It's me and you always and forever, I promise. - OSKA

J'étais stressée. Méga stressée. Et que fait une Alaska stressée ? Des bêtises. J'avais passé ma journée à faire des bourdes avec mes mains tremblantes. Je détestais être comme ça, ça me rendait totalement dans la lune et je sentais que mon bébé ressentait ma nervosité. Deux pieds gauches et deux mains gauches. Tout ça à cause des sms d'Osean. Je ne comprenais pas très bien ce qui allait m'arriver, je savais qu'il ne me voulait pas de mal hein, mais j'aimais pas l'attente et les secrets comme ça. Surtout que son premier sms était quelque peu.. inattendu. Pour ne rien cacher, j'avais relu les sms toutes l'après-midi en me torturant presque. Je supposais que lui, il était super cool de son côté, mais je ne voulais pas le harceler pour autant, j'allais attendre la fin de journée patiemment. Au moins, j'étais certaine que ça avait un lien avec ma lettre qui semblait l'avoir touché. Raaaaaaah bordel, j'veux savoir. J'étais repassée à l'appartement avant de me diriger vers la plage. Il n'était pas chez nous bien sûr, ça serait trop facile pour moi sinon. Je me délestais de quelques affaires et je me couvrais bien. Ce n'était pas le moment, d'être malade, pas si près du terme. Je peux vous assurer que même si j'avais deux pieds gauches, j'étais quand même speedy gonzales pour arriver jusqu'au fameux ponton. Malgré le froid, je retenais ce cadre romantique, le coucher de soleil sur la plage, ça avait toujours son petit effet. Je m'approchais doucement et sans même émettre un bruit, mes bras venaient encercler sa taille alors que je me trouvais dans son dos. « Heeeey » Petit un, j'étais tellement stressée que je préférais me cacher et petit deux, j'étais tellement maladroite que si je m'accrochais à lui, j'avais moins de risques de tomber à l'eau. Respire Alaska. Il va dire quoi ? Qu'il arrête ses études ou bien... autre chose ?

J'ai survécu à une semaine sans lui sans même craindre un instant que je puisse accoucher pendant son absence et là, il était en train de me perdre pour des suspicions et des secrets. Je ne tournais pas rond comme nana, j'vous assure. J'arrivais maladroitement mais en silence sur le ponton où il m'avait donné rendez-vous en fin d'après-midi. J'enroulais mes bras autour de lui, heureuse de voir que moi aussi j'avais réussi à créer la surprise. « J'ai bien cru que tu t'étais perdu ou pire, que tu te sois faite mangé par les mouettes. » J'haussais les sourcils alors qu'il se retournait pour me faire face. Il rigolerait moins si je m'étais faite manger par des mouettes le poussin. Puis, notre bébé devait être de la chair fraîche, alors ça faisait un peu comme un gâteau avec un cœur tendre. Je m'égards, mais ce n'est pas de ma faute, c'est de la sienne. Je le laisse m'embrasser, lui rendant son baiser même si j'avais clairement envie qu'il m'explique le pourquoi du comment. Le pire, c'est qu'il me contrôlait tellement à cet instant. Je mourais sous ses caresses et son attente. « Tu as passé une bonne journée? ». Vraiment ? Il pose vraiment cette question ? « Non... crache le morceau Cobain ou bien je te jette à l'eau.. » que je m’esclaffais en gardant une pointe de sérieux. Qu'il ne joue pas non plus avec mes nerfs, je suis enceinte ET caractérielle. Mais bon, je resserrais tout de même mon étreinte autour de lui dans une petite moue anxieuse.

