(rp libre) JUDE MONTGOMERY ► Le royaume des couches culottes

Le royaume des couches culottes
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Les nuits sont de plus en plus fatigantes et c'est normal : Riley a deux semaines maintenant et elle ne fait forcément pas encore ses nuits. Mais cette nuit là, j'arrive à m'endormir assez rapidement après m'être levé vers deux heures du matin pour lui donner son biberon. A peine les yeux fermés, je me retrouve à me réveiller dans un endroit tout noir. Je m'assoie, je regarde autour de moi et je ne sais pas du tout où je suis. Je me lève et je commence à marcher vers la seule source de lumière que j'aperçois. J'arrive alors dans une pièce géante remplie de couches sales un peu partout. Je me bouche le nez et je vois alors un bébé géant qui crie et qui commence à me balancer une couche énorme dessus. Rapidement, je me recule pour éviter la couche et je me tourne pour commencer à courir afin de me mettre à l'abris. Je me retrouve caché derrière une espèce de roche alors que j'entends le bébé crier et crier quand tout à coup, je crois voir quelqu'un caché aussi derrière une roche comme moi, certainement pour éviter les projectiles de couches sales géantes dans la tronche. Dos à la roche, toujours caché, je fais de grands signes face à cette personnes pour faire en sorte qu'elle me voit mais sans rien dire, de peur que le bébé géant ne me trouve si je dis quoi que ce soit.

Le royaume des couches culottes
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Parfois, nos rêves nous semblent tellement réels qu'on arrive pas à savoir si on est dans un rêve ou pas. On arrive pas à savoir si ce qui se passe est réel ou non. Autant dire les choses comme elles sont : à ce moment précis où je cours pour aller me cacher derrière ma protection afin de ne pas me prendre une couche usagée géante dans la tronche, je réalise forcément que je suis en plein rêve. Les bébés géants, ça n'existe pas et je pense que c'est le fait d'être fraichement papa qui me travaille. Le fait que je n'ai pas toutes les heures de sommeil que je devrais avoir à cause des pleurs de Riley la nuit parce qu'elle a faim. Tout ça, ça me fait faire des rêves vachement bizarres comme celui-là. Sauf que cette fois, quelqu'un est également présent dans mon rêve, une jeune femme que je vois au loin et que je n'ai pas l'impression de reconnaître. Après, je croise tellement de gens à la fac que ça pourrait être une fille lambda que j'ai croisé dans un couloir un jour. Toujours est-il que je lui ai fais signe et qu'elle semble m'avoir vu. Je me penche pour voir ce que fait le bébé et quand il a le dos tourné, je cours vers la demoiselle pour la rejoindre. Je me rends alors compte une fois que je suis à sa hauteur qu'elle est enceinte.. décidément. « Bonjour ! » , que je dis avant de me pencher à nouveau pour voir ce que le bébé géant est occupé à faire. Je la regarde et je demande, « On se connait pas ? »  C'est une question bizarre ouais, surtout que j'suis dans un rêve on s'en fou en fait si on se connait ou pas mais bon, osef. Moi je sais que je suis dans un rêve, elle.. elle n'est pas censée le savoir puisqu'elle fait partie de mon rêve. « Dis moi que ce bébé ne sera pas un bébé dans ce genre », que je dis en regardant son ventre de femme enceinte, faisant référence au bébé géant qui vient de s'assoir en pleurant. J'espère pour elle que ça ne sera pas un bébé taille XXXXXL, elle risque de mal le vivre à l'accouchement sinon.

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Si on m'avait dit que je risquerais un jour de mourir de cette manière, je n'y aurais pas cru. J'aurais pu mourir de pleins de manière : mourir de ma leucémie (et c'est certainement le plus probable il ne faut pas se mentir parce qu'on ne guéri jamais réellement d'une leucémie), mourir en Afrique je suis partie avec Médecin Sans Frontières il y a deux ans.. il y aurait même plus de chance que je meurs écrasé par une voiture que enseveli par des couches géantes dans ce monde où un bébé géant me menace moi et une fille que je ne connais ni d'Adam, ni d'Eve. Je m'empresse de la rejoindre parce que je me dis qu'il vaut mieux être à deux que tout seul et après un petit sprint jusqu'à elle, je me cache derrière notre protection pour la saluer. « Salut. » Je lui demande si on se connait mais visiblement, ça n'est pas le cas vu sa tête. Elle n'aurait même pas eu besoin de répondre que j'aurais compris qu'on ne se connait pas. « Je ne crois pas sinon je ne m’en souviens. » J'hoche la tête et sans savoir pourquoi, je compare le bébé qu'elle a dans son ventre et celui qui s'est assis et qui s'est mis à pleurer. « J’espère pas sinon je ne sais pas comment je serais capable de le faire sortir de mon propre corps. » J'éclate de rire,«  En tant que professionnel, je peux t'assurer que tu aurais besoin d'une sacré césarienne pour faire sortir un bébé comme ça de là-dedans. » Mais bon, elle aurait eu un ventre beaucoup plus gros si ça avait été le cas, heureusement pour elle. Je me tourne pour regarder ce que fais le bébé et je souris en l'entendant dire, « Merci, maintenant je m’imagine en train d’accoucher d’un enfant géant. Je ne risque pas de retomber enceinte après ça en tout cas ! » Je me tourne pour la regarder et je souris, « Désolé, l'image doit pas être géniale.. » Je grimace à mon tour et je m'assoie, regardant son ventre, « Fille ou garçon ? » Sauf si elle ne le sait pas encore ou qu'elle n'a pas encore envie de le savoir. « Oh, j'm'appelle Jude, au fait » Ca peut être intéressant à connaître ce genre de détails, accessoirement.

