Carmiprad ► you give love a bad name

Ça me fait mal de la voir comme ça, de réaliser le mal que je peux bien lui faire, ou plutôt le mal qu'elle feint, parce qu'elle me ment à cet instant aussi, on joue l'un comme l'autre, elle joue les faibles pour me faire craquer alors qu'au fond elle en a déjà plus rien à faire de moi. Voilà ce que mon esprit me dit, parce qu'il y a eu cette phrase de la petite, cette phrase parlant de Cole, de sa venue ici, de cette jalousie qui renforce mon mal être que j'ai depuis l'accident... Avant, je n'aurais pas réagit comme ça, je n'aurais pas aussi mal prit une simple phrase, j'aurais juste été étonné, jaloux aussi, certes, mais j'aurais jamais craqué et dit que c'était fini, je ne lui aurais surtout pas tout balancé pour le début de notre relation, pour le texto, pour tout ce que j'avais fait contre son ex et qui la concernait aussi... Je baisse la tête, serrant le poing alors qu'elle a le visage cacher entre ses mains. J'ai envie de m'approcher d'elle, de la toucher, de l'aider à aller mieux, de lui faire sécher ses maudites larmes que j'ai provoqué par peur moi, d'être blessé... Quel con je suis. Surtout que tout cela me blesse aussi, plus encore que je ne le suis déjà. Je suis un écorché vif des sentiments. Je me moquais de l'état de Cole il y a pas si longtemps que cela, mais là, je ne suis pas mieux, à agir de la sorte. Bien que moins parano... Juste trop jaloux, trop blessé pour relativisé un tant soit peu... Je redresse la tête quand elle bouge, cherchant toujours à ne pas lui montrer à quel point ça me coûte de dire tout cela, de m'éloigner d'elle alors que j'ai qu'une putain d'envie, la prendre dans mes bras et m'accrocher à elle comme à une bouée de sauvetage, ma bouée, mon soutient, comme pendant l'incendie. Parce que c'est ça, sa présence, ce moment qui m'a fait craquer de plus en plus pour elle, lui révélant trop de ce que je suis au fond au lieu de continuer à porter mon masque de parfait salaud devant elle, ce maudit masque que j'arbore à nouveau à cet instant pour piétiner notre couple. Elle m'ordonne une nouvelle fois d'arrêter de mentir... Hélas, si je pouvais le faire... Si je n'avais pas tant de raisons de continuer... Puis au fond, est-ce réellement des mensonges ce que je dis là ? J'omets juste quelque, non beaucoup de détails importants. Comme quoi c'était avant que j'apprenne à la connaître, avant qu'elle ne découvre qui je suis, avant qu'on soit officiellement ensemble quand on faisait que se voir en cachette. Peu importe ce que je peux dire là, le détail le plus important que je ne lui dis pas là, c'est que mes je t'aime étaient sincères, que je ne lui aurais jamais dit si ce n'était pas le cas, je me serais contenté de la laisser dire et de dire moi aussi, ou encore idem, mais pas ces trois petits mots, parce qu'ils ont beaucoup d'importance pour moi.

Je sursaute un peu malgré moi quand je la vois frapper le mur et je lève la main vers elle, cherchant à la toucher, laissant ce geste en suspens quelque seconde avant de laisser retomber mon bras le long de mon corps et de tourner la tête, mes sentiments bien présent dans cette expression de tristesse qu'elle ne peut pas voir ayant le dos tourné. "Je suis désolé." Furent alors mes seuls mots alors que je m'écartais d'elle, attrapant mon sac, ne cherchant plus de vêtements qui pourraient traîner encore là, ni même autre chose... Je m'éloigne alors d'avantage, lui offrant un dernier regard en serrant les dents pour ne pas me retourner et venir la serrer contre moi. Je quitte alors sa chambre en fermant les yeux, parce que les larmes humidifient maintenant mes yeux. Non, je n'ai pas réagis quand elle m'a demandé si je l'accusais de me tromper avec Cole, parce que je sais qu'elle le fait, pas besoin qu'elle me le confirme.

Je m'écarte d'elle, m'en éloignant de plus en plus physiquement que sentimentalement... Marchant vers la porte, je l'entends m'insulter. elle a raison. Je ne suis qu'un con, même plus encore, elle a été trop doux dans son choix de mot là, elle devrait y aller plus fort, parce que moi, je ne me prive pas pour m'insulter de tout les noms, pour me critiquer encore et encore alors qu'elle le fasse aussi ne fera juste que confirmer ce que je pense... Même si cela fait mal... Atrocement mal. Je regrette déjà mes mots, la vérité d'il y a quelque mois qui a bien changé maintenant, parce que j'ai ses putains de sentiments pour elle, parce que je l'aime réellement, pas juste en faisant semblant comme je viens de le lui dire, de le lui faire croire... Non, c'est bien pire, bien plus douloureux surtout, parce que ça fait mal de l'aimer à cet instant, alors que je m'éloigne d'elle, alors qu'elle me menace pour ne pas que je franchisse cette porte. Comme si une vulgaire porte pourrait arrêter ce que je viens de faire, comme si ne pas la franchir allait tout arrêter, lui permettre, non, nous permettre d'oublier ce qu'il vient de se passer, de ce que j'ai dit, de ce que je ressens, de cette jalousie mal placée... Sentiments trop douloureux... Je baisse la tête. "Désolé." Murmurais-je une nouvelle fois alors que d'un pas, je franchis cette ligne imaginaire qui sépare les deux pièces, cette porte qu'elle ne voulait pas que je franchisse... Je venais de la franchir, tête baisser, sac en main et les yeux humides. Heureusement que je lui tourne le dos, parce que sinon, elle saurait au combien cette rupture me bouffe, me détruit d'avantage, comme si la mort de l'enfant et l'accident n'avait pas suffit. Je quitte donc sa chambre, puis son appartement rapidement, même vêtu comme un plouc, j'en ai plus rien à faire de mon apparence là, de paraître pour le parfait héritier, le parfait connard également... Je marche juste pour mettre le plus de distance possible entre nous, pour ne pas courir vers elle, pour ne pas faire demi tour, la prendre dans mon bras valide pour l'enlacer et m'excuser. De toute façon, aucun mot, aucune parole, aucun geste ne pourrait excuser ce que je viens de dire, de faire... Nous piétiner l'un l'autre. Elle ne me pardonnera pas, comme je ne me pardonnerais pas... pas avant un très long moment... Puis là... Une fois dehors, la morsure du froid me ramène à la dure réalité. Je n'ai plus d'endroit où aller. Plus d'Eliot House, plus de Coloc, plus de Copine...