La pression montait. Mes bras entouraient sa taille et je suis certaine qu'il pouvait me sentir trembler. Au moins, à cette saison, je pouvais mettre ça sur le compte du froid. Sincèrement, je voulais qu'il crache le morceau, parce qu'au fond, avec son premier sms, il avait fait grandir en moi des idées qui pourraient certainement devenir une déception. J'avais peur de ce qu'il allait me dire parce que j'avais peur de m'être fait des films pas possible. Il riait et j'avais tellement peur. Il s'écartait doucement, restant en face de moi mais juste avec un pas de distance. J'étais juste... là. Je ne bougeais pas et j'avais très certainement un air grave sur le visage que je serais incapable de camoufler. Mon cœur battait lentement et s'il n'allait pas droit au but, il allait me perdre. « En fait tu sais... Avec le voyage au Mexique, fin là bas, j'ai repensé à un tas de choses et j'me suis rendu compte de pas mal de trucs aussi. » Je déglutissais en le regardant, respire Alaska. J'inspirais quand finalement, je me rendais compte qu'il allait falloir que je m'accroche. « C'est que j'me fais chier sans toi... » Oh. J'haussais mes sourcils par surprise. Le regardant toujours alors qu'il baissait le regard. Il était peut-être pas doué avec les mots - et c'était certainement l'un des rares avantages que j'avais sur lui - mais, rien que là, j'étais touchée de le voir se bagarrer un peu. Un sourire apparaissait sur mes lèvres tandis que l'une de mes mains venait chercher la sienne pour caresser doucement le dos de sa main avec mon pouce. « J'peux plus me passer de toi, être sans toi ça me rend dingue tu vois. Ce voyage, cette semaine là bas j'ai apprécié mais ça m'a rendu fou... J'avais hâte de rentrer t'as pas idée et tout ça parce que t'étais loin de moi. Tu es la plus belle chose qui me soit jamais arrivé Laska... Toi et ce bébé que tu m'offres bientôt, qu'on va avoir. J'sais que j'étais super stressé au début mais là j'me sens tellement prêt t'as pas idée à quel point j'en ai envie, que j'ai hâte qu'elle soit là. Je suis raid dingue amoureux de toi et je vais le crier partout et à tout le monde en ville s'il le faut car j'ai pas peur de le dire. J'veux même que tout le monde le sache parce que tu es à moi et que je suis à toi. » J'avais l'impression que mon cœur allait s'arrêter tellement il battait vite. C'est clair que je ne m'attendais pas à ce genre de réponse. C'était plus facile pour moi d'écrire ce genre de chose et c'était pour ça que j'avais écrit la lettre. En réalité, j'étais tellement touchée que je n'avais aucune idée de quoi lui dire en échange. Je ne bougeais pas, je le regardais simplement et j'avais juste les larmes qui me montaient aux yeux parce que j'étais sensible. Il m'offrait ce que j'avais toujours recherché, ce que j'avais moi-même à revendre, pour lui, pour notre famille. Il reculait encore un peu, lâchant ma main au passage. « Et c'est pour ça que ce soir, je veux te faire une promesse... » Seigneur... Est-ce qu'il va .. ? Son genou venait se poser sur le bois du ponton et il sortait un écrin de sa poche. Une bague et pas n'importe quel genre de bague. J'avais peur et ça devait certainement se voir. Mais ce n'était pas de la mauvaise peur. C'est juste qu'on est rarement préparé à ce genre de moment et et et punaise. Je l'aimais tellement. « Alaska Hamilton... Même si c'est pour dans plusieurs mois, voir peut-être un an selon le budget... Voudrais-tu me faire l'honneur de m'épouser..? » Est-ce que je voulais être sa femme ? La femme de sa vie, madame Cobain ? « Oui » Bien sûr que je le voulais. C'était un jour magnifique en plus dans notre palmarès. La plus belle Saint Valentin que j'avais pu passer. Merde quoi. J'allais me marier... un jour, mais quand même. Un large sourire apparaissait sur mes lèvres tandis qu'une larme venait glisser le long de ma joue. Je n'avais aucune idée s'il s'attendait à une autre réaction, plus enjouée peut-être ? Qu'il n'aille pas croire que je fasse la tête, j'étais la femme la plus heureuse à ce moment précis. J'avais juste besoin de réaliser ce qui était en train de m'arriver. Je lui tendais simplement ma main gauche pour qu'il puisse glisser la bague à mon annulaire. « Alors c'est pour la vie ? » que je demandais naïvement, rougissant presque. Je l'aimais tellement que même une vie, ça sera trop court.