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C'est quelque chose que les gens ont du mal à comprendre en général et pourtant, quand on étudie la médecine et qu'on est en plus en train de se spécialiser dans la pédiatrie comme moi, on arrive à voir très vite qu'une femme est enceinte. Pas besoin d'avoir un ventre énorme pour qu'on arrive à s'en rendre compte. C'est difficile à expliquer, mais c'est comme si c'était écrit en gros sur son front. Je ne sais pas à combien de mois de grossesse la jeune femme près de moi est, mais elle doit être au début car c'est très difficilement visible à l'oeil nu. Je dirais qu'elle est au début, deux ou trois mois grand maximum. Et puis.. on est dans un endroit avec un bébé et des couches géantes : c'est donc pas forcément bizarre de dire que j'en ai l'intime conviction sans avoir réellement des preuves. « C’est bien plus qu’une césarienne que j’aurais besoin. Ils font finir par m’ouvrir le ventre pour en faire sortir ce bébé s’il est aussi gros. » J'hoche la tête en m'empêchant de rire parce que l'idée me fait quand même pas mal sourire. Heureusement que ce genre de bébé n'existe pas. Enfin, je crois. J'ai l'impression de rêver mais en même temps, ça semble tellement... réel. « Pas du tout même. » Elle rit et ça va, je ne l'ai pas vexée. Heureusement, parce que les femmes enceintes et leurs hormones en ébullition sont assez dangereuses. « Je n’en sais rien ensemble et je sais pas si j’ai envie de le savoir. »  Je ris un peu et j'hoche la tête sans ajouter quoi que ce soit de plus : j'ai pas l'impression que le sujet de la grossesse soit son sujet préféré. « Enchantée, je suis Carter. » Je lui souris et je me penche à nouveau pour voir le bébé qui s'est allongé et qui semble s'endormir et se calmer. Je regarde la demoiselle et j'inspire doucement, « Il est en train de s'endormir, j'pense qu'on devrait en profiter pour essayer de dégager d'ici ». Et aller où ? Aucune idée, je ne sais même pas où on est, si je rêve.. j'en sais rien. Je regarde autour du nous et je vois une espèce de porte un peu plus loin. Faut contourner le bébé géant et aller vers la droite. Je la pointe alors du doigt, « Tu vois la porte là-bas ? J'me dis qu'on devrait aller par là. » En espérant que derrière cette porte, ça ne sente pas le bébé et les couches sales non plus. Mais on ne va quand même pas rester ici ? Autant profiter que le bébé dorme pour essayer de bouger et de sortir d'ici.

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Je ne suis pas un garçon intrusif. Disons que j'ai appris, au cours de mes années à étudier la médecine et à la pratiquer aussi, qu'il ne faut pas insister quand quelqu'un ne nous parle pas de quelque chose par lui même. J'ai évoqué la grossesse de Carter, mais elle ne semble pas vouloir en parler alors il n'y a aucune raison pour laquelle je vais lui poser des questions par rapport à cette grossesse. Disons que mon "métier" m'a également appris à analyser le comportement des gens et que je peux clairement voir quand quelqu'un n'est pas très à l'aise avec une situation ou un sujet. Du coup, je regarde le bébé qui s'endort et je fais comprendre à la demoiselle que ça serait pas mal qu'on s'en aille d'ici tant qu'il dort. « Je suis d’accord avec toi, j’espère qu’il ronfle pas parce que sinon on va plus du tout s’entendre et le calme c’est clairement une bonne chose pour le coup. » Je ris légèrement en hochant la tête, « Non seulement on va pas s'entendre mais en plus va y avoir des espèces de tremblements de terre », que je dis en plaisantant. Je dis ça pour rire mais quand on y pense, c'est logique : déjà dans la vraie vie, quand quelqu'un ronfle fort on dirait qu'il fait trembler la maison alors un bébé de cette taille ? J'ose même pas imaginer ce que ça fait quand ça ronfle.  « Ouais, autant essayer au pire ça ne pourrait sûrement pas être pire qu’ici avec ce bébé. » J'hoche la tête et sans dire un mot (de peur de réveiller le bébé), je m'avance derrière Carter en collant bien les rochers de peur de me faire voir, malgré le bébé qui dort. A un moment, il nous fait une petite feinte, ce qui nous stoppe net mais heureusement, il n'a fait que changer de position pour continuer sa petite sieste. Carter se met alors à sprinter jusqu'à la porte et je la suis, refermant la porte derrière moi une fois celle-ci franchie. « Je crois qu’on a échappé au pire. » J'inspirais en hochant la tête, reprenant mon souffle en me penchant en avant, mes deux mains sur mes genoux. « Ouais, et cette odeur immonde a disparue. » La merveilleuse odeur des couches sales qu'on pouvait sentir de l'autre côté. Je me redresse et je regarde autour de moi : cette fois, ça n'est pas des couches qu'on voit partout mais des espèces de jouets géants. Et quand je tourne la tête vers la droite, j'aperçois un château géant en... légo. J'ouvre la bouche de surprise et je regarde Carter, « Je rêve ou y'a un château géant en légo là-bas ? » Je commence à m'avancer vers le château quand tout à coup, je sens le sol trembler, « C'est une blague, pas encore ?! », que je grogne avant de prendre le bas de Carter pour courir vers l'intérieur du château en légo alors qu'une voix d'enfant raisonne un peu partout. Maintenant c'est un enfant et plus un bébé géant ? Mais on est où bordel ?