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The aftermath
— Starring Kaya
Douleur. Physique, morale. Je n'arrêtais pas de voguer entre le sommeil et l'état de semi-conscience. La première fois que je m'étais réveillée, j'avais un masque à oxygène enfoncé sur le visage, ce qui m'avait un peu fait paniquer. J'avais tenté de l'enlever, mais en bougeant mon bras, j'avais ressenti une douleur violente, ce qui m'avait stoppée. Quand je m'étais réveillée une seconde fois, le masque avait été retiré, mais j'étais toujours reliée à plein de trucs que je n'avais pas envie d'identifier. J'étais restée consciente assez longtemps pour entendre le médecin débiter son charabia. Et le bilan était moche. J'suis même pas sûre d'avoir tout retenu. Commotion, côtes fêlées, blessure par balle au niveau de l'épaule. Hématomes sur le visage. J'sais pas, la liste était longue. Et je crois que j'avais juste arrêté d'écouter. Un psy était passé me voir. Mais j'étais restée silencieuse. Il n'y avait qu'une seule chose qui m'intéressait là. Mais j'osais pas demander. La réponse était trop effrayante. Et finalement, Nicho était venu dans ma chambre. Quand il était entré, je m'étais contenté de le regarder en silence, étudiant son expression. Les premiers mots qui étaient sortis de ma bouche la concernaient. En fait, j'avais juste prononcé son prénom. Kaya ? J'avais besoin de savoir si elle était en vie. Quand il m'avait dit qu'elle tenait bon, je n'avais pas pu retenir un sanglot. Le choc de tout ça, le soulagement, la peur, tout. Je contrôlais plus rien.
Ça faisait presque trente-six heures que j'étais là désormais. Je n'avais pas dormi de la nuit, alors je regardais les premiers rayons de soleil commencer à éclairer les bâtisses en briques rouges de Boston, par la fenêtre. J'avais besoin de la voir. Pour m'assurer par moi-même qu'elle avait réellement tenu bon. Qu'on ne me disait pas ça, juste pour ne pas m'enfoncer. Impossible de me déplacer en marchant pour l'instant, j'avais pas encore assez de forces. Donc j'appelais l'infirmière en culpabilisant de la déranger, et je lui demandai de m'aider à me mettre dans un fauteuil, puis de m'indiquer le numéro de chambre de Kaya. Elle m'y emmena et j'entrai en faisant le moins de bruits possible, puis je m'approchai de son lit. Putain, elle était là, bel et bien en vie. Elle dormait et je pensais pas un jour ressentir un tel soulagement en voyant cette fille. Doucement, je soulevai mon bras en grimaçant de douleur, puis j'attrapai sa main en sentant une vague d'émotions me submerger. J'voulais pas la réveiller, mais juste sentir sa main pleine de chaleur sous la mienne, alors que la dernière fois que je l'avais serrée elle était gelée, ça me fit monter les larmes aux yeux. Je plantai mon visage dans mon autre main. Get a grip, Rylie.
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