J'étais stressée et j'avais peur. J'étais comme ça parce que putain je savais très bien ce qu'il allait me demander, mais en même temps, j'avais peur que ça ne soit pas ça. Vous imaginez le délire ? Je sais qu'il va me demander de l'épouser, j'le sais parce qu'il a lancé le truc par sms. Mais en même temps, qui me dit que le sms n'est pas juste une blague ? Alors il devait me parler et peut-être qu'il allait me dire "tu sais, on est trop jeune blablabla". Arg. J'étais stressée et ça devait très certainement se voir et se ressentir. Je marchais clairement sur des œufs et s'il faisait sa demande, j'allais pleurer et s'il ne l'a faisait pas, je pensais que j'aurais souris de manière très gênée. Soit, j'étais heureuse, soit je ruinais notre moment. Mais en même temps, la demande n'était pas une obligation. Enfin, vous comprenez le délire ? Je réfléchis trop. Osean était cool, comme à son habitude. Tout allait bien dans sa tête et même s'il était pas très doué pour les mots, et bien il était quand même là à m'ouvrir son cœur un peu plus. Clairement, j'étais une femme comblée et jamais je ne pourrais refuser de l'épouser. J'étais bien trop heureuse avec lui pour lui dire non. Je me fichais totalement de ce que pourrais penser les autres et de la façon dont tout allait très vite entre nous, je voulais simplement vivre le moment et être heureuse. Bordel, je voulais juste me sentir bien et c'était avec lui que je voulais ressentir ça. Ma main droite tremblante venait essuyer les quelques larmes de joie tandis que le dunster se relevait en attrapant ma main gauche pour y passer une superbe bague de fiançailles. Osean venait de marquer son territoire puissance mille et il ne faisait pas les choses à moitié. Malgré mon gros ventre, je faisais de mon mieux pour me blottir contre lui, le regardant toujours dans les yeux. « Pour la vie et même après... » Je souriais en le regardant. C'était à la fois rassurant et terrifiant. J'allais connaitre ce bonheur que j'attends depuis si longtemps, mais je restais Alaska Hamilton et s'il décidait de partir tout de même ? Moi qui parlais de la vie dans ma lettre, s'il partait, je mourais certainement à petit feu. Je lui rendais son baiser, restant contre lui l'instant suivant. « Je suis à toi et tu es à moi... Pour toujours. » - « Je t'aime Cobain » J'espérais au moins que cette nouvelle promesse sera tenue, non pas comme la dernière, mais ne brisons pas ce moment. « Je me sens tellement nulle, tu fais tout ça pour moi et ma réaction est peut-être loin de celle que tu attendais... Je suis tellement heureuse, je suis la femme la plus heureuse du monde, je suis juste... sans voix » que je lui confiais en riant un peu. « J'ai hâte de notre princesse arrive, qu'on puisse enfin être tous les trois et que notre vie de famille commence... » Même si j'ai terriblement peur.

C'était fou quand on y pense. On était fou. En un an à peine, nous avions notre premier enfant et nous nous étions fiancés. C'était à la fois excitant parce que j'aimais tellement Osean, que je ne pouvais rien lui refuser et j'acceptais de tout vivre avec lui. Mais d'un autre côté, c'était flippant. Nous allions tellement vite que j'avais peur que ça retombe comme un soufflé par la suite. Je ne voulais pas qu'il se lasse de moi parce qu'il y avait trop de nous. Je ne le voudrais surtout pas parce que comme je l'avais expliqué dans ma lettre, je ne survivrais certainement pas à un "sans lui". Mais bon, il fallait vivre le moment présent et ne surtout pas imaginer le pire. Comme on dit, la peur n'évite pas le danger. Et à cet instant précis, je savourais cette magnifique demande en mariage qu'Osean était en train de me faire. Je ne bougeais plus, je ne disais plus rien et mes émotions se bagarraient pour savoir laquelle de toutes allait prendre le dessus sur les autres, la joie bien sûr. Ce n'était que du bonheur pour ma part et j'en étais plus qu'heureuse. Et comme à chaque fois que j'étais captivée de la sorte, je devenais silencieuse et calme, l'inverse de ce que j'étais en temps normal. Je le regardais et j’oscillais entre les larmes et les éclats de joie. Je me blottissais finalement contre, le serrant contre moi pour l'embrasser et lui dire à quel point je l'aimais. « Je t'aime Alaska... Très fort... » Je souriais et je fermais les yeux quelques instants, profitant toujours. Malgré tout, je trouvais le moyen de me dénigrer un peu. C'est vrai que je n'avais pas fait une énorme explosion de joie à sa demande, mais j'étais restée moi-même. « Elle est très bien ta réaction, j'aurais dû la filmer d'ailleurs, ça t'aurais bien fait marrer de te voir dans cet état. J'pense que tu aurais même ragé contre toi. » - « Et contre toi.. » lui glissais-je doucement en riant. Ouais, il m'aurait filmé à mon insu quand même. J'aimais bien me moquer, mais je ne voulais pas qu'on se moque de moi. C'est comme ça, c'est injuste, mais c'est comme ça. Puis venait notre sujet de conversation préféré de ces derniers jours : notre fille et son arrivée imminente. « Moi aussi. D'ailleurs en parlant de ça, tu peux pas accoucher un peu plus tôt? Qu'on en finisse avec ce suspense atroce j'en ai du mal à dormir moi. » - « Malheureusement, on ne peut pas régler ça mon coeur » que je lui confiais en riant, puis je reprenais mon sérieux. « Je vais avoir un corps difforme et marqué, je vais avoir du mal à retrouver ma ligne d'avant et avec la fatigue et tout ça, ça sera différent... tu me désiras toujours autant ? » C'était important. Déjà que là, en ce moment, avec mon gros ventre, j'avais l'impression de ressembler à rien..