Ce soir c’était notre soir. THE night où j’allais remporter mon petit pari. « Assieds-toi, je t’en prie. » fis-je en désignant la chaise libre face à moi avant de reprendre. « J’ai appris que c’était ton anniversaire, alors je t’annonce que j’ai une petite surprise pour toi… » Je fis glisser un petit écrin renfermant un magnifique collier de vraies perles sur la table en sa direction. « Et ça ce n’est qu’un avant goût de ce qui t’attends… » Oui parce qu’ensuite, je comptais bien sur le fait qu’elle me suive jusque dans la suite que je nous avais réservé au Mandarin.  

Après, je ne pouvais clairement pas dire qu’il était de mauvaise compagnie. C’était même tout l’inverse. Aucun des moments que j’avais pu passer en sa compagnie n’aurait pu être qualifié d’ennuyant. Mais j’avais un certain amour propre pour moi-même et je refusais d’entrer dans cette catégorie de femme objet. Il était hors de question qu’on m’utilise à des fins sexuelles et encore moins pour remporter un pari de macho sans intérêt. Alors ouais, j’avais de la rancœur vis-à-vis de tout ça même si je tentais de ne rien laisser paraître. Il aurait été idiot de me faire attraper en si peu de temps et aurait méchamment contrasté avec mes talents d’actrices. « Ne nous opposons pas au destin alors » Clairement, il savait y faire dans l’art de la flatterie je ne pourrais pas dire le contraire. Et j’en venais à penser que si ma gentille colocataire ne m’avait pas tenu au courant de la supercherie, j’aurais clairement pu succomber sans même y réfléchir. J’esquissais un sourire au nouveau compliment prenant place sans attendre. « Oh.. Cole, il ne fallait pas. » Ouais bon cette fois-ci je ne jouais pas la surprise puisque je l’étais réellement pour la peine. Je ne m’étais clairement pas attendu à un présent de sa part et il mettait les petits plats dans les grands pour me séduire. Regardant l’écrin quelques secondes, je finissais par le prendre délicatement l’ouvrant pour y découvrir un collier de perle. Simple mais d’une beauté à couper le souffle. « Tu avais prévu de me voir face à toi ou tu avais prévu tout ça peu importe la fille en face de toi ? » Non mais la question était légitime, pas vrai ? Passant mes mains derrière ma nuque, je défaisais le collier d’argent accrochait avant de reporter mon attention sur le vice-président. « Aurais-tu la gentillesse de m’attacher le nouveau ? » Bien sûr que j’allais le porter. Comme preuve que j’étais ravie de son cadeau.

 Elle était ravissante et ça tombait très bien donc, que le défi avec Abé porte sur elle… Aussi compétiteur que je pouvais l’être, si le challenge aurait porté sur mon autre bizut, ce cher Misha, j’aurais passé mon tour. Elle s’amusa de mon évocation du destin avant de s’étonner de l’écrin que je venais de lui offrir. Mon sourire s’élargit, content du petit effet que le bijou semblait produire sur la blondinette. « C’est normal, un bizuteur se doit de penser à sa bizut… Et puis j’ose espérer que nous sommes désormais devenus plus que ça aussi… » Plus complices, plus proches, au point de finir dans le même lit ? Je ne formulerais pas les choses aussi explicitement, mais tout dans mes propos, mon attitude, la façon que j’avais de la dévorer des yeux, tout le laissait entendre.  Son regard détailla le collier une fois le coffret ouvert et elle me questionna alors sur la vraie destinataire du présent. « Peut être que j’ai eu accès à la liste des inscrits, et que quand j’ai vu que tu serais dans mon groupe, je me suis dit qu’on allait forcément à un moment donné se retrouver face à face. » Et peut être que j’avais demandé à Oks de truquer les choses pour commencer d’emblée mon premier speed dating à la même table que la blondinette. La demoiselle dénoua alors l’actuel qu’elle portait, me demandant ensuite de l’aider pour attacher le nouveau. Je ne me fis pas prier, venant me positionner dans son dos, faisant glisser les perles dans son cou, laissant mes doigts courir sur sa peau. « Tu es sublime… » Ma bouche venait ensuite susurrer à son oreille : «  En fait, tu le serais encore davantage si tu portais uniquement ce collier. » Complètement nue, sans cette jolie robe, que ma main s’aventura à effleurer…

