It's time to explore (Haytam)

Le Mexique! Dès qu'il m'en a parlé, j'étais tout excitée. Voyager j'adorais ça et jusqu'ici je n'avais jamais réellement pu le faire. Non pas que j'en eusse pas les moyens mais, pas réellement le temps ni l'opportunité. Par contre depuis Harvard, je pouvais réellement en profiter. Petit plus cette fois c'est avec mon compagnon que je partais, ainsi que sa confrérie. L'occasion très certainement de lier de nouvelles connaissances mais, surtout de profiter de la vie. Et je comptais bien tout faire pour que mon petit copain en profite autant que moi pour une fois. Hors de question de rester enfermé dans le carcan de l'hôtel et de son complexe. Nous allions jouer les aventuriers et dès ce matin même. Bon, j'avoue je ne l'ai pas vraiment prévenu. Tout c'est décidé dans ma petite tête de diablotin blond, juste hier soir avant de nous endormir. Nous avions déjà passé de supers bonnes journées depuis notre arrivée, tout comme celle d'hier et à vrai dire j'avais même fini par m'endormir dans sa chambre, comme un gros bébé sans m'en rendre réellement compte. Au petit matin je m'éveillais en sursaut pour me rendre compte que j'étais seule dans le lit. Mais, où était donc passé monsieur Winchester? Je me levais rapidement et tendait l'oreille. Le bruit de l'eau, c'est donc là que monsieur se cachait. Je tapais discrètement à la porte de la salle de bain, ouvrait et passait tout juste la tête. Hey comment ça se fait que tu sois debout avant moi? Il me semblait que tu étais du style marmotte non? dis-je le sourire aux lèvres.    

C’était officiel, entre Jenna et moi depuis quelque temps maintenant et j’voulais lui prouver que notre couple pouvait être comme n’importe quel couple. Pas dans le sens banal mais que malgré notre amitié de longue date et quoique je sois un peu bizarre parfois, j’pouvais lui offrir des trucs moi aussi. Quand Jimmy et Paris avaient parlé du Mexique et du fait que l’on pouvait inviter une personne, j’avais tout de suite pensé à elle, j’pensais que ça allait lui plaire ce genre de chose, surtout certaines activités qui réanimeraient son côté intrépide qui me faisait parfois un peu flippé. Ce soir-là, Jenna et moi avions décidé de rester tranquille pour reprendre un peu de force pour la prochaine activité. Pendant que d’autres faisaient la fête en bas elle et moi avaient décidé de nous prendre un plateau-repas tranquille et de regarder un film. C’était une habitude que l’on avait prise et je devais avouer que j’aimais ça. Elle avait fini par s’endormir dans mes bras et je n’avais pas osé la bouger, tout simplement parce que je ne voulais pas la déranger mais également parce que j’appréciais ce contact. J’avais fini par m’endormir aussi. Cependant, en pleine nuit, je me réveillais en sursaut, un énième cauchemar que j’faisais quand j’arrivais à trouver le sommeil. J’regardais Jenna, inquiet, visiblement je ne l’avais pas réveillé. J’me levais alors et me dirigeais vers la salle de bain afin de me passer de l’eau sur le visage et boire un peu. Quelques minutes après, j’entendais la porte s’ouvrir et la douce voix de la blonde. « C’est le monde à l’envers ça. » J’me mettais à rire tout en me retournant vers elle pour la prendre dans mes bras. « Pardon si je t’ai réveillé, ce n’était pas le but. »

Monsieur me répond et n'est pas sous la douche, c'est devant l'évier que je le vois se tenir. Genre dis de suite que c'est moi qui ai tendance à hiberner? Oui bon d'accord pour le coup il a raison c'est moi qui me suis effondrée en plein film hier soir presque à l'heure où se couchent les poules, le laissant à moitié seul dans le lit. Bon, il aurait très bien pu me secouer et me réveiller mais, le jeune Winchester est un gentleman dans l'âme. C'est peut-être assez étrange qu'on ai pas passé la nuit à faire des folies, enfin qu'on en ai toujours pas fait depuis. Seulement j'aime prendre mon temps et surtout j'aime voir que notre relation n'est pas basée sur les envies ou les désirs que les hormones peuvent si vite diriger mais, bien sur un sentiment de bien être partagé. Je ne suis pas pressée. Le jeune brun m'attrapa alors me faisant rentrer dans la salle de bain, moi qui me tenait toujours derrière la porte. Au contraire, tu aurais pu me réveiller... dis-je en passant mes bras autour de son cou et en lui dérobant un baiser matinal. Mon regard se perds alors dans le sien. On dirait que tu as eu du mal à dormir? Ou je me trompe? lui demandais-je alors que mon index caressait doucement le carré de sa mâchoire. Et moi qui avait prévu tout un programme pour la journée. J'avais envie d'explorer les lieux non, pas faire du shopping, je parlais d'explorer des endroits que je n'avais jamais vu. Mais, Haytam allait-il être raccord avec mon idée aujourd'hui?   