Et je l’étais réellement. J’avais pas vraiment attendu un présent de sa part et malgré le fait que je sois au courant de ses manigances, je ne pouvais nier qu’il avait plutôt bon goût dans l’art de faire des cadeaux. Alors non, je n’allais pas m’en plaindre et préférait plutôt m’extasier de ce qu’il pouvait m’offrir. Après tout, qui se serait plaint de quelque chose comme ça ? Probablement personne. « Plus que ça.. » Je répétais d’un air amusée sans pour autant affirmer ses dires. Peut-être pour le faire languir, le laisser dans le doute. J’préférais largement qu’il soit confus sur la nature de notre relation puisque ça rendait les choses bien plus intéressantes. Et il était prouvé qu’avoir une fille trop facilement n’était jamais très intéressant pour l’homme présent en face. « Donc, tu t’es assuré de pouvoir partager ce moment avec moi. » Flatteur, vraiment. Même si tout ça n’était rien d’autre qu’une comédie montée de toute pièce. Ce qui était dommage puisqu’il avait réellement du talent dans l’art de séduire. Quoi qu’il en soit, ce n’était pas le plus intéressant et je préférais continuer à jouer lui demandant de venir accrocher autour mon cou le collier de perle qu’il m’avait si gentiment offert. Je fermais les yeux au contact de ses doigts sur ma peau, un frisson me parcourant l’échine sans que je ne puisse avoir le moindre contrôle sur cette réaction. Mais ses prochaines paroles me faisaient revenir sur la terre ferme alors que je souriais de plus belle. « Quel dommage que tu ne puisses pas admirer ce spectacle alors. » Mes doigts venaient longer son avant-bras avec douceur s’attardant sur sa main que je finissais par retirer. « Et si tu m’en disais plus sur le mystère qu’est Cole Wildingham ? » Oh, ne crois pas pouvoir gagner si facilement.

J’acceptais ses remerciements avec une certaine modestie, soulignant la normalité d’un tel présent d’un bizuteur envers sa bizutée, ajoutant néanmoins que nous étions désormais plus que cela, façon détournée de savoir si elle partageait cet avis. Amusée, elle s’amusa simplement en reprenant mes mots, les répétant sans les infirmer ni les confirmer, laissant planer le doutes. Oh, elle était douée la petite pour entretenir le désir. J’avouais ensuite, à demi mots, avoir un peu forcé le destin pour provoquer ce tête à tête. Le speed dating eliot, s’il n’avait pas été synonyme de face à face avec miss Thomspers n’aurait eu aucun intérêt pour moi, sinon de me déconcentrer quant à mon défi à remporter coûte que coûte. Venant docilement me placer derrière elle, mes doigts se perdant sur sa peau en accrochant le bijou autour de son cou, comme elle me l’avait demandé c’est ensuite au creux de son oreille que je lui soufflai combien les perles la sublimaient et combien elle serait parfaite avec ce collier, et uniquement ce collier… C’est d’ailleurs le tissu de sa robe superflue que ma main effleura ensuite avant de me faire refroidir par un rappel à l’ordre de la demoiselle qui s’occupa de chassa mes doigts baladeur. Un vague rictus contrarié apparut brièvement sur mon visage alors qu’ensuite, elle relançait habilement la conversation sur moi, comme pour me faire digérer l’affront de son rejet. « Un mystère ? » Là c’est même un petit rire qui s’échappa de mes lèvres. « Je n’ai rien d’un mystère. On lit en moi comme dans un livre ouvert. » rigolai-je donc avant de m’auto décrire brièvement, sans modestie aucune pour le coup : « Beau, riche, intelligent, ambitieux, un brin manipulateur… Ha et célibataire aussi. Bref, tu as l’homme idéal devant toi, ne laisse pas passer ta chance. » ajoutai-je, avec un sourire en coin avant d’inverser les rôles : « Et si on parlait plutôt de toi Agathe. » Parce que si je me vantais d’être un livre ouvert, ma bizut elle était bien plus énigmatique.  

Te faire languir c’est sûrement mon objectif premier. Te laisser croire que tu pourras m’avoir et finalement, ne jamais rien te donner. Je te repousse avec douceur préférant stopper tes envies du moment relançant la conversation l’air de rien comme si ce n’était pas important. Pensais-tu réellement que tout serait aussi facile ? Que tu pourrais m’obtenir à coup de sourire et de présent destiné à me flatter ? Je ne suis pas aussi simple que ça, tu vas devoir te battre bien plus longtemps si tu souhaites parvenir à tes fins. En imaginant que je finisse par te donner ce que tu attends. « Je dirais plutôt qu’on devine ce que tu veux bien laisser voir. » Mais je pense qu’au jeu des apparences, tu pourrais remporter un trophée ce qui par conséquent appui le fait que tu sais l’image que tu veux renvoyer sans qu’elle ne te reflète pour autant. « La chance de t’avoir pour une nuit ou sur une durée indéterminée ? » C’est à mon tour de sourire devant le peu de modestie dont il fait preuve. Croit-il que je suis idiote à ce point ? Que je ne savais pas qu’après cette nuit, je ne serais plus que la vulgaire blonde lui ayant permis de gagner son foutu pari ? Oh non, je ne serais pas cette fille-là. C’était peut-être à lui d’ouvrir les yeux pour entrevoir la chance qu’il pourrait avoir si je l’invitais un soir dans mes draps. « De moi ? » Je passais ma langue sur mes lèvres, plongeant mes yeux océans dans les siens laissant le silence planer quelques secondes. « Que voudrais-tu savoir ? » On peut toujours se lancer dans un jeu de question/réponse et voir jusqu’où ça pourrait nous mener. Mais définitivement pas dans ton lit même si au fond c’est ce que t’as l’air de penser.