Dormir dans le même lit que quelqu’un, c’était quelque chose que je n’avais jamais fait auparavant, j’avais du mal à m’y habituer et pourtant, ce n’était pas si mal. « Je dis juste qu’entre toi et moi, c’est souvent toi qu’on entend ronfler. » Je m’attendais à recevoir une tape de sa part et en même temps je l’aurais mérité. J’mettais alors mes bras en protection tout en me mettant à rire. Ça m’arrivait très souvent de la regarder dormir, elle avait l’air si paisible et si bien que je n’osais pas la réveiller. J’me mettais alors à l’enlacer en posant mes mains sur sa taille fine, l’attirant vers moi pour lui voler un baiser. J’me pinçais les lèvres alors qu’elle me questionnait sur mon réveil, qu’est-ce que j’pouvais lui répondre ? « Ouais… cauchemars et autres conneries, comme d’hab. » J’me contentais de hausser les épaules, ouais il n’y avait pas que ça, à vrai dire j’étais angoissé. Je flippais car elle et moi n’étions pas encore passé à l’étape supérieure et je ne dirais pas que je pensais qu’à ça mais presque. Et ce n’était pas de la mauvaise manière que je pensais à ça mais plutôt… de l’autre. A vrai dire j’avais peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas la satisfaire, ce genre de truc à la con.

Tsss venait-il de dire que je ronflais? Moi??? Sérieusement? Voilà que je tordais un sourire sur mes lèvres non mais, il n'allait pas s'en sortir aussi facilement. Moi je ronfle? Moi je ronfle? fis-je en me décalant de ses bras. Il s'était déjà protégé des siens comme s'il s'attendait à une salve de ma part. Bon dieu ce qu'il me connaissait bien tout de même. Parfois ça me choquait. Bien évidemment ça faisait un bon moment qu'on se connaissait mais, il avait le don de deviner mes silences, quand quelque chose n'allait pas, impossible de lui cacher. C'était comme si au fil du temps, une connexion invisible s'était établie entre nous deux. Je riais alors de bon coeur en le regardant. Il venait de toute manière de m'attirer tout contre lui pour me dérober un baiser. Je laissais bien volontiers mes lèvres sur les siennes, d'ailleurs si je pouvais rester longtemps dans cette position, ça me conviendrait tout aussi bien. Mes yeux se posèrent alors dans les siens. Une petite appréhension se lisait sur mes traits. Tu en fais toujours autant? Tu sais tu ne te fatigues pas assez, du coup les insomnies sont fréquentes. Je savais de quoi je parlais j'y étais sujette également bien que cette nuit j'avais justement dormi comme un petit bébé. Je sais pas peut-être sa présence auprès de moi qui me rassurait. Je devais bien avouer que dormir contre lui était un remède évident pour moi. Passant une nouvelle fois mes bras autour de son cou, je souriais en coin. On va travailler à tes petites insomnies chéri, je connais quelques façon de bien s'endormir le soir. dis-je avec un air un peu mutin alors que ma main passait inlassablement dans ses cheveux. Je le fis quelques peu reculer contre le mur et je venais poser une fois de plus mes lèvres sur les siennes. Restant collée à lui, au plus près.  

J’voyais à sa tête que j’avais touché une corde sensible. J’me mettais à rire tout en gonflant mon poitrail, remplissant mes poumons d’un air nouveau. « Ouais tu ronfles, OUAIS ! » J’me mettais à hocher la tête tout en écartant les bras pour faire semblant de la provoquer, puis j’ramenais mes bras contre mon visage afin qu’elle ne me frappe pas. Ouais j’avais l’air d’une victime mais qu’importe, personne n’était là pour voir non ? Et puis après tout Jenna était une femme violente ! J’venais quand même à l’attirer contre moi pour lui voler un baiser. Auparavant, nous étions proches, nous avions quelques contacts mais sans passer une certaine étape, on restait de bons amis et aujourd’hui, j’posais mes lèvres sur les siennes, j’pouvais l’enlacer tout en me disait que tout ceci était parfaitement normal puisque nous étions en couple. « Je crois que ça sera comme ça toute ma vie. J’arrive pas à déchiffrer. Attends… tu dis que j’me fatigue pas assez… toi ? » J’me mettais à rire, ouais c’est vrai qu’elle avait peut être raison, après tout j’passais mes journées en cours et à part un peu de muscu et de skate en dehors des cours et des révisions mais bon faut croire que ce n’était pas assez… J’arquais mes sourcils tout en entrouvrant mes lèvres, j’secouais légèrement la tête, on aurait dit un de ces chiens à l’arrière des bagnoles. « Euh ah bon tu tu… » Ouais, j’aurais été une fille, j’serai certainement rouge comme une tomate. Elle posait alors mes lèvres sur les siennes, me poussant toujours un peu plus et je prolongeais son baiser tout en passant mes mains sur ses délicates hanches, la serrant un peu plus contre moi.

Mes yeux s'arrondirent comme deux soucoupes volantes, et voilà qu'il confirmait en plus??? Si je m'y attendait? En fait je me rendais compte qu'il adorait ça me faire sortir de mes gonds. En fait il avait toujours adoré ça me piquer au vif maintenant que j'y repensais... Prenant des airs faussement boudeurs, je baissais les bras, abandonnant le fait de lui foutre des claques pour son audace. En même temps je ne l'aurai pas fait, tout était bon enfant entre nous. A croire que rien ne pouvait venir assombrir ce tout nouveau tableau qu'on brossait ensemble. J'avais d'ailleurs très vite renoué mes bras autour de son cou, rester près et contre lui était presque une chose vitale à mes yeux. Oui c'est bien ce que j'ai dis. Ok étudier ça fatigue mais, moi je parle de la bonne fatigue pas celle de tes neurones. dis-je en prenant un petit air narquois. Bon après j'avoue, j'étais foncièrement ambigue pour le coup. Prenant sur moi de pousser mon compagnon vers le mur tout en l'embrassant un peu plus langoureusement. Ses paroles se voulurent un peu gênées. Enfin, je le sentais un peu décontenancé. C'était assez attendrissant. Je, je quoi? repris-je tout doucement. Sentir ses mains se poser sur mes hanches me fit frissonner, nos corps étaient serré l'un contre l'autre, comme cette nuit d'ailleurs. Mais, d'une façon un peu différente. Je cherchais ce contact avec lui celui que nous n'avions pas encore.   

J’étais pas comme ça d’habitude. J’étais pas le genre de mec avec qui on rigolait de bon cœur, le mec taquin, d’habitude on me fuyait, on s’contentait de m’éviter ou d’arquer ses sourcils en m’écoutant raconter une blague plus que foireuse. Mais avec Jenna ce n’était pas pareil, elle souriait de bon cœur, elle prenait ses airs faussement outrés et ça me mettait chaud au cœur. Honnêtement j’ignorais comment elle faisait pour rire autant à mes blagues pourries. Peut être qu’elle ne m’aimait pas réellement et qu’elle jouait très bien la comédie… ça pouvait être une hypothèse, quoi que dans ce cas là ce serait une superbe actrice, elle aurait du délaisser ses ordinateurs pour la comédie. Je l’enlaçais, comédie ou pas, moi je l’aimais, comme un dingue, depuis toujours à vrai dire, simplement d’un amour d’amitié, presque fraternel, j’étais passé à un amour passionnel, sincère. « Et euh… c’est quoi une bonne fatigue ? » Car ouais elle aiguisait clairement ma curiosité là, j’avais besoin d’en savoir plus. Moi et les sous-entendus, c’était pas vraiment mon genre alors j’pouvais paraître un peu spécial des fois… enfin des fois… tout le temps même. J’me mettais balbutier et l’instant d’après, après qu’elle se soit à nouveau gentiment foutu de moi, ses lèvres collaient les miennes. Notre étreinte devenait un peu plus charnelle, un peu plus poussive et intense et mon cœur se mettait à accélérer. J’lui rendais son baiser avec autant d’ardeur que mon corps m’autorisait puis d’un coup, j’me décollais d’elle, un peu à bout de souffle. « Jenna je… » J’posais mon front contre le sien et j’venais positionner mes mains sur ses joues. J’me sentais con sur un sujet et elle devait savoir lequel. « J’ai peur de pas… être à la hauteur, c’est ça le problème. » Et j’parlais pas de notre situation de couple, enfin si… d’une certaine manière.

Je pense sincèrement que ces moments que nous passons ensemble depuis que notre relation à changée, je ne les échangerai contre rien au monde. Est-ce le fait d'être deux qui me rend aussi vivante que ça? J'ai l'impression qu'avec lui à mes cotés, je peux tout affronter. C'est assez déstabilisant finalement car le jour où il viendrait à manquer serais-je capable de tout simplement perdre pieds? Il y a de quoi paniquer et je n'y suis pas habituée. Pourtant au creux de ses bras, c'est là que je me sens bien. Je parle de celle du corps, des muscles, celle qui vous donne après envie de vous endormir et de ne plus quitter son lit... Puisqu'il me questionne pourquoi ne pas lui répondre... En ce moment précis je me sentais en confiance, je n'avais plus peur de rien. Oui là seule avec lui dans cette salle de bain. Je poussais le jeune Winchester dans ses retranchements, mes mains glissant sur ses bras, mes lèvres recherchant les siennes maintes fois. Je ressentais cet étrange chatouillement que l'on ressent au creux de son estomac quand les choses deviennent intenses et que les sentiments s'y mêlent. Cette petite chose que l'on ne ressent pas avec tous le monde. Puis j'écoutais ses paroles hésitante. Décollée de lui, je posais mon regard sur le sien. Posant son front contre le mien comme il le fait souvent, ses mains encadrant mes joues, le voilà qui me parlait de sa crainte de ne pas être à la hauteur... Mais, quelle hauteur très justement? Je laissais échapper un demi sourire avant de poser mon index sur sa bouche. Chut. dis-je doucement et simplement. C'était normal de paniquer. Dans ces moments-là ne fallait-il tout simplement pas suivre son instinct? J'écartais ses mains de mes joues et venait les déposer sur ma taille. On peut rester ici soit se préparer et partir. dis-je alors tout simplement.   

J’posais mon regard sur elle, la fatigue du corps, des muscles… après un dur labeur, ce genre de chose, j’imagine. « J’vois. » C’est tout ce que j’pouvais répondre, même si sur le coup j’avais l’air bien con. J’réfléchissais à ce qui pouvait être une bonne et réelle fatigue. Même après avoir fait des heures intensives de sport jusqu’à transformer mon corps en partant au Danemark et après m’être isolé de Harvard, à Boston, je n’avais jamais réellement trouvé le sommeil. Certains scientifiques pourraient sûrement me dire que j’réfléchissais trop, beaucoup trop, que mon cerveau avait besoin d’être actif. Après, j’pouvais pas forcément me plaindre non plus car j’survivais comme ça, j’ressemblais pas forcément à un de ces étudiants zombies qui parcouraient parfois l’école. Encore heureux. J’parlais alors à Jenna de mes angoisses, sur notre couple et ma capacité à être parfait, mais j’parlais également au niveau sexe. Tout Harvard était au courant que j’étais puceau, c’était même devenu le défi de certaines nanas mais bon, j’m’en foutais, j’étais pas ce genre de type à sauter sur tout ce qui bouge. J’me raclais la gorge alors qu’elle posait ses mains sur mes joues pour m’apaiser, encore une fois j’réfléchissais trop. Mais c’était pas de ma faute, jusqu’ici mes aventures ne s’étaient jamais bien terminées. J’avais failli faire ma première fois… une fois, puis je m’étais fait vomir dessus ou presque et je m’étais fait casser la gueule par la suite, rien de bien réussi. « Bin, il est encore tôt, j’pense qu’on devrait en profiter, se préparer